Le football en Afrique du Sud Vécu d’un township au Cap occidental , livre ebook

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Date de parution

01 janvier 2010

EAN13

9782811103644

Langue

Français

Poids de l'ouvrage

1 Mo

Sylvàin Cubizolles
Le footbàll en Afrique du Sud Vécu dÈuntownshipàu Càp occidentàl
LE FOOTBALL EN AFRIQUE DU SUD
VÉCU D’UNTOWNSHIPAU CAP OCCIDENTAL
Ce livre est publié avec le soutien scientifique du CURAPS/DIMPS (Centre Universitaire de Recherche en Activités Physiques et Sportives/Déterminants interculturels de la motricité et de la performance sportive), Université de La Réunion.
KARTHALA sur internet : http://www.karthala.com Paiement sécurisé
Couverture: Enfant dutownshipallongé sur une pelouse de l’Université de Stellenbosch (Photographie S. Cubizolles, 2006).
© Éditions KARTHALA, 2010 ISBN : 978-2-8111-0364-4
Sylvain Cubizolles
Le football en Afrique du Sud
Vécu d’untownshipau Cap occidental
Éditions KARTHALA 22-24, boulevard Arago 75013 PARIS
DU MÊME AUTEUR
Le football du dimanche matin. Sport de rue, loisir et lien social, Paris, Editions Connaissances et Savoirs, 318 p., 2008.
REMERCIEMENTS
Pour leur soutien scientifique à cette étude, nos remercie-ments vont d’abord à Pascal Duret (Université de La Réunion) et à Simon Bekker (Université de Stellenbosch), ainsi qu’à Claude Féral (Université de La Réunion). Nous remercions également le laboratoire de cartographie de l’Université de La Réunion pour son concours à cette publi-cation. Ce projet n’aurait pu aboutir sans la collaboration continue du club du Mighty 5 Star qui nous a permis d’accompagner ses équipes de 2005 à aujourd’hui et que nous remercions très vive-ment. De même, nous exprimons notre reconnaissance à tous les dirigeants de la Stellenbosch Local Football Association pour avoir répondu avec bienveillance à nos sollicitations d’enquête. Grand merci enfin à Stéphane O., Rodolphe L., Stéphane I., « Le Costaud », et à l’ensemble de mes amis gabonais de Stellenbosch pour leur cordialité au jour le jour.
À Paule F.
Introduction
« À l’image de ces théologiens qui croient que la religion ne peut être comprise que par un vrai croyant, nombre de nationalistes pensent que leur société ne peut être saisie que par quelqu’un qui y est né et y a grandi. Une telle perspective me paraît fausse et intellectuellement stérile. À mon sens, on doit reconnaître la validité demultiplespoints de vue, et ainsi tenter de dépasser la dichotomie entre locaux et extérieurs, entre Nous et Eux. » 1 André Béteille
Cet ouvrage présente une enquête menée en Afrique du Sud sur le football dans untownshipafricain du Cap occidental. Fréquemment décrit comme un emblème des quartiers noirs, le football y exerce effectivement un magistère culturel. Pour une part importante des habitants dutownship, ce sport est au cœur de leur imaginaire social, et de la vie de tous les jours. Pour certains, il est même doté de la valeur de l’or, image surprenante dans ces zones souvent très pauvres, mais qui souligne la force des espoirs qu’il suscite et l’attachement qu’on lui porte. Nous avons donc entrepris pendant une année, de 2005 à 2006, de suivre un club de football d’untownship
1. A. Béteille (2007). « Etre anthropologue chez soi : un point de vue indien »,Genèses, 2007/2, n° 67, p. 126.
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LE FOOTBALL EN AFRIQUE DU SUD
d’une ville de province du Cap occidental, Stellenbosch (voir carte page 28). Cette immersion ethnologique dans le monde du football des quartiers noirs permet de comprendre pourquoi joueurs et dirigeants s’y engagent, corps et âme, dans des lieux si précaires que faire du sport ne semble pas,a priori, la première nécessité de l’existence. Cette enquête, aidée par le laboratoire d’Anthropologie Sociale de l’Université de Stellenbosch et le Centre Universitaire de Recherche en Activités Physiques et Sportives de l’Université de La Réunion, fut complétée par divers séjours en 2007, 2008, 2009. Malgré l’avènement de la démocratie, l’Afrique du Sud actuelle reste un pays extrêmement contrasté du point de vue social. Certaines tensions héritées du passé n’ont pas disparu et nombre d’inégalités y sont toujours visibles ; quelques-unes se sont même accrues sous l’effet d’une économie libérale. Au long de l’enquête, nous avons constaté que toutes les promesses avancées à la libération de 1994 étaient loin d’avoir été tenues. Pour bon nombre d’habitants dutownshipde Kayamandi qui pratiquent le football, la réalité continue d’être celle d’un quoti-dien difficile, n’offrant aucune perspective d’horizon meilleur. À ce titre, plusieurs d’entre eux nous ont souvent enjoint de dénoncer dans notre manuscrit l’illusion du rêve démocra-tique dont ils ont été victimes. Bien que ces demandes, issues de personnes devenues proches au fil du temps, aient trouvé auprès de nous une oreille attentive, nous n’avons pas pris ce désen-chantement pour cheval de bataille. Notre description s’attache, plutôt, à traduire l’expérience de l’Afrique du Sud telle que la vivent au jour le jour les membres 2 d’un club de football d’untownship: le Mighty 5 Star . Celle-ci s’organise autour du désir d’ascension sociale et des opportu-nités qu’offre le football d’améliorer son existence. En raison de cette forte aspiration sociale, l’extérieur dutownshipet les nombreuses barrières qui y sont rencontrées revêtent un aspect
2. On trouve deux orthographes pour le nom de ce club, écrit tantôt Mighty5 Star, comme sur le logo du club par exemple, tantôt Mighty5 Stars, comme sur les maillots des joueurs. Nous écrirons Mighty 5 Star dans le texte. Signalons aussi que la plupart des noms propres ont été modifiés pour être utilisés sous le couvert de l’anonymat.
INTRODUCTION9 discriminatoire. L’espace hors dutownshipest celui d’échecs ressentis comme particulièrement injustes par ces footballeurs, d’une part, parce qu’ils les privent du droit à un « mieux vivre » normalement offert à tous, d’autre part, parce qu’ils réactivent la couleur de peau comme marqueur social dominant. Dans notre enquête, le sentiment de discrimination permet d’articuler les rêves de grandeur auxquels adhèrent les membres du Mighty 5 Star et les inégalités raciales auxquelles ils se heurtent quand ils sortent dutownship. C’est cette dialectique, en partie, qui organise les relations des footballeurs du quartier noir avec le monde extérieur, et qui concourt à en déterminer la nature. Fidèle à une démarche venant d’en bas, c’est depuis cette tension que nous proposons une lecture des résultats de l’enquête.
***
Le livre est organisé en quatre grandes parties. Chacune d’elles présente des éléments d’enquête différents pour aider à mieux comprendre l’expérience de l’Afrique du Sud telle que la vivent les membres du Mighty 5 Star en tant que footballeurs, mais aussi en tant qu’individus dont le quotidien ne saurait se réduire à leur seule passion du football même si celle-ci l’anime de part en part. La première partie s’intitule « Contexte de l’enquête ». Elle dresse un bref tableau politique, économique et urbain de l’Afrique du Sud actuelle. Ces dynamiques nationales influen-cent grandement la communauté de footballeurs du Mighty 5 Star dans sa manière de se situer socialement. Leurs aspirations et leurs revendications s’y adossent, de même que leurs rela-tions avec les autres communautés de la ville de Stellenbosch. Cette partie comporte ensuite une description dutownshipde Kayamandi. Elle restitue le quartier noir dans sa relation avec les autres quartiers de la ville de Stellenbosch, ainsi que les conditions de vie qui y prévalent et le caractérisent. La seconde partie de l’ouvrage est consacrée à « La pratique du football dans letownship». Il y est effectué un portrait détaillé du club du Mighty 5 Star et de la place qu’il occupe parmi l’ensemble des clubs de football du quartier. À travers la
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