181
pages
Français
Ebooks
2020
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Publié par
Date de parution
01 octobre 2020
Nombre de lectures
5
EAN13
9782764440544
Langue
Français
Publié par
Date de parution
01 octobre 2020
Nombre de lectures
5
EAN13
9782764440544
Langue
Français
Du même auteur
Fiction
The Third Man In , Penguin Canada, 2016.
The Black Ace , Penguin Canada, 2014.
Every Spring a Parade Down Bay Street , Penguin Canada, 2013.
The Code , Penguin Canada, 2013.
Non-fiction
Young Leafs: The Making of a New Hockey History , Simon & Schuster, 2017.
Hockey Canada: Thirty Years of Going for Gold at the World Juniors , Penguin Canada, 2012.
The Devil and Bobby Hull: How Hockey’s Original Million-Dollar Man Became the Game’s Lost Legend , Wiley, 2011.
Future Greats and Heartbreaks: A Year Undercover in the Secret World of NHL Scouts , Doubleday Canada, 2007.
When the Lights Went Out: How One Brawl Ended Hockey’s Cold War and Changed the Game , Anchor Canada, 2007.
Sidney Crosby: Taking the Game by Storm , Fitzhenry & Whiteside, 2005.
The Only Ticket Off the Island: Baseball in The Dominican Republic , McClelland & Stewart, 1991.
Projet dirigé par Marie-Lise Demers, éditrice
Conception graphique et mise en pages : Nathalie Caron
Révision linguistique : Catherine Lemay et Sabrina Raymond
Traduction : Nicolas Jadot
Photographies en couverture : Bernard Brault
Conversion en ePub : Fedoua El Koudri
Québec Amérique
7240, rue Saint-Hubert
Montréal (Québec) Canada H2R 2N1
Téléphone : 514 499-3000, télécopieur : 514 499-3010
Nous reconnaissons l’aide financière du gouvernement du Canada.
Nous remercions le Conseil des arts du Canada de son soutien. We acknowledge the support of the Canada Council for the Arts.
Nous tenons également à remercier la SODEC pour son appui financier. Gouvernement du Québec – Programme de crédit d’impôt pour l’édition de livres – Gestion SODEC.
Catalogage avant publication de Bibliothèque et Archives nationales du Québec et Bibliothèque et Archives Canada
Titre : Comment Sidney Crosby a changé le hockey / Gare Joyce ; Nicolas Jadot, traducteur.
Autres titres : Most valuable. Français
Noms : Joyce, Gare, auteur.
Collections : Dossiers et documents (Éditions Québec Amérique)
Description : Mention de collection : Dossiers et documents | Traduction de : Most valuable: How Sidney Crosby became the best player in hockey’s greatest era & changed the game forever.
Identifiants : Canadiana (livre imprimé) 20200071157 | Canadiana (livre numérique) 20200079034 | ISBN 9782764440520 | ISBN 9782764440537 (PDF) | ISBN 9782764440544 (EPUB)
Vedettes-matière : RVM : Crosby, Sidney | RVM : Joueurs de hockey—Canada—Biographies.
Classification : LCC GV848.5.C76 G3714 2020 | CDD 796.962092—dc23
Dépôt légal, Bibliothèque et Archives nationales du Québec, 2020
Dépôt légal, Bibliothèque et Archives du Canada, 2020
Tous droits de traduction, de reproduction et d’adaptation réservés
© 2019 Gare Joyce Published by arrangement with Viking, an imprint of Penguin Canada, a division of Penguin Random House Canada Limited.
Version française © Éditions Québec Amérique inc., 2020.
quebec-amerique.com
À la mémoire de Mark Giles, mon meilleur compagnon dans une salle remplie d’amis talentueux à ESPN The Magazine
Chapitre 1
Coups durs
Pittsburgh, avril 2017
Cette scène trop familière était devenue un cauchemar récurrent : Sidney Crosby, couché sur le ventre, immobile sur la glace après un coup à sa tête casquée ; ses coéquipiers debout en cercle autour de lui, qui font signe vers le banc des Penguins ; un entraîneur qui s’approche au pas de course pour voir s’il va bien, même si chacun sait que non ; la vedette des Penguins qu’on aide à se relever, à retourner au banc, à prendre le couloir qui mène au vestiaire, jusqu’à ce qu’il disparaisse de notre vue.
Pendant les interminables deux ou trois minutes qu’a duré la scène, mes pensées se sont emballées. Comme tous les spectateurs qui regardaient le match en direct, ou en différé peu après, je me suis demandé comment s’en remettrait ce jeune homme de 29 ans. J’avais fait connaissance avec Crosby peu après son 16 e anniversaire. Puis, au fil des ans, j’avais rencontré son entourage, ceux qui l’accompagnaient depuis ses débuts. J’avais assisté à des dizaines de ses matchs, avec les Penguins et en compétition internationale. Moi qui avais été présent à son premier match dans la ligue junior, voilà que je me demandais – encore une fois – si je venais d’être témoin de ses derniers instants dans la Ligue nationale de hockey (LNH).
Quand je dis que mes pensées se sont emballées, comprenez que, dans ma profession, tout se passe très vite. L’incident provocateur a eu lieu après six minutes de jeu du troisième match de la demi-finale de l’Association de l’Est, disputé contre les Capitals de Washington au PPG Paints Arena. Les Capitals avaient remporté le Trophée des présidents pour les meilleurs résultats de la ligue, mais les Penguins avaient gagné leurs deux premiers matchs à Washington et on aurait bien dit qu’une fois de plus, Crosby et ses coéquipiers auraient le dessus sur Aleksandr Ovetchkine et consorts, une rivalité entre un héros et son ennemi juré dont Crosby semblait toujours sortir vainqueur. Crosby avait certes été évacué de la patinoire pour être traité par les médecins de l’équipe, mais je devais toujours écrire un article sur le match quelques heures plus tard. Avant la mise au jeu, il me restait tout de même un peu de temps pour faire le point.
De son début sans surprises jusqu’à son tragique dénouement, la séquence passait en reprise dans l’aréna. On y voit Crosby patiner du côté gauche de la glace accompagné, en deux contre un, de son ailier Jake Guentzel, une recrue de 21 ans, en possession de la rondelle. Leur opposant est le défenseur Matt Niskanen. Ovetchkine patine furieusement à la poursuite de Crosby, mais il a encore un ou deux coups de patin de retard tandis que Crosby s’approche du filet des Capitals. Guentzel fait une passe à Crosby, qui envoie la rondelle au fond du filet. Dans une tentative désespérée et imprudente pour lui barrer la route, Ovetchkine lui donne un coup de bâton qui atteint son casque. Crosby, encore lancé à pleine vitesse, oscille sur ses patins ; l’un de ses genoux flanche. Il glisse devant le gardien Braden Holtby et croise la route de Niskanen qui, le manche de son bâton à un peu plus d’un mètre et demi de la glace, se tenait prêt à asséner à Crosby une mise en échec sur le côté du casque, voire à n’importe quelle partie non protégée du haut de son corps. Lorsque j’ai vu la scène en direct – et plus encore en reprise –, il m’a semblé que Niskanen avait eu l’intention d’administrer un double-échec à Crosby, peut-être au niveau du torse, mais qu’il avait plutôt atteint la tête et le cou. Après le choc, Niskanen dominait le capitaine des Penguins de Pittsburgh de toute sa hauteur, comme un chasseur avec son trophée. Les arbitres ont tiré de l’incident les mêmes conclusions que moi et lui ont donné une pénalité majeure de cinq minutes pour double-échec et une pénalité de partie pour mauvaise conduite.
Pendant qu’on aidait Crosby à quitter la patinoire, j’ai fait une recherche rapide sur Niskanen : joueur professionnel depuis dix ans, il avait signé avec les Capitals à l’été 2014. Ses 6 pieds 1 pouce et un peu plus de 200 livres n’avaient pas vraiment de quoi semer la terreur parmi les attaquants adverses. Il n’avait jamais été suspendu par la ligue, et on ne pouvait l’accuser d’être un fier-à-bras, encore moins un chasseur de têtes. En fait, on ne pourrait même pas le considérer comme un défenseur particulièrement agressif. En 78 matchs en saison régulière, il n’avait accumulé que 32 minutes de pénalité. Somme toute, c’était un joueur plutôt pacifique, voire « mou », une étiquette peu enviable pour un défenseur. Note curieuse : Niskanen avait joué pendant trois saisons complètes avec Pittsburgh avant de se joindre aux Capitals. Ceci expliquait-il cela ? Niskanen avait-il des comptes à régler ? En l’absence de preuves ou même de signes d’une hostilité préexistante, il aurait fallu une prédilection pour les complots pour voir là une quelconque explication. Niskanen n’était pas plus porté qu’un autre dans la ligue à commettre un acte d’une telle violence, et encore moins contre le plus grand champion de sa génération. En fait, pour les raisons tout juste mentionnées, un tel geste de sa part était particulièrement improbable.
Immédiatement après le coup contre Crosby, les spectateurs ont hué Niskanen, un simple réflexe qui n’a duré qu’un instant. Crosby ne se relevant pas, les huées se sont transformées en silence. En une fraction de seconde, l’univers de l’aréna avait été bouleversé… comme on pouvait s’y attendre dans un aréna, et dans un univers, pour ainsi dire créé par le joueur étendu sur la glace. À l’arrivée de Crosby à Pittsburgh à l’automne 2005, on l’avait présenté comme un joueur de concession, la pierre d’assise sur laquelle on bâtirait l’équipe. On ne le considérait pas tout à fait comme un sauveur, car l’incertitude régnait à savoir si la franchise des Penguins pouvait même être sauvée.
Pittsburgh n’a certes pas de franchise de la National Basketball Association (NBA) et ses Pirates sont la risée de la Ligue majeure de baseball (MLB) depuis plus de deux décennies, mais son nom demeure en tête de liste des meilleures villes sportives en Amérique du Nord. En 2005, toutefois, les Penguins étaient toujours bons deuxièmes derrière les Steelers. Ils l’étaient par le passé, et le seront sans doute aussi à l’avenir, dans cette ville dont la population et l’histoire ont toujours penché pour le football américain. Les quatre victoires des Steelers au Super Bowl dans les années 1970 représentent l’apogée de la longue histoire d’amour entre Pittsburgh et ce sport, qui remonte à l’époque des casques en cuir. Au début des années 1990, avec deux victoires des Penguins en finale de la Coupe Stanley tandis que les Steelers végétaient en milieu de classement, le hockey avait pris de la valeur sur le marché. Mais à l’autom