73
pages
Français
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2017
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Publié par
Date de parution
16 mars 2017
Nombre de lectures
4
EAN13
9782764432891
Langue
Français
Publié par
Date de parution
16 mars 2017
Nombre de lectures
4
EAN13
9782764432891
Langue
Français
De la même auteure
La performance… à quel prix ? – Encouragez votre enfant à se dépasser… sans pression , coécrit avec Christiane Despatie, en collaboration avec Lise Dufour, Éditions de l’Homme, 2012.
Projet dirigé par Éric St-Pierre, adjoint à l’édition
Conception graphique : Claudia Mc Arthur
Mise en pages : Pige communication
Révision linguistique : Martin Duclos et Line Nadeau
En couverture : Jack Dempsey spars with pretty actress , par Leslie R. Jones.Gracieuseté de la Boston Public Library, collection Leslie Jones.
Conversion en ePub : Marylène Plante-Germain
Québec Amérique
7240, rue Saint-Hubert
Montréal (Québec) Canada H2R 2N1
Téléphone : 514 499-3000, télécopieur : 514 499-3010
Nous reconnaissons l’aide financière du gouvernement du Canada par l’entremise du Fonds du livre du Canada pour nos activités d’édition.
Nous remercions le Conseil des arts du Canada de son soutien. L’an dernier, le Conseil a investi 157 millions de dollars pour mettre de l’art dans la vie des Canadiennes et des Canadiens de tout le pays.
Nous tenons également à remercier la SODEC pour son appui financier. Gouvernement du Québec – Programme de crédit d’impôt pour l’édition de livres – Gestion SODEC.
Catalogage avant publication de Bibliothèque et Archives nationales du Québec et Bibliothèque et Archives Canada
Tamborero, Séverine
Casser le moule : pour repenser le sport sans préjugés
(Dossiers et documents)
ISBN 978-2-7644-3287-7 (Version imprimée)
ISBN 978-2-7644-3288-4 (PDF)
ISBN 978-2-7644-3289-1 (ePub)
1. Sports. I. Titre. II. Collection : Dossiers et documents (Éditions Québec Amérique).
GV705.T35 2017 796 C2016-942664-5
Dépôt légal, Bibliothèque et Archives nationales du Québec, 2017
Dépôt légal, Bibliothèque et Archives du Canada, 2017
Tous droits de traduction, de reproduction et d’adaptation réservés
© Éditions Québec Amérique inc., 2017.
quebec-amerique.com
INTRODUCTION
Entraîneure : une passion et une profession
Il y a maintenant 28 ans que j’entraîne des jeunes qui ont l’ambition de jouer au tennis au niveau professionnel. Une foule d’expériences extraordinaires ont marqué ces années : voyages partout dans le monde et rencontres enrichissantes avec, en toile de fond, la satisfaction d’inciter constamment les athlètes à réaliser leur plein potentiel. Surtout, le sport a fait de moi une meilleure personne.
De surcroît, j’ai eu la chance d’amorcer ma carrière à une époque où le monde du sport, tout comme la société en général, élargissait ses horizons. Au moment où les femmes investissaient davantage le milieu des affaires ou des disciplines jadis peu accessibles à elles, notamment la médecine, l’univers sportif faisait une plus grande place aux athlètes féminines et, plus récemment, aux entraîneures.
Cependant, je constate que, malgré les progrès incontestables accomplis au cours des dernières décennies, il reste encore beaucoup de travail à faire afin que l’égalité des chances pour tous devienne une réalité dans l’univers sportif. Les différences entre les garçons et les filles se manifestent à tous égards. Ils ne s’impliquent pas de la même façon à l’école ni avec leurs amis, et même leurs choix sportifs diffèrent.
Les préjugés : l’ennemi à abattre
Je me rends compte avec le recul que les expériences moins heureuses au cours de ma carrière étaient attribuables au fait que j’étais une femme entraîneure. Intimidation, discrimination, opinions perçues différemment parce que c’était une femme qui les énonçait, messages qui n’atteignaient pas leur destinataire de la même façon selon qu’ils étaient exprimés par un entraîneur masculin ou par un entraîneur féminin… Était-ce de la naïveté de ma part ? Est-ce qu’au fond de moi je ne voulais pas admettre cette réalité ? Ou bien acquiert-elle plus d’importance aujourd’hui ?
Loin de moi l’idée de généraliser ou de vouloir soutenir des thèses spécifiquement féministes : la connaissance et la compétence n’ont pas de sexe et un entraîneur est un entraîneur, un point c’est tout. Je suis très bien entourée et j’adore mes confrères de travail. Malgré tout, je suis de plus en plus à l’écoute de certains signaux qui me parviennent.
Mon travail exige que je voyage beaucoup et, à l’occasion de ces déplacements, je me fais dire de plus en plus souvent : « Merveilleux, enfin une femme entraîneure sur le terrain avec nos filles ! » Ou : « Je suis super contente de voir une femme entraîneure occuper un poste important dans notre profession ! » Ou encore : « Je suis heureuse de savoir que ma fille aura un modèle ! »
Ces remarques dénotent un malaise en ce qui concerne les jeunes filles qui s’entraînent. Plus d’une fois, j’ai vu de jeunes sportives pourtant motivées abandonner parce que le climat dans lequel elles s’entraînaient ne convenait pas à leurs besoins. À l’origine de l’échec, il y avait fréquemment le préjugé voulant que les mêmes méthodes conviennent à tous. Une espèce de one size fits all , d’approche uniforme trop rarement remise en question, à mon avis, dans le monde du sport.
La maturité aidant, et maintenant que j’ai une compréhension plus claire de mon environnement, je note que certaines réalités qui devraient être évidentes ont besoin d’être expliquées. Oui, il y a des différences dans la façon dont les jeunes filles et les jeunes garçons abordent le sport (et la vie en général, bien sûr). Oui, certaines approches peuvent convenir davantage à des filles ou à des garçons.
Cela fait – ou devrait faire – partie des choses que tout parent (d’athlète) et tout futur entraîneur devraient savoir. En effet, l’attention que cette personne apportera aux besoins spécifiques de chaque athlète exercera une influence déterminante sur la qualité du climat – ce que j’appelle l’environnement – lors des séances d’entraînement. Or, la qualité de l’environnement sportif pour les jeunes filles et les jeunes garçons qui s’entraînent détermine souvent le choix entre la persévérance ou l’abandon.
J’ai longtemps travaillé avec des jeunes de tous les âges, tant des garçons que des filles. J’ai toujours utilisé une approche adaptée à chaque individu et mes façons de faire n’étaient pas exactement les mêmes selon que mes athlètes étaient des filles ou des garçons. Cependant, j’agissais ainsi plus par instinct que parce qu’on m’avait enseigné à me comporter différemment selon l’âge ou le sexe de mes athlètes. Et j’ai acquis la conviction, avec l’expérience, qu’un entraîneur doit posséder les connaissances qui lui permettront de faire des choix appropriés et de trouver des solutions adéquates aux situations occasionnées par ces différences.
Les préjugés sont, à mon avis, l’ennemi à abattre. Ils sont encore largement répandus dans notre société et pas seulement dans l’univers sportif, où ils contaminent beaucoup plus que les seules méthodes d’entraînement. Est-il normal en 2017 que les filles qui jouent au hockey soient encore traitées de garçons manqués ? Que les garçons qui s’inscrivent à des cours de danse soient étiquetés comme homosexuels ? Que les entraîneures soient considérées d’office comme lesbiennes ou qu’on les juge seulement « bonnes avec les petits » ? Que les entraîneurs ne soient pas sensibilisés aux changements physiologiques que provoque la puberté chez les jeunes filles ? Ce qui m’autorise une question plus grave encore : comment l’ignorance et la fermeture d’esprit des adultes affectent-elles les plus jeunes qui, eux, doivent vivre avec l’encadrement déficient encouragé par cette ignorance et cette fermeture d’esprit ?
Ces questions qui m’habitent depuis longtemps se posent pour moi avec encore plus d’acuité depuis que j’ai assisté à la conférence nationale sur les femmes et le sport, tenue à Québec en juin 2015. Y participaient des femmes qui sont de réelles sources d’inspiration, notamment la patineuse de vitesse Catriona Le May Doan, la hockeyeuse Hayley Wickenheiser, la coureuse paralympique Chantal Petitclerc, la skieuse de fond Chandra Crawford et la plongeuse Sylvie Bernier.
J’ai passé deux jours exceptionnels à cette conférence. J’y ai rencontré des femmes fascinantes et entendu des histoires déchirantes. Par-dessus tout, j’ai compris à cette occasion que des combats marquants avaient été livrés par des femmes avant moi et qu’il était peut-être temps que j’apporte ma contribution.
Pourquoi j’ai écrit ce livre
Ce sont toutes ces considérations qui m’ont poussée à écrire un ouvrage visant plusieurs objectifs : sensibiliser les entraîneurs (hommes et femmes) aux besoins spécifiques des jeunes filles et des jeunes garçons qui s’engagent dans une discipline sportive ; montrer qu’une femme entraîneur peut fort bien réussir auprès d’un athlète masculin (ou un entraîneur masculin auprès d’une athlète), à la condition d’être sensible aux besoins de l’athlète ; déboulonner plusieurs mythes ; promouvoir l’égalité des chances en matière d’activité physique ; et, ultimement, mettre fin aux stéréotypes genrés de notre société. Il s’agit, pour moi, de contribuer à l’avènement d’une société plus ouverte, plus inclusive et, surtout, plus éduquée. À nous de créer des possibilités dans ce but !
SECTION 1 D’OÙ VENONS-NOUS ? OÙ ALLONS-NOUS ?
Pour en finir avec les préjugés et les stéréotypes dans le sport
LE SPORT AU FÉMININ : HISTOIRE D’UN LONG COMBAT
L’HISTOIRE DU SPORT AU FÉMININ
Dans les sociétés occidentales contemporaines, un nombre croissant de femmes sont en mesure de réaliser leur plein potentiel sur le plan tant personnel que professionnel. Cela inclut les activités sportives, bien que les progrès aient été très lents dans ce domaine.
Où en sont les femmes dans leur bataille pour se tailler une place dans le monde du sport ? De quoi l’avenir sera-t-il fait ? La meilleure façon de savoir où on va étant de savoir d’où on vient, je vous propose d’abord un court historique du s