BRF (Bois Raméal Fragmenté) , livre ebook

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Le BRF, ou Bois Raméal Fragmenté, désigne une méthode de jardinage d'origine canadienne qui consiste à broyer des rameaux, puis à les épandre et éventuellement les incorporer dans le sol.
Cette technique permet de réduire l'arrosage, d'accroître la production et sa qualité, de repousser parasites et maladies, d'améliorer la structure des sols... Bref, elle vous permet de produire plus tout en protégeant l'environnement et même en l'améliorant !

L'auteur vous donne toutes les informations pour vous lancer dans le BRF sans faire d'erreur : quand et comment préparer ou se procurer du broyat, comment l'épandre et l'incorporer dans le sol... Et chaque geste technique fait l'objet de dessins détaillés.

 Au sommaire :

  • Les bases du BRF : Le BRF : un processus complexe et étonnant – Les avantages du BRF – Les inconvénients du BRF.
  • La préparation et l'utilisation du BRF : La nature du broyat – Se procurer du BRF – La préparation du broyat – L'utilisation du broyat – La culture BRF.
  • Quelques problèmes et les solutions : Les problèmes de sol – La faim d'azote – Une super solution : le précompostage du BRF.

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Date de parution

14 avril 2013

Nombre de lectures

84

EAN13

9782815303996

Langue

Français

Poids de l'ouvrage

4 Mo

BRF - Bois Raméal Fragmenté
BRF (Bois Raméal Fragmenté)
Michel Beauvais
Illustrations : Iwona Seris

rustica éditions

Avant-propos

Le Petit Poucet qui sème ses cailloux pour retrouver son chemin, cela vous dit quelque chose ? Eh bien, c’est un peu de cela qu’il s’agit ici. Toutefois, ce ne sont pas des cailloux que l’on répand, mais de petits bouts de bois, d’un bois frais provenant de rameaux vivants. L’objectif, c’est aussi de trouver un chemin, une voie, et la plus naturelle possible pour que les plantes poussent dans les meilleures conditions et pratiquement sans apport extérieur.
C’est tout simple et c’est tout bête. On épand sur le sol une couche de ces rameaux broyés, bien entendu sans labour préalable, on sème ou on plante et on attend que ça pousse ! Et ça pousse en effet. Vigoureusement et, en général, sans qu’il soit besoin d’arroser. Est-ce un miracle ? Un peu. C’est le miracle de la nature car ces petits bouts de bois, ces copeaux séveux, déclenchent un processus inattendu, une modification du sol avec un développement foisonnant de la flore et de la faune souterraines. C’est ce que l’on appelle « l’aggradation » du sol ; en gros, il devient ou redevient fertile.
Certains parlent de révolution. C’est peut-être aller trop loin, mais il est vrai que les résultats sont souvent spectaculaires, en particulier dans des régions sèches à végétation naturellement maigre. Toutefois, le BRF est approprié sous toutes les latitudes et sur presque tous les types de terre. Le BRF n’est pas un paillage comme les autres ; c’est une méthode de régénération des sols et une méthode de culture ! Et il a de fait révolutionné les choses pour bien des agriculteurs et des jardiniers. En outre, il porte un nom — donné par des chercheurs canadiens — parfaitement poétique : bois raméal fragmenté.
Michel Beauvais

chapitre 1
Les bases du BRF
Le BRF : un processus complexe et étonnant

Le BRF (Bois Raméal Fragmenté) est une accélération du processus pédogénétique (relatif à la formation des sols) en œuvre dans les forêts. En déposant sur le sol des rameaux sous forme de broyat, on déclenche en effet un processus d’une grande complexité, mais qui, pour résumer, aboutit à une activité biologique intense et redonne au sol la vie et une grande fertilité.
Pourquoi des rameaux ?
Les rameaux contiennent, entre autres, des acides aminés, des protéines, des minéraux, de la cellulose ainsi que de la lignine. La lignine est d’ailleurs l’un des principaux composants du bois et c’est elle qui donne au bois sa solidité et sa rigidité. Certes il y aussi de la lignine dans le tronc et les grosses branches, mais celle que l’on trouve dans les rameaux est peu polymérisée, elle est en formation, ce qui est idéal pour le processus que nous allons décrire ci-après. En outre, les rameaux sont les parties les plus riches de l’arbre, en particulier en azote, en phosphore et en potasse.

Le jardinage et la lignine
Le BRF a ceci de nouveau qu’il réintroduit la lignine, élément essentiel de la pédogenèse, dans les terres cultivées alors qu’elle en est bannie dans l’agriculture et le jardinage tels qu’ils sont pratiqués. La lignine permet le développement des champignons qui, à leur tour, favorisent le développement des réseaux trophiques.
Pourquoi les fragmenter ?
L’écorce contient divers éléments, dont la cire et la résine, qui s’opposent à l’invasion des micro-organismes, en particulier à celle des champignons. En fragmentant les rameaux, on brise cette résistance et les copeaux obtenus sont rapidement envahis par ces micro-organismes.
Le processus : les réseaux trophiques
La décomposition et la minéralisation des éléments végétaux est l’œuvre de la microflore et de la microfaune du sol. Dans le cadre du BRF, la microflore déclenche le développement d’une faune nombreuse et diversifiée. Des chaînes alimentaires se mettent en place — certains animaux mangent les végétaux et sont à leur tour mangés, d’autres animaux vivent de leurs déjections ou se nourrissent d’autres types de végétaux… Comme tous ces organismes interagissent de manière complexe, on parle de réseaux (ou de chaînes) trophiques plutôt que de chaînes alimentaires (expression qui donne une idée trop linéaire et à sens unique du processus).

Le produit du broyage : copeaux ou broyat…

L’invasion des champignons
Dès que les fragments de rameaux sont en contact avec le sol, des champignons appartenant à l’embranchement des Basidiomycètes et aussi appelés champignons de la pourriture blanche les envahissent très rapidement. Dans un premier temps, ces champignons se développent en consommant, par le biais de leur mycélium (partie végétative et souterraine des champignons constituée de filaments), ce qui est le plus aisément disponible, en l’occurrence les protéines et les sucres. Pour cela, le mycélium mobilise l’azote présent dans le sol, d’où ce que l’on appelle la « faim d’azote » ( voir ici ). Les champignons s’attaquent ensuite aux cellules, plus dures, de la cellulose et de la lignine, rompant leur membrane pour pouvoir digérer les substances se trouvant à l’intérieur. Le mycélium n’ayant ensuite plus rien à « manger » se décompose, libérant l’azote précédemment emprisonné. À la suite des champignons, se développent les bactéries ainsi que la pédoflore et la pédofaune. Ces processus se soldent, du point de vue du jardinier ou du cultivateur, par l’obtention d’un milieu favorable à la croissance des plantes (éléments minéraux et humus), retenant l’eau et contenant des nutriments, sans qu’il soit besoin d’arroser ou d’apporter des fertilisants.

Transformation de la matière organique et formation du sol Les végétaux et les animaux morts sont décomposés, un processus complexe impliquant les champignons, les bactéries, la pédoflore et la pédofaune – les animaux fouisseurs se chargeant du brassage et de l’aération.

La pédofaune
Elle est composée de très nombreux organismes de tailles diverses : de 1 micron jusqu’à 2 mm pour la microfaune (bactéries, protozoaires…) et la mésofaune, et de 2 mm à 20 mm pour la macrofaune. La faune du sol favorise aussi la minéralisation des débris végétaux par le brassage et la fragmentation du milieu. Les vers de terre, en particulier, jouent un rôle essentiel dans l’évolution physique et chimique du sol.
La mésofaune : collemboles et acariens
Les collemboles sont des petits arthropodes, en général sauteurs, que l’on a longtemps classés parmi les insectes mais qui sont peut-être plus proches des crustacés (ils font penser à des crevettes). Les acariens font partie des Arachnides et présentent en général un corps compact. Ces petits animaux se nourrissent du mycélium des champignons et jouent donc un rôle important dans les réseaux trophiques. Ils sont aussi essentiels pour la minéralisation de l’azote, indispensable à la croissance des plantes.

Les collemboles vivent dans les premiers centimètres du sol et participent à la transformation de la matière organique.

La macrofaune
Elle compte des arthropodes appartenant à divers sous-embranchements, en particulier celui des crustacés. Toutefois, à ce niveau, le rôle essentiel est joué par les vers de terre. Ces derniers appartiennent à l’embranchement des Annélidés et constituent le sous-ordre Lumbricina, regroupant pas moins de 5 000 espèces décrites, regroupées en 13 familles, mais on sait qu’il reste encore beaucoup d’espèces à découvrir. Ils se distinguent par un corps allongé constitué d’anneaux (segments) et garni de soies. Le premier segment est la bouche et le dernier l’anus.

Le lombric, un acteur essentiel !

Les vers de terre absorbent de la terre qui passe dans l’intestin où se forme le complexe argilo-humique, complexe d’argile et d’humus rendu stable grâce à une sorte de colle humique que l’on appelle « glomaline » et qui est synthétisée par les champignons. En avalant la terre et en la restituant, après digestion de certains éléments, ils modifient et améliorent la nature chimique du sol, participant notamment à la minéralisation de l’azote. Mais ils ont aussi une importante fonction d’entretien du sol : grâce à leurs galeries horizontales et verticales, les vers de terre aèrent le sol et y créent des voies d’infiltration des pluies. Enfin, en brassant la terre, ils enfouissent dans les couches profondes du sol les éléments organiques prélevés en surface et remontent à la surface la terre des couches profondes ingérée en même temps que les matières organiques. On classe les vers de terre en trois groupes différents : • Les lombrics épigés : ils vivent dans les litières de feuilles en décomposition et donc uniquement en surface. On les trouve en particulier dans le lombricompost. • Les lombrics endogés : ils creusent des galeries horizontales en consommant de la matière minérale, c’est-à-dire de la terre, contenant de la matière organique. Ils n’apparaissent jamais à la surface. • Les lombrics anéciques : ils se nourrissent de litières végétales et creusent des galeries verticales en laissant à la surface ces tortillons caractéristiques que l’on appelle des turricules. Ce sont eux qui accomplissent le gros du travail de brassage et ils représentent d’ailleurs, en pays tempéré, 80 % de la masse totale des vers de terre.

Des fouisseurs acharnés !
Ne croyez pas que les vers ne travaillent qu’une toute petite partie de la terre ! En effet, ils traitent des volumes phénoménaux étant donné leur nombre : ils ne représentent pas moins 70 % de la masse totale des animaux terrestres. Dans une prairie naturelle, non traitée, on en compte 150 à 400 au mètre carré, et seulement 3 à 5 au mètre carré dans un champ de céréale chimique.
Les avantages du BRF

Les avantages sont multiples et s’appréhendent aussi bien à grande échelle – protection des sols et de l’environnement en général, défense de l’arbre et bonne gestion des forêts – qu’au niveau du jardinier qui, dans son potager, souhaite récolter en abondance des légumes sains et de bonne qualité gustative. C’e

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