176
pages
Français
Ebooks
2015
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Publié par
Date de parution
21 mai 2015
Nombre de lectures
0
EAN13
9782332935854
Langue
Français
L'aventure du cancer racontée avec humour et candeur. Comment digérer ce qu'on ne peut avaler ? L'humour est une arme redoutable à savourer à travers un témoignage parfois poignant mais toujours très drôle.
Publié par
Date de parution
21 mai 2015
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0
EAN13
9782332935854
Langue
Français
Couverture
Copyright
Cet ouvrage a été composér Edilivre
175, boulevard Anatole France – 93200 Saint-Denis
Tél. : 01 41 62 14 40 – Fax : 01 41 62 14 50
Mail : client@edilivre.com
www.edilivre.com
Tous droits de reproduction, d'adaptation et de traduction,
intégrale ou partielle réservés pour tous pays.
ISBN numérique : 978-2-332-93583-0
© Edilivre, 2015
Citation
« La plus grande part de la guérison est dans l’envie de guérir »
Sénèque
Dédicace
A tous ceux que j’aime……
Avant-propos
Avant de commencer mon récit, je tenais à préciser que ce qu’il va se produire, tant sur mon état physique que mental n’engage que moi et moi seule.
Cette maladie ainsi que les effets secondaires qui accompagnent les traitements sont inhérents à chaque individu. Aucune personne ne réagit comme une autre.
J’ai souhaité partager mon aventure médicale pour aider les malades et leurs proches à « digérer » ce qu’on ne peut avaler. Tenter de faire connaître les différentes étapes, avec la candeur souvent comique d’un individu qui ne sait rien du milieu médical.
Les soignants sont compétents et leur gentillesse est précieuse mais il ne connaissent pas encore tous les effets et les aboutissants de leur propre thérapie. Je vais être amenée à connaître des personnes dans mon cas, à partager leur ressenti. Je ferai une synthèse entre eux et moi par le biais de dialogues rapportés.
Je tiens à dire aussi que bien sûr je suis terrifiée, bien sûr je sais ce qui m’attend (ou presque) mais rien ne m’empêche de traiter tout ça à ma manière, avec cette arme puissante qu’est l’humour. Le style est naïf par moments, style voulu pour insister sur le sentiment infantile face à ce que l’on ne connaît pas.
Je tiens à remercier dès à présent mon entourage, famille et amis qui sont ma force et sans lesquels je n’aurais pu avancer.
Ceci étant précisé, en route pour l’aventure intérieure !
Quand le ciel vous tombe sur la tête
Je suis Mori, une nana tout ce qu’il y a de banal. Je ne fume pas, je ne bois pas… et je m’arrêterai là.
Bref, je pense être saine de corps et peut-être même d’esprit.
Alors pourquoi, mais pourquoi ??? en ce joli mois de mai 2014, à l’occasion d’une mammographie que je refusais de faire… m’a-t-on envoyée dans une clinique pour une biopsie ?
Le radiologue :
« ce n’est rien de bien méchant, mais je préfère m’en assurer. Ne craignez rien, c’est juste pour voir, y’a rien de suspect »
Et ben voyons ! s’il s’était appelé Pinocchio, son nez me serait rentré dans l’œil.
Il n’y avait rien d’urgent, mais la semaine suivante, rendez-vous devant un nouveau médecin, qui, au vu de ma radio, devient d’une gentillesse aussi suspecte que le machin qui n’était pas suspect mais qui nécessitait que je vois ce gentil docteur.
Donc me voilà allongée sur la table du monsieur. Échographie de vérification… et, oh surprise, voilà le docteur Folamour qui s’écrie :
« vous avez vu ? il a des oreilles, on dirait Mickey »
A ce moment précis, vous ne pouvez empêcher vos yeux de scruter les murs à la recherche d’un diplôme quelconque…
Toutefois, étant d’une nature enjouée, me voilà partie sur un fou-rire.
Après cette vérification, place à la prise d’échantillon mammaire, la biopsie en elle-même.
J’avais amené, suite à l’ordonnance de mon médecin, un anesthésique local et une boîte de gaze. Je donne donc ces produits au médecin qui me répond :
« nous sommes dans une clinique madame, on a tout ce qu’il faut, vous pouvez garder les gazes je prends le flacon d’anesthésie »
Comprenez-vous un peu le trou de la sécu ? Mais ceci est un autre débat.
Bref. Toujours allongée sur la table d’auscultation, mes yeux sont figés sur Mickey que je peux voir sur un écran en face de moi. Je pense avoir compris, je suis comme hypnotisée.
« Il est là hein docteur ?
– je ne peux rien dire madame, c’est pour ça qu’on fait une biopsie ».
Sa bouche mentait, mais pas ses yeux.
Il commence sa besogne.
Plantage de la mini seringue pour endormir une partie de mon anatomie. Puis voici une lonnngue aiguille qui va entrer dans mon sein droit. Je tourne la tête pour pas voir l’action.
Je n’ai pratiquement rien senti à part une grande secousse. Voulait-il faire un milk-shake ? Hey désolée j’ai pas de fraise.
Tournant la tête pour voir ce qu’il se passait, j’ai cru à une liposuccion.
« ne vous inquiétez pas, je dois faire ça pour traverser la peau. Avez-vous mal ?
– non pas du tout, mais c’est impressionnant.
– oui, mais voilà c’est terminé. Je vais faire le prélèvement et je vous libère ».
Mazette, je ne me savais pas si dure de peau.
« c’est terminé, reposez-vous un peu, rhabillez-vous et passez dans la salle d’attente que je vous donne l’échographie. »
Ce que je fais. Je récupère donc ma radio et rentre chez moi… tenter de décrypter le charabia médical.
Hélas, rien de risible dans ces oreilles là. La chose est classée ACR 4 fort.
Le classement est simple. Il va de 1 à 5. 1 c’est rien, 5 c’est le jack pot !
Le sourire commença à faiblir là. Mais bon. Optimiste est mon second prénom, attendons le résultat de la biopsie, dans 2 semaines.
Le debut du commencement
J’ai du attendre deux semaines avant d’entendre la phrase que je redoutais.
Mon médecin et amie ne savait pas comment m’annoncer la chose. Son appel a commencé par un silence de quelques secondes… puis :
« Mori ?
– kikou… tu as les résultats ?
– Oui.
– c’est mon tour hein ?
– C’est ce que tu craignais oui. Il faut que tu passes au cabinet, je t’expliquerai.
– Je vois. Je viens quand ?
– Passe demain matin quand tu veux, je te prendrai entre deux patients.
– D’accord à demain bisou.
– ça va aller ?
– Oui t’inquiète pas je savais que c’était pour ma pomme »
J’étais sonnée. L’air hagard, perdue, je me revois contre le mur de mon couloir, descendre lentement jusqu’au sol et éclater en sanglots.
Les questions fusent après le choc. Mes chats ? Que vont-ils devenir ? Et ceux que j’aime ? Comment leur dire ? Je veux pas que tout s’arrête, je veux pas mourir. Et puis la peur vous envahit, la colère aussi… on défaille. J’étais face à « lui », terrorisée, recroquevillée, je ne pouvais plus bouger.
Puis est venu l’instant du choix. Baisser les bras ou se relever et se battre. Je me suis souvenue de ce que cette ignominie avait fait à mon père. La souffrance avait son visage.
La haine s’est alors mélangée à la terreur. J’ai donc, à cet instant, choisi la seconde option. La colère aidant, je me suis relevée et me suis fait le promesse de lutter jusqu’au bout, pour moi, pour les miens, avec mon humour comme étendard, pour que ceux que j’aime ne voient pas la douleur et l’affliction sur mon visage.
Je me suis entendue penser :
« C’est moi qui vais te baiser saleté. »
* * *
Le lendemain, après une excellente nuit (je mens), je rends donc visite à mon médecin, gonflée à bloc d’une colère persistante.
« bonjour, entre.
– salut toubib. Alors ? Comment s’appelle l’Alien ?
– (sourire jaune)… c’est un carcinome. Mais il est petit, juste 8mm. On va l’enlever et tu auras droit à juste une radiothérapie et un traitement hormonal.
– Pas de chimio ?
– Non apparemment ce sera pas nécessaire (selon le rapport de la biopsie).
– Oufff j’avais trop peur de la chimio.
– Je vais te prendre rendez-vous chez un chirurgien.
– je souhaite aller à l’hôpital.
– comme tu veux.
– Je veux pas finir comme mon père, Christine.
– qu’est ce que tu me racontes, ça n’a rien à voir, ton père avait un cancer généralisé.
– Je m’en fous. Qu’on m’enlève cette merde, les nibards, le ovaires etc etc.
– mais t’es pas bien (rires)
– j’ai peur.
– tout se passera bien, aie confiance en la médecine, ce sont des bons et on est plus en 1986 !
– (sourire timide) ok.
S’en est suivi la visite réglementaire… tâtonnement du sein « affecté », sans résultat à la palpation cause tellement petit ! Puis sortie, rassurée quand même. J’évite la chimio !
* * *
Dès cet instant, les choses se précipitent.
La croisière de votre vie passe de la mer morte aux chutes du Niagara. Les rendez-vous s’enchaînent, les émotions se suivent et s’amplifient.
Premier rendez-vous important, celui du chirurgien.
Tout d’abord, dans cet hôpital, ce qui est bien, c’est qu’on visite tous les services avant d’atterrir dans celui qui nous concerne. Cette structure est parfaite pour un jeu d’orientation.
Arrivée finalement à destination et après un peu d’attente, voilà un jeune chirurgien tout juste sorti de l’adolescence qui vient à mon encontre.
« bonjour ! comment ça va ? »
Déjà, si on est là c’est pas pour un badminton.
Je lui dis brièvement l’objet de ma visite en lui tendant le résultat de ma biopsie. Et là, sans détour, direct au but sans passer par la case départ, on vous sort :
« bon alors, là ça veut dire que c’est un cancer (en désignant le mot Carcinome de son stylo bille) et là… ben perso, j’ai arrêté d’écouter…
Ok je le savais déjà grâce à mon médecin, mais j’avais encore un tout petit espoir, c’est con hein ?
Il continue :
« alors ce qu’on fait en général, on enlève la tumeur, on fait une chimio, radiothérapie et hormonothérapie.
Moi, agitant mon index comme pour demander la permission de parler :
« mais on m’a dit que la radiothérapie et l’hormono suffiraient »
– ah oui ? bon, mais là je vous dis ce qu’on fait généralement.
J’avais envie de dire « coupez, on la refait elle est pas bonne ».
« je voudrais juste savoir s’il est méchant ou non…
– madame, tous les cancers sont méchants. »
Le voilà gesticulant, dessinant son opération avec l’adresse de Vinci, des flèches, des points, des ronds. On aurait dit l’illustration de la bataille de big horn.
Puis, convaincu que j’avais bien tout saisi, il m’invite à le suivre pour un examen de ma poitrine. Je le suis donc… jusqu’à ce qu’il m’arrête pour me dire :
« n’avancez plus, la fenêtre est ouverte » !
ben faudrait savoir !
Il m’examine donc dans son bureau (???) le monde est fou.
« vous avez vu ? Vous avez un sein plus bas que l’autre (je cr