Amalg'âme #1 , livre ebook

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Sullivan, étudiant à la Sorbonne, décède assez bêtement. Alors qu'il passe de l'autre côté, la Mort décide de lui confier les rênes de son royaume. Pourquoi ? Car elle voulait faire un road-trip aux USA. Le nouveau Faucheur - par intérim - ne pensait pas que son existence pouvait autant merder dans la vie que dans la mort, mais c'est le cas. Car oui, évidemment, il n’y a aucun mode d'emploi fourni avec la fonction. Quand il pense qu'il n'avait même pas fourni de CV...

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Date de parution

24 mars 2022

Nombre de lectures

0

EAN13

9782493515216

Langue

Français

Amalg’âme
Amalg’âme
Les chroniques d’un faucheur par intérim – Tome 1
Anthonaki
© Jenn Ink Éditions 2023
Tous droits réservés.
Le Code de la propriété intellectuelle interdit les copies ou reproductions destinées à une utilisation collective. Toute représentation ou reproduction intégrale ou partielle faite par quelque procédé que ce soit, sans le consentement de l'auteur ou de ses ayants droit, est illicite et constitue une contrefaçon, aux termes des articles L.335-2 et suivants du Code de la propriété intellectuelle.
Aucun extrait de ce livre ne peut être reproduit, scanné ou distribué sous forme imprimée ou sous forme électronique sans la permission expresse de l’auteur, sauf pour être cité dans un compte-rendu de presse.
AVERTISSEMENT
Ce texte est une œuvre de fiction. Toute ressemblance avec des personnes vivantes ou mortes, des lieux ou des évènements réels n’est que pure coïncidence pour laquelle l’auteur(e) décline toute responsabilité .
Il y a quelque chose de plus fort que la mort, c ’ est la présence des absents dans la mémoire des vivants.
- Jean d ’ Ormesson

Prologue
Je m’étais toujours imaginé la mort comme un sas, une période creuse entre deux vies. Un lieu où l’âme se repose avant de partir pour une nouvelle épopée. Un peu comme dans la mythologie ou dans la religion. Une sorte de Jardin d ’ Eden, de Champs Élysées… En soi, je n ’ avais pas vraiment tort, mais j’étais tout de même loin du compte.
Il s ’ agit bien d ’ un passage, mais plutôt entre la vie et autre chose. Ce qu ’ il y a exactement de l ’ autre côté, je n ’ en ai pas la moindre idée, je n ’ ai pas pu y poser ne serait-ce qu ’ un orteil, à mon grand désarroi. Le Poulailler (oui, c ’ est le nom qui est donné à cet endroit si particulier dans le milieu), c ’ est plutôt un grand étang dans lequel se plongent les âmes. Elles n ’ en ressortent qu ’ une fois prêtes à franchir le Portail, afin de vivre une nouvelle aventure.
Comment sais-je tout ça ?
Tout simplement parce que c ’ est moi qui les y amène, et ce, depuis quelques jours.
Pourquoi ?
Car la Mort, celle avec un grand « m », a décidé de prendre des vacances pour faire un road-trip avant de me laisser les rênes. Le pire, là-dedans, c ’ est que je n ’ avais même pas posté de CV…
Moi, Sullivan, 19 ans, je suis donc la nouvelle Grande Faucheuse par intérim !
Chapitre un
La mort peut-elle se faire remonter les bretelles   ?
Les pieds reposant sur la table basse, une tasse de café fumant à la main, j ’ ai presque l ’ impression de profiter de la vie. Malheureusement pour moi, je suis mort. Il serait peut-être temps que je m ’ y fasse.
Je sirote tranquillement ma boisson chaude, appréciant cet instant d ’ accalmie.
Avant, j’étais étudiant à la Sorbonne en classe de Littérature et Langues anciennes. Maintenant, je suis le Faucheur par intérim, sans véritablement avoir eu mon mot à dire dans l ’ histoire. Bon, c ’ est sûr que je pourrais être tombé sur pire, comme Cupidon par exemple, mais bon. Se plaindre, c ’ est dans la nature humaine, comme gravé dans notre ADN. Ou alors, c ’ est juste dans l’éducation des Français, à voir.
M ’ interrompant dans mes pensées, un coup est frappé à la porte.
— Putain, jamais le temps de profiter de sa mort ici ! m ’ exclamé-je en me levant de mon fauteuil.
Il ne me faut que quelques enjambées pour atteindre la porte, que j ’ ouvre à la volée. Derrière elle se trouve Joshua, un faucheur que j ’ ai embauché. Il faut donc comprendre que j ’ ai fait comme la Mort avec moi, je ne l ’ ai pas emmené au Poulailler. À la place, je lui ai fourni un boulot qu ’ il ne voulait pas.
— Qu ’ est-ce que tu veux ?
— Une âme ne veut pas rentrer dans le Poulailler.
— Et alors ? T ’ es majeur, non ? Tu devrais pouvoir y arriver tout seul.
Il me regarde en haussant un sourcil, de manière très aristocratique. Il faudrait qu ’ il m ’ apprenne à le faire, ça pourrait me donner un certain style. Après tout, je suis la Mort maintenant (pour combien de temps, ça, je n ’ en ai pas la moindre idée), il faut que je colle au personnage.
— Ça fait seulement deux jours que je suis ici, ce n ’ est pas comme s ’ il y avait eu une formation d ’ entrée, donc tu vas ramener tes petites fesses et m ’ aider !
Je suis surpris du ton employé, mais je dois bien avouer qu ’ il n ’ a pas tort, le petit. Bon, ça ne fait pas très longtemps non plus que je suis ici, mais moi, j ’ ai eu droit à une démonstration en direct. Lui, non.
Je pousse un petit soupir de dépit. Adieu moment de paix bien mérité…
L ’ endroit où nous arrivons quand nous mourons pourrait sembler presque comique s ’ il n’était pas cliché. Je pense par ailleurs refaire la déco, car celle fournie par madame Road-trip laisse franchement à désirer. Il s ’ agit d ’ un grand lac – alias le Poulailler – situé au centre d ’ un cercle de menhirs. Excentré de cela, une petite bicoque de style vieille maison abandonnée. Ma maison abandonnée.
Moi qui m ’ imaginais un luxe infini quand ma patronne m ’ a dit que je serais son remplaçant, je suis vite tombé de haut…
Nous arrivons près des mégalithes. Je me retourne alors vers mon assistant personnel. J ’ ai toujours rêvé de dire ça !
— Bon, elle est où cette âme récalcitrante ?
— Je l ’ avais laissée là, sur une barque…
Il semble nerveux, regarde à gauche et à droite.
— Super ! m ’ exclamé-je, sarcastique au possible. À peine aux commandes que j ’ ai déjà une âme vagabonde…
— Oh ça va, hein, maugrée l ’ autre. On fait quoi du coup ?
— On la retrouve, Ducon !
Je lève les yeux au ciel devant son air surpris. Il s ’ attendait à quoi ? À ce que je lui dise que ce n’était pas grave, qu ’ on n ’ avait qu’à aller boire un verre de lait et manger un morceau de cheese-cake ?
D ’ après ce dont je me souviens du long – et barbant – discours de la Mort, quand une âme n ’ est pas immergée à temps dans l’étang, elle pourrit et se transforme. Un peu comme une chenille se change en papillon après être passée par sa chrysalide. Mais là, c ’ est à un tout autre niveau. L’âme se métamorphose alors en une créature avide de noirceur, j ’ ai nommé une goule. Rien de bien joyeux, en somme.
Surtout qu ’ avant de partir, elle ne m ’ a jamais dit comment inverser le processus. Je ferme les yeux et me masse l ’ arête du nez. Une magnifique journée s ’ annonce.
— Tu peux m ’ en dire un peu plus sur elle ?
— Femme, la quarantaine, deux enfants, mariée, avocate. Morte après s’être étouffée avec un calamar frit. Pas glorieuse, la mort, si tu veux mon avis.
Je lève les yeux au ciel à nouveau, mais ne peux m ’ empêcher d ’ acquiescer en mon for intérieur.
Soudain, une petite cloche retentit. Une âme s ’ est coincée dans le portail. Encore.
Je marche et finis par arriver devant celui-ci. Je saisis la main de l ’ homme et le tire en avant. Il sort d ’ entre les menhirs, regarde ce qui se trouve autour de lui avant de me demander :
— Où sommes-nous ?
— Bienvenue à l ’ hôtel 7 étoiles, le Poulailler, singé-je, pas d ’ humeur. Veuillez me suivre.
Je le prends par le bras, marche deux secondes avant d ’ arriver au bord de l’étang.
— Si vous pouviez rentrer là-dedans, s ’ il vous plaît.
Il me regarde sans comprendre, mais s ’ exécute tout de même, voyant que des gens arrivent derrière lui.
Quelques secondes plus tard, je suis de nouveau au niveau de Joshua.
— Bon, faut qu ’ on retrouve cette âme, et plus vite que ça, on n ’ a pas de temps à perdre !

Chapitre deux
Viens ici, que je t’étripe   !
Si je devais décrire la mort en un seul mot, je pense que je choisirais « chaotique ».
Normalement, quand une personne décède, son âme se détache de son corps dans les dix minutes, s’élève jusqu’à un certain niveau avant de franchir une espèce de porte, qui mène à cette dimension. Après cela, nous nous devons de les accueillir et de les plonger dans l’étang. Rien de bien compliqué. Sauf qu’évidemment, c ’ est bien trop simple pour fonctionner comme sur des roulettes. Ou alors, c ’ est juste moi qui suis trop idiot et qui n ’ arrive pas à manœuvrer correctement pour que tout marche comme il le faudrait. ...

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