133
pages
Français
Ebooks
2015
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2015
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Publié par
Date de parution
20 février 2015
Nombre de lectures
202
EAN13
9782317015861
Langue
Français
Poids de l'ouvrage
2 Mo
La cuisine de rue est une institution au Vietnam ! Le Camion Bol, c’est un condensé de toute la street food de Saïgon: une gastronomie fraîche, une ambiance festive et conviviale, un accueil chaleureux!
Laissez-vous guider par Nathalie Nguyen qui vous révèle ses 50 meilleures recettes: mini-nems aux crevettes, bahn mi, le bo-bun de Bol, panna cotta à la mangue, perles du Japon aux fruits du dragon…
Une explosion de saveurs qui ne laissera pas vos papilles indemnes!
Publié par
Date de parution
20 février 2015
Nombre de lectures
202
EAN13
9782317015861
Langue
Français
Poids de l'ouvrage
2 Mo
Départ, une rue à SaïGon
Saïgon, lever du soleil.
Je lève à peine mon nez, le dos encore endolori par le matelas bien trop dur, et me laisse quelques instants bercer par les vrombissements des mobylettes dans la rue.
Le temps d’enfiler une paire de tongs et je traverse maladroitement la rue, manquant plusieurs fois de me faire tuer par des motards fougueux. L’un transporte à l’arrière de son véhicule une vingtaine de poules encore vivantes, attachées par les pattes. D’autres des herbes fraîches. Des nouilles. Tous roulent avec détermination, vers le marché ou vers un restaurant, évitant habilement d’un coup de guidon ma traversée héroïque. Je suis enfin arrivée sur le trottoir d’en face, que jonchent des mini-tabourets multicolores. Je m’installe à l’une des rares places vides.
Dans l’air tiède et humide d’un ventilateur posé sur le sol, la serveuse-cuisinière-propriétaire habillée en pyjama me sert un caphe sua da. Je saisis la longue cuillère et l’agite avec détermination pour mêler les copeaux de glace déjà presque fondus, le café noir ébène et le lait concentré nacré. J’entends un éclat de rire derrière moi. Mes parents, mes oncles et mes tantes ainsi que ma jolie grand-mère assis à une table non loin derrière moi m’observent me réveiller avec peine avant de continuer leurs plats avec gourmandise : leurs baguettes attrapent les pâtes de riz, les cuillères à soupe recueillent le bouillon et leurs lèvres viennent aspirer bruyamment le nectar mijoté depuis la veille. Un sourire niais fend mon visage. Une mobylette familière passe devant moi, transportant une vingtaine de poules déplumées. Efficace.
Comme un cheveu sur la soupe, j’observe cette chorégraphie. Moi sirotant ce café glacé et toutes ces têtes brunes concentrées, baissées au-dessus de bols fumants, tous assis à vingt centimètres du sol, dans une forme de routine. Des Saïgonais se lèvent silencieusement tandis que d’autres, joyeux à l’idée de remplir leur ventre, s’installent immédiatement sur les tabourets encore chauds laissés par les anciens propriétaires. Dans ce petit restaurant de rue, ce manège continuera toute la journée avant de cesser discrètement pendant la nuit.
La femme en pyjama pose devant moi un bol fumant. L’odeur qui s’en échappe kidnappe une partie de mes pensées. Cette cuisine aux fumets si particuliers. Cette cuisine de femme, transmise de mère en fille. Des odeurs tout en contradictions. L’odeur d’une marinade courte et juste caramélisée. L’odeur du bouillon longuement et paresseusement mijoté. L’odeur subtile du nuoc mam et celle, agressive, du citron vert. L’odeur fraîche des herbes massivement coupées. Ces odeurs qui signent une cuisine de rue traditionnelle et riche.
Je lève les yeux. Je reconnais, dans mon bol, une patte de poulet. Une chose est sûre. Ici, tout est frais.
Le Camion Bol, l’histoire
2008 Phuong et Michel déjeunent ensemble à Paris, sur une terrasse ensoleillée. Très actifs pendant leurs journées professionnelles et gastronomes dans la vie de tous les jours, aujourd’hui ils accueillent pourtant avec dépression leur repas, semblable à chaque midi. Ils se remémorent les odeurs de bouillon, d’herbes fraîches et de nuoc mam embaumant les rues de leur enfance. Ils pensent aux petits tabourets en plastique. Aux stands à roulettes. Aux vendeurs accroupis à même le sol. Cette cuisine de rue si chère au patrimoine vietnamien.
Michel : « Et si on amenait ça à Paris ? » Phuong sourit. Jean-François et David, deux de leurs meilleurs amis fou amoureux de la gastronomie vietnamienne, rentrent bientôt dans la partie. Le projet se crée peu à peu.
Décembre 2011 Nathalie termine l’aventure MasterChef aux portes de la finale, dans les pleurs et sous les applaudissements, après trois mois de compétition acharnée. Elle montre à chaque épreuve son amour pour la fusion entre les cuisines vietnamienne et française. Toute l’équipe du camion la suit derrière le petit écran. Michel décide de lui envoyer un mail un après-midi…
Samedi 6 juillet 2013 Nathalie tape vainement sur l’épaule de son ami Patrick. Celui-ci roule à vive allure dans les rues de Bussy-Saint-Georges. Nathalie : « Tu t’es perdu ! Tu t’es perdu ! » Patrick : « Mais non ! On va arriver à temps, t’inquiète pas ! » Dans la voiture, Tran et Damien, respectivement la grande sœur et le compagnon de Nathalie, rient aux éclats.
Soudain, le souffle se coupe. Au bord d’un cours d’eau, entre quelques hautes herbes et des enfants qui courent en riant, le camion apparaît dans ce paysage idyllique. Les quatre associés de Nathalie, Phuong, Michel, Jean-François et David, l’attendent au pied du camion, tout sourire. L’aventure débute.
Nathalie Nguyen
Nathalie Nguyen est née le 6 mai 1988 à Bondy, en Seine-Saint-Denis (93).
Nathalie apprend la cuisine aux côtés de sa maman, issue d’une grande lignée de marchands et de cuisiniers de rue.
Après une licence en audiovisuel, Nathalie devient responsable graphiste à Boulogne-Billancourt. Elle tente alors l’aventure MasterChef, dont elle finit finaliste à l’âge de 22 ans, dans les larmes et sous les applaudissements.
Après diverses formations (chez Frédéric Anton, à la maison Lenôtre, CAP de cuisine, CAP de pâtisserie), Nathalie se lance dans une carrière de chef consultante.