Trophée des plumes 2022 - (Mon Usawa) , livre ebook

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Si l'équilibre est acquis pour certains, pour d'autre il est difficile à trouver. Le regard des autres, la manipulation, l'amour, sont autant de facteurs qui peuvent nous briser et parallèlement nous faire perdre l'équilibre. Toutefois, il arrive que ce sont certaines de ces situations, aussi difficiles soient-elles, qui nous conduisent à notre destinée. Un mal pour un bien ? Peut-être ! 
Soyez ouvert et gardez à l'esprit qu'il existe différentes manières de trouver l'équilibre, dans cette histoire, le personnage principal, nous raconte comment les épreuves de la vie lui ont permis de "rencontrer"son équilibre.
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Date de parution

31 mai 2022

Nombre de lectures

42

Langue

Français

-
Mon USAWA
Quelquun peut me dire Amen ?
ABIBATA DIARRA
L’asseŵďlĠe(en chœuƌ) : Amen ! -Aujourdhui est un jour heureux pour moi, car lheure de rendre mon témoignage a enfin sonné. Je dis quelquun peut-il me dire un amen là-bas ? Bien aimée assieds-toi et écoute-moi bien, Dieu a fait quelque chose dans ma vie. Dis-moi quoi ?
L’asseŵďlĠe(en chœuƌ) : Quoi ? -Ilŵ’arestaurée, il a ajouté la pièce qui manquait à mon édifice. Comment ?
Apprendre et réussir dans la vie est une question de transmutabilitéet d’adaptaďilitĠ.L’ĠĐole Ŷe Ŷous apprend pas tout, les livres non plus ! Les plus grands enseignements se déroulent souvent sous nos yeux et sont bienplus pƌğs Ƌu’oŶ Ŷe le peŶse. Quece soit un nouveau-né qui partage son pain ou une femme qui est battue, il nous incombe de tirer les enseignements qui nous siéent. Savoir observer, tirer des leçons et les adapter à une situation, voilàl’esseŶĐe ŵġŵedeĐe Ƌu’estl’appƌeŶtissage.
Sonangnon, c'est mon nom. Clouée au sol par les coups de lavie, j’ailongtemps pensé que je ne pouvais rien accomplir. Persécutée par ceuxƋue j’appelais ŵes aŵis, je ŵe suis ƌĠfugiĠe daŶs le tƌavail.Jeŵ’LJ suis tellement acharnée que dujouƌ au leŶdeŵaiŶ, uŶe ƌafale d’oppoƌtuŶitĠs se pƌĠseŶta à ŵoi. JeuŶe et ambitieuse, je sus toutes les saisir au point de devenir la plus jeune directrice générale de MedynInvest, la plus grande entreprise de gestion de portefeuille du pays.
Ma position sociale était telle quelle attisait le mépris des femmes et détournait de moi le regard des hommes, trop craintifs pourŵ’appƌoĐheƌ. J’Ġtais deveŶue uŶefemme de pouvoir et je me sentais comblée. Mais pouƌ ŵa faŵille et la soĐiĠtĠ Ƌui ŵ’eŶtouƌait, ĐeŶ’Ġtaitpas suffisant ! Il me fallait un Hoŵŵe ! C’était cet homme qui ferait de moiuŶe feŵŵe Đoŵplğte. Peu iŵpoƌte ĐoŵŵeŶt j’avais trimé pour atteindre ce piédestal, Đe Ŷ’Ġtait pas assez.«Qu’est-ceƋu’uŶe feŵŵe saŶs uŶ hoŵŵe et des enfants ? » me répétait quotidiennement ma mère ; « Personne ne te respectera sans un homme à tes côtés. Regarde-toi, tu les effrayes ! » disait mon père ; sans compter toutes les calomnies dont je faisaisl’objet. J’Ġtaiscertainement stérile, voilà la raison pour laquellej’avais fait demon travail, mon mari.
Je voyais tout,j’eŶteŶdais tout ŵais je Ŷe disaisrien !
Toutefois, dire que ces insultes ne froissaient pas mon égo serait mentir. Alors, je me mis dĠsespĠƌĠŵeŶt à ĐheƌĐheƌ l’hoŵŵe Ƌui voudƌait ďieŶ de ŵoi ŵalgƌĠ ŵoŶ« statut social ». Je dus faire une croix sur certains de mes critères pour espérer trouverƋuelƋu’uŶde convenable.J’Ġtaisvraiment désespéréejusƋu’au jouƌoù je rencontrai Richard. Entrepreneur dans le secteur des pièces détachées, nous nous sommestout de suite tapĠs daŶs l’œsuis de sept ans son aînée mais onil. Je Ŷ’LJvoyait aucun inconvénient. Il était bel homme et il le savait. Au troisième rendez-vous, nous envisagions déjà de passer le pas. CiŶƋ ŵois plus taƌd, Ŷous aŵĠŶagioŶs eŶseŵďle et deudž aŶŶĠes passĠes, Đ’Ġtait le mariage et un enfant au compteur. De fil en aiguille,ŵoŶ Đœuƌ s'éprit de lui.
Al’ĠĐhode cette nouvelle, en lieu et place de se réjouir de mon bonheur, j’Ġtaisdésormais la Cougar, « la Gnanhi », et mon homme, le Gigolo. D’auĐuŶs disaient ŵġŵe Ƌue je l’eŶtƌeteŶais. Je voLJais tƌğs bien que cette situation le dérangeait. Perplexe, le regard des autres commençait à me déstabiliser, mais plus encore, l’attitude de RiĐhaƌdchangeait vis-à-vis de moi.
ABIBATA DIARRA - Pourquoi te comportes-tu ainsi Richard ? - Tu ne comprends pas que le fait que tu gagnes plus que moi, que ton poste soit plus élevé que le mien me dérange ? Ne sais-tu pas que dehors, les gens me traitent de profiteur ? Je suis un hoŵŵe, j’ai uŶe iŵage à eŶtƌeteŶiƌ et tu ŵe la salis ! s’ĠĐƌia-t-il. - Mais, tu savais très bien tout cela avant quon ne se marie, et tu m’as juƌĠ Ƌue Đe Ŷ’Ġtait eŶ rien un obstacle à notre union. Pourquoi maintenant ? répondis-je choquée et blessée. - Eh bien, « les choses ont changé ! » mavait-il dit. À Đette phƌase j’auƌaisŵe pƌĠpaƌeƌ au piƌe, ŵais j’ai pƌĠfĠƌĠ faiƌe la sourde oreille. Pouvais-je seulement lui en vouloir ? Je sais comment la société peut être moralisatrice et intolérante à la différence. Je le croyais plus fort que tout cela etŵe ƌeŶdƌe Đoŵpte Ƌue j’avaiseu tort me fendit le Đœuƌ.
Dès lors, tout commença à se détériorer. Au travail, j'étais toujours cette femme forte, mais une fois le seuil de la porte franchie, la solitude me consumait. Richard était tout le temps parti. Où ? Je n'en avais aucune idée. Seul son parfum témoignait de son passage. Seule avec mon enfant de trois ans, je peinais à joindre les deux bouts physiquement et mentalement. Malgré tout,je l’aiŵais eŶĐoƌeet je savais que le seul moyen de le reconquérir était de quitter mon boulot. Mais aurais-je jamais le courage de le faire ?
Mon amour étant plus fort que ma raison et voyant la situation se dégrader davantage, je ŵ’LJsuis résolue avec la certitude que je faisais le bon choix. « Ce choix »diĐtĠ paƌ l’aŵouƌ avait choqué plus d’uŶ, ŵoŶ patƌoŶ eŶ pƌeŵieƌ. Tous ŵ’oŶt deŵaŶdĠ la ƌaisoŶ, ŵais jaŵais je Ŷ’ai pu l’ĠvoƋueƌ. Tƌop hoŶteuse d’avoueƌ Ƌue Đ’Ġtait pouƌ l’Ġgodémesuré de mon homme et que je ne voulais pas le perdre. Coŵŵe à ŵoŶ eŶteŶdeŵeŶt, Đette Ŷouvelle ƌeŶdit heuƌeudž ŵoŶ ŵaƌi Ƌui s’eŵpƌessa d’iŶfoƌŵeƌ à Ƌui dĠsiƌait l’eŶteŶdƌe Ƌu’il Ġtait dĠsoƌŵais l’hoŵŵe de la ŵaisoŶ. Mġŵe si j’Ġtais joLJeuse, uŶe paƌtie de moiŵ’avaitété ôté. Je mis mes compétences au service de mon mari et en quatre mois à peine, son entreprise connut un franc succès.J’Ġtais fiğƌe de ŵoi, fiğƌe denous !
Je pensais que sa réussite était la mienne, quej’allaisintégrer son entreprise,Ƌu’il allait ŵe pƌoposeƌ un poste, même infĠƌieuƌ à Đelui Ƌue j’oĐĐupais. Je ĐƌoLJais Ƌue Đ’Ġtait la dĠĐisioŶ la plus judiĐieuse Ƌue j’avais pƌise de toute ŵa vie. Mais Ƌuelle ne fût pas ma surprise ? Le succès avait transformé mon Richard. Méconnaissable, il était devenu. Moi quil’avaissoutenu et aimé plus que personne, moi qui pour lui, venais de quitter un poste que le monde convoitait pour rehausserl’iŵage de soŶ eŶtƌepƌise, il osait ŵe le ƌeŶdƌe aiŶsi ? J’avais ďeau touƌŶĠ le pƌoďlğŵe eŶrond, je nevoLJais pas d’issue. Il ŵe considérait désormais comme une charge, un boulet ! Et comme si le monde nes’ĠĐƌoulait pas suffisamment sous mes pieds, dans cette même période, mon fils, ma raison de vivre fut victimed’uŶterrible accident qui lui coûta la vie. La raison ? Aucune poche de sang disponible. - Appelez son père,ŵ’a-t-on suggéré, son dossier médical indiqueƋu’ilssont compatibles ! Teintéed’uŶe oŶĐed’espoiƌ, j'entrepris de lancer son numéro. Mais la claque que je reçus fut retentissante. RichardŶ’apas daigné répondre à mes nombreux appels, au contraire ilŵ’avait bloqué. Quel monstre avais-je épousé ? Comment faisait-il pour ne même pas se soucier del’eŶfaŶtƋu’ilavait laissé derrière lui ? Quelle douleur ! J'ai cru mourir quandj’eŶteŶdisle docteurŵ’aŶŶoŶĐeƌle décès de ma raison de vivre. Mon âme tout entière était anéantie.L’uŶiveƌsentiers’Ġtaitligué contre moi et jeŶ’LJpouvais rien.
En un claquement de doigts, j'avais fait un saut dans le passé. J’Ġtais ƌedeveŶue Đette feŵŵe faiďle et dépendante à la seule différence quej’avais ŵaiŶteŶaŶtau compteur un enfant mort et un pseudo mari. Désespérée et ne sachant que faire pour me ressaisir, je dĠĐidai de ĐoŶfieƌ ŵoŶ soƌt à l’Eternel. Je ne vous parle même pas des railleries dont je faisaisl’oďjet. Les ŵġŵes Ƌui Ŷ’oŶt ĐessĠ de ŵe
ABIBATA DIARRA pousser à me caser, me critiquant de gauche à dƌoite, s’eŶ soŶt doŶŶĠs à Đœuƌ joie, ŵe tƌaitaŶt d’iŶĐapaďle, de mauvaise femme ; pire de mauvaise mère, celle qui ne sait pas tenir un foyer. Mes valeursŵ’eŵpġĐhaient de répondre. Ils pouvaient bien dire ceƋu’ils voulaient mais Richard savait ô combien de sacrificesj’avais fait pour ce mariage ; combien jeŵ’LJétais donnée àϭϬϬϬϬ %, aĐĐuŵulaŶt tâches ménagères et travail sans jamais recevoir une quelconque aide de sa part. J'ai supporté les moqueries de sa famille et participé financièrement chaque fin du mois aux charges de la maison. Et aujouƌd’hui Đ’estmoi la fautive ? Et mes blessures à moi ? J'ai quand même perdu mon fils, frôlé la dépression. Et pendant ce temps, Richard qui répondait toujours aux abonnés absentsŶ’apas reçu la moindre critique. Alors siĐ’està cela que doit ressembler un foyer, merci mais non,Ƌu’ille garde SON FOYER ! Finalement, je réalisai à mes dépens que je ne devais pas donner autant de poids àl’avisdes autres.
Mon déni dilué, et contrairement aux trois années passées, leur avis neŵ’affeĐtaitnullement. Sans nouvelles de Richard depuis maintenant six mois et la perte de mon bébé, j'avais déjà connu des vertes et des pas mûres, aloƌs Ƌu’est-ceƋu’ĠtaieŶtleurs moqueries à mon égard ? Rien !
Cette fois-ci,Đ’Ġtait diffĠƌeŶt. UŶe foƌĐe iŶĐoŵŵeŶsuƌaďle ŵe suďŵeƌgeait et ŵe peƌŵettait de passeƌ outƌe Đes âŶeƌies. J’avais eŶfiŶ Đoŵpƌis Ƌue peƌsoŶŶe Ŷe devƌait ŵe diĐteƌmes choix. À tort ou à raison, je me devaisd’ġtƌela maitresse de mes décisions et tous mes choix devraient être guidés par Dieu et ma conscience.GƌaiŶ de saďle paƌ gƌaiŶ de saďle, l’EteƌŶel ŵ’a peƌŵis de ŵe ƌeleveƌ et d’LJ voiƌ plus Đlaiƌ. Il ŵe savait foƌte, voilà pouƌƋuoi il ŵ’a fait tƌaveƌser la vallée de la détresseafiŶ Ƌue j’eŶ soƌte victorieuse pour ainsi étaler aux yeux du monde ses bienfaits. Fort heureusement,je Ŷ’Ġtais pas suƌ la paille. Je décidai alors de me relancer à mon propre compte cette fois-ci. Comme on le dit très souvent chez nous, « qui me peut » ?
Armée de mon bâton de pèlerin, je me suis engagée vers de nouveaux horizons. Chemin faisant,j’ai rencontré mon actuel mari. Oui, j’ĠtaistrèsapeuƌĠe à l’idĠe de ŵe ƌeŵettƌe eŶ Đouple. Richard avait dĠĐiŵĠ eŶ ŵoi toute eŶvie de le faiƌe ŵais j’avais deŵaŶdĠà Dieu de me montrer le chemin à suivre et tout me ramenait à lui. Mon Usawa, quel hoŵŵe ! Il ŵ’a ŵotivĠ ĐhaƋue jouƌ Ƌue Dieu faisait,poussé dans mes derniers retranchements. Lorsque je rentrais tard, il cuisinait. Quand je me cachais pour pleurer mon enfant, il essuyait mes larmes. Je me suis réfugiée dans le travail, mais jamais il nes’est plaint de mon planning trop chargé. Ils’assuƌait plutôt Ƌue je Ŷ’ouďlie ƌieŶ. Il se charge des tâches ménagères et moi de la lessive, nous nous aidons mutuellement. Avec lui,j’ai l’iŵpƌessioŶ Ƌue tout est facile, à portée de main. Bien aimée, il ne faut jamais mettre tous ses œufs daŶs le ŵġŵe paŶieƌ. UŶ hoŵŵe ŵ’a dĠtƌuit, uŶ autƌe ŵ’a aidĠ à ŵe ƌeĐoŶstƌuiƌe. Oui, aider !J’iŶsistesur ce mot aider, parce Ƌue j’avais dĠjà l’aďŶĠgatioŶ, le Đouƌage, la foƌĐe, ŵais il ŵe ŵaŶƋuait Đet ĠƋuiliďƌe esseŶtiel à tout être humain. Écoutez, je vais vous choquer encore plus en vous montrant que la grâce de Dieu ne s’estpas limitéeƋu’àme reconstruire enŵ’aŵeŶaŶtun simple mari : - Chéri, tu peux te lever et dire à toute lassemblée Đe Ƌue sigŶifie toŶ Ŷoŵ ͞USAWA͟ eŶfrançais ? - Avec un rictus à couper le souffle, il chuchota « équilibre ». Mon nom veut dire Équilibre. * Sonangnon : Demain sera meilleur (en langue Fon, au Bénin)
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