Trophée des plumes 2022 - (LES PIEGES DE LA VIE) , livre ebook

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LES PIEGES DE LA VIE Quand il put se mettre sur son séant, après une nuit particulièrement agitée où l’esprit torturé par mille et une rélexions, le sommeil ayant manqué à l’appel comme cela était le cas, depuis quelques jours d’ailleurs, Nnadoua réalisa l’ampleur et la gravité du crime dont il venait de se rendre coupable. Ce matin-là, plus que jamais, il se sentit humain, être vulnérable par essence, avec ses forces, mais également et surtout, avec ses faiblesses. Lui, qui défendait corps et âme, contre toute autre considération, la culture dela «tolérance zéro», comment avait-il pu se laisser choir aussi bas? Comment avait-il pu fouler au pied ses propres règles, ses propres principes de vie ? Ce matin-là, lorsqu’il l’aperçut pour la première fois, Nnadoua fut intrigué par les nombreux artiices dont la jeune ille s’était parée, au-delà de sa grande beauté. Leur anormale extravagance le frappa à telle enseigne qu’il ne put s’empêcher de l’interpeler : - - - - - - - - - « Mademoiselle,venez par ici! Fit-il sur un ton autoritaire. Celle-ci s’exécuta dans une attitude obéissante et empreinte de révérence qui tranchait avec cette allure de ille de joie qu’elle arborait. Elle vint à lui et s’enquit : Oui, monsieur ? Comment vous appelez-vous ? Clarence Yeboua, monsieur, laissa entendre la jeune ille avec un timbre vocal aussi envoûtant que le regard qu’elle lui décocha. Pourquoi tant d’artiices, mademoiselle?
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Publié par

Date de parution

30 mai 2022

Nombre de lectures

17

Langue

Français

LES PIEGES DE LA VIE
Quand il put se mettre sur son séant, après une nuit particulièrement agitée où l’esprit torturé par mille et une réLexions, le sommeil ayant manqué à l’appel comme cela était le cas, depuis quelques jours d’ailleurs, Nnadoua réalisa l’ampleur et la gravité du crime dont il venait de se rendre coupable. Ce matin-là, plus que jamais, il se sentit humain, être vulnérable par essence, avec ses forces, mais également et surtout, avec ses faiblesses. ui, qui défendait corps et âme, contre toute autre considération, la culture de la «tolérance zéro», comment avait-il pu se laisser choir aussi bas ? Comment avait-il pu fouler au pied ses propres règles, ses propres principes de vie ?
Ce matin-là, lorsqu’il l’aperçut pour la première fois, Nnadoua fut intrigué par les nombreux artiIces dont la jeune Ille s’était parée, au-delà de sa grande beauté. eur anormale extravagance le frappa à telle enseigne qu’il ne put s’empêcher de l’interpeler :
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« Mademoiselle, venez par ici ! Fit-il sur un ton autoritaire. Celle-ci s’exécuta dans une attitude obéissante et empreinte de révérence qui tranchait avec cette allure de Ille de joie qu’elle arborait. Elle vint à lui et s’enquit : Oui, monsieur ? Comment vous appelez-vous ? Clarence Yeboua, monsieur, laissa entendre la jeune Ille avec un timbre vocal aussi envoûtant que le regard qu’elle lui décocha. Pourquoi tant d’artiIces, mademoiselle ? ïnterrogea Nnadoua qui reprenait ses esprits après un bref moment d’égarement face à cette beauté hallucinante. N’avez-vous pas conscience que vous attifer de la sorte pourrait vous exposer aux harcèlements de quelque véreux enseignant ? Si, monsieur, je le sais, avoua Clarence avec un brin d’assurance dans la voix. Mais pourquoi le faites- vous, alors ? Serait-ce à dessein ? Non, pour rien, monsieur, termina-t-elle avant de demander la permission de regagner sa salle, comme l’heure de son cours approchait. Bien ! Vous pouvez y aller. Cependant, faites l’eort dorénavant, de moins attirer les regards sur vous de par vos ornements, car cela pourrait vous porter préjudice, lui conseilla Nnadoua pendant que la jeune Ille s’éloignait avec un sourire amusé au coin des lèvres.
Nnadoua exerçait la fonction de Sous-directeur des Etudes auCollège les Savants, un établissement privé d’enseignement secondaire laîc fondé par un groupe d’enseignants et qui s’était bâti une belle réputation d’établissement d’excellence grâce à la rigueur qui y était de mise, ainsi que ses taux de réussite Latteurs aux diérents examens de In d’année.
 Au paravent, jeune professeur de ettres, Nnadoua accéda à ce poste sur nomination du Conseil d’Administration, en reconnaissance à sa grande probité morale, son sérieux dans le travail, ainsi que la rigueur et la conscience professionnelle dont il avait fait montre, depuis son arrivée dans l’établissement. Taciturne de nature, il était presque irréprochable du point de vue conduite. Toujours à l’écoute de tous, cepetit monsieur, comme on l’aimait à le taquiner, car la nature ne lui avait pas fait trop de largesse concernant son physique, Nnadoua commençait à se construire une personnalité d’administratif accompli. Ses choix vestimentaires – il était toujours bien mis – lui attiraient autant d’envie que d’admiration. C’est sans nul doute ce dernier atout qui joua en sa faveur quand un matin comme tous les autres, il invita Clarence à prendre un verre. Celle-ci accepta sans aucune hésitation, alors qu’en réalité, Nnadoua n’était pas le genre de personnel éducatif que les élèves d’aujourd’hui adulent, à cause de son caractère qui tolérait peu la paresse, l’amour de la facilité et l’indiscipline.
De bonne heure, ce jeudi matin, Nnadoua se pointa au portail principal du collège pour le contrôle des entrées des élèves. Comme à son habitude, il demeurait très vigilant et appréhendait tous ceux des élèves qui présentaient un écart vis-à-vis de la réglementation de l’école, dans leur tenue vestimentaire ou leur coiure. C’est alors que Clarence It son entrée. a jeune Ille lui parut plus belle que d’habitude. ui, qui avait toujours eu en aversion tous ces monstres qui ont trouvé mieux d’exercer leurs talents de séducteurs que dans les rangs de la gent féminine en bleu et blanc, fut frappé en plein cœur. Et, malgré sa farouche opposition à cette autre forme de prédation en milieu scolaire, surtout quand cela venait d’un acteur de l’éducation, il ne put s’interdire de dévorer la jeune Ille du regard. Eût-on dit qu’il la déshabillait littéralement des yeux. En réalité, Clarence était une belle femme, même sans aucun artiIce; elle n’en portait justement pas, ce jour-là. Gracieuse, le visage rond valorisé par de grands yeux brillants, c’était le modèle de Ille à vous faire perdre le verbe par un simple regard. Et pour dire vrai, Nnadoua n’avait jamais pu chasser Clarence de son esprit depuis leur première entrevue, au portail. Au début, il avait pensé à quelque chose de passager, une simple convoitise. Mais, ce jour-là, il admit en lui-même que ce qu’il ressentait pour cette jeune élève aux allures de Ille dévergondée était plus profond que ce qu’il avait pu imaginer. ïl n’hésita donc pas à l’inviter à son bureau. Quand elle s’y présenta, ils prirent rendez-vous pour le samedi soir. Ce fut le début d’une idylle digne des Télénovelas brésiliennes.
Seulement cinq mois s’écoulèrent où nos deux tourtereaux écrivirent ensemble une histoire d’amour presque parfaite, née de cette relation interdite. Tout y passa : cadeaux, argent de poche, sorties en amoureux. Elle se la coulait douce, tandis qu’au domicile de Nnadoua, les choses se compliquaient et sa vie de famille battait de l’aile. S’agissant de Clarence, les notes n’étaient guère bonnes. D’ailleurs, ce n’était pas le modèle d’élève rêvé. Aussi, ce physique attirant dont la nature l’avait si bien gratiIée cachait bien des vices. Et le jour où elle porta à Nnadoua, la nouvelle de sa grossesse, il en perdit le soue. ïl est vrai qu’il n’avait jamais été convaincu de sa Idélité comme elle avait toujours tenté de l’en persuader, mais il n’avait jamais imaginé à quel point elle pouvait être diabolique. Assurément, Nnadoua n’était nullement l’auteur de cette conception « adultérine » comme elle le clamait, évoquant cette nuit où au cours de leurs ébats amoureux, le préservatif avait cédé, au moment fatidique.
En proie aux remords, Nnadoua perdit le sommeil. ïl allait dans la rue, parlant seul : « Qu’en serait-il désormais, de mon image si cette histoire venait à éclater au grand jour ? Qu’adviendrait-il de cette réputation d’homme de principe, épris de moral que je me suis donné tant de peine à bâtir ? Et ma carrière ? Mes enfants ? Seigneur, qu’ai-je fait ?»
Clarence sortira-t-elle vivante de la clinique où la jeune Ille est engagée depuis quelques jours dans une lutte sans merci contre la mort, après une tentative d’avortement ayant mal tourné ? Quelles en seront les conséquences pour Nnadoua et pour sa petite famille si Clarence venait à y laisser sa vie ?
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