> Elle fond en larmes. Sur mon lit, je reste muselée, le regard igé et les lèvres tremblantes. L'air penaud, je ressasse une série de sombres souvenirs qui encombrent mes pensées. J'ai mal... très mal depuis cette brève mais douloureuse conversation téléphonique. Conakry n'est plus la même, cette ville qui m'a vue naître, a soudainement perdu sa saveur et son éclat d'antan. Plus rien ici ne me motive à la vie. Tout, absolument tout, me dérange et m'inspire dégoût et amertume. J'ai une folle envie de tirer ma révérence et de changer d'air. D'ailleurs, je m'en irai demain loin de tous ces ennuis, pour me refaire une nouvelle vie ailleurs. Je déambulerai vers une destination inconnue, au delà de l'horizon, derrière les montagnes... J'irai à bord d'une voiture ou dans un train. Peu importe ! Je me laisserai ventiler par le vent de mon destin. L'homme, après tout, ne peut fuir son destin aussi sagace soit-il. Cette phrase est de mon père, je l'ai entendu me la répéter plusieurs fois mais étrangement, je n'ai jamais songé d'en extirper un sens. Moi j'ai été toujours naïve et mes 18 ans n'ont même pas sui à m'arracher mon innocence. J'ai porté ma coniance plus d'une fois aux personnes que j'aimais, mais elle m'ont poignardée dans le dos autant de fois. Parfois, je me demande pourquoi la vie ne réserve ses pires sorts qu'aux personnes joviales et gracieuses ? Peut-être bien que la bonté va de pair avec la naïveté. Me dis-je.
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