L’inspecteurDialo avait toujours été convaincu que le crime avait plus d’un visage. Ces 20 ans de carrières lui auraient permis de les découvrir un à un, jusqu’à pouvoir se les rappeler les yeux fermés, à son plus grand malheur. Justement, l’autrice d’un de ces nombreux actes antisociaux, était assise devant lui et affichée un de ces visages, ici, une face qu’il détestait plus que toutes les autres. En effet, dans la lugubre pièce du commissariat de police prés de l’aéroport de Mogadiscio, menotte au poignet, Mme Malala, affichée un air de triomphe. L’air des bandits satisfait et repus de leurs actes criminelles, la mimique du meurtrier, du voleur et autres racailles voyant dans son acte abjecte unevictoire , un triomphe, teinté d’orgueil et du sentiment d’avoir bien fait. Le seul avantage, se disait il habituellement, pour soulager son irritation face à cette abérationde la morale, était que ces hommes et femmes aux sourires en coins et aux yeux rieurs, ne perdaient pas leur temps à jouer la comédie, feindre le regret et dissimuler leur crime. Au contraire, ceux-là s’en prévalaient la tête haute et avec fierté. Son optime à deux balles ne fit pas cette fois-ci effet. La vision de cette femme portant son voile couleur crème comme une couronne, son nez Cléopatre et ses inflexibles yeux couleurs de miel, qui vous coinçait, que vous soyez mouches ou bien abeilles, l’irrita plus encore.
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