Depuis des lustres, la différence religieuse a sonné le glas de lacohabitation pacifique entre les chrétiens et musulmans à Zizaniaville.Inopinément, envoûtés par le charme de leurs regards, Azraël et Khadisont entraînés par un étrange coup de foudre. Mais en renonçant à Tariq,son fiancé de longue date, pour Azraël taxé de mécréant, Khadi s’attire lafurie de sa famille et de ses coreligionnaires qui, qualifiant sa flamme desacrilège, d’opprobre et d’abjuration, la déchaînent également contre sonadoré catholique. De même, en s’éprenant de la jeune salafiste, Azraël estdésavoué et accablé par les siens qui considèrent son sentiment commeune inconvenance et un déshonneur à la mémoire de La-Pieuse-Catholique, sa mère tuée quatre ans plus tôt par deux extrémistes de lamême mouvance. Tourmentés par les affres d’un amour interdit, Azraël etKhadi saisissent l’aubaine que leur offre la « salat al-jumu’ah » ; ilss’échappent de la ville et se réfugient au Rihebland. Plus tard, leurpassion amoureuse jette les fondements de la concorde à Zizaniaville.Dans cette œuvre, le dramaturge peint le tableau obscur de la sociétécontemporaine altérée et ensanglantée par l’expression violente de ladifférence et où le vivre ensemble est perverti par le facteur religieux.L’ouvrage prône l’unité, la tolérance et la fraternité dans la diversité. Ilest une sorte de pont érigé sur le fossé de la pluralité des différences qui,depuis la nuit des temps, a éloigné les uns des autres.
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