254
pages
Français
Ebooks
2012
Vous pourrez modifier la taille du texte de cet ouvrage
Obtenez un accès à la bibliothèque pour le consulter en ligne En savoir plus
Découvre YouScribe en t'inscrivant gratuitement
Découvre YouScribe en t'inscrivant gratuitement
254
pages
Français
Ebooks
2012
Vous pourrez modifier la taille du texte de cet ouvrage
Obtenez un accès à la bibliothèque pour le consulter en ligne En savoir plus
Publié par
Date de parution
14 mai 2012
Nombre de lectures
4
EAN13
9782748376067
Langue
Français
Elle, une adolescente de 16 ans, Brigitta, romantique à souhait, prête à vivre une aventure exaltante, avide d’exprimer tous les témoignages d’amour qui brûlent de trouver un objet. Lui, Gilles, est un trentenaire indisponible, mal aimé, insatiable, avide de recevoir, et prêt à boire sans retenue à cette coupe débordante qui lui est offerte... Cet échange épistolaire (six ans) son abondance (plusieurs centaines de lettres) et le crescendo constant dans l’expression romanesque de cette passion qui se nourrit d’elle même, et s’exacerbe jusqu’à finalement se consumer progressivement, cendres encore rougeoyantes d’un feu non alimenté. C’est le frère de l’auteur qui a décidé d’éditer cette correspondance en l’honneur de son frère, qui en a assuré la traduction.
Publié par
Date de parution
14 mai 2012
Nombre de lectures
4
EAN13
9782748376067
Langue
Français
Un rêve persévérant
Gilles Cohen
Société des écrivains
Le Code de la propriété intellectuelle interdit les copies ou reproductions destinées à une utilisation collective. Toute représentation ou reproduction intégrale ou partielle faite par quelque procédé que ce soit, sans le consentement de l’auteur ou de ses ayants cause, est illicite et constitue une contrefaçon sanctionnée par les articles L 335-2 et suivants du Code de la propriété intellectuelle.
Société des écrivains
14, rue des Volontaires
75015 PARIS – France
Tél. : +33 (0)1 53 69 65 55
Un rêve persévérant
Préface
J’ai décidé d’éditer cette correspondance en l’honneur de mon frère Gilles, qui en a assuré la traduction.
Il était le protagoniste de cette merveilleuse histoire d’amour qui a duré six ans et qui a bouleversé sa vie. Il est également l’auteur du prologue où il a manifesté son désir d’éditer ces lettres, désir qu’il n’a pas pu concrétiser.
Le don exceptionnel de cette jeune femme qui a écrit ces lettres entre seize et vingt-quatre ans, dont on peut admirer le talent littéraire et graphiste extrêmement précoce, la culture rare à cet âge, et la sensibilité, le cri d’amour exprimé de mille façons différentes.
Je souhaite que le lecteur partage l’immense émotion que j’ai ressentie à leur lecture et que je souhaite faire partager au plus grand nombre.
La littérature amoureuse est la plus belle chose qu’on puisse imaginer, c’est la seule qui nous sorte du quotidien et qui nous fasse rêver.
André Cohen
Chapitre I. Les préludes des sentiments
Un peu d’art dans la vie
Les préludes des sentiments
New York
Un peu d’art dans la vie
Avant-propos
Ceux-là mettent de l’art dans leur vie, ils en ont le goût inné dans l’expression littéraire, graphique et sentimentale.
Une rencontre n’est jamais le fait du hasard, mais de la nécessité.
Une adolescente de seize ans, Brigitta, romantique à souhait, prête à vivre une aventure exaltante, avide d’exprimer tous les témoignages d’amour qui brûlent de trouver un objet.
Lui, Gilles, est un trentenaire indisponible, mal aimé, insatiable, avide de recevoir, et prêt à boire sans retenue à cette coupe débordante qui lui est offerte.
Rien de bien original si ce n’est la durée de cet échange épistolaire (six ans) son abondance (plusieurs centaines de lettres) et le crescendo constant dans l’expression romanesque de cette passion qui se nourrit d’elle-même, et s’exacerbe jusqu’à finalement se consumer progressivement, cendres encore rougeoyantes d’un feu non alimenté.
Illusoire, cette liaison. Dix ans plus tard, en analyse, il pensera avoir compris cette dualité antinomique entre la crainte et la recherche simultanées de la réussite et de l’échec. Dès le début, sans se l’avouer, sans même vouloir y penser, et pour toutes sortes de raisons, il a le pressentiment de la fin de l’histoire. Mais il se prend au jeu de cet amour romanesque, et il a en même temps la certitude de partager et de vivre quelque chose de rare. Cela dit, elle n’est pas dupe, certaines de ses lettres le prouvent, mais elle sent avec son instinct de femme qu’elle a trouvé un réceptacle idéal pour ce trop plein de passion contenue et inexprimée.
Ce sont forcément « ses lettres à elle » qui méritent d’être lues : les mots, la poésie des mots, l’art d’éclairer sous toutes ses facettes l’expression amoureuse, de découvrir inlassablement des angles nouveaux, pour redire inlassablement les mêmes choses.
Déclarations enflammées, courts poèmes, anecdotes tendres et humoristiques se succèdent tour à tour gaies, amères, insouciantes, nostalgiques.
Ses lettres, mais aussi ses dessins, ses croquis, ses esquisses qui les accompagnent et qui expriment aussi éloquemment ses états d’âme du moment.
Peut-être le lecteur ressentira-t-il comme lui l’impatience dans l’attente de la prochaine lettre, le cœur battant à l’ouverture de l’enveloppe, l’ivresse des mots lus et relus à satiété.
Bien sûr il a écrit lui aussi, et d’abondance, espérant chaque fois entretenir la chaleur de cette flamme qui lui faisait tant de bien, attentif aux signes avant-coureurs d’une possible désaffection.
Quelques indications sur la genèse de cette histoire.
New York, la World Fair, 1964… C’est l’été, il a soif. Le stand Löwenbrau, dans le pavillon allemand. Une nuée de ravissantes petites Allemandes désaltèrent le touriste. Comment Gilles se retrouve-t-il le soir dans le hall d’un petit hôtel vers la 46 e et la 3 e avenue ? Pas de souvenir précis.
La colonie allemande est là. Il a tout de suite remarqué Brigitta, presqu’une enfant, en larmes, harcelée par une bande de jeunes dragueurs qui avaient découvert le filon. Il la protège et la réconforte. Grève des taxis ! Vingt-cinq blocs à pied pour regagner son hôtel : c’est une sacrée trotte. On offre de l’héberger sur un lit de fortune dans la chambre occupée par Brigitta et une de ses amies. Le matin, il est réveillé par la caresse légère d’une main effleurant son dos.
On échange les adresses. On se sépare.
Et puis le hasard s’en mêle, il est persévérant, il mène le jeu. Quelle est donc cette règle obscure à laquelle il obéit ?
Rencontre fortuite le lendemain au « P.J. Clarke’s ». On a envie de se revoir. Deux jours encore avant son départ.
Très chastement, déjeuners, dîners, promenades.
Retour à Paris, il reçoit la première lettre : un zeste de nostalgie. Il lui répond. S’ensuit une correspondance parfois quotidienne qui dure un an.
Prélude et crescendo des sentiments.
Enfin elle rentre. Que va devenir le rêve confronté à la réalité ? Des deux côtés on a sublimé, idéalisé ces retrouvailles, on a imaginé tant de choses !
On se revoit à Londres, hôtel Hilton.
Puis cinq ans de rendez-vous clandestins : Londres, Bruxelles, Paris, Francfort, Madrid, Vienne, Corne, Barcelone, Milan, Saint-Paul, Lyon, Amsterdam, Genève, et puis Düsseldorf et Munich. Entre les séjours : des lettres, des lettres, des lettres.
Quatre années de rêve partagé et persévérant, et puis progressivement, les choses se délitent, vient la fin du voyage, c’est la règle de l’oubli.
Peut-être, en parcourant ces lettres, peut-on deviner le caractère et le cheminement de cette passion amoureuse et décrypter en filigrane, derrière l’image idéalisée, l’objet de cette frénésie amoureuse. L’important, pour le lecteur, ce sont peut-être des souvenirs retrouvés et les émotions provoquées par les extraits de cette inépuisable correspondance.
Le prélude des sentiments
New York
Mon cher Gilles,
Les plus belles des fleurs sont près de moi, à côté de mon lit, et je ne cesse de les regarder.
Le plus joli disque tourne sur le phono, encore et encore et où que j’aille j’en murmure la mélodie.
Les deux font que vous me manquez déjà, et me font rêver à des papillons et de merveilleux oiseaux, me font aimer le monde et danser dans les rues.
Pour tout je vous remercie beaucoup.
Many kisses .
Brigitta
Cher Gilles,
Je me réveille et votre lettre est là, sur la petite table à côté de mon lit. Alicia l’a posée là, si bien que la toute première chose que j’ai vue en m’éveillant c’était vous. Puis j’ai lu votre lettre, et toute la matinée vous appartenait. Une matinée calme et paisible à l’intérieur. Dans l’appartement voisin quelqu’un joue de la musique classique. Dehors il fait très chaud et très humide. New York devient de plus en plus un enfer ; si brûlante que même les pensées se collent ensemble. Mais j’ai mis le disque de Jules et Jim et soudain sont entrés dans ma chambre la voix d’une matinée d’été limpide et claire et le parfum de l’eau fraîche Paris me manque tant, et quand je dis cela, je veux dire que « vous » me manquez. Que ne donnerais-je pour aller avec vous aux « Deux Magots », la nuit tombante, boire une menthe à l’eau en regardant tous les promeneurs beaux et détendus.
Comme les choses sont différentes, ici personne ne marche dans la rue la nuit, d’ailleurs c’est dangereux presque partout et ça n’est vraiment pas marrant.
Quels week-ends excitants vous pouvez avoir en Europe ; retour dans la maison de campagne silencieuse, soudain animée du vin et des rires, puis vous vous allongez dehors dans le jardin les yeux clos, les oreilles emplies des murmures de la nature.
Cessons de rêver, je ne peux changer les faits, en particulier celui que vous n’êtes pas là et que je ne peux vous embrasser beaucoup et vous dire à quel point vous me plaisez.
Brigitta
VOUS ME MANQUEZ
VOUS ME MANQUEZ
VOUS ME MANQUEZ
VOUS ME MANQUEZ
VOUS ME MANQUEZ
VOUS ME MANQUEZ
Cher Gilles,
J’ai acheté un joli pot en verre
Et un œuf couleur lilas
J’ai mis l’œuf dans le pot
Et maintenant ça ressemble à ça
Et j’ai acheté un livre écrit par Lapierre et Collins : Paris brûle-t-il ? si vous voulez le lire.
En outre j’ai acheté une robe qui est très simple mais trop difficile à peindre.
Elle ressemble à une Courrèges casual. Je l’aime beaucoup. Et je pense à vous, et je vous aime un tout petit petit peu.
Et j’attends une lettre de vous : une lettre aussi belle que la dernière.
Et je veux que vous me disiez souvent comment est Paris ? Comment êtes-vous ?
Et je vous embrasserais si vous étiez là, mais vous n’êtes pas là.
Alors je veux vous dire simplement : I miss you very very much.
Brigitta
Cher Gilles,
Avant que je rentre vous pouvez sortir avec toutes les brunettes attirantes que vous trouverez, mais pas de blondes !
Avant mon retour, mangez donc tous les filets mignons et les escargots que vous voudrez, mais pas du maïs !
Vous pouvez faire l’amour avec qui vous plaira, mais si vous vous brossez les dents le matin, j’aimerais que vous pensiez à moi. Si vous voyez des fleurs et je souhaite que ce soit les plus belles du monde, n’oubliez pas qu’un jour vous m’avez offert deux princesses blanches des fleurs.
Je pense que vous allez très souvent au