Sandrine , livre ebook

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« — Noëlla, entre tes fleurs et le restaurant, tu déploies une telle énergie et une si incroyable abnégation à mon égard que je ne sais comment te remercier. La vie se dévoile comme un océan et, à chaque fois qu'une vague se meurt sur un rocher, un rêve s'envole. Mais, grâce à ton altruisme, du haut de ma maladie, mes rêves omniprésents et acquis s'assimilent à un vœu, formulé le soir de Noël. Tu es mon ange gardien, ma bonne étoile. Merci mon amie. — As-tu oublié que je me prénomme Noëlla ? En quelque sorte, pour toi, je demeure la fille du père Noël ! » La sensibilité de Noëlla Moreaux s'exprime à travers sa délicate écriture qui parvient à rendre avec subtilité les tourments de son âme. Aux côtés de sa très chère amie Sandrine atteinte d'un cancer, qu'elle aide au jour le jour à surmonter la lourdeur du traitement médical, elle nourrit le fragile espoir d'une possible rémission. Elle décrit comment la jeune femme, entourée de l'amour de ses proches, assiste impuissante aux ravages causés par la maladie. Après la cérémonie de funérailles et les derniers adieux à la défunte, commence le lent et douloureux travail de deuil. Pour surmonter son chagrin, elle se raccroche à la spiritualité, à sa passion pour l'histoire et la culture, mais aussi à son goût pour la gastronomie. Ce récit d'une intense relation d'amitié ne manquera pas de susciter l'émotion du lecteur.

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Date de parution

08 décembre 2017

Nombre de lectures

3

EAN13

9782342157932

Langue

Français

Poids de l'ouvrage

2 Mo

Sandrine
Noëlla Moreaux
Société des écrivains

Le Code de la propriété intellectuelle interdit les copies ou reproductions destinées à une utilisation collective. Toute représentation ou reproduction intégrale ou partielle faite par quelque procédé que ce soit, sans le consentement de l’auteur ou de ses ayants cause, est illicite et constitue une contrefaçon sanctionnée par les articles L 335-2 et suivants du Code de la propriété intellectuelle.


Société des écrivains
175, boulevard Anatole France
Bâtiment A, 1er étage
93200 Saint-Denis
Tél. : +33 (0)1 84 74 10 24
Sandrine

Toutes les recherches ont été entreprises afin d’identifier les ayants droit. Les erreurs ou omissions éventuelles signalées à l’éditeur seront rectifiées lors des prochaines éditions.
 
Remerciements
Merci à David, à Isabelle, à Marco, à Sonia, à Michaël, à Élodie, à Néo, à Sandrine, ma chère fille, à Dylan, à Bryan, à Philippe, à Véronique, à Yves, à Rose-Marie, à Sylvie.
 


 
Cette histoire est dédiée à ma fille Sandrine ainsi qu’aux malades atteints d’un cancer.
 
Pour leur combat pénible et interminable.
 


 
Chapitre premier
—  Sandrine, ce majestueux paysage japonais jalouse ta sublime personne car ton kimono rose te sied à ravir.
 
Une femme d’une quarantaine d’années, vêtue d’une longue tunique nippone rouge, les cheveux courts et munie d’un appareil photo, mitraille sans relâche cette dernière souriante, âgée d’une vingtaine d’années, à la chevelure permanentée, sous un ciel azuré.

—  Noëlla, ces deux geishas et ce pavillon égayent l’image de Kyoto.
 
Un peu en retrait, un homme grand et mince, d’une cinquantaine d’années, affirme avec autorité :
— Je me présente : Akemi, guide depuis peu.
— Que pouvez-vous dire sur les geishas et sur Kyoto ?
— Le mot geisha manifeste des fantasmes exotiques plus ou moins douteux.
« Leur mauvaise réputation vient des hôtesses, dites makura geisha , ‘‘dames d’oreiller’’, engagées lors des réunions qui ont lieu à l’hôtel pour messieurs esseulés.
Vêtues du kimono traditionnel, sans arborer le maquillage consacré, elles dansent, chantent et servent du saké ou du whisky au lieu du thé avant de former des couples avec les invités 1 . »
Parmi celles-ci, certaines de basse extraction s’adonnent à la prostitution et d’autres deviennent les confidentes des détenteurs du pouvoir ou des hommes de la haute société.
Généralement, la geisha demeure la maîtresse attitrée d’un homme influent qui l’entretient et qui doit dépenser de véritables fortunes à cet effet : kimono, hébergement…
En 1700, un décret shogunal réglemente cette récente profession et oblige ces dames à résider dans des quartiers réservés.
Un certain nombre d’entre elles, répugnant à côtoyer les prostituées, se réunissent alors dans des écoles à Fukagawa (Edo) et à Gion (Kyoto), qui maintiennent la culture et la tradition des geishas. Durant plusieurs années, la formation reste astreignante et dure.
Dans les quartiers réservés, les anciennes geishas se changent en simples courtisanes.
Leur apparence est soumise à des règles traditionnelles :
*une coiffure remontée, impeccable et élaborée ;
*un visage entièrement blanc, signe de distinction.
La coiffure et le maquillage jouent un rôle primordial.
*Les cheveux sont en fait une perruque, reconstituant la coiffure compliquée en vigueur depuis l’époque Edo (1603-1868). Dans les cheveux remontés en chignon et retenus par des peignes, les maïkos (apprenties geishas) les complètent avec des épingles garnies de décorations brillantes.
*Le visage maquillé avec une poudre d’un blanc de porcelaine dénude la nuque où deux triangles de peau naturelle se dévoilent.
Le maquillage de la bouche, à moitié dessinée, décèle l’idéal de la beauté.
Arborant de délicats motifs, leur kimono somptueux réalisé à la main égale la richesse et le raffinement de celui du mariage. Le kimono ne se porte en principe qu’en de très rares occasions (cérémonies officielles, fêtes…). Il peut durer des années, voire des générations. Ce vêtement s’enroule autour du corps. Le pan gauche se place sur le droit et inversement pour les morts. Lors du mariage traditionnel ( tomesode ), le marié se pare d’un kimono officiel et la mariée d’un kimono blanc ( shorimuku ) et d’une large coiffe.
Figure d’icône pour la gastronomie, la spiritualité et les amateurs d’art, Kyoto constitue le berceau de l’âme japonaise. Vous y découvrirez : le Kinkakuji, le Pavillon d’Or magnifié par Yukio Mishima (1925-1970), l’apaisant jardin zen de Ryoanji, le quartier de Gion et le Kiyomizu-dera : temple millénaire.
Plus de deux cent cinquante sanctuaires shintos et mille six cents temples bouddhiques veillent sur la ville où vous discernerez des boutiques de faïence, des spécialités culinaires locales telles que des gâteaux typiques ( yatsu hashi ).
Jouant de sa distinction, l’ancienne Heian-kyo, capitale de la paix et de la tranquillité, devenue Kyoto, ne renie pas son prestigieux passé.
Fondée en 794, au détriment de Nara, elle devient le siège de la cour impériale alors centre religieux et politique du pays. Les obédiences religieuses pèsent lourdement sur la cour impériale.
Cœur du pays durant plus de mille ans, la ville de Kyoto est dépossédée du titre de capitale au profit de Tokyo, ancienne Edo, en 1868.
Par miracle, Kyoto a échappé à la bombe atomique.
En avril, vous assisterez à la floraison des vénérables cerisiers, extériorisant un agréable événement qui s’apparente à une célébration de la renaissance de la nature. Au Japon, on accorde une grande importance au jardin car chaque détail fait sens :
Pétales et feuilles réunies sur le bord des sentiers, évoquant la saison en cours. Grâce aux arbres à feuilles persistantes et caduques, certains offrent un effet spectaculaire ponctuel. Les meilleures périodes constituent le printemps et l’automne. Engendré dans les sanctuaires shintoïstes, le jardin japonais a été inspiré par l’amour de la nature. Quatre catégories distinctes se manifestent : le jardin de thé, le jardin promenade, le jardin du paradis et le jardin sec.
Les pierres, les arbres et l’eau offrent des paysages miniatures, symboliques et idéalisés, images du paradis bouddhique.

Tandis que le trio poursuit sa promenade sous un soleil radieux, Noëlla demande :
— Pourquoi par miracle et quelle religion se démarque ?
 
Face à un lieu saint, Akemi parfait sa narration :

—  Mesdames, voici le sanctuaire Fushimi Inari avec son torii géant. Le torii constitue l’icône du shintoïsme. Ce portique en bois écarlate, mais parfois en béton ou en pierre, marque le seuil de l’enceinte sacrée du sanctuaire coiffé de deux parties horizontales.
Le shintoïsme ou « voie des dieux » est la plus ancienne religion du Japon. Dans tout le pays, les divinités ( kamis ) sont vénérées à travers de multiples sanctuaires ( jinja ). Dans certains temples, on découvre des pagodes, abritant des reliques de Bouddha.
Des amulettes porte-bonheur ( anamori ), vendues dans ces lieux, sont censées favoriser la chance et la santé. Le vœu est inscrit sur une fine planche ou sur une feuille de papier glissée dans un sac en tissu, porté à même le corps et déposé à l’endroit approprié, et il ne faut pas lire le mot sous peine d’en annuler l’effet.
À propos de miracle, Kyoto, Hiroshima, Yokohama, Kokura et Niigata faisaient partie des villes visées par les États-Unis au xx e  siècle. Comme vous pouvez le constater, Nagasaki ne figurait pas sur cette liste.
Par miracle, Kyoto et Kokura ont échappé à la destruction mais, durant l’été 1945, l’ancienne capitale impériale, Kyoto, est apparue comme une cible idéale aux yeux d’un comité de militaires et de scientifiques américains.
D’après l’historien Alex Wallerstein, cité par la radio britannique, « les scientifiques du “Comité des cibles” préféraient Kyoto parce qu’elle accueillait de nombreuses universités et qu’ils pensaient que les habitants seraient plus à même de comprendre que la bombe atomique n’était pas juste une arme de plus, qu’elle constituait un tournant dans l’histoire de l’humanité ».
Le 6 et le 9 août 1945, l’armée américaine lança deux bombes atomiques, l’une sur Nagasaki et l’autre sur Hiroshima, mettant à genoux le Japon qui capitula le 15 août, entraînant la fin de la Seconde Guerre mondiale le 2 septembre 1945.
Ce que l’on sait moins c’est que Nagasaki n’était pas ciblée au départ. Normalement, la ville de Kokura aurait dû être bombardée mais, au dernier moment, le pilote se rabattit sur Nagasaki, à cause de la couverture nuageuse qui planait sur la ville. L’explosion, la chaleur et l’incendie géant consécutif entraînèrent soixante-dix mille morts à Hiroshima – cent quarante mille selon le musée mémorial pour la Paix de Hiroshima – et quarante mille à Nagasaki. Selon l’historien et politologue américain Howard Zinn, le nombre des victimes dans ces villes s’élèverait à deux cent cinquante mille.
Sandrine et Noëlla remercient le guide ravi puis, bras dessus, bras dessous, perfectionnent leur découverte japonaise. De retour à l’hôtel, dans le hall, Sandrine aperçoit un jeune couple chinois, subjugué par une impressionnante documentation. Intriguées, mère et fille recherchent leur compagnie. Bientôt, les étrangers engagent la conversation :
— Tous deux étudiants, nous illustrons une thèse morale et politique sur Kyoto, ancienne capitale impériale.
 
Passant du coq à l’âne, ils abordent avec enthousiasme un nouveau sujet devant une tasse de thé vert et froid : le matcha.
— Idolâtrant l’art de l’écriture, dès notre retour à Chengdu, mon mari et moi-même ouvrirons un atelier où la calligraphie démontrera son art.
 
Émoustillée et inspirée, Sandrine s’enquiert :
— Les nouveaux horizons ont toujours captivé mon attention. S’il vous plaît, spécifiez votre maîtrise !
— Composer les signes d’écriture d’une langue concrétise la calligraphie qui se singularise par la richesse de l’écriture chinoise et l’originali

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