Marceline et les autres , livre ebook
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Le petit Parisien devait n’y passer que les grandes vacances. C’était en juillet 1939. Il resterait là plus longtemps que prévu. Là, c’est La Croix sur Gartempe, en Haute Vienne. Au village. Et le village, c’est d’abord la rivière, sa référence, sa fierté. C’est aussi une âme. On y croisait la Berthe, La Marceline, La Marie, l’abbé du village, l'Emile… et puis il y avait elle. Elle qu’on ne nommait pas, qu’on ne voyait plus, qui était morte depuis bien trop longtemps déjà. La Première Guerre était passée par là. La Seconde éclatait tout juste… Au fil d’une chronique rurale débordante de vie, Jean-Claude Vignaud ressuscite une époque et rend hommage à l’âme d’un village tout entier. Pétris de nostalgie et d’amour, des souvenirs aux teintes sépia, portés par une plume ciselée, délicieuse, nourris de personnages et d’anecdotes authentiques. Un talent de conteur évident et une sincérité à toute épreuve.
Voir
Marceline et les autres « Il serait vain de se détourner du passé pour ne penser qu’à l’avenir. » Simone Weil,L’Enracinement.
Jean-Claude Vignaud Marceline et les autres Contes de la Gartempe
Publibook
Retrouvez notre catalogue sur le site des Éditions Publibook : http://www.publibook.com Ce texte publié par les Éditions Publibook est protégé par les lois et traités internationaux relatifs aux droits d’auteur. Son impression sur papier est strictement réservée à l’acquéreur et limitée à son usage personnel. Toute autre reproduction ou copie, par quelque procédé que ce soit, constituerait une contrefaçon et serait passible des sanctions prévues par les textes susvisés et notamment le Code français de la propriété intellectuelle et les conventions internationales en vigueur sur la protection des droits d’auteur. Éditions Publibook 14, rue des Volontaires 75015 PARIS – France Tél. : +33 (0)1 53 69 65 55 IDDN.FR.010.0113923.000.R.P.2009.030.40000 Cet ouvrage a fait l’objet d’une première publication aux Éditions Publibook en 2009
Pour Marceline et Catherine
Avant propos
L’enfance est une île. Nous avançons dans la vie, émi-grés d’un lieu dont nous essayons parfois de retrouver les parfums, les couleurs ou les bruits. Mais, si nous nous confions à un ami, nous découvrons bien vite à quel point tous ces souvenirs, ces faits que nous croyions avérés le laissent au pire indifférent, au mieux amusé. S’il n’est plus possible de poser le pied sur cette île ensevelie, il est tout aussi difficile d’en faire partager le souvenir à quelqu’un d’autre. Faudrait-il pour autant se couper de ce qui n’est même plus une racine mais plutôt une sorte de fil ténu qui flotte quelque part au fond de la mémoire et qui a tant de mal à retrouver l’origine ? La guerre m’a volé le meilleur de mon enfance. Il a fal-lu en reconstruire une autre faite de bouts de ficelle et de cartes de rationnement. Une petite vie éclairée par le sou-rire d’une grand-mère et la flamme incertaine de la cheminée. Une vie qui prenait à Noël la couleur d’une orange ou le goût des châtaignes grillées lors des longues soirées d’hiver. Où seuls la chaleur de l’été et le soleil des grandes vacances parvenaient à me faire oublier que j’étais devenu orphelin. Les tenants du réalisme, les amateurs de faits pourront toujours situer ce qu’ils considèrent comme le lieu de leur enfance. Je voudrais leur dire qu’ils se trompent. Ce lieu n’existe plus. Aucun archéologue ne saurait le re-constituer et nous devons nous contenter des traces. C’est la raison pour laquelle je n’ai jamais visé la vérité histori-
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que dans les histoires ici racontées. Bien sûr, les person-nages ont existé, les incidents évoqués ont eu lieu, ils ont laissé des cicatrices. Mais ce qui m’a paru important, ce n’était pas de les faire entrer, empaillés ou naturalisés, dans un musée imaginaire, mais de tenter de les faire vivre à nouveau. De jouer à « c’est comme si ». J’aimerais qu’en lisant ces histoires, qui ne l’oubliez pas ont d’abord été écrites pour mon plaisir personnel, vous puissiez faire quelques pas en arrière et retrouver, non pas mon enfance, mais la vôtre.
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