Lumière et ténèbres en région mixtèque mexicaine , livre ebook

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« Le Mexique, un pays si beau et si grand, un peuple si chaleureux et accueillant, une nation à vocation socialiste, aux grandes réalisations, les bras toujours ouverts à ses frères latinos surtout, doit affronter de vieux démons qui se multiplient de jour en jour, les monstres de la violence, de la corruption. Ce pays aux multiples cultures et langues millénaires, faisant bon ménage avec l'espagnol rassembleur universel qui se parle sur tout son territoire, finira, il le faut, par sortir vainqueur avec l'aide internationale sans nul doute. Et sa vigoureuse population de plus de cent millions d'âmes arrivera à avoir le dessus, le bonheur et le progrès qu'elle mérite. » Entrez dans le quotidien d'un jeune médecin plongé en plein cœur de la région mixtèque mexicaine. Malgré la pauvreté et la violence ambiante, cet ouvrage est une véritable invitation à la découverte de ce peuple d'une gentillesse rare. Véritables moments de partage entre deux civilisations, cet ouvrage place l'Humain au centre du récit. Partage, échange et bienveillance sont les maîtres-mots de cet ouvrage.

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Date de parution

03 novembre 2017

Nombre de lectures

0

EAN13

9782342157000

Langue

Français

Lumière et ténèbres en région mixtèque mexicaine
Dr. Yovane Sam
Société des écrivains

Le Code de la propriété intellectuelle interdit les copies ou reproductions destinées à une utilisation collective. Toute représentation ou reproduction intégrale ou partielle faite par quelque procédé que ce soit, sans le consentement de l’auteur ou de ses ayants cause, est illicite et constitue une contrefaçon sanctionnée par les articles L 335-2 et suivants du Code de la propriété intellectuelle.


Société des écrivains
175, boulevard Anatole France
Bâtiment A, 1er étage
93200 Saint-Denis
Tél. : +33 (0)1 84 74 10 24
Lumière et ténèbres en région mixtèque mexicaine
 
Toutes les recherches ont été entreprises afin d’identifier les ayants droit. Les erreurs ou omissions éventuelles signalées à l’éditeur seront rectifiées lors des prochaines éditions.
 
 
Je dédie ce modeste « essai » à mes défunts père et mère, si aimants et responsables ; à mes huit chers frères et sœurs ; à mes deux bons fils si studieux ; à notre adorable épouse mexicaine Maria ; à notre inoubliable pays d’origine ; au peuple et au gouvernement mexicains qui nous ont tant donné, sans oublier le noble Canada, notre deuxième patrie.
 
Merci
Introduction
Aujourd’hui je commence à écrire mon journal ou plutôt mes impressions sur cette région indigène du Mexique. Depuis que j’ai rédigé mes « notes » sur la Colombie, il y a six ans de cela, je n’ai pu faire quelque chose de cette envergure en dépit de mes désirs. Je pensais que cela était dû à mes études universitaires qui me volaient souvent mes moments de rêves et aussi à une sorte de fuite provisoire de ma capacité de concentration sur des thèmes littéraires.
 
Je continuais à écrire sporadiquement des vers qui me paraissaient les uns bons, les autres moins bons mais tous sincères, créés pour me distraire mais parfois aussi par inertie, parce que la poésie de temps à autre m’ennuie lorsqu’elle se présente sous un jour trop artificiel, trop conventionnel, sans un vrai lyrisme. Je veux arriver à être quelqu’un mais par moments je me demande si cela en vaut vraiment la peine, celle de se fatiguer tant et tant pour aboutir, à la fin, à la mort qui se moque de tous nos efforts passés.
 
La religion ne me tranquillise pas complètement mais je n’ai jamais tourné le dos d’une façon totale à la religion catholique. Je vais à la messe les dimanches parfois sans m’en sentir obligé, sans vraie peur de l’enfer tout en doutant du ciel. Je ne me suis pas confessé et je n’ai pas communié depuis six ans, toutefois je me sens encore attiré par un je-ne-sais-quoi de l’Église de mon enfance, par des ferveurs inoubliables de ce temps-là et des années fiévreuses de mon adolescence au petit séminaire de ma ville natale. Je n’ai rien contre les prêtres qui me sont sympathiques même, ni contre les religieux et les religieuses, mais je sais à présent qu’étant des humains et malgré leur bonne foi ils sont moins saints qu’on ne le pense, moins chastes qu’ils le voudraient, et je les juge un peu par moi-même.
 
J’ai même eu recours à la société des Rose-Croix depuis deux mois pour essayer par ce biais d’obtenir plus de possibilités de me concentrer et de me dépasser. Jusqu’à ce jour j’en ai obtenu très peu contrairement à tout ce qu’on dit de positif à leur sujet, au moins j’ai moins d’appréhension au sujet de cette secte convaincue de l’existence de Dieu et à propos de laquelle on raconte tant de choses lugubres.
Chapitre I
Il y a un peu plus d’un an de cela, à la fin de janvier 1967, trois jeunes, qui avaient terminé à peine leur cinquième année de médecine à l’Université nationale, partaient vers les dix heures du soir pour un Hôpital général de Guate en vue d’y faire la pratique d’internat si indispensable à leur formation. Tous célibataires, ils s’en allaient tout à la fois à la recherche de nouvelles aventures d’émotions inconnues, d’un meilleur salaire, leurs premiers émoluments d’ailleurs, voulant découvrir un nouveau pays et les nombreux secrets de leur difficile métier. Ils voyageaient sûrs de leur bonne étoile. L’un d’eux, Fabien, nous relate la suite. Les parents, les « fiancées », les bons amis nous avaient accompagnés jusqu’au terminus d’autobus pour nous souhaiter une année de bonne chance dans notre noble entreprise.
 
Il n’y eut à vrai dire aucun incident déplorable au cours de cet au revoir un peu pathétique. Je crois que la fiancée de Zarco qui était la plus « engagée » pleura chaudement. Nous autres, nous nous conduisîmes en vrais mâles aux âmes fortes, du moins en apparence. De plus nous eûmes la rare chance d’avoir été accompagnés par une seule de nos admiratrices respectives, nous évitant ainsi de probables scènes de jalousie et de chicane en ce départ solennel pouvant arriver à la violence ou à une rupture amoureuse. Dieu soit loué !
 
Peu d’heures après la mise en marche de notre véhicule, nous allions connaître l’unique souci mêlé de peur en ce parcours de rêve. Il s’agissait de la maladie aiguë de notre compagnon Zarco qui, subitement en entrant à l’état de Oax…, fut en proie à de violents vomissements et à une diarrhée si urgente que le conducteur dût s’arrêter pour l’aider et nous décider de prendre un parti. Nous pensions rester dans ce village inconnu au bord de la route en quête d’un médecin et de médicament, mais nous ne rencontrâmes ni l’un ni l’autre. Face à cet échec et réconforté par notre appui, notre ami domina son mal jusqu’à Oax… où nous décidâmes de passer toute la journée et où il se rétablit complètement à base « d’Enterovioforme », de lait évaporé et de repos. Ce fut presque un miracle cette cure car nous nous souvenons qu’à un moment donné du voyage nous pensions qu’il pouvait mourir entre nos mains car ses symptômes étaient vraiment alarmants, presque agoniques à nos yeux un peu novices ici. On peut alors s’imaginer notre folle angoisse cette nuit-là. En fin de compte, nous eûmes de la difficulté à déterminer si tout ce drame était dû à un jus au lait qu’il avait pris à la station d’autobus, à un désordre émotionnel causé par sa séparation douloureuse de sa promise ou par ces deux faits ensemble.
 
On repartit au soir de ce même jour pour nous arrêter le lendemain à Tuxa, ville magnifique qu’on visita sans oublier d’aller nous baigner à la plage la plus proche. Vers les dix-huit heures du soir suivant nous allions pour la première fois arriver à la capitale « chapina », à un monde inconnu pour nous, quelques heures après avoir vu la deuxième ville du pays, Quetza, où les journaux et la radio annonçaient que trois astronautes américains étaient morts accidentellement dans leur engin spatial. Plus de vingt-quatre heures s’étaient écoulées depuis ces tristes adieux à Mexico. Une nouvelle vie commençait alors pour ce trio de mousquetaires de la médecine et de la vie.
 
Il serait trop long de raconter toutes nos aventures durant cette année inoubliable. Je fus à l’origine de l’idée d’aller coûte que coûte passer deux semestres de découvertes hors du sol mexicain. Fort de ce grand désir, je n’eus pas de difficulté à convaincre mon grand ami et compagnon de chambre de plus de quatre ans, l’intelligent « Chayote » Zarco, surnommé ainsi à cause de ses cheveux hérissés, de se rallier à ma décision. Un autre gagné à ma cause fut le svelte et brun Nico, compagnon de nos deux dernières années d’externat dans les divers hôpitaux de la grande ville, un des étudiants les plus inquiets et rebelles de notre groupe. Là-bas, nous allions rencontrer trois autres collègues de notre Université. Deux d’entre eux étaient inconnus de nous. L’un était le Dr Start de Panama. L’autre était le délicat Laco de Nicaragua, fils d’un médecin exilé politique, attiré comme celui-ci par l’alcool ; « bon ami » au parler et aux gestes peut-être trop « délicats ». Quelques mois plus tard, il se fractura la jambe pendant un bal, ce qui motiva des semaines d’immobilisation du membre au plâtre. Le troisième était Gayo, moitié mexicain et moitié guatémaltèque, fils d’un riche négociant de cette capitale, lui, connu de Zarco et de moi pour avoir été en deuxième année avec nous en biochimie et physiologie, quoique dans un groupe parallèle.
 
Ce grand changement dans notre vie fut une expérience inoubliable. On se souvient toujours des angoisses de la première nuit de garde, de notre premier jour de rencontre avec notre chef d’enseignement le Dr Arro… qui le matin suivant notre arrivée nous conduisit dans sa voiture de notre humble hôtel à la résidence de l’hôpital. Que dire des nombreuses explosions de bombes terroristes dans un pays en pleine révolution, de la grande peur qu’inspiraient les policiers, les militaires qui au moindre prétexte fouillaient et investiguaient tout le monde, furieux et menaçant de leurs puissantes armes.
 
On apprit vite à être plus sûrs de nous-mêmes, moins timides devant nos malades dès la fin du premier mois, forts des conseils, de l’exemple des internes et même de la grande pratique des externes. Nous évoquons encore mentalement les moments où nous rencontrons, lors des fêtes magnifiques au son de la marimba, les amies infirmières ou non, si accueillantes, sans oublier les grands blessés de l’Urgence, victimes d’armes à feu ou de machettes, le ventre ouvert, les intestins dehors ou le cou tranché à demi, plus morts que vivants. Il faudrait aussi mentionner la familiarité douce et réconfortante des infirmières étudiantes ou diplômées, des auxiliaires, les fêtes auxquelles nous invitaient les internes, les parties de football nationales ou de l’hôpital, las vueltas ou « tour de cyclisme nationaux ou internationaux », les belles plages des deux grands océans, les séances anatomo-cliniques souvent semblables à de vrais plaidoyers pleins de tempêtes, le prestige, le savoir et le respect qui émanaient de nos différents chefs de service.
 
Il est à mentionner aussi que seulement Nico et moi n’avions pas été malades au cours de cette année car Zarco se fissura la cheville

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