194
pages
Français
Ebooks
2019
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Publié par
Date de parution
14 novembre 2019
Nombre de lectures
3
EAN13
9782342168365
Langue
Français
« J'ai senti le vent hurler en moi, mais je ne pensais pas qu'il allait m'emporter. » Ektra, jeune femme issue d'une famille modeste, croule sous les responsabilités. Mais, un soir de décembre, sa vie bascule : dans son appartement lugubre, plongé dans le noir, elle bute sur quelque chose... ou plutôt quelqu'un. Des yeux rouge rubis la fixent. Est-ce sa propre conscience qui faillit ? Ou est-ce la réalité ? Embarquée de force par ce mystérieux individu et faite prisonnière, Ektra va découvrir un monde qui ne ressemble en rien à sa réalité. L'homme lui révèlera alors qu'elle est la « fille du diable ». Entre violence et espoir, qu'est-ce qu'Ektra va découvrir ? Réalité ou folie ? De surprises en rebondissements, Sarah Arnaudin nous fait perdre nos repères en nous embarquant dans un fascinant labyrinthe de mystères, de secrets et de révélations, pour mieux nous emporter dans un univers parallèle captivant et à couper le souffle. Et qui sait ? La réalité d'Ektra est peut-être aussi la nôtre.
Publié par
Date de parution
14 novembre 2019
Nombre de lectures
3
EAN13
9782342168365
Langue
Français
Les Larmes du diable
Sarah Arnaudin
Société des écrivains
Le Code de la propriété intellectuelle interdit les copies ou reproductions destinées à une utilisation collective. Toute représentation ou reproduction intégrale ou partielle faite par quelque procédé que ce soit, sans le consentement de l’auteur ou de ses ayants cause, est illicite et constitue une contrefaçon sanctionnée par les articles L 335-2 et suivants du Code de la propriété intellectuelle.
Société des écrivains
175, boulevard Anatole France
Bâtiment A, 1er étage
93200 Saint-Denis
Tél. : +33 (0)1 84 74 10 24
Les Larmes du diable
Toutes les recherches ont été entreprises afin d’identifier les ayants droit. Les erreurs ou omissions éventuelles signalées à l’éditeur seront rectifiées lors des prochaines éditions.
J’ai senti le vent hurler en moi, mais je ne pensais pas qu’il allait m’emporter.
Chapitre 1 : La douce brise
1.
C’était en décembre, je m’en souviens… le jour où tout s’est effondré. Le jour où ma vie s’est fait embarquer par un ouragan dévastateur, qui me propulsa à dix mille lieues de la réalité. Enfin, « réalité », quel mot abstrait maintenant pour moi. Qu’est-ce que LA réalité vraiment ? Chacun a sa réalité. Ce qu’un individu voit et considère comme la réalité, peut être totalement différent pour une autre personne. C’est drôle quand j’y repense, assise à côté de cet homme. Je me souviens du jour où il a emporté ma réalité, mes croyances, dirais-je même, ma triste vie. Il a tout balayé sur son passage et m’a entraînée dans sa douce folie. Et maintenant, dans une autre réalité, l’heure approche à grands pas. Lui, moi et tant d’autres allons chercher une nouvelle existence, plus belle, plus douce, plus calme. Du moins, je l’espère au plus profond de mon petit cœur meurtri.
Oui Mayhem, je me rappelle notre première rencontre, alors que je n’imaginais pas tout cela. Oui, je me souviens de cette soirée glaciale, de ce vieil appartement ressemblant plus à un squat d’étudiants alcoolisés qu’à un endroit chaleureux où l’on pouvait retrouver une famille et de bons petits plats chauds préparés avec amour. Non, c’était plus triste que ça. Une mère dépressive, un père absent, qui ne désirait plus parler à son enfant, un frère qui, lui, était en revanche la plus belle des batailles. Mais oui Mayhem, je me souviens de tout ça… de la tristesse, de la peur et de la solitude avant que tu ne m’emportes entre tes griffes. De ce soir, assise seule sur ce vieux canapé blanc défraîchi, la tête dans les nuages espérant un changement, un monde meilleur, un monde où je n’aurais plus besoin de penser à l’argent, la nourriture, ou bien à la fatigue qui rongeait chaque parcelle de mon corps. Un monde sans souffrance. Mais ne me juge pas, je sais aujourd’hui que ce monde n’existe que dans les pensées. Néanmoins, je veux encore croire qu’il est possible d’améliorer la société dans laquelle nous vivons, celle qu’il nous reste, j’en suis sûre que nous pouvons la rendre plus belle, moi j’y crois encore Mayhem.
J’avais éteint toutes les lumières de cette lugubre tour de prison appelée bâtiment. Il ne restait, pour seule lumière, que l’écran de l’ordinateur. Puis, j’ai marché jusqu’à ma chambre mais, dans le couloir obscur, j’ai buté contre quelque chose. Enfin, plutôt quelqu’un. Et la peur a pris possession de tout mon corps. J’ai relevé la tête et vu des yeux rouges, comme le sang. Oui, tes yeux. Remplis de colère, d’amertume, de tristesse, de doutes, d’incertitudes. Ainsi, tu me fixais sans rien dire, dans l’obscurité de ce petit couloir. J’étais effrayée et je ne comprenais pas ce que tu faisais dans mon appartement. Qui étais-tu ? Un fou ? Un cinglé ? Que faisais-tu devant moi, en ce soir de décembre ?
Puis, tu as prononcé une phrase, une simple phrase qui allait bouleverser ma vie à tout jamais, « Ektra, tu vas me suivre », d’une voix rauque, dure et sans concession. Ton regard brûlant m’a bien fait comprendre que je n’avais pas le choix.
Tu m’as attrapée par le poignet, et tu as couru en direction de ma chambre où la fenêtre était grande ouverte. J’ai essayé de me débattre et j’y ai même laissé quelques cris qui résonnent encore dans ma tête. Mais tu étais bien trop fort face à moi. Et tu as sauté par la fenêtre, m’emportant dans ta folie, même si je pensais à ce moment précis que c’était moi la folle, que j’avais perdu la raison. Car cela ne pouvait être réel, cela n’avait aucun sens. Nous sommes tombés de quatre étages, dans un froid glacial, sous les rayons de la pleine lune. Cette même lune que j’admirais tous les soirs en fumant ma cigarette et en réfléchissant au sens de cette vie incompréhensible pour moi.
C’est ainsi que de grandes ailes noires sont apparues derrière ton dos. Oui, je pensais avoir sombré dans la démence… Mais, pourtant, je sentais bien le vent embrasser mon visage, ta main qui serrait ma main, l’attraction de l’apesanteur et le vide sous mes pieds…
C’est à cet instant que ma réalité fut détruite, que la vérité n’en était plus une. Et, au fond de moi, je le savais bien. Il existait autre chose. Autre chose que nous, les humains.
2.
J’avais si froid… Où m’avait-il emmenée ? Quel endroit sordide. Quelle odeur répugnante. Il faisait si froid… Et j’avais si peur. Que me voulait-il ? Pourquoi m’avoir enlevée ? Dans quel but ? Tant de questions qui me traversaient l’esprit. Et je le regardai, recroquevillée sur moi-même, dans un coin de la pièce, contre des murs moisis et glacials.
J’avais reconnu l’endroit où il m’avait emmenée. C’était l’usine désaffectée qui se trouvait à une vingtaine de minutes à pied de chez moi. J’avais déjà eu l’occasion de la visiter ainsi que les souterrains avec des amis pendant nos virées nocturnes.
Il n’y avait plus de fenêtre, juste des briques ravagées par le temps. J’entendais les voitures passer non loin de là. Et je m’efforçais de penser que quelqu’un nous apercevrait si je m’approchais de la fenêtre, mais l’homme avança vers moi. Il se tenait droit comme un I. Il portait un pantalon noir avec une ceinture, où était accroché un poignard en forme de dent de requin. La lame était en fer forgé et le manche en or serti de pierres précieuses de différentes couleurs. Ses vêtements étaient noirs. Malgré le manque de lumière, je pus observer chaque partie de son visage. Il avait des cheveux châtain foncé, des yeux couleur rubis, un regard si triste et si dur à la fois. Un regard que je connaissais bien. Et c’est à ce moment-là qu’il me demanda :
— Sais-tu qui tu es ?
Je savais bien que c’était une question rhétorique et que je n’avais pas la réponse qu’il attendait.
Il continua son monologue :
— Nous allons quitter ce monde, je t’emmène dans le Pays du Lys. Tu n’es plus en sécurité ici. Tu ne le seras d’ailleurs pas plus dans mon monde, mais tu nous serviras au moins à détruire la cause de tous les malheurs .
Un sourire malsain apparut sur son visage. Et il conclut par :
— Depuis tout ce temps que je te recherche, je t’ai enfin trouvée Ektra. À partir de maintenant, tu es ma prisonnière .
Un léger silence se fit, puis il reprit :
— Nous partirons demain pour le Pays du Lys.
Il se releva, me tourna le dos et alla s’installer au pied du mur en face de moi.
J’avais envie de hurler, d’appeler à l’aide, ou bien même de l’attaquer. Mais j’en étais incapable, mon corps était comme pétrifié, ma bouche close, et mes cordes vocales éteintes. J’étais totalement paralysée.
J’ai passé la nuit à lutter contre la fatigue, recroquevillée dans ce coin, à le regarder, en espérant qu’il ne me ferait pas de mal. Certains diront que, cette nuit-là, j’aurais pu m’évader, pendant qu’il dormait. Mais je savais que si je le faisais, il allait me retrouver. Peut-être aurais-je mis des personnes en danger. Peut-être aurait-il fait du mal aux personnes que j’aime. Alors, je n’ai pris aucun risque, et je suis restée là… Je n’ai rien fait. Rien, à part me demander ce que ce monstre allait faire de moi.
3.
L’aube était déjà là… La lumière entrait petit à petit dans cette pièce sinistre, ce qui m’apporta un peu de réconfort dans ces dernières heures. Je ne cessais de l’observer, jusqu’au moment où il se réveilla, et se gratta le côté droit de la joue. Il ouvrit les yeux doucement et finit par s’asseoir en tailleur. Je me rappelle le moment où il mit sa main dans sa poche pour attraper un paquet de cigarettes ainsi qu’un briquet. Il m’en proposa une.
Je me rappelle avoir été déconcertée par ce geste. Mais grâce à cela, l’atmosphère fut un peu moins pesante et une discussion put enfin aboutir.
— Pourquoi m’as-tu enlevée ? lui ai-je dit, en attrapant le briquet qu’il m’avait jeté.
— Tu veux vraiment le savoir maintenant ? m’a-t-il répondu sérieusement.
Je l’ai regardé droit dans les yeux, et fait un petit signe affirmatif de la tête, pendant qu’il recrachait une volute de fumée.
— Je vais te raconter une histoire Ektra, une histoire qui te concerne, mais qui concerne aussi l’avenir de deux mondes. Mais commençons par le début, alors qu’il n’y avait qu’un seul monde . Il y a de cela des milliers d’années, un homme est né sur une Terre immense et ovale. Ne crois pas que c’était le premier homme, non, bien d’autres étaient nés avant lui, mais lui était particulier. Il fut le premier homme à transgresser toutes les lois de la nature. Le premier homme à avoir surpassé la mort elle-même. N’ayant jamais succombé à ses blessures ou à la vieillesse. Un homme immortel. Aujourd’hui encore, nous ne savons toujours pas comment cela a pu être possible, mais ce qui est sûr c’est que ça l’a été. Puis, au fil de centaines et de centaines d’années, il acquit des dons extraordinaires qu’aucun être humain ne put jamais posséder. Il se métamorphosa sous différentes formes, animales ou humaines. Il vécut aux côtés des hommes tout au long de leur évolution. Mais les récits racontent que cet homme serait devenu fou en commettant des actes de plus en plus barbares. Sa puissance ne cessant de s’accroître