Le manège de monsieur Grimm , livre ebook

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Lucas est un garçon banal qui habite une ville banale et mène une existence banale… jusqu’à ce qu’il assiste par hasard à des événements aussi sordides que mystérieux. Dès lors, dévoré par la curiosité, Lucas reviendra chez les Moreau, cette famille qui cache ses secrets derrière une haute haie de cèdres. Qu’est-il arrivé à leur fils, Colin ? De quelle étrange maladie est-il atteint ? Et surtout, qui est Monsieur Grimm ?

Quand l’un des garçons le frôla presque, surgissant de la noirceur elle-même, Lucas comprit qu’il ne pouvait plus rester là. Cette fois, il avait eu de la chance. La prochaine fois ? Peut-être pas.
Ses genoux étaient détrempés. Les muscles de ses cuisses brûlaient. Il avait très peur. La brise se leva. Les épis craquaient de plus en plus. Et de partout, on entendait des brindilles éclater, là où il n’y avait pourtant personne, en apparence… Bien sûr, Lucas ne croyait pas complètement à cette histoire de rats… Mais il faisait un noir d’encre, et le tour de manivelle était donné : son imagination s’emballait et il n’y avait plus moyen de l’arrêter.
C’est ainsi que, ventre à terre, ses mains frôlant le sol, il s’enfonça vers les maisons, se repérant à l’aide d’une haie sombre et noire qui montait dans le ciel, comme un rempart. S’il parvenait à traverser ce rempart, s’il franchissait la douve qui séparait le champ des terrains, Lucas pourrait être chez lui dans dix minutes à peine.
Haletant, épuisé, il s’arrêta devant le fossé desséché. Il avait pu se rendre jusque-là. Il n’avait pas attiré l’attention. Plusieurs fois, il guetta par-dessus son épaule, pour ne voir qu’un puits d’ombres, duquel montaient des échos de voix, certains rapprochés, d’autres lointains. Il les avait semés, pour un temps.


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Publié par

Date de parution

20 août 2015

Nombre de lectures

0

EAN13

9782764430132

Langue

Français

Poids de l'ouvrage

3 Mo

Du même auteur
La Romance des ogres , Éditions Québec Amérique, 2012.





Projet dirigé par Marie-Noëlle Gagnon, éditrice
Conception graphique : Nathalie Caron
Mise en pages : Andréa Joseph [pagexpress@videotron.ca]
Révision linguistique : Sylvie Martin et Chantale Landry
En couverture : © Anna-Mari West / shutterstock.com
Conversion en ePub : Nicolas Ménard
Québec Amérique 329, rue de la Commune Ouest, 3 e étage
Montréal (Québec) H2Y 2E1
Téléphone : 514 499-3000, télécopieur : 514 499-3010
Nous reconnaissons l’aide financière du gouvernement du Canada par l’entremise du Fonds du livre du Canada pour nos activités d’édition.
Nous remercions le Conseil des arts du Canada de son soutien. L’an dernier, le Conseil a investi 157 millions de dollars pour mettre de l’art dans la vie des Canadiennes et des Canadiens de tout le pays.
Nous tenons également à remercier la SODEC pour son appui financier. Gouvernement du Québec – Programme de crédit d’impôt pour l’édition de livres – Gestion SODEC.



Catalogage avant publication de Bibliothèque et Archives nationales du Québec et Bibliothèque et Archives Canada
Choquette, Stéphane
Le Manège de Monsieur Grimm
(Latitudes)
ISBN 978-2-7644-2962-4 (Version imprimée)
ISBN 978-2-7644-3012-5 (PDF)
ISBN 978-2-7644-3013-2 (ePub)
I. Titre.
PS8605.H663M36 2015 C843’.6 C2015-941553-5
PS9605.H663M36 2015
Dépôt légal, Bibliothèque et Archives nationales du Québec, 2015
Dépôt légal, Bibliothèque et Archives du Canada, 2015
Tous droits de traduction, de reproduction et d’adaptation réservés
© Éditions Québec Amérique inc., 2015.
quebec-amerique.com



Prologue
  What’s wrong, sweetheart ? demanda l’Américain.
La femme rejetait ses avances pour la seconde fois depuis qu’ils avaient quitté le bar. La première fois, il avait essayé de l’embrasser alors qu’elle prenait place au volant de sa voiture ; avec les deux mots d’anglais qu’elle connaissait, elle lui avait suggéré d’attendre d’être arrivés au motel. Maintenant qu’ils y étaient, elle se dérobait de nouveau.
 Je… j’aimerais prendre une douche avant, expliqua-t-elle.
Il fronça les sourcils : il ne l’avait pas comprise.
 Euh… euh, bafouilla-t-elle. Comment on dit… sh … shower ?
  Oh ! A shower , répéta-t-il. You don’t need one, really…
 Oui. Shower . Clean me… Wash me… before… OK ?
Il roula les yeux. Avec une petite moue racoleuse, il ajouta :
  Maybe you’d like me to join, uh ?
 Cinq minutes, s’empressa-t-elle de dire, refermant la porte de la salle de bain et pressant le verrou . Euh… juste… five minutes , OK ?
Les robinets se mirent aussitôt à couiner.
  Okay, honey , dit l’Américain avec un soupir . Take your time.
Il se laissa tomber sur l’édredon rugueux du lit, les bras en croix, et ferma les yeux.
  I’ll just make myself at home anyways…
S’endormit-il pendant quelques secondes ?
Un grincement le fit sursauter. D’où cela venait-il ? Dehors ? Oui… C’était son impression, du moins. Il descendit du lit et écarta le rideau de la fenêtre. À l’exception de quelques voitures, alignées sous les spots orangés, le stationnement était vide. La station wagon de la femme était garée à reculons, juste devant la porte de la chambre.
Rien. Personne. Il avait dû rêver ce bruit. Après une journée exténuante à bord de son camion, il se sentait crevé. Au bar, il n’avait pas cherché de compagnie, mais cette femme ne l’avait pas lâché des yeux. Il lui avait fait un petit clin d’œil, pour rire, et ensuite elle s’était montrée très directe. Il l’avait suivie. Pourquoi pas ?
Dans la salle de bain, l’eau de la douche ruisselait toujours.
Il allait s’en retourner vers le lit, quand son pied buta contre quelque chose. Un objet recouvert par un pan du rideau, auquel il n’avait pas prêté attention jusqu’ici. Mais maintenant qu’il l’avait sous les yeux…
C’était un gros coffre en bois, avec un couvercle bombé et des ferrures noires ; un accessoire qui n’appartenait visiblement pas au décor de cette chambre modeste.
Cette femme faisait peut-être le tour des brocanteurs et des antiquaires. La région n’en manquait pas. Des attrape-touristes, pour la plupart… mais, indéniablement, ce coffre constituait une sacrée belle prise.
Intrigué, il jeta un coup d’œil furtif vers la salle de bain. La porte était fermée. La douche fonctionnait toujours. Le champ était libre. Il dégagea donc le rideau, s’accroupit devant le coffre, puis souleva le couvercle. Les gonds se mirent à grincer comme s’ils étaient soumis à la torture.
Il plissa les yeux, limitant l’ouverture à un mince rai de lumière. Le coffre était vide. Absolument vide. Pas de trésor là-dedans. L’homme souffla du nez, referma le couvercle et se releva. Le bout des doigts enfoncés dans ses poches de jean, il se dirigea vers la glace mouchetée, derrière la porte d’entrée de la chambre. Il se débarrassa de sa vieille casquette de baseball et lissa ses cheveux courts, grisonnants, légèrement dégarnis sur les tempes. Mouillant son pouce avec sa salive, il nettoya une petite tache de moutarde séchée sur sa joue, puis détacha les boutons du haut de sa chemise, exhibant un peu plus sa poitrine, qui avait la couleur de la terre cuite.
  Not bad for an old fart , dit-il en levant les sourcils.
Il se détournait du miroir, quand un autre grincement retentit. Ce bruit venait de derrière lui – faible, insidieux, étouffé, mais bien réel. L’Américain fit volte-face. Rien. Dans la salle de bain, la douche coulait et coulait et coulait depuis une éternité. Il n’y avait qu’une autre porte dans la chambre. Un placard. Une vieille porte coulissante, munie de persiennes, peinte en brun. Entrouverte. Le joint de la porte formait un petit triangle ; on voyait une bande noire, au centre.
  Hello ?
Il s’approcha, sourcils froncés. Cette porte était-elle entrouverte à leur arrivée ?
Peut-être à cause de la douche qui fonctionnait, l’homme eut l’impression qu’il faisait plus chaud, tout à coup. L’air était lourd, humide. Il sortit un inhalateur de sa poche et s’en envoya un coup.
  Hello ? répéta-t-il, plus bas.
Il tendit la main vers la porte du placard… puis sentit un mouvement sur sa gauche. Il sursauta. La porte de la salle de bain s’était entrebâillée. Plaqué contre la fente, un œil gris l’observait.
  God dammit, lady ! siffla-t-il, la main sur sa poitrine.
Voilà d’où venait le grincement qu’il avait entendu.
  What the hell are you doing ?
Pour toute réponse, la femme referma précipitamment la porte.
Il attrapa la poignée et se mit à la tourner vigoureusement, pour l’empêcher de mettre le verrou.
  Open the door ! cria-t-il en tapant du plat de la main.
La colère commençait à monter en lui. Il n’était pas un homme violent, il n’allait pas lui faire de mal. Mais, après toute cette mise en scène, il estimait avoir droit à des explications… et aussi à autre chose, si l’envie ne lui passait pas complètement d’ici là. Il finit par en avoir ras le bol et appliqua tout son poids contre la porte. Elle céda au premier coup d’épaule. La femme fut repoussée en arrière et tomba presque à la renverse.
La petite salle de bain était remplie de buée. Le miroir devant la porte dégoulinait de condensation. La femme était encore tout habillée. Elle ne s’était pas même déchaussée. La douche coulait pour rien depuis dix bonnes minutes.
  What the h …
Écarquillant les yeux, la femme tendit les mains vers lui.
 Attendez. Calmez-vous, s’il vous plaît…
Le grincement retentit de nouveau, plus long, cette fois. Ça venait du placard, derrière lui. Il voulut se retourner, mais déjà un bras puissant s’enroulait autour de sa gorge et le tirait en arrière. Une autre main essayait de plaquer quelque chose sur son nez et sa bouche.
Son sang ne fit qu’un tour. L’Américain se pencha d’un coup sec. Le bras qui lui tenait la gorge ne céda pas, mais il put échapper au tampon humide qui dégageait une odeur douceâtre. Par contre, la femme avait profi

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