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Le 10 juillet 2018, la Belgique affronte la France en demi-finale de la Coupe du monde de football. Dans le bar de sorciers que vous connaissez bien, tous les yeux sont rivés au téléviseur, et quand l’équipe des Bleus anéantit finalement vos espoirs de finale, l’assemblée réagit avec la mauvaise grâce qu’elle rendit sitôt proverbiale.
De tous les sorciers présents, c’est sur Patte-de-Bouc, votre mentor, que la nouvelle a le plus grand effet. Fou de rage, il ourdit le projet de venger l’honneur national en maléficiant l’équipe de France. Son plan de bataille n’est cependant pas prêt avant que vous ayez éclusé de nombreuses bières, et peut-être n’avez-vous plus tout votre entendement lorsque vous acceptez d’être son complice.
Le sort requiert des composants rares et, à cette heure, l’illégalité ne vous fait pas peur. Vous voilà donc embarqué dans une quête éthylique à travers toute une ville qui n’est pas exempte de dangers. En chemin, vous croiserez une galerie de personnages truculents, et peut-être même le diable en personne...
Un roman dont vous êtes le héros à découvrir dès 14 ans.
J ULIEN N OËL
L A N UIT DU SEUM
Précédemment, dans la série Mauvais Sorts
1. Le Démon dans l’escalier
2. À la cour du roi des rats
3. La Hussarde verte
J ULIEN N OËL
L A N UIT DU SEUM
livre-jeu
A UX 3D N AMUR 20 20
Tous droits réservés pour tous pays
© Delestrait SPRL, 2020
Toute diffusion d’un extrait quelconque de ce livre par quelque procédé que ce soit est interdite sans autorisation écrite de l’éditeur. La copie est néanmoins autorisée dans un cadre privé.
En dépit du cadre réel de cette œuvre, les personnages et situations qu’elle présente sont purement fictifs ; toute ressemblance avec des personnes ou des évènements réels est purement coïncidentielle.
Illustration de couverture : Julien Noël
ISBN : 978-2-9602268-2-9
Sommaire
Résumé des épisodes précédents
La Nuit du seum (extrait)
À propos de l’auteur
À propos de l’éditeur
Résumé des épisodes précédents
Ces aventures prennent place de nos jours, dans une ville réputée tranquille. Les sorciers y sont pourtant nombreux, dans l’ombre, et vaquent à leurs affaires sans trop se préoccuper des sans-magie qui les entourent. Vous incarnez un gaillard qui vivote dans ce milieu et acceptera même les missions les plus périlleuses, dans l’espoir de s’y faire une place.
Votre contact au sein de la pègre magicienne est un unijambiste appelé Patte-de-Bouc. Receleur réputé, il vous a engagé à plusieurs reprises par le passé. Quoiqu’il se garde bien de l’admettre, il vous a pris sous son aile et veille sur vous avec une attention qui dépasse désormais l’intérêt professionnel.
Souvent fourré avec Patte-de-Bouc, il y a aussi Gérard « le Hagard », jadis bon évocateur mais qu’un stress post-traumatique a poussé à la retraite. Tout ce petit monde fréquente un troquet appelé Le Pauvre Job , où il est de bon ton d’aimer la bière fraiche et de détester la loge de sorciers bourgeois qui tient la cité sous sa coupe…
L A N UIT DU SEUM ( EXTRAIT )
Pour mieux faire la nique aux Frouzes, cette aventure suit les nouvelles recommandations sur les accords du participe passé émises par le Conseil de la langue française et de la politique linguistique : www.participepasse.info
Introduction
— P UTAIN - DE - MORGUIENNE - DE - TRIPLE - CHIBRE - À - GRELOTS !
Votre aventure débute au Pauvre Job , le 10 juillet 2018. Il est vingt-et-une heures et cinquante-quatre minutes, très précisément. À quelques centaines de kilomètres de là, un coup de sifflet a retenti : la Belgique vient d’être sortie de la Coupe du monde de football, et Patte-de-Bouc d’entrer dans une fureur noire.
Sans crier gare, le sorcier frappe la table du poing, à plusieurs reprises. Sous ses bagues à chaton, ses phalanges sont blanches comme de la craie. Gérard le Hagard, assis à sa gauche, émet un hoquet nerveux lorsqu’une bière se renverse et gicle sur ses genoux. Le patron fait la grimace et éteint d’un clic la télévision retransmettant le match ; une victoire eût mieux servi son chiffre d’affaires…
— F AIT - CHIER - FAIT - CHIER - FAIT - CHIER !
Il demeure quelques instants immobile, comme à contempler la table chamboulée, souffle bruyamment, puis lève les yeux jusqu’à rencontrer les vôtres.
— Non mais, t’as vu ça, bizuth ? Quel match de merde !
Vous ne pouvez lui donner tort : la rencontre, de fait, fut décevante de bout en bout. Quantité d’occasions, côté belge, qui n’ont jamais été concrétisées, puis ce malheureux but à la cinquante-et-unième minute, véritable blanc-seing pour l’adversaire qui, dès ce moment, s’est complètement rabattu autour de sa cage…
> Ne voulant surtout pas le contredire, vous répétez : « Tu l’as dit, quel match de merde ! » Rendez-vous au 33 .
> Bon joueur, vous dites : « C’est dommage, oui, mais les Français ont bien joué, faut le reconnaitre ! » Rendez-vous au 1 .
> Vous dites sur un ton rassurant : « Allez, la prochaine fois, on les aura ! » Rendez-vous au 141 .
> Ne sachant que dire, vous répondez d’un rictus et d’un haussement d’épaules navré. Rendez-vous au 175 .
# 1
Mal vous a pris : votre remarque fait sortir Patte-de-Bouc de ses gonds.
— T U TE FOUS DE MOI ? Ils ont passé la seconde mi-temps à défendre à onze, trente-cinq mètres devant leur but. T’appelle ça du football, toi ? Les Diables, au moins, ont joué jusqu’au bout. Le beau jeu, il était clairement de notre côté !
Une fois encore, il n’a pas tort. Seulement voilà, les Français ont eu le dessus durant trente secondes cruciales. C’était quelques instants à peine, mais qui ont suffi à tourner le match : un coup de coin pour les Bleus, tiré par Griezmann ; Fellaini, le géant de la sélection belge, qui perd son duel aérien ; notre excellent gardien Thibaut Courtois qui a sans doute hésité une fraction de seconde de trop… et Samuel Umtiti qui marque alors de la tête. À partir de là, ils n’ont plus fait que de l’opposition tactique, mais avec suffisamment d’opiniâtreté pour tenir la main haute jusqu’au bout.
Trente secondes. Une seule courte séquence parfaite, mais une séquence comme les Belges ne sont pas parvenus à en aligner de tout le match. C’est un sacré manque de réussite, comme disent les fatalistes. Les réalistes, quant à eux, y verront un manque de finition, mais cette opinion-là, vous vous gardez de la partager avec Patte-de-Bouc, qui retrouve à peine son calme.
Rendez-vous au 33 .
#8
Le sorcier renifle dédaigneusement, puis crie par-dessus son épaule :
— Hé, Geert, viens t’asseoir ici. Laisse-lui ta place, bizuth. Lui, au moins, c’est un vrai passionné.
» Pas vrai, Geert ? »
Vous ne connaissez pas très bien l’homme qui s’approche. Vous croyez juste savoir qu’il est sur la liste de paie de la Loge et qu’il convoie pour elle des marchandises le long du canal Albert. Il a une bonne tête de batelier, en tout cas : des rouflaquettes blondes, un anneau d’or à l’oreille gauche et le nez un peu rouge. Il s’assied sur votre chaise, à gauche de Gérard, et opine du bonnet, tout sourire :
— Ja, ja, natuur !
Patte-de-Bouc se désintéresse aussitôt de vous. Depuis le comptoir où vous êtes réduit à boire seul, vous voyez les têtes des trois compères se rapprocher, comme pour une conspiration. Vous ne parvenez pas à lire sur leurs lèvres, malgré vos meilleurs efforts, mais Patte-de-Bouc semble décidé à venger l’honneur national, d’une manière ou d’une autre. Quel dommage que vous soyez exclu de la réunion stratégique !
Vous avez perdu. Retour à l’introduction ?
#33
Patte-de-Bouc soupire bruyamment.
— Le pire, c’est d’être battus, entre toutes les nations, par ces foutus Français.
Il regarde autour de lui, cherchant l’assentiment des autres consommateurs. Vous trouvant muet et Gérard perdu dans son verre, il crie par-dessus son épaule :
— Hé, Geert ! Pas vrai que c’est pire que tout, d’être battus par ces foutus Français ?
— Ja, ja, natuur !
Vous ne connaissez pas très bien l’homme qui a parlé. Vous croyez juste savoir qu’il est sur la liste de paie de la Loge et qu’il convoie pour elle des marchandises le long du canal Albert. Il a une bonne tête de batelier, en tout cas : des rouflaquettes blondes, un anneau d’or à l’oreille gauche et le nez un peu rouge. Patte-de-Bouc fait grand cas de son avis.
— Geert sait, lui.
Levant sa chope, il s’exclame « Gezondheid , Geert ! » et la vide d’un seul trait, puis il se tourne vers vous et articule lentement, la gorge pleine d’amertume :
— Buvez, les amis. Les soirs néfastes, il faut les mettre en bière ! Si on m’avait dit… si on m’avait dit que je verrais le jour où les pires sorciers du monde nous regarderaient à nouveau en conquérants…
> Ne voulant pas être en reste, vous surenchérissez : « Moi aussi, je les déteste ! » Rendez-vous au 116 .
> Sceptique, vous dites : « Les pires sorciers du monde ? Tu ne crois pas que t’exagères ? » Rendez-vous au 62 .
> Surpris, vous demandez : « Comment ça, “nous regarderaient encore” ? Ce fut déjà le cas ? » Rendez-vous au 40 .
#40
Patte-de-Bouc cale sa pipe entre ses dents ; voici déjà plusieurs années qu’il est interdit de fume