175
pages
Français
Ebooks
2020
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Publié par
Date de parution
03 avril 2020
Nombre de lectures
0
EAN13
9782898083143
Langue
Français
Poids de l'ouvrage
1 Mo
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03 avril 2020
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EAN13
9782898083143
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Copyright © 2020 Danny Rotondo
Copyright © 2020 Éditions AdA Inc.
Tous droits réservés. Aucune partie de ce livre ne peut être reproduite sous quelque forme que ce soit sans la permission écrite de l’éditeur, sauf dans le cas d’une critique littéraire.
Éditeur : François Doucet
Directeur de collection : L.P. Sicard
Révision éditoriale : Myriam de Repentigny
Révision linguistique : Ariane Millette
Idée originale : Justin Lemire, Danny Rotondo et Alexandre Charbonneau
Illustration et conception de la couverture : Mathieu C. Dandurand
Conception de la carte : Justin Lemire, Alexandre Charbonneau et Danny Rotondo
Illustration de la carte : Pascale Chassé
Mise en pages : Sébastien Michaud
ISBN papier : 978-2-89808-312-9
ISBN PDF numérique : 978-2-89808-313-6
ISBN ePub : 978-2-89808-314-3
Première impression : 2020
Dépôt légal : 2020
Bibliothèque et Archives nationales du Québec
Bibliothèque et Archives Canada
Éditions AdA Inc.
1385, boul. Lionel-Boulet
Varennes (Québec) J3X 1P7, Canada
www.ada-inc.com
info@ada-inc.com
Participation de la SODEC.
Nous reconnaissons l’aide financière du gouvernement du Canada par l’entremise du Fonds du livre du Canada (FLC) pour nos activités d’édition.
Gouvernement du Québec — Programme de crédit d’impôt pour l’édition de livres — Gestion SODEC.
Catalogage avant publication de Bibliothèque et Archives nationales du Québec et Bibliothèque et Archives Canada
Titre : La clé des Mandanes / Danny Rotondo.
Noms : Rotondo, Danny, 1973- auteur.
Collections : Collection Panache.
Description : Mention de collection : Dévoria | Panache
Identifiants : Canadiana 20200072749 | ISBN 9782898083129
Classification : LCC PS8635.O75 C54 2020 | CDD jC843/.6—dc23
« Celui qui ne veut agir et parler qu’avec justesse finit par ne rien faire du tout. Le plus dangereux ennemi que tu puisses rencontrer sera toujours toi-même. Ce qui importe, ce n’est pas tellement ce qui est vrai, mais ce qui aide à vivre. Deviens ce que tu es. »
Friedrich Nietzsche
Philosophe
1844-1900
Prologue
Jour de la catastrophe
L a salle du trône, sans porte, était vaste. Une lueur, provenant des couloirs adjacents à la tanière, illuminait le siège royal qui paraissait déformé par les jeux d’ombre.
Un Mandane y pénétra avec vigueur, affichant un air contrarié. Au moment où il aperçut son maître, il arrêta sa course pour exercer des courbettes de politesse.
— Ô noble Ancien, les galeries du versant sud ont tremblé. Vous connaissez les écritures du grimoire tout comme moi. Serait-ce le retour de celle que nous sommes les seuls à connaître ?
Zingaro, chef suprême du clan des Mandanes, ouvrit grand les yeux.
Ces êtres avaient un physique mélangeant les caractéristiques d’un humain et d’un hérisson, ce qui en faisait des créatures inusitées, bien qu’elles ne possédassent aucun pouvoir particulier. De la grandeur d’un homme, ils avaient la peau aussi dure qu’une carapace, recouverte, du dos à la tête, d’épines grosses comme des doigts humains.
Les Mandanes étaient aussi dotés d’une courte queue, tout aussi épineuse et impénétrable que le reste de leur corps. Leurs gros yeux noirs, dont on ne voyait pas les pupilles, leur permettaient de voir tant de nuit que de jour. De plus, ces drôles de bêtes hérissées possédaient deux oreilles pointues qui ornaient chaque côté de leur tête.
Quant à leurs bras, ils constituaient une protection naturelle, un mélange de carapace et de pointes plus petites que celles qui poussaient sur leur dos. Aux coudes, les Mandanes avaient une seule épine, plus grosse que toutes les autres, en forme de demi-lune recourbée vers l’arrière, leur permettant ainsi de trancher toute chose.
Des dents, semblables à celles des requins, les aidaient à déchiqueter la nourriture. Leur mâchoire était d’ailleurs puissante et se bloquait lorsqu’ils mordaient pour se défendre.
La gigantesque tanière qui constituait leur habitat comportait des accès pour entrer et sortir. Ce domaine consistait en un réseau presque infini de tunnels et de cavernes qui s’étendait sous la surface d’un énorme territoire. Son environnement était hostile et peu attrayant pour les habitants qui vivaient à l’air libre. Par conséquent, aucun aventurier, pas même les plus courageux et téméraires, n’avait osé parcourir ses sombres profondeurs.
Dans ce pays peu accueillant régnait un tyran. La couleur de ses épines différait de celles des autres, en raison de son âge. Plus de quelques centaines d’années le séparaient de son peuple.
Le dictateur, contrarié et effrayé, se retourna vivement vers son seul conseiller avec un air dubitatif. Il savait parfaitement de qui il parlait… et ça n’avait rien pour le réjouir.
— C’est impossible ! chuchota l’Ancien, mort de peur.
Benorio s’approcha de son maître avec une main levée vers lui pour appuyer ce qu’il allait expliquer.
— Effectivement, cela peut sembler chimérique…, admit-il. Mais souvenez-vous des anciennes écritures laissées en recommandation par nos ancêtres.
Le silence qui planait dans cette partie des galeries donna soudainement des frissons à Zingaro. Il tourna le dos à son serviteur et regarda son trône fait de glaise séchée, songeant à ce qui pourrait arriver si ce qu’il racontait — cette légende vieille de dix mille ans à laquelle il faisait allusion — s’avérait. Ce serait la catastrophe.
Il revoyait dans son esprit l’un des enseignements qu’il avait reçus, une éternité plus tôt, lors de son couronnement.
« À son réveil, elle supprimera les frontières entre les territoires du continent et commencera à se nourrir de ses terres. Cette entité est la créatrice et la protectrice de cet univers, mais également son bourreau. Un jour marquera son retour. Dès lors, l’heure de notre sentence aura sonné. Il faudra faire vite pour la freiner, faute de quoi ce peuple courra à sa perte, Zingaro. Son sort reposera entre tes mains. »
— Maître ? s’enquit son serviteur, inquiet.
Le chef des Mandanes sursauta et laissa s’échapper une sombre colère. Il fit à nouveau face à Benorio.
— Que je ne vous prenne pas à ébruiter une telle nouvelle. Nous sommes les seuls à connaître cette légende. Je vous jure que si qui que ce soit apprend un seul détail à propos de cette histoire de charlatan, vous le paierez de votre vie ! termina-t-il, irrité. Je vous dévorerai en commençant par vos boyaux…
Voyant la furie de l’Ancien, le serviteur abaissa aussitôt sa tête vers le sol, s’inclinant en signe d’accord, puis sortit brusquement de la pièce.
La terre trembla une seconde fois, faisant cette fois-ci tomber des morceaux de terre aux pieds de Zingaro.
— Maudite sois-tu, Dévoria, dit-il pour lui-même en fermant les yeux.
Chapitre un
37 jours après la catastrophe
I l n’existait qu’une carte détaillée du royaume, et elle était détenue par les Mandanes eux-mêmes. Ce peuple n’avait pas de gouvernement centralisé, mais plutôt une seule autorité depuis des centaines d’années : le chef Zingaro.
Les Mandanes ne connaissaient rien d’autre que leur monde. Seuls les chasseurs, élus par le chef, avaient l’autorisation de s’aventurer à l’extérieur des cavernes pour aller chercher la nourriture suffisante afin d’alimenter tout le clan. Le reste du peuple n’en avait pas le droit. On leur avait d’ailleurs affirmé que la forêt qui fourmillait au-dessus de leurs têtes était trop dangereuse pour eux. Il s’agissait là d’un mythe bien implanté dans leur conscience pour faire régner l’ordre.
Leur royaume, parsemé de colonnes supportant le plafond de terre, était composé de différentes galeries qui serpentaient son sous-sol dans lesquelles les Mandanes évoluaient. Ce pays situé à l’ouest du continent s’étendait sur des kilomètres, et ce, tout en restant sur un seul étage. Il n’y avait aucune autre partie sous-jacente.
Cependant, les couloirs secondaires, perpendiculaires au corridor principal, menaient vers différentes chambres plus ou moins importantes les unes par rapport aux autres.
Au cœur de cette architecture souterraine aussi incroyable que magnifique, trois lacs abreuvaient le clan. Leur eau pure, froide et cristalline, provenait de la surface. Les jours de pluie, les gouttes d’eau qui rafraîchissaient la forêt interdite