L'éducateur , livre ebook

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Urban Fantasy - Romance Bit-Lit - Vampires - 413 pages -


1851,


Curieuse et rebelle, Marie quitte l’enceinte de l’orphelinat dans lequel elle a toujours vécu. Le Comte John de Kent, l’éducateur du comté d’Ombrage, l’a sélectionnée, ainsi que Jade, autre jeune femme du pensionnat, pour devenir l’épouse du Duc Mac Arthur.


Dans ce monde où les vampires règnent en maîtres sur les humains, l’existence d’une femme a peu de valeur. Pour autant, Marie se réjouit de découvrir enfin la vie au-delà de ces murs austères. Mais la réalité qui s’ouvre à elle est bien différente de ses espérances.


Comment va se dérouler son enseignement aux côtés de John, être de la nuit si mystérieusement attirant, mais qui a pourtant droit de vie et de mort sur sa personne ? Qui, de Jade ou de Marie, se verra élue épouse et devra sacrifier liberté, corps et âme au Duc ? Le caractère indocile de Marie va la conduire à des situations cocasses, sur des sentiers dangereux.



Entre mystères, découvertes, cruauté, passion, obéissance et traditions, plongez dans l’univers ô combien obscur de l’éducateur.

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Publié par

Nombre de lectures

177

EAN13

9782379612145

Langue

Français

Poids de l'ouvrage

3 Mo

L’Éducateur

Lola T.
Lola T.



Mentions légales
Éditions Élixyria
http://www.editionselixyria.com
https://www.facebook.com/Editions.Elixyria/
ISBN : 978-2-37961-214-5
Illustration de couverture : Nicolas Jamonneau
Pour ma sœur Brigitte, qui avec impatience attendit ce livre.
Le bonheur c’est l’acceptation de la vie, quelle qu’elle soit.
Georges Sand
Première partie - Prémices
Chapitre 1


C’était le grand soir. Anxieuse, comme toutes les autres filles du dortoir, Marie lissait inlassablement sa robe afin d’être la plus présentable possible. Elle redoutait cet instant depuis des mois. Une seconde, ses yeux parcoururent la pièce où les demoiselles s’affairaient. Nervosité, enthousiasme, peur, inquiétude, leurs émotions étaient diverses.
Identiques dans leur apparence, elles paraissaient quelconques avec leurs robes à manches longues, bleu foncé, que des jupons rendaient assez volumineuses, leurs châles posés sur leurs épaules, coiffées de chignons stricts. Cela n’était que duperie.
L’éducation des pensionnaires avait été la même pour toutes. Cependant, elles se démarquaient au plus profond de leurs êtres par leurs pensées, leurs objectifs, leurs caractères. Certaines étaient arrivistes, déterminées, d’autres plus réservées, dociles. Plusieurs demoiselles s’évertuaient à être les meilleures afin d’obtenir exactement ce qu’elles souhaitaient, n’ayant aucun remords à rabaisser leurs camarades pour y arriver. D’autres, plus fragiles, se voyaient déjà en bas de l’échelle. Très peu, comme Marie, gardaient une âme libre et rebelle.
Comme ses camarades, elle avait été arrachée à sa mère dès sa première année d’existence. Durant dix-sept ans, elle n’avait vu que les murs et le parc de la pension. Avec les autres élèves, elle avait appris tout ce qu’une dame ou domestique devait savoir, reçu des cours pour modeler une femme, afin de devenir l’année de ses dix-huit ans, épouse, travailleuse, gouvernante, cuisinière ou nourrice, comme le voulait les lois. Aucun rêve n’était permis, aucune objection n’était tolérée.
Pourtant, secrètement Marie rêvait. Un rêve inavouable et sans espoir. Elle rêvait un jour de sentir le parfum de la peau de sa mère, la douceur de ses bras autour d’elle, comme dans certaines histoires que leur contait jadis la nourrice lorsqu’elle et les autres étaient enfants et qu’elles se sentaient seules. Cette douceur, cette odeur particulière, elle avait parfois l’impression de la ressentir lorsque la mélancolie s’emparait de sa personne. Cela devait être un moment magique, un moment qu’elle ne connaîtrait pourtant jamais, juste une amère illusion. Les mères étaient anonymes, les femmes n’avaient pas de droits. Pour être plus juste, les humaines n’étaient que des pions destinés à servir les vampires, et éventuellement les loups.
Les hommes, eux, devenaient majordomes, fermiers. Dans la majorité des cas, ils étaient transformés et continuaient ainsi la lignée de la race supérieure des vampires. D’après ce qu’elle avait entendu, cela n’avait pas toujours été ainsi. Il paraîtrait même qu’à une époque lointaine, les humains vivaient en pleine liberté, s’aimaient et formaient des familles. L’amour était un sentiment qu’elle ne cernait pas très bien, leurs enseignantes elles-mêmes étaient ignorantes de cette émotion. Elle n’avait jamais su si c’était une vérité ou la simple hallucination d’une âme dérangée, qui avait propagé ces faits comme une légende.
Ce qui était sûr, c’est qu’en cette année mille huit cent cinquante et un, elle allait bientôt connaître la direction de son avenir. Évidemment, certaines personnes, comme les femmes nées de loups, même si elles étaient rares, avaient des avantages qu’une simple humaine n’obtiendrait jamais. Ces personnes géraient les pensions et certains endroits peu fréquentables dont elle ne connaissait pas exactement le but. D’autres s’occupaient également des maisons des nobles vampires en leur absence.
Marie, comme ses consœurs, avait vu le jour dans une ferme, chez les travailleuses, d’un accouplement avec un mâle, choisi avant que celui-ci ne soit transformé. Le dur labeur des champs et de la ferme usait rapidement les femmes. Pour avoir le droit de vivre paisiblement leur vieillesse, elles acceptaient de porter un ou plusieurs enfants. Récompensées pour leur offrande, elles recevaient une somme d’argent et un endroit où loger afin de vivre sereinement lorsque leur maître déciderait de se séparer d’elles. La plupart n’atteignaient malheureusement pas cet âge. La vie n’était pas un doux roman pour ces femmes ni pour les autres d’ailleurs.
Les garçons étaient placés dans des pensionnats bien plus agréables que ceux des filles, d’après les bruits de couloir. La voix de madame Louise, la nourrice, la sortit de ses sombres pensées.
— En ligne, mesdemoiselles. Relève la tête, Aurore, dit-elle tendrement en passant en revue les filles. Sylvia, ta coiffure n’est pas assez haute… Julie, ta bottine est mal lacée… Blanche, parfait… Claire, je t’en prie, tiens-toi droite… Jade, tu es très jolie… Rose ne croise pas les bras sur ta poitrine.
Elle s’arrêta devant Marie et caressa doucement sa joue.
— Je t’en conjure, mon enfant, ne fixe pas l’éducateur qui sera devant toi, baisse ton regard, ne souris pas. Cela pourrait jouer en ta faveur, Marie. En cette journée particulière, ne joue pas les effrontées.
L’éducateur était un vampire qui allait venir choisir différentes filles afin de les former pour un autre vampire d’un niveau supérieur, appelé aussi seigneur. Dix seigneurs régnaient sur un comté. Les éducateurs présents ce soir-là appartenaient tous au comté d’Ombrage.
Marie ignorait pourquoi cette race ne comprenait pas de femelles. C’était un sujet que l’on n’abordait pas dans l’enseignement. Ce noble souhaitait de nouvelles employées : gouvernante, cuisinières, filles de chambre, ainsi qu’une épouse. Pour avoir la certitude de faire le bon choix concernant la future femme, deux filles seraient choisies et mises en compétition. La gagnante remporterait une vie plus agréable certes, mais soumise au bon vouloir de son époux.
Le comté d’Ombrage était l’un des plus prisés. Fertiles en terre, ses manoirs et châteaux embellissaient le paysage, les seigneurs qui y régnaient avaient une excellente réputation. Pourtant, leur professeur d’histoire les avait mises en garde. Ce comté renfermait également des loups impulsifs qu’il valait mieux éviter.
Afin de pouvoir intégrer les postes auxquels elles seraient allouées, l’éducation qu’elles avaient reçue durant toutes ces années avait été chargée. Aucune erreur n’était envisageable. La rigueur et l’autorité étaient les maîtres mots de l’établissement. D’après les notations des examens, les remarques de la directrice, les avis de la nourrice, le physique et différents quotas, l’éducateur avait la lourde responsabilité de choisir le personnel et de former l’épouse à son rôle, de la formater selon les souhaits de son patron.
Marie aurait aimé s’envoler loin de cet endroit, découvrir le monde et ses merveilles, n’être sous l’emprise d’aucun vampire. Mais, même si elle avait réussi à franchir les murs de l’enceinte, les loups se seraient chargés d’arrêter sa progression. Ils étaient les agents des hommes de la nuit pendant que le soleil était haut dans le ciel. Mieux valait être au service des vampires que des loups, à ce que la nourrice et diverses enseignantes leur avaient confié.
Une fois que Louise jugea qu’elles étaient présentables, elle les fit avancer dans la grande salle de présentation. Au petit coup de sifflet, d’un pas commun, elles se mirent en route avant de se ranger bien docilement. Droites, les mains le long du corps, elles se tinrent ainsi pendant que différents éducateurs parcouraient leurs rangs. Dix-sept années à vivre dans cet enclos allaient prendre fin. Une conclusion tout aussi excitante qu’angoissante. Avec la plus grande discrétion, les filles découvraient la gent masculine.
Jamais aucun homme, aucun humain, vampire ou loup, ne s’était montré devant elles. Seuls des dessins leur avaient appris l’anatomie masculine. Il était assez étrange de voir se mouvoir des hommes et découvrir enfin leurs véritables traits. Des prénoms commencèrent à se faire entendre au milieu des rangées. Leur prénom, seule offrande que la mère donnait à son enfant. Pas de nom, un simple prénom.
Alors que deux éducateurs repartaient déjà avec certaines des pensionnaires, Marie osa détourner son regard vers Blanche. Elle était son amie. Devenues proches depuis des années, secrètement, elles espéraient être dans la même demeure. Travailler ensemble donnerait un sens à cette misérable vie. Si leur amitié avait été découverte, elles auraient goûté au fouet, elles auraient été séparées dans deux pensions éloignées. L’attachement entre camarades était proscrit.
Blanche était une belle femme qui pouvait prétendre au rôle d’épouse, à la différence de Marie. Le petit toussotement de Louise fit comprendre à cette dernière qu’elle devait reprendre son air impassible. C’est là, qu’elle vit les bottes devant ses yeux. Curieuse de nature, elle ne put s’empêcher, malgré les recommandations de la nourrice, de lever son regard. Grand, les épaules larges, des cheveux châtains, de grands yeux gris, l’éducateur la détaillait avec insistance.
Leurs regards se croisèrent, il haussa les sourcils.
— Pardon, Monsieur, se dépêcha-t-elle de dire en baissant les paupières.
— Ne connaissez-vous donc pas le respect ?
— Si, parfaitement. Je vous prie d’excuser mon insolence.
Il lui pesait de répondre ainsi. Marie était une rebelle dans l’âme, mais elle n’avait pas le choix. Si son impudence prenait de l’ampleur, la nourrice serait jugée responsable, les représailles tomberaient immédiatement, et Louise était une personne douce et agréable. Souvent, elle lui avait épargné, grâce à son silence, divers châtiments. Son respect lui était tout acquis.
— J’accepte vos excuses. Comment vous prénommez-vous ?
— Marie.
— Étiez-vous une élèv

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