Dis-moi la nuit , livre ebook

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Le Tube, c’est terminé. C’est une énième colonie qui échoue à s’implanter, malgré les efforts, malgré la communauté. Il n’y a plus assez de travail pour tout le monde, plus assez d’activités pour contenter chacun et chacune.

Tout se délite – et quand les opportunités de partir se présentent, on préfère les saisir que de pourrir dans la poussière. Mais Shell se voit offrir de rester.
Ses souvenirs, ses amis et sa vie sont sur d’autres planètes ou sur le départ. Que va-t-ille choisir ?


Leslie Pandelakis est tatoueuse dans son propre salon, L'œil du Cyclone, depuis 2015. Elle a suivi des études dans le cinéma, puis le dessin académique et l’animation 2D. Autant de moyens artistiques qui satisfont son désir de raconter des histoires. Elle réalise en 2014 L’Oiseau Rare, son premier film de fin d’études, sélectionné hors compétition au festival du court-métrage de Clermont-Ferrand. Sélectionné par UFO Distribution, il sort en salle en 2015 avec cinq autres court-métrages destinés au jeune public sous le titre Les Animaux Farfelus. Si le médium varie, ses œuvres portent souvent sur la solitude, la mélancolie, et un univers onirique. Dis-moi la nuit est sa première nouvelle, co-écrite avec son frère Saul.


Saul Pandelakis est auteur de fiction, enseignant-chercheur et illustrateur. Son premier roman de science-fiction, La Séquence Aardtman, est paru en octobre 2021 aux éditions Goater. Il enseigne le design à l’Université Toulouse-Jean Jaurès et appartient au laboratoire LLA-CRÉATIS. Ses recherches en design portent sur un empouvoirement féministe en cuisine, notamment dans des productions auto-publiées, tel le tract de recherche intitulé, « Prendre Soin, Prendre Pouvoir ». Son intérêt se porte sur une diversité de sujets : une possible sexualité avec les robots, la rencontre entre design et cinéma, et les futurs sous toutes leurs formes.

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Publié par

Date de parution

07 novembre 2022

Nombre de lectures

2

EAN13

9782376865803

Langue

Français

ActuSF présente
Dans le Club de la Nouvelle
Dis-moi la Nuit
Leslie Pandelakis & Saul Pandelakis




Crédits
Club de la Nouvelle, novembre 2022
Éditions ActuSF
515, faubourg Montmélian, 73000 Chambéry
www.editions-actusf.fr
EAN numérique : 9782376865803
 
Maquette numérique et gestion de projet : Zoé Laboret
Couverture : Anatolii Vasilev / Shutterstock
Ce fichier vous est proposé sans DRM (dispositifs de gestion des droits numériques) c’est-à-dire sans systèmes techniques visant à restreindre l’utilisation de ce livre numérique.


Dis-moi la nuit
I.
 
Shell prend soudain conscience d’être là, dans la cantine. Une nuit de craie dans la station. Le bruit d’un plateau en plastique déposé sur les rails des trolleys. Des néons pâles. Une horloge dit qu’il est quatre heures du matin. Une heure hors sujet. Dans sa main, ille sert très fort son terminal. Plus de batterie. Shit. Va falloir retourner au bloc.
 
Dans le couloir qui mène à sa cellule, Shell ne voit personne. On croise plus grand monde ces jours-ci dans le Tube. Les premiers temps de l’installation du campement, ça grouillait de gens, des Chats, des Crocodiles, des Alters, tout ce monde-là se promenait avec une énergie presque désespérée. L’énergie des grandes idées. Aujourd’hui, le Tube ressemble à une vieille discothèque. Pour la première fois en huit ans, la poussière se voit. Les ampoules qui ne marchent pas se voient. Shell cherche sa nostalgie mais ne trouve que de la fatigue. Il faut dire que cela fait trois semaines maintenant qu’ille dort une à deux heures par nuit, et encore, d’un sommeil fractionné, parfumé au qui-vive. Ille se réveille régulièrement dans l’atmosphère sèche de sa cellule en train de chercher un air qui n’existe pas. Ses poumons piquent et l’horloge a une tronche implacable. À l’époque de l’installation, on appelait ces chambres des condos. Aujourd’hui tout le monde sait que ceux et celles qui ont choisi de vivre là rêvaient d’une retraite monacale. À moins que le rêve ait été de faire une communauté hippie. Tout ça n’était pas très clair.
 
Shell arrive au bloc : un petit salon nappé d’une lumière gluante, fluo, technique. En étoile, autour, des banquettes en skaï, les portes de quatre condos, dont le sien, B-1114. Ille rentre dans la cellule, bizarrement alerte à chaque détail. Un effet des insomnies. Ces derniers temps, les moindres sensations sont passées en technicolor et ille remarque des trucs qu’ille ne voyait pas avant. Comme cette poignée de porte qui grole quand ille pousse la porte coulissante de sa cellule. Ou le plastique des tables qui commence à craqueler. Dehors, une tempête de poussière balaie la surface du sol. Shell se surprend de plus en plus à s’arrêter devant le paysage quand ille rentre dans sa cellule. Ille en regarde l’étendue, l’absence décourageante de relief. De menus accidents de terrain qu’ille a balayé cent fois avec son buggy et l’équipe Cartographie.
Marnie lui avait dit en partant : « On va se revoir, Shell, promis. Demande ta mutation, il y a encore de bonnes places là en bas. De toute façon je serai là. Dans un an, deux ans. Appelle. » Pourquoi ille n’avait pas pris la perche tendue, quand ille pouvait encore ? Pourquoi rester là dans ce Tube presque nu, avec ces quelques âmes, les ders des ders, des fantômes gris pour des couloirs gris ?
Rester relevait de l’addiction. Paradoxalement, plus le Tube se vidait, plus il devenait habitable. Plus de queue à la cantine, plus de jet de douche maigrelet, plus de cohue entre les blocs. La vie sociale se réduisait, elle aussi. C’était finalement les plus motivés qui étaient repartis en premier. Toustes celles et ceux qui organisaient les veillées, les soirées cinéma, les fêtes, avaient pris les premiers shuttles de retour sur Terre. Ils espéraient sans doute avoir le privilège d’être les premiers revenus et de bénéficier de… De quoi au juste ? Ils avaient toustes quitté la Terre pour une raison, pourtant. À présent, c’était le retour qui se piquait d’être une grande aventure. Avec des primes calculées selon les statuts. Pour les Chats, c’était franchement intéressant. Il y avait un nom pour cette grande opération : le Démantèlement. Du Tube et du reste. De leurs énergies et de leur travail.
Shell branche le cordon à son terminal qui prend vie. Pas de messages, juste les datas habituelles. L’air est sec mais ça Shell le sait, ille a pas besoin de foutue techno. Ille regarde l’eczéma sur ses bras, entend sa propre voix cassée de sommeil exploser dans le silence ronronnan t.
— Audio !
—  …
— Audio, merde !
—  Bonjour, Shell. Comment puis-je vous aider ? ...

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