170
pages
Français
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2013
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Publié par
Date de parution
12 octobre 2013
Nombre de lectures
8
EAN13
9782919550692
Langue
Français
Question choix malvenus, j’en connais un rayon.
Je pourrais vous parler de ce caillou tombé sur terre en juin 2067, et qui éradiqua une bonne partie de l’humanité.
Plutôt une bonne chose...
Je pourrais vous raconter mon aventure avec Laurence, une vampire rousse dont la beauté n’égale que la cruauté.
Pas mal...
Et pourquoi pas de Solange Lemère, biochimiste et initiatrice d’une hérésie : l’immortalité pour l’Homme...
Là, ça se gâte...
Et que dire de l’extinction de mes sœurs et frères vampires, empoisonnés par l’invention de Solange...
De quoi me mettre les nerfs.
De quoi me mettre en chasse.
De quoi me retrouver dans une belle merde.
Question choix malvenus, j’en connais un rayon... et ce n’est qu’un début.
Publié par
Date de parution
12 octobre 2013
Nombre de lectures
8
EAN13
9782919550692
Langue
Français
Désolation
Le Dernier Vampire - Tome 1
Jean-Vigne
Éditions du Petit Caveau
Collection Miroir de Sang
Avertissement
Salutations sanguinaires à tous ! Je suis Van Crypting, la mascotte des éditions du Petit Caveau. Je tenais à vous informer que ce fichier est sans DRM, parce que je préfère mon cercueil sans chaînes, et que je ne suis pas contre les intrusions nocturnes si elles sont sexy et nues. Dans le cas contraire, vous aurez affaire à moi.
Si vous rencontrez un problème, et que vous ne pouvez pas le résoudre par vos propres moyens, n’hésitez pas à nous contacter par mail ou sur le forum en indiquant le modèle de votre appareil. Nous nous chargerons de trouver la solution pour vous, d'autant plus si vous êtes AB-, un cru si rare !
Actuellement… quelque part…
À cet instant, j’aimerais connaître le goût de la sueur, je n’ai pour moi que celui du sang. Le hurlement des sirènes emplit le souterrain d’une stridence dissonante. Un avertissement à une population dont le seul souci est de survivre dans cet univers aseptisé. Le seul souci… plus maintenant ! La bête est lâchée, ils le savent, ils ont peur. Voilà sans doute pourquoi l’ensemble des forces de l’ordre est à mes trousses.
Quel imbécile, me voilà piégé comme un simple débutant ! Toutes ces années passées à vivre dans le biodôme m’ont lénifié, les hommes sont parvenus à dompter le prédateur… du moins le croient–ils.
Mon cœur bat la cadence, mes muscles retrouvent une vitalité oubliée, la faim me dévore les tripes. Je dois éviter les cohortes de véhicules, ne pas me faire repérer. Dehors, le froid polaire m’attend, –30° au mieux de la journée. Ce sera toujours préférable à la prison à perpétuité. Mais d’abord, le plein de provisions s’avère nécessaire à ma survie. Sans elles, ma fuite sera de courte durée.
Tout abandonner après avoir tant construit, difficile de l’accepter, même pour moi, homme dont la nuit est le refuge apaisé.
Je longe les murs, me fonds dans la pénombre ambiante, rase les habitations qui sommeillent. Derrière ces fenêtres, des hommes et des femmes sont loin de se douter de leur chance, la mort les frôle de si près. Malgré les défunts, malgré la désolation, malgré l’échec de leur civilisation, ils n’ont rien appris de la leçon. En un sens, cela me rassure. Au moins, ai–je bonne conscience à profiter de leur faiblesse.
Halte–là !
L’avertissement me tétanise. Me voilà repéré. Décidément, je me fais vieux. Je me retourne, mains levées. Un geste stupide, je n’ai pas d’arme… du moins, ne sont–elles pas conventionnelles. L’homme est jeune… comme tant d’autres. Le poison qui coule dans leurs veines en est la source, une hérésie pour moi, un don divin à leurs yeux d’aveugles. Son bras tremble, ce con est capable de réaliser un carton sans le vouloir. D’un geste malhabile, il s’empare d’un talkie–walkie et essaie d’appeler ses collègues. Pas facile, le doigt posé sur la détente, l’œil rivé sur son prisonnier. J’en profite…
D’un éclair, je bondis. L’homme tire… trop tard, trop lent. Je lève le bras et frappe son torse. Un craquement sinistre résonne dans mes tympans. Quelques côtes se brisent, rien de mortel, mais l’homme hurle à la mort. Son arme glisse sur le sol, le laissant bien démuni face à moi. Un liquide verdâtre couvre sa poitrine, une infamie qu’il me faut éviter de toucher. À brailler ainsi, cet idiot va réveiller tout le pâté de maisons. Tombé à terre, il tente de récupérer son pistolet. Pathétique, jusque dans la mort…
Mon pied pousse l’objet de convoitise au loin, avant de se plaquer sur sa gorge. D’une simple pression, je lui impose le silence. Je domine ma proie et je dois l’avouer, cette sensation de pouvoir me manquait. Devant sa vaine agitation, je prends goût à faire durer le plaisir. Et dire que je ne peux même pas me délecter de ce bel appât. J’agrippe la tête du malheureux et d’un coup sec, lui brise les cervicales. Inutile de m’éterniser. Si l’envie est revenue, le temps n’est plus à l’amusement.
Des pas retentissent dans la galerie principale. Les fourmis s’organisent, leur nombre pourrait vaincre la mante religieuse que je suis. Je dois fuir une fois de plus, loin de la folie des hommes. Sans attendre, j’abandonne le cadavre à son triste sort, le mien n’est guère plus enviable. Comment ai–je pu tomber si bas, me laisser abuser par un sentiment si vain que l’amour… La question ne cesse de me tarauder l’esprit, un fer chauffé à blanc dont la pointe s’amuse à me persécuter. Les couloirs souterrains se succèdent dans leur dénuement, longue procession de l’inutilité humaine. Enfin je reconnais l’entrée de mon laboratoire. Là–bas, je trouverai le moyen de survivre, le temps de gagner une contrée plus hospitalière. Alors que mon doigt compose le code habituel, mes pensées reviennent sur un lointain passé, le commencement de toute cette histoire. Suis–je condamné pour revoir ainsi défiler mon existence ?
Je dois l’avouer, cette pensée me procure un frisson et moi, il m’en faut beaucoup pour m’effrayer…
Prélude
En l’an de grâce 1517, lors de mon voyage à Rome, je fis une terrible rencontre, unique, passionnante, malheureuse diraient certains. Je fus le témoin de la grande épidémie de la peste noire. La malédiction s’abattit sans miséricorde sur la cité resplendissante. Elle tua sans relâche, des semaines durant, rongeant les hommes et les femmes de l’intérieur. Moi-même, j’en subis l’infamie, en partie tout du moins. Un rendez-vous avec la mort, pour une renaissance dans l’éternité. La sainte Église invoqua la maladie pour justifier de l’innommable. Depuis des siècles, elle connaissait l’existence de notre race, mais n’osait l’avouer. Son influence ne pouvait être menacée par l'occulte. Pour cela, elle évoqua une infection connue de tous. Les corps furent enterrés, un crucifix planté dans le cœur.
Mon bourreau, mon protecteur me sauva de cette fin horrible. Étais-je différent à ses yeux ? Sans doute. Il m’apporta perception et dévotion pour une vie nouvelle, ignorée des hommes aux besoins parfois primitifs. Mon destin changea à tout jamais, m’éloignant chaque jour des humains et de leurs desseins sans envergure. J’étais un peu plus prédateur, un peu moins calculateur. Au cours des siècles, j’eus le malheur de contempler les errances de l’Homme. Devenu un redoutable félin, un rapace aux serres aiguisées, j’imposais la crainte sans même me montrer. À mes côtés, les charognards continuèrent de proliférer. Dire qu’autrefois, j’appartenais à cette race maudite. Telle la vermine dont ils aimaient emprunter les méthodes, ils gangrenèrent la planète, la transformant en un vaste dépotoir, une pâle image de sa splendeur d’antan. Vers le milieu du XXIe siècle, peuplée, surpeuplée devrais-je dire de ses douze milliards d’habitants, la Terre était au bord de l’asphyxie. Quelques idéalistes – une fois, je me suis régalé des cris de l’un d’eux – essayèrent de prévenir du danger. Les avertissements sur le réchauffement climatique, les carences en ressources, les besoins croissants, la surpopulation, autant de menaces restées sans écho. Les dirigeants écoutèrent avec beaucoup d’attention, surtout en période électorale, mais les mesures discrètes, inexistantes, ne pouvaient résister face à la sacro-sainte croissance économique.
Longtemps, je crus que tout finirait un jour dans un vaste bouleversement planétaire, l’héritage de cette race cupide, égoïste et je n’ai pas peur de le dire, légèrement égocentrique. Pourquoi pas un holocauste nucléaire, une guerre bactériologique, je ne sais quelle autre folie, l’homme dans ce domaine sait être inventif. L’avenir ne m’a pas donné totalement tort, quoique... Je n’avais pas prévu l’intervention de Dieu dans cette histoire.
Finalement, même un vampire, après six siècles d’existence, peut être encore surpris…
Dans son immense sagesse et devant ce gâchis universel, Il décida d’envoyer son messie sur Terre. Inutile de rejouer l’expérience « Jésus-Christ », les hommes l’avaient peu écouté autrefois, effacé de leur mémoire depuis. Cette fois, il fallait frapper fort, marquer les esprits, montrer son m&