117
pages
Français
Ebooks
2018
Vous pourrez modifier la taille du texte de cet ouvrage
Obtenez un accès à la bibliothèque pour le consulter en ligne En savoir plus
Découvre YouScribe en t'inscrivant gratuitement
Découvre YouScribe en t'inscrivant gratuitement
117
pages
Français
Ebooks
2018
Vous pourrez modifier la taille du texte de cet ouvrage
Obtenez un accès à la bibliothèque pour le consulter en ligne En savoir plus
Publié par
Date de parution
13 juillet 2018
Nombre de lectures
10
EAN13
9782897864842
Langue
Français
Publié par
Date de parution
13 juillet 2018
Nombre de lectures
10
EAN13
9782897864842
Langue
Français
Copyright © 2018 L.P. Sicard
Copyright © 2018 Éditions AdA Inc.
Tous droits réservés. Aucune partie de ce livre ne peut être reproduite sous quelque forme que ce soit sans la permission écrite de l’éditeur, sauf dans le cas d’une critique littéraire.
Éditeur : François Doucet
Révision éditoriale : Simon Rousseau
Révision linguistique : Isabelle Veillette
Correction d’épreuves : Nancy Coulombe, Émilie Leroux
Conception de la couverture : Mathieu C. Dandurand
Photo de la couverture : © Getty images
Mise en pages : Sébastien Michaud
ISBN papier 978-2-89786-482-8
ISBN PDF numérique 978-2-89786-483-5
ISBN ePub 978-2-89786-484-2
Première impression : 2018
Dépôt légal : 2018
Bibliothèque et Archives nationales du Québec
Bibliothèque et Archives nationales du Canada
Éditions AdA Inc.
1385, boul. Lionel-Boulet
Varennes (Québec) J3X 1P7, Canada
Téléphone : 450 929-0296
Télécopieur : 450 929-0220
www.ada-inc.com
info@ada-inc.com Diffusion Canada : Éditions AdA Inc. France : D.G. Diffusion Z.I. des Bogues 31750 Escalquens — France Téléphone : 05.61.00.09.99 Suisse : Transat — 23.42.77.40 Belgique : D.G. Diffusion — 05.61.00.09.99
Participation de la SODEC.
Nous reconnaissons l’aide financière du gouvernement du Canada par l’entremise du Fonds du livre du Canada (FLC) pour nos activités d’édition.
Gouvernement du Québec — Programme de crédit d’impôt pour l’édition de livres — Gestion SODEC.
Catalogage avant publication de Bibliothèque et Archives nationales du Québec et Bibliothèque et Archives Canada
Sicard, L. P., 1991-, auteur
Au nom de l’horreur / L.P. Sicard.
ISBN 978-2-89786-482-8
I. Titre.
PS8637.I235A9 2018 C843’.6 C2018-940244-X
PS9637.I235A9 2018
REMERCIEMENTS
J e me suis aperçu bien naïvement qu’en aucun de mes livres jusqu’à présent n’avais-je inséré de remerciements, cependant qu’il l’aurait fallu ; ainsi me reprends-je aujourd’hui avec une liste qui, je le crains, ne pourra être exhaustive.
D’abord, merci à mon éditeur, qui depuis quatre années déjà m’accorde sa confiance et m’a offert, en plus de riches occasions, l’accès à des rêves et une seconde famille.
Merci à Simon Rousseau pour sa direction littéraire, pour son étonnante expertise et, surtout, pour son amitié. (Puisque tu me nargues dans les remerciements de ton propre livre, j’ajouterai : en soulignant ta naturelle insolence et ta majestueuse paresse.)
Merci à Elisabeth Tremblay pour ses conseils et son œil critique.
Merci à mon grand-père, O’Neil Saint-Laurent, sans qui le feu de ma passion serait encore une chétive étincelle aujourd’hui.
Merci à mes parents, à qui je témoigne trop rarement mon affection et qui m’ont outillé pour arriver là où je suis aujourd’hui.
Merci à ma copine, Lisanne, qui écoute patiemment chaque jour les détails de tant de projets laissés en l’air et me soutient inconditionnellement.
Puisque tout remerciement ne saurait vous oublier, merci à vous, lecteurs et lectrices, qui donnez vie à ce qui n’est, en somme, que de l’encre sur du papier.
En vous souhaitant bonne lecture, et en vous invitant à me rejoindre sur ma page Facebook : LP Sicard, auteur.
À la perfide soif du poison et du mal ;
À ce coupable attrait des chaînes et menottes
Qui distingue à regret l’homme de l’animal,
Humblement je dédie ce sinistre antidote.
L.P. Sicard
PROLOGUE
Le Manoir des Cimes.
Je me souviens d’avoir croisé ce nom dans le défilement des nouvelles sur quelque réseau social que j’utilisais pour pallier mon ennui tandis que j’attendais le bus un matin d’avril. Je me souviens aussi de m’y être arrêté, attiré sans doute par la singularité de ce nom, qui laissait présager une histoire d’horreur intéressante. Pourtant, il n’en était rien : comme la plupart des annonces qui polluaient mon fil d’actualité, il s’agissait d’un de ces concours qu’il vous faut partager pour courir la chance de remporter un prix quelconque. Cette fois, on y mentionnait un séjour d’une semaine, toutes dépenses payées, dans un petit château abandonné au courant du XIX e siècle et récemment rénové. Je n’étais pas du genre à participer à ces conneries, à croire qu’il était possible, d’un simple clic, de devenir riche et de faire le tour du monde, mais…
Un clic, c’était tout ; qu’avais-je à perdre ?
Je m’étais donc prêté au jeu peu avant de monter à bord du bus, et mon téléphone portable s’était retrouvé au fond de ma poche. Je n’avais pas eu le temps de jeter un œil aux multiples photos présentant ledit manoir ni de lire les détails du concours ; tout compte fait, je n’avais pas la moindre idée de ce à quoi je m’étais engagé. Ce fut sans doute la raison pour laquelle j’oubliai plus tard y avoir participé, et ma vie se poursuivit dans son enchaînement de routines habituel.
Le printemps s’écoula en pluies et en vents ; l’été s’épuisa de chaleurs et, déjà, le mois de novembre étalait ses froideurs sur la ville. Ma copine et moi eûmes amplement de temps pour nous disputer, et ce fut célibataire que j’accueillis cette fin d’automne. Ma vie était doublement malade de solitude et de monotonie, le pire étant que je n’avais guère de temps pour la soigner : on travaille, on se repose, on se paie un peu d’éphémères, et tout recommence. J’aurais aimé être écrivain, mais n’ai jamais eu la motivation pour y arriver. Aussi occupais-je un emploi que je détestais, me contentant du strict minimum, me disant incessamment que je valais mieux que le commis d’entrepôt de supermarché que j’étais, sans toutefois fournir de preuves en ce sens. Bien sûr, je commençai la rédaction de manuscrits ici et là, mais l’humain a une fâcheuse tendance à ridiculiser ses victoires d’hier, et chaque feuille couverte d’encre ne tardait pas à rejoindre ses consœurs dans le bac de récupération. Somme toute, je détestais la vie qui me menait, d’autant plus qu’à 31 ans, j’étais trop lâche pour en reprendre la maîtrise. Ce fut pourquoi, un vendredi soir où je me traînai jusqu’à la boîte aux lettres voisine de mon appartement, je fus autant emballé par cette curieuse enveloppe qui n’avait rien d’ordinaire. D’abord, son poids indiquait qu’elle contenait vraisemblablement un objet, hypothèse renforcée par l’étrange renflement tout en bas ; un sceau de cire, comme ceux que l’on utilisait à une certaine époque, emprisonnait le battant de l’enveloppe. Une calligraphie digne d’un copiste invétéré embellissait chaque lettre de mon nom. Au départ, je croyais à une plaisanterie d’une cousine éloignée, mais je m’aperçus en ouvrant l’envoi que c’était tout sauf le produit d’une espièglerie quelconque. Mes doigts rencontrèrent une foule de documents pliés, puis la tige métallique ; une clé en fer sertie d’un cercle en ivoire, sur lequel paraissaient des gravures érodées par le temps. Mon cœur battit plus vite à mesure que je dépliais chacune des feuilles. En une minute, ma table de salon déborda de papiers. Je repérai enfin celui qui m’intéressait :
Cher Monsieur Durand,
Nous vous félicitons d’avoir remporté l’un des prix du Manoir des Cimes. Votre participation au concours est l’une des huit ayant été choisies lors d’un tirage au sort effectué le 1 er septembre de la présente année. Cette lettre confirme que vous aurez la chance de vivre une semaine en Provence, dans une magnifique demeure rénovée selon les standards de l’époque. Vous trouverez ci-joint tout le nécessaire à votre voyage : informations générales, conditions à respecter, billet d’avion…
J’interrompis brusquement ma lecture. Billet d’avion ? Je relus afin d’en être certain. Ma fatigue et mon excitation n’y étaient pour rien : on mentionnait bien un billet ! Mes mains tremblantes parcoururent les papiers éparpillés sur la table comme une montagne d’or, cherchant l’unique diamant qui s’y trouvait. Là, le voilà ! Sous mes yeux éblouis, un aller-retour vers la France à mon nom ! Je caressai ce petit bout de papier comme si un toucher brusque risquait de le déchirer, puis le rangeai délicatement dans ce tiroir réservé aux effets importants ; d’un geste désinvolte, j’en ôtai les dernières missives de mon ex-copine pour libérer un peu d’espace. Tout étourdi, je me rassis sur mon futon défraîchi et lançai une recherche sur mon téléphone portable. Avant de m’écrier de joie, il me fallait m’assurer qu’il ne s’agissait pas d’un brillant canular. Je ne tardai pas à tomber sur un article où l’on vantait l’ambitieux projet de restitution d’un château abandonné afin d’en faire une riche résidence temporaire. On y mentionnait que les futurs clients auraient la possibilité de s’immerger dans un environnement du XIX e siècle, avec quelques domestiques et un mobilier d’époque à leur disposition. Des photos, à la toute fin, montraient un salon de thé si finement décoré que l’on aurait pu le confondre avec un musée. Ne voulant gâcher la surprise, je fermai la page et poursuivis ma recherche, peinant à écrire correctement tant mes doigts tremblotaient de nervosité. Ce que je cherchais était l’histoire de ce manoir : pourquoi avait-il été abandonné ? Par qui avait-il été racheté ?
Quelques mots-clés permettaient à quiconque d’apprendre qu’il avait jadis appartenu à un certain baron des Emmures, mort en 1815. On raconte que l’homme quitta Paris vers 1792, sur les conseils de son ami, un certain Jean Duprat, qui fut guillotiné peu de temps après, dans la foulée de la Révolution française. Le futur propriétaire avait choisi de gagner le sud de la France, là où avait vécu l’un de ses cousins. Il avait pu s’y établir sans craindre de représailles concernant ses implications politiques. Dans la région que forme aujourd’hui le parc naturel régional des Préalpes d’Azur, quelque peu au nord de Cabris, commune voisine de Grasse, fut construit le Manoir des Cimes. Je m’informai ensuite sur le baron en question, à savoir, bien sûr, ce qu’il était advenu de lui. Le propriétaire du manoir était veuf et n’avait pas eu d’enfants, aussi y avait-il vécu seul, avec ses domestiques. Il avait contracté, durant l’hiver de 1815, la tuberculose, de