Vagues à lames à Noirmoutier , livre ebook

icon

147

pages

icon

Français

icon

Ebooks

Écrit par

Publié par

icon jeton

Vous pourrez modifier la taille du texte de cet ouvrage

Lire un extrait
Lire un extrait

Obtenez un accès à la bibliothèque pour le consulter en ligne En savoir plus

Découvre YouScribe en t'inscrivant gratuitement

Je m'inscris

Découvre YouScribe en t'inscrivant gratuitement

Je m'inscris
icon

147

pages

icon

Français

icon

Ebooks

icon jeton

Vous pourrez modifier la taille du texte de cet ouvrage

Lire un extrait
Lire un extrait

Obtenez un accès à la bibliothèque pour le consulter en ligne En savoir plus

Le jour se lève. L’homme nu se dit qu’il n’en verra pas la fin.
Son corps lui fait mal.
Il est enchaîné à l’une des piles du pont. Son ravisseur encagoulé lui fait face. Il voudrait monnayer sa liberté.
Et surtout sa vie…
À quelques jours d’intervalle, deux meurtres sont commis dans l’île de Noirmoutier. Deux assassinats semblables mis en scène avec un luxe de détails comme des tableaux macabres.
Secte, truand pervers ou serial killer, qui en est l’auteur ?
Le commissaire Landowski a décidé de s’inviter à la fête du crime. Il a enfin l’occasion rêvée pour donner un bon coup de pied dans la fourmilière. Depuis le temps qu’il attend son heure pour régler ses comptes !
De Montrouge à Noirmoutier, en passant par Fromentine, La Barre des Monts et autres lieux de Vendée, le célèbre flic s’attache à une enquête comme il les aime…
Mais il n’est pas au bout de ses surprises.
Et vous non plus !
Voir icon arrow

Publié par

Nombre de lectures

76

EAN13

9782374534725

Langue

Français

Présentation
Le jour se lève. L’homme nu se dit qu’il n’en verra pas la fin. Son corps lui fait mal.
Il est enchaîné à l’une des piles du pont. Son ravisseur encagoulé lui fait face. Il voudrait monnayer sa liberté.
Et surtout sa vie…
À quelques jours d’intervalle, deux meurtres sont commis dans l’île de Noirmoutier. Deux assassinats semblables mis en scène avec un luxe de détails comme des tableaux macabres. Secte, truand pervers ou serial killer , qui en est l’auteur ?
Le commissaire Landowski a décidé de s’inviter à la fête du crime. Il a enfin l’occasion rêvée pour donner un bon coup de pied dans la fourmilière. Depuis le temps qu’il attend son heure pour régler ses comptes !
De Montrouge à Noirmoutier, en passant par Fromentine, La Barre des Monts et autres lieux de Vendée, le célèbre flic s’attache à une enquête comme il les aime… Mais il n’est pas au bout de ses surprises.
Et vous non plus !


***


Serge LE GALL est né à Concarneau en 1951.
Amateur de recherches historiques, il a publié plusieurs monographies sur le Sud-Finistère avant de se tourner avec bonheur vers le roman policier.
Il vous propose ici de participer à une nouvelle enquête du commissaire Landowski.
Vagues à lames à Noirmoutier
Les enquêtes du commissaire Landowski
Serge Le Gall
38, rue du Polar Les Éditions du 38
Il rêvait de ce temps Qui désarme le guerrier. Pour entendre l’eau Et écouter les arbres. Il s’assit sur le seuil Et la tempête se leva. Uchen Yang, Infatigable voyageur chinois (Période des Cinq Dynasties Xe siècle)
C’est un jeu, si l’on veut, un jeu triste où j’essaie de sauver ma peau et ma raison. Gilles LEROY, Alabama Song
1
Elle semble endormie.
Le soleil lance quelques flèches couleur pêche à travers la pièce un peu sombre. Les tiges des hortensias qui bordent la façade brisent les rayons quand un brin de vent les anime.
Elle est immobile. Ses yeux sont clos et les rides de son visage semblent estompées par le teint pâle de sa peau de vieille dame.
Le battant gauche de la fenêtre est entrouvert. Un nécessaire de brodeuse posé sur une grande boîte en fer l’empêche de s’ouvrir en grand. Le bleu de la peinture bave sur la tablette de bois clair. Le rideau tricoté au crochet flotte un peu et les voiliers du motif semblent ainsi profiter d’une brise providentielle.
Elle est assise dans son fauteuil en rotin bien orienté vers la fenêtre. Le spectacle du dehors fait passer le temps.
En direction de la mer, la silhouette du vieux moulin dépasse les toits en ocre rouge des maisons. Ses ailes sont dans la position dite en quartier, signe de calme et de repos.
Ses mains jointes sont posées sur la liseuse vieux rose. Deux alliances côte à côte ornent son annulaire gauche. L’une d’elles est trop grande.
Le buffet-vaisselier en résineux de l’île occupe le mur du fond. Les assiettes de porcelaine voisinent avec des enveloppes ouvertes à la va-vite. Les déchirures en témoignent. On ne fait pas attendre les nouvelles du bout du monde.
Le chat s’est faufilé par l’entrebâillement de la fenêtre. Une pelote de laine a roulé sur le sol. La vieille dame n’a pas bougé.
Elle est morte.
2
Il a mal. Très mal. Il ne peut pas bouger. Ou si peu. Ses chevilles sont entravées et ses mains sont liées dans le dos. Le fil de cuivre qui les enserre creuse son sillon sanglant dans la chair des poignets à chaque cahot du véhicule.
C’est un fourgon de chantier de couleur blanche avec un rang de sièges supplémentaire pour accueillir toute une équipe d’ouvriers. À l’arrière, il y a suffisamment de place pour transporter les matériaux. Ou un homme.
Ils l’ont placé dans une sorte de caisse à claire-voie. C’est une palette de lattes de bois brut sertie de châssis rectangulaires sur les quatre côtés. Elle devait être remplie de tommettes de terre cuite ou de carreaux de faïence avant de servir de cage à un homme blessé.
Sa joue droite est aplatie sur le bois rugueux. Moindre mal parce que la gauche est tuméfiée. De même pour son épaule gauche. Ils l’ont brisée d’un coup de barre à mine quand il a refusé de s’accroupir de son plein gré dans la caisse en bois.
Le moindre mouvement lui est impossible. Sa position en chien de fusil dans un périmètre exigu ne permet aucun confort Ses doigts de pieds s’écrasent dans un angle de la cage. Le haut de son crâne est appuyé dans le coin opposé.
Il est nu.
Les trois hommes qui l’ont enlevé ne parlent pas. S’ils sont du milieu, c’est normal. Leur survie est à ce prix. Et si la torture bouscule souvent la volonté, l’honneur est sauf. Il y a un seuil où la souffrance délie du secret.
C’est le plus grand qui lui a porté le coup violent à l’épaule. Les deux autres ont tenu la victime pendant que le bourreau levait la barre de fer. Assez haut pour frapper fort.
Le prisonnier a vu s’illuminer un regard de fou derrière la cagoule, ses doigts se crisper sur le métal froid et sa bouche se tordre dans un rictus de débile profond. Il n’y est pas allé avec le dos de la cuillère. Il a asséné son coup en l’accompagnant des reins et des épaules. Sous l’impact, la peau s’est déchirée puis le fascia avant que les os craquent dans un bruit indécent.
La victime n’a même pas pu crier sa douleur. L’agresseur avait enfourné dans sa bouche un chiffon sale récupéré à l’arrière de la camionnette. L’instant d’après, l’autre lui a cerclé la tête de deux tours de fil de cuivre pour maintenir la boule de tissu bien en place.
Il a cru que sa tête allait exploser et que son cœur suivrait dans la foulée. Il en a voulu à son organe essentiel de résister comme un brave petit soldat. À vivre la chronique d’une mort annoncée, il aurait pu lui épargner la souffrance. Il a souhaité mourir avant de laisser l’infime espoir le porter encore un peu.
Il s’est mis à craindre le pire.
Ils portent des cagoules tous les trois. Quand les agresseurs ne veulent pas être reconnus, c’est qu’ils n’ont pas forcément l’intention d’en finir avec la victime. Quand ils savent qu’elle va mourir, ils agissent à visage découvert. Une sorte de gloriole qui ne satisfait qu’eux-mêmes. On joue avec le feu d’autant mieux qu’on sait qu’on va s’en tirer.
Il a bien essayé de les identifier par la carrure, la démarche. L’odeur aussi. Il a tendu l’oreille pour saisir les quelques mots qu’ils ont échangés. Cela ne lui a rien dit.
Ils n’y sont pas allés de main morte avec lui. Avant de lui briser l’épaule, ils l’ont torturé. Pour le préparer, le ramollir, l’asservir pour le rendre plus coopératif. Il a pensé que c’était pour le harceler des questions un peu plus tard. Son parcours de délinquance lui a permis d’en mettre à l’abri pour les années de vaches maigres. C’est vrai qu’il s’attendait à ce qu’ils lui extorquent le lieu précis de sa caverne d’Ali Baba. Pour piller, le dépouiller, anéantir des années peu glorieuses faites de compromissions, de bassesses et autres crimes. Les trente deniers de Judas revisités en monnaie courante. Il n’en a rien été pour l’instant, comme si l’argent leur importait beaucoup moins que le spectacle de la souffrance d’un homme.
Il a eu une peur panique de perdre son viatique, ce magot régulièrement alimenté pendant des décennies. Pour quoi ? Pour qui ? Il n’a pas eu d’enfant. Il a déçu sa dernière compagne. Une autre l’attendra. Un peu seulement avant de retourner vers le monde des vivants. La veuve éplorée est de plus en plus rare.
Et maintenant il se dit qu’il serait prêt à monnayer sa liberté et surtout sa vie. Cet argent, il saurait s’en séparer parce qu’il sait qu’il pourrait se refaire comme avec une martingale de casino. S’il disparaît, qui se souciera de ce qu’il a patiemment amassé pour ses vieux jours ?
Ses vieux jours, il en rirait peut-être s’il n’était pas ainsi, détenu et blessé, à la merci d’hommes inconnus pour un motif qu’il ne connaît pas.
Si c’est un enlèvement gratuit, il a du mouron à se faire. Les illuminés sont, et de loin, les plus dangereux. Cela peut vouloir dire qu’il est l’acteur principal d’une pièce macabre faite de sang, de souffrance et de mort. Il serait entre les mains de tueurs obsessionnels qui jouissent de la mort des autres. Et qui font souffr

Voir icon more
Alternate Text