Sexe, drogue et corruption , livre ebook

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« À cinq cents mètres en contrebas, elle voyait la chaîne des sauveteurs qui essayaient de noyer le feu, mais leurs efforts semblaient dérisoires. Au bout de quarante minutes d'enfer, alors qu'il semblait ne pas y avoir de survivants, elle vit apparaître une dizaine de moines précédés par leur chef, Yao Yun à n'en pas douter. Ils sortaient sur le côté gauche de la cour par une trappe soulevée du sol. Ils avaient dû, d'abord, tenter le souterrain ! Les villageois s'étaient arrêtés, bouche bée devant ce miracle. Puis elle reconnut la haute silhouette de Dhadul qui s'avançait vers les rescapés. Il se jeta à genoux, mains jointes comme pour prier, puis il releva un pan de son manteau et elle entendit le staccato de la kalachnikov. On aurait dit un jeu de quilles. Quand elle fut sûre que la mission était totalement remplie, elle prit le chemin du retour. Trois heures de marche avec aux pieds des sandales de cordes avant de retrouver Dhadul, le quatre-quatre, des vêtements propres et des chaussures dignes de ce nom. » Sisci Yan et Liu Cheng, agents du service Action du Bureau des Affaires intérieures chinois, ont échoué à capturer Yao Yun, ex-ministre de la propagande. Yan est chargée de poursuivre la traque jusqu'à son aboutissement. Nommée à Canton comme commissaire, Yan va être confrontée rapidement aux plus horribles méfaits provoqués par le sexe, la drogue et la corruption. Elle finira par retrouver Liu Cheng et à eux deux ils tenteront de mettre à mal la mafia de Canton... Suite directe de L'Opium du peuple, le roman de Gilbert Costa est une nouvelle plongée glaçante au cœur d'une Chine méconnue. Un cadre rare pour un thriller mené tambour battant, une bouffée de fraîcheur pour les amateurs du genre.

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Date de parution

15 juillet 2016

Nombre de lectures

27

EAN13

9782342053692

Langue

Français

Sexe, drogue et corruption
Gilbert Costa
Société des écrivains

Le Code de la propriété intellectuelle interdit les copies ou reproductions destinées à une utilisation collective. Toute représentation ou reproduction intégrale ou partielle faite par quelque procédé que ce soit, sans le consentement de l’auteur ou de ses ayants cause, est illicite et constitue une contrefaçon sanctionnée par les articles L 335-2 et suivants du Code de la propriété intellectuelle.


Société des écrivains
175, boulevard Anatole France
Bâtiment A, 1er étage
93200 Saint-Denis
Tél. : +33 (0)1 84 74 10 24
Sexe, drogue et corruption
 
Toutes les recherches ont été entreprises afin d’identifier les ayants droit. Les erreurs ou omissions éventuelles signalées à l’éditeur seront rectifiées lors des prochaines éditions.
 
 
 
Retrouvez l’auteur sur son site Internet :   http://gilbert-costa.societedesecrivains.com
 
 
 
À Hanyu et à Jianing pour leur amitié.
 
À Dominique qui m’a permis d’aller jusqu’au bout de ce roman.
 
 
 
Personnages
 
 
 
Sisci Yan : commissaire de police à Canton
Liu Cheng : agent du service Action
Tang Yaozu : directeur du bureau des Affaires intérieures, patron de Cheng
Lian Bao : directeur de la police d’État pour le Guangdong
Li Mei : inspectrice à Luoyang et amie de Sisci Yan
Yao Yun : ex-dirigeante en fuite
 
 
 
I.  27 mai – Le temple
 
 
 
Le toit s’écroula dans un fracas assourdissant. Une épaisse colonne de fumée s’élevait, droite, masquant peu à peu le soleil. Sur la colline opposée, Timu, pétrifié, n’en croyait pas ses yeux. Le temple, le temple du Bouddha Maitreya brûlait ! Son temple ! Comment était-ce possible ?
Une silhouette émergea du brasier, titubant, essayant d’atteindre le ruisseau au bas de la colline. Des flammèches s’échappaient de ses vêtements. Une éternité avant qu’elle puisse se jeter dans l’eau. Un moment, elle disparut aux yeux de Timu, lui arrachant un cri de désespoir. Puis il reconnut la robe jaune des moines dressée face au temple toujours en flammes. Fou de joie, Timu se jeta à terre. Il se prosterna trois fois, le front contre le sol : « Merci Bouddha, merci mille fois. »
Quand il releva la tête, le moine avait disparu. Le temple brûlait toujours pendant que les villageois s’organisaient pour faire une chaîne depuis le torrent. Les seaux de bois volaient dans les airs, mais le peu d’eau qu’ils déversaient ne faisait pas reculer les flammes. C’était leur temple. Presque tous avaient été déportés de leur Tibet natal, souvent sans en connaître les raisons, et s’étaient retrouvés dans ce village tout neuf, perdu dans une vallée du Sichuan 1 . Leur première préoccupation avait été de restaurer ce temple à la gloire de Bouddha et d’accueillir les prêtres qui fuyaient Lhassa. 2
Timu ne put résister. Tant pis pour les yacks ! Bouddha les gardera pour moi. Il se précipita pour apporter son aide. Au moment où il arrivait dans la cour, la porte monumentale s’effondra dans un grondement terrifiant, projetant des étincelles jusqu’au ciel.
Il ne restait plus que des poutres enchevêtrées dévorées par les flammes. Soudain, au milieu des cendres de la tour du tambour, une trappe de fer s’ouvrit lentement. Les cris des paysans qui essayaient d’éteindre l’incendie s’arrêtèrent. Le grand prêtre venait d’apparaître tenant une coupe d’encens, son visage disparaissant sous les rabats de son bonnet. Certains, au village, faisaient courir le bruit que ce n’était pas le vrai chef de la congrégation, mais peut-être une femme qui se cachait pour des raisons politiques. Il était suivi d’une dizaine de moines psalmodiant une prière à la gloire de Bouddha qui les avait épargnés. Autour d’eux, le feu semblait se calmer.
Un homme d’une quarantaine d’années, longs cheveux noirs, grand, vêtu d’un manteau recouvrant un pantalon élimé et de vieux brodequins, s’avança vers les miraculés, les mains jointes, sa tête faisant un léger mouvement de haut en bas, comme une prière. Arrivé à quelques mètres des moines, il tomba à genoux. Un silence empreint de ferveur s’étendit sur la foule. Relevant la tête, il ouvrit son long manteau découvrant une kalachnikov qui se mit à cracher l’enfer. Le premier, le grand prêtre s’effondra sous la pluie de balles, quelques moines essayèrent de s’enfuir, mais la mort les rattrapa. Onze corps jonchaient le sol. Le sang ruisselait sur les pavés, se coagulant sous l’effet de la chaleur. Le grand prêtre eut un ultime soubresaut quand une dernière balle l’atteignit au milieu du front.
L’homme se retourna, fixant les villageois de ses yeux clairs. Il s’avança jusqu’à les toucher, puis jeta son arme sur le sol.
— N’ayez pas peur, elle est vide. Je suis frère Dhadul. Ces cadavres sont ceux d’usurpateurs, de traîtres à nos croyances, de fourbes et de bandits. Ils n’ont fait que souiller Bouddha et son enseignement, ils ne méritaient pas de vivre. Vous pouvez me prendre et me livrer à l’occupant, ou me laisser poursuivre ma route de moine mendiant. Adieu.
Pas un ne bougea. Ils le regardèrent s’éloigner sur le chemin de la montagne, celui qui rejoint, après bien des kilomètres, leur patrie. Le vent se mit à souffler de plus en plus fort, soulevant un énorme nuage de poussière, enveloppant l’homme et faisant disparaître sa trace. Pourtant, ce n’était pas un fantôme ! Les onze corps déchiquetés qui gisaient devant leurs yeux étaient là pour les ramener à l’horrible réalité. Maintenant, tous pensaient à la colère et aux représailles policières qui allaient s’abattre sur eux !
 
 
 
II.  Six mois plus tôt 3
 
 
 
Cela faisait bien vingt fois qu’elle scrutait les moindres détails de la scène qui s’était déroulée dans le bureau de Yao Yun : l’air ahuri de Cheng, le plafond qui explose, la brigade d’intervention cagoulée qui descend en se laissant glisser par des câbles, tout en arrosant la pièce avec leurs pistolets-mitrailleurs. Un, deux, trois, quatre, cinq, six, sept, huit. Les corps des deux gardes de Yao Yun allongés devant la porte. Le fauteuil derrière le bureau avec son macabre occupant. Envie de vomir ! Stop ! Merde, il ne s’arrête plus ce con de lecteur !
Tiens il bouge ! Je commence à perdre la boule ! Non, il bouge vraiment ! Pas possible ! Stop !!! Je rembobine. Là ! Bien sûr, une fois dans ma tête l’image du pauvre Chang Kaige 4 dépecé, je n’ai jamais été plus loin. Je n’ai pas rêvé. Il bouge et se déplace. Stop ! Image par image ! Non, c’est une ombre qui se détache du fauteuil, une ombre cagoulée ! Je remonte. Voilà l’ombre ! Elle va vers le milieu de la pièce ! Un neuvième agent des forces spéciales ? Un, deux… ils sont bien neuf maintenant ! Une silhouette plus petite et plus ronde que les autres ! Nom de Dieu… ça me rappelle… c’est Yao Yun !
Elle se leva d’un bond, traversa en trombe le bureau de Peng et entra directement chez Yaozu.
— Monsieur, excusez-moi…
— 202 5  ! J’allais vous faire appeler. Il y a du nouveau.
— Moi aussi, j’ai… Excusez-moi, je vous écoute.
— La Sécurité militaire vient de nous signaler l’explosion d’une réserve d’essence située dans une caserne près de Hohhot 6 et simultanément le cambriolage du dépôt d’armes. Des armes modernes. Je n’ai pas le détail, mais il semblerait qu’il y avait des missiles antiaériens HQ9 ! J’ai déjà prévenu 118 7 .
Vous voulez ajouter quelque chose ?
— Vous avez prévenu… Oui, monsieur. Je sais comment Yao Yun nous a échappé ! Et elle n’a pu le faire qu’avec une complicité au sein des forces spéciales !
— Des forces spéciales ! Vous en êtes sûre ? Montrez-moi ça.
— Branchez la clé USB. Regardez lentement et jusqu’au bout la séquence dans le bureau de Yao Yun. Il n’y a aucun doute.
— Je ne vois rien.
— Remontez. Maintenant, doucement. Stop. Derrière le fauteuil. Le cadavre de Chang Kaige bouge. Stop ! Une ombre s’en détache. Elle est cagoulée. Cette silhouette ! Plus petite et plus ronde que les autres ! C’est Yao Yun ! J’en mettrai ma main à couper ! Il y avait huit agents, maintenant ils sont neuf !
— Ce n’est pas possible ! 118 avait raison ? Elle nous attendait. Repassez-moi la séquence.
— Voilà, image par image. Même taille, même corpulence. C’est Yao Yun !
— Fantastique ! Beau travail ! Excellente nouvelle. Ces agents des forces spéciales… Qui pouvait imaginer ? Peng a la liste de ceux qui étaient sur place.
— Je m’en occupe ?
— Non, c’est pour moi. Les interrogatoires, j’adore ! Je vous assure qu’ils vont parler !
— Je n’en doute pas, monsieur.
— Faites un rapide compte rendu des visionnages et destination Hohhot.
Ne perdez pas de temps, la piste est encore chaude.
Nous avons gagné une bataille mais la guerre continue !
 
 
 
III.  La recherche
 
 
 
Six mois étaient passés depuis la poursuite infernale qui avait mené Sisci Yan et Liu Cheng jusqu’à Hohhot, capitale de la Mongolie intérieure. Officiers du service Action du bureau des Affaires intérieures, ils avaient été chargés par M. Tang Yaozu, le directeur du Bureau, de retrouver et d’abattre, s’il le fallait, un haut personnage de l’État : Mme Yao Yun. Entrée en rébellion contre le Parti, elle était en passe d’amasser une immense fortune, nécessaire à la mise en place et à l’entretien de son réseau. Constitué dans sa majorité par des mercenaires, par des malfrats fuyant la justice et par des dissidents de diverses sociétés mafieuses de Hong Kong, Macao ou Shanghai, c’était une bombe sous les pieds des dirigeants de la République populaire de Chine. C’est à Hohhot, dans une caserne en flammes dont le dépôt de munitions menaçait de faire sauter toute la ville, qu’ils avaient perdu la trace de Yao Yun. La traque continuait. Yan avait hérité de la suite de cette mission, tandis que Cheng était envoyé du côté de Canton, dans la province du Guangdong, pour démêler des affaires de corruption engagées par des notables de province et par des membres locaux du Parti communiste chinois. Yan aurait bien voulu passer à autre chose, mais M. Tang Yaozu avait été intraitable :
 
— C’est vous qui

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