Mourir au soleil , livre ebook

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Dumontel et Varlaud réunis pour une enquête au sommet ! Missionnés pour retrouver et arrêter un fugitif, une course-poursuite s'engage alors sur l'Ile de Ré, Bordeaux, Mautauban, Gérone et enfin Casablanca...



L'occasion pour Dumontel et Varlaud de tailler la route.


Janvier 2020. Atik Hamouni, bien sous tous rapports, informaticien, est jugé en appel aux Assises de Limoges. 2014 à Bègles, braquage violent avec prise en otage de la directrice d’un bureau de Poste, butin 225 000 euros, puis en 2015 même procédé, à Limoges... avec une fois encore la séquestration d’une employée et de sa famille jusqu’à l’obtention de l’ouverture du coffre. Faute de preuve Hamouni avait été acquitté en 2016 à Bordeaux. Il comparait libre lors de ce deuxième procès à Limoges.



Mais constatant que le procureur l’enfonce, que les avocats des parties civiles aussi, et craignant une lourde condamnation, il ne se présente pas au tribunal le jour du verdict. Il disparait...

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Publié par

Date de parution

09 février 2022

Nombre de lectures

11

EAN13

9782490746866

Langue

Français

Poids de l'ouvrage

2 Mo

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mourir au soleil
FRANCK LINOL

JOËL NIVARD

mourir au soleil



Chapitre 1

Bègles, mai 2014.

Quand ce n’était pas sa semaine elle traînait une demi-heure de plus au lit, en écoutant la télé débiter les nouvelles du jour sur une chaîne d’info en continu. C’était sa façon à elle d’entrer dans le réel. Le luxe d’une femme qui vivait seule. Elle n’avait pas alors à supporter la pression du réveil de son fils, Pierre, dont elle partageait la garde une semaine sur deux avec son ex. Ni cette exaspération qui la prenait à la gorge pour ce temps – interminable – qu’il fallait à Pierre pour qu’il se sorte des limbes du sommeil. À cela venait s’ajouter l’épisode de la toilette, même si elle lui faisait prendre sa douche la veille, avant de se coucher ; enfin, la lenteur du petit-déjeuner et toute cette énergie dont elle devait faire preuve pour qu’il finisse par s’éveiller tout à fait.
6h45.
Ce matin elle entendait vaguement la voix de Conchita Wurst, interprétant la chanson Rise Like a Phœnix , qui venait de remporter le grand prix Eurovision ce samedi 10 mai. Mais la vraie provocation provenait du physique de la chanteuse, drag queen de vingt-six ans, à la taille fine et à la barbe bien taillée. Pour le reste, la mélodie était une espèce de mélasse sirupeuse troussée sur mesure pour les oreilles standardisées des différents pays de la communauté européenne.
Liliane Geoffroy se leva avec cette musique dans la tête. Elle jeta un regard dans la cour intérieure de l’immeuble en ouvrant ses volets. La fraîcheur de la nuit était toujours présente. Et, malgré le ciel dégagé, un vent d’est balayait les massifs de rhododendrons, leur faisant courber l’échine. Tant qu’on n’en a pas fini avec les Saints de glace… comme le prétendait la tradition populaire, il pouvait encore y avoir des gelées nocturnes ou matinales. On était le lundi 12, fête de la Saint Pancrace, ce n’était que le deuxième jour ! Il en restait six à passer avant le dernier, saint Urbain.
Elle prit une douche presque froide et but deux expressos debout près de la machine. Elle ne déjeunait que lorsque Pierre était là et que, comme chaque matin, il trempait sa mauvaise humeur dans un bol de cornflakes au lait froid. Elle se forçait alors à plonger un spéculos dans un café allongé, en pianotant son impatience de ses ongles parfaitement manucurés sur le revêtement stratifié de la table de la cuisine.
Elle avait hésité. Liliane aurait bien aimé essayer le tailleur-pantalon qu’elle venait d’acquérir sur internet et qui soulignait ses formes généreuses de femme épanouie. Sans en rajouter. Mais elle avait eu un mouvement de repli face à la température hivernale. Elle s’était rabattue sur le classique pull en cachemire et une jupe droite, noire, en lainage. La tenue de printemps attendrait des jours meilleurs, sur un cintre, dans la penderie.
Avant de partir, elle avait vérifié que dans son cartable elle avait bien les clés de l’agence et les codes d’ouverture. Dans l’ascenseur, elle consulta rapidement son agenda. Grosse journée en perspective : il y avait tous les RSA, l’ensemble des minimas sociaux et les assurances chômage à payer, en cash pour la plupart, à toute cette population qui ne possédait pas de compte en banque. Elle aimait les lundis comme celui-là, quand il y avait beaucoup à faire. Elle fredonna le refrain débile qui l’occuperait toute la journée :
Rise like a phoenix
Out of the ashes seeking rather than vengeance
Retribution, you were warned
7h35.
Elle aperçut la cotte bleue du gardien qui sortait les poubelles dans la rue. Sa paire de bottes en caoutchouc. Et son mégot éteint, vissé à la commissure des lèvres. Elle le salua de loin, en évitant de croiser le regard du quinquagénaire dont l’œil libidineux déshabillait tout ce qui pouvait s’apparenter à la gent féminine. D’un pas rapide, elle se rendit au sous-sol par l’escalier métallique qui l’amenait à son emplacement de stationnement . D’une injonction du poignet, elle activa l’ouverture centralisée des portes de la Cooper dont les codes se mirent instantanément à clignoter. Elle détestait ce parking dont la plupart des néons avaient été vandalisés si bien que, de jour comme de nuit, les maigres lueurs diffusées laissaient la part belle à l’ombre. Elle ouvrait la portière de la voiture quand elle sentit une présence derrière elle. Elle se retourna d’un bloc, juste au moment où le canon froid d’une arme se posait sur son front.
7h43
Instinctivement, elle eut un geste de recul en même temps qu’un horrible effroi lui glaçait le sang instantanément. Elle tenta de se dérober, mais, dans son dos, une autre présence la retint et lui arracha les clés de sa voiture. Elle eut envie de hurler, mais le cri resta bloqué, au milieu de sa poitrine. Comme un poisson hors de l’eau, la bouche grande ouverte, Liliane Geoffroy tenta de happer l’air qui lui manquait. L’homme qui tenait l’arme ouvrit la portière et la poussa sur le siège passager, alors qu’il s’installait à l’arrière et maintenait la pression de l’arme sur sa tête. L’autre type prit la place du conducteur.
— Si tu la fermes et que tu es docile, tout se passera bien.
La voix était sèche, déformée par la cagoule qui en assourdissait le son. Les deux hommes portaient des blousons à capuche, ce qui ne permettait pas de discerner la moindre aspérité de leurs visages. Liliane eut du mal à contenir sa vessie. Elle sentit l’urine glisser le long de ses cuisses et tremper son collant. C’était plus fort qu’elle. Elle se laissa aller. Une envie de pleurer la submergea. Un sentiment de honte.
— S’il vous plaît, ne me faites pas de mal…
7h46
La Cooper bondit en faisant crisser les pneus sur le revêtement synthétique du parking et gagna la rue dans laquelle un soleil, déjà vaillant, tentait de réchauffer des silhouettes emmitouflées dans leurs manteaux d’hiver. L’homme qui conduisait malmenait la boîte de vitesses et faisait craquer les rapports. Il descendit la route de Toulouse, prit à droite l’avenue Farvarque, puis l’avenue Salengro. Elle connaissait parfaitement ce chemin : c’est celui qu’elle empruntait chaque jour pour se rendre à l’Agence Postale. Elle aurait pu faire le parcours les yeux fermés. La circulation était fluide et c’est à peine si un bus vint, le temps d’un arrêt, bloquer le flux. Les deux hommes restaient silencieux. On percevait la tension qui imprégnait l’habitacle. La main de l’autre type, assis à l’arrière, qui maintenait le canon de l’arme sur sa nuque, ne tremblait pas. Elle aurait souhaité perdre connaissance et s’en remettre au destin. Mais non.
7h58
Au 115 avenue Lerousseau, le conducteur gara la Cooper à l’emplacement qui lui était réservé, à l’arrière du bâtiment. À cette heure, il n’y avait personne sur le parking, l’agence ouvrait à 9h30.
— On veut le coffre. Tu vas nous y amener sans qu’on soit obligés de rabâcher dix fois la même chose. On connaît les lieux et on sait qu’hier on a livré du cash. Beaucoup. Tu as les clés de l’agence et les codes de sécurité des ouvertures du coffre. Bouge ton cul !
L’homme à l’arrière lui ouvrit la porte. Ils se retrouvèrent sur le trottoir. Un vieux monsieur avançait et venait à leur rencontre, il tenait en laisse un Jack Russel qui se mit à gronder en apercevant les deux silhouettes. Les pattes arrière du terrier grattaient le gravillon du trottoir. Tendu et teigneux.
— Allons, Loulou, laisse ces messieurs tranquilles. Tu vois bien qu’ils vont travailler. Mes respects, mademoiselle Geoffroy.
À pas mesurés, il passa devant eux, en soulevant son chapeau qui recouvrait son crâne largement dégarni. Elle aurait aimé crier. Mais elle se contenta d’un sourire crispé. C’était un client de l’agence. Entre ses reins, elle sentit l’arme qui pesait. Le vieux continua son chemin. Plusieurs fois le chien se retourna pour les dévisager en grognant. Le trio gagna la porte d’entrée du personnel.
8h02
Elle ouvrit la porte blindée et n’oublia aucun des gestes de sécurité. Elle savait que les caméras se déclenchaient dès qu’une présence pénétrait dans le faisceau d’ondes. Un des hommes la suivit. Sans un mot, il gagna le tableau et coupa l’alimentation de la vidéosurveillance. Liliane se dit qu’ils étaient parfaitement renseignés, tant sur les lieux que sur le dispositif de sécurité.
— On va passer à la vitesse supérieure, ok ?
— Je ne me souviens pas du code…
Sa voix chevrotante.
— Alors on va te rafraîchir la mémoire !
Elle ne comprit pas tout de suite. D’un sac à dos, celui qui ne tenait pas l’arme braquée sur elle, sortit un jerricane. Il l’ouvrit et déversa sur le corps de la jeune femme – sur le pull en cachemire et sur la robe en laine – un liquide qu’elle n’eut aucune difficulté à identifier : l’odeur de l’essence se répandit sur elle, poissa sa chevelure. Elle eut un haut-le-cœur. Et un cri jaillit de sa poitrine. Le liquide brûlait ses yeux et un goût âcre s’insinuait dans sa bouche. L’homme sortit un briquet-tempête. La flamme du Zippo dansa dans l’air chaud que recrachait la climatisation réversible.
— Si tu ne veux pas finir comme Jeanne d’Arc, va falloir te magner pour nous trouver ces putains de code et actionner l’ouverture du coffre. Au moindre faux pas, tu seras la première torche vivante à entrer dans l’histoire de la Banque Postale.
Terrorisée, elle fouilla dans son sac et sortit les cartes magnétiques. Hésita sur les codes de sécurité. Tout s’embrouillait dans sa tête. Elle ne pouvait quitter des yeux la main gantée qui enserrait le corps métallique du briquet. La flamme jaune qui oscillait tout près d’elle. Une envie de vomir souleva son estomac. Le goût de la bile dans la bouche. Sans compter celui du

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