Les disparus de Falmouth , livre ebook

icon

77

pages

icon

Français

icon

Ebooks

2021

Écrit par

traduit par

Publié par

icon jeton

Vous pourrez modifier la taille du texte de cet ouvrage

Lire un extrait
Lire un extrait

Obtenez un accès à la bibliothèque pour le consulter en ligne En savoir plus

Découvre YouScribe en t'inscrivant gratuitement

Je m'inscris

Découvre YouScribe en t'inscrivant gratuitement

Je m'inscris
icon

77

pages

icon

Français

icon

Ebook

2021

icon jeton

Vous pourrez modifier la taille du texte de cet ouvrage

Lire un extrait
Lire un extrait

Obtenez un accès à la bibliothèque pour le consulter en ligne En savoir plus

Noël, une ville côtière de Cornouailles, des lumières brillantes et une nouvelle romance sexy pour éloigner les tempêtes d’hiver... Que demander de plus ? Mais la première saison festive de Gideon et Lee est scandaleusement interrompue quand Lee essaie de débarrasser la maison d’un client d’une présence malveillante. Le rituel se passe mal et Lee se retrouve étonnamment changé. En plus de gérer les transformations chez son amant, Gideon doit suivre une piste sinistre, qui relie une maison hantée aux disparitions de sans-domicile fixe de Falmouth.


L’amour peut-il résister à ce qui semble être un cas de possession ? Alors que la nuit la plus sombre de l’année tombe, Gideon se retrouve coincé dans une bataille pour restaurer l’âme de son amant.

Voir Alternate Text

Publié par

Date de parution

08 décembre 2021

Nombre de lectures

0

EAN13

9782375748114

Langue

Français

Poids de l'ouvrage

5 Mo

Harper Fox
Les Disparus de Falmouth
Tyack & Frayne - T.2


Traduit de l'anglais par Domitille

MxM Bookmark
Mentions légales
Le piratage prive l'auteur ainsi que les personnes ayant travaillé sur ce livre de leur droit.
Cet ouvrage a été publié sous le titre original :
Tinshel Fish
MxM Bookmark © 2019, Tous droits réservés
Traduction © Domitille
Suivi éditorial © Margaux Villa
Correction © Emmanuelle Lefray
Illustration de couverture © MxM Création
Toute représentation ou reproduction, par quelque procédé que ce soit est strictement interdite. Cela constituerait une violation de l'article 425 et suivants du Code pénal.
ISBN : 9782375748114
Existe aussi en format papier


Chapitre 1
On était cinq jours avant Noël, et le conseil municipal de Falmouth avait mis tout le budget possible dans la décoration de l’ancienne ville portuaire. Des guirlandes lumineuses éclairaient les quais et s’entrecroisaient au-dessus de l’étroite rue pavée qui longeait le bord de mer. Romantique, si on oubliait le vent glacial. En cette période de fêtes de fin d’année, on ressentait ici autant de magie et de chagrin que dans tout lieu colonisé par l’humanité.
— Vous auriez quelques pièces, pour un thé ?
Gideon se retourna et leva le col de son manteau pour se protéger du vent. Un vieil homme au regard vide et pourtant jeune s’était créé une cabane au pied des marches de la marina. Il ne la garderait pas longtemps : la police de Falmouth ne tolérerait pas ce cottage de caisses à poissons sur leur port tout nouveau tout beau, avec son musée de la mer de référence et son restaurant de fish and chips réinventé par un cuisinier étoilé. Gideon ne pouvait pas leur en vouloir. Il aurait été forcé de faire la même chose dans son petit village sur Bodmin Moor, et de trouver un lieu qui l’accueillerait, Dieu seul savait où, si près de Noël.
Mais ce vieil homme n’était pas son problème. Pour la première fois depuis des années, Gideon avait demandé un congé. Il n’aurait pas eu la semaine de Noël, bien sûr, il n’y aurait personne pour le remplacer, mais son supérieur de Truro, peut-être conscient des services rendus plus tôt dans l’année, lui avait accordé la semaine précédente. Gideon était en vacances. Alors tout ce qu’il avait à faire, c’était dire au vieil homme d’attendre une seconde et commander du fish and chips en plus du thé au camion garé sur la place. Il ne valait mieux pas donner l’argent en espèces. Son œil de policier avait surpris des jeunes qui vendaient un tord-boyaux mortel depuis le coffre d’une voiture garée au rond-point. Gideon n’avait aucun jugement à porter, mais il ne voulait pas non plus fournir la goutte d’alcool qui ferait déborder le foie du vieil homme. Ce dernier accepta son offrande de mauvaise grâce, puis se mit à manger.
— Pas mal. Merci.
— Ce n’est pas un festin, mais de rien. Vous pourriez essayer le refuge de Trelawney Road.
— C’est une blague ? Ça fait des semaines qu’il est plein. Ça va. Je me dis que si je reste là assez longtemps, je vais disparaître comme les autres. Vous êtes à la recherche de Harry ?
Gideon s’appuya à la rambarde. Dans l’eau noire, le vent faisait chanter les gréements. De là, il voyait les lumières du bord de mer de l’autre côté du port, et il aurait juré, ou presque que…
— Non, je rends visite à un ami. Beaucoup d’entre vous manquent à l’appel ?
— Harry. Ou peut-être Baz. Mon con de cerveau est une passoire. Les deux, peut-être. C’était y a deux ans, putain, qu’est-ce que j’en sais ? On est des dizaines de couillons à disparaître.
Gideon réfléchit à ce commentaire bien senti. Le vieil homme avait raison. Ils étaient des dizaines à disparaître, et des dizaines d’autres prenaient leur place. Parfois, on retrouvait les enfants perdus. Et parfois non. La vie humaine était aussi brillante et fragile que le scintillement fracturé des vagues du port. Gideon fut soudain pris du besoin urgent de vérifier qu’un scintillement en particulier soit toujours là.
— Je dois y aller, dit-il. Essayez quand même ce refuge. Ne disparaissez pas.
Le vieil homme agita une frite pleine de gravy en guise de salut, ou d’adieu.
— C’est ça. Et que Dieu bénisse les couillons.
***
Les embruns rendaient les pavés glissants. C’était la plus ancienne partie de la ville, et aucune rénovation ne pouvait en redresser les méandres, ou combler le vide dangereux qui séparait la rue des docks. Le cœur sombre de Falmouth battait fort, ici. L’endroit idéal pour Lee Tyack, médium de télévision, barman et, depuis octobre, amant de Gideon Frayne.
Il avait un appartement au-dessus d’un shipchandler, où l’on trouvait autant de matériel d’accastillage que de cannes à pêche, et qui n’était accessible que par cette ruelle. Les illuminations de Noël s’étaient frayé un chemin jusque-là. Toutefois, leur reflet sur les pavés humides et sur le vernis des deux figures de proue du shipchandler, aux yeux fixes et à l’imposante poitrine, dégageait une atmosphère différente, étrange et éthérée. L’idée, peut-être, qu’une sirène se faisait de Noël.
Gideon s’arrêta un instant, une main sur les boucles sculptées de l’une des figures de proue. Oui, il y avait de la lumière dans l’appartement de Lee. Le doute dévora Gideon comme un banc de poissons affamés. La première visite officielle de Lee à Dark, sous prétexte de rendre visite à sa chienne, avait été un vrai succès. La deuxième et troisième s’étaient si bien passées aussi que Gideon avait dû investir dans un nouveau cadre de lit. Il s’attendait à devoir réparer le toit à la quatrième, mais avant que ce jour arrive, Lee avait dû participer à une conférence en Hollande. Après ça, il était allé directement à Londres pour tourner une émission d’enquêtes paranormales. Il avait su qu’il serait de retour en début de semaine, alors Gideon avait demandé ses congés.
Mais Lee ne l’avait pas contacté pour dire qu’il était rentré. Cela faisait presque six semaines qu’ils ne s’étaient pas vus. Si Gideon n’avait pas été un flic obstiné, il aurait eu des réserves.
Un bruit sourd résonna dans la ruelle. Il fit trembler les fenêtres, bien qu’il n’ait pas été fort, on aurait dit plutôt un changement de pression soudain. Puis il entendit une voix. Dure, autoritaire, qui se mit très vite à crier. Cela venait de l’appartement de Lee. Toutes les hésitations de Gideon s’envolèrent. Il se précipita vers la porte.
Il monta les marches de l’escalier de béton quatre à quatre. Les voix se turent dès qu’il frappa, et quelques secondes plus tard, Lee lui ouvrit.
— Gideon ! s’exclama-t-il, avec un soulagement explosif, comme s’il s’était attendu à bien pire. Je suis tellement content de te voir ! Entre !
Gideon le suivit dans le salon. C’était un appartement ordinaire, moderne, ouvert à l’américaine, et de ce qu’il en voyait, vide.
— Est-ce que ça va ? J’ai cru entendre crier.
— Tu… Tu as entendu ?
Lee se secoua et sourit en fermant la porte.
— Euh, oui. La radio était allumée.
Il regarda Gideon de haut en bas.
— Alors, s’il y avait vraiment eu quelqu’un ici en train de crier, tu aurais été prêt à lui casser la figure ?
Gideon espérait qu’il lui aurait d’abord parlé, lui aurait rappelé les règles sur la nuisance sonore et les rixes domestiques. Mais il ne pouvait en jurer. Lee avait l’air pâle et fatigué.
— Au besoin, oui.
— Tu es vraiment parfait, tu sais ?
Gideon franchit la distance qui les séparait à grands pas. Lee faisait un ou deux centimètres de moins que lui : musclé, mais à la carrure moins imposante, alors Gideon n’eut aucune difficulté à le serrer à lui en faire craquer la colonne vertébrale, à le soulever et le faire tourner.
— Tu m’as manqué, dit-il, la voix étouffée dans les cheveux de Lee. Je rendais visite à mes parents à Falmouth, j’ai vu de la lumière chez toi, mais je ne savais pas…
— Je t’ai déjà dit de venir quand tu voulais. Je suis rentré plus tôt que prévu, sinon je t’aurais appelé.
Il serra Gideon à son tour de toutes ses forces et s’écarta pour l’embrasser.
— Comment vont-ils, tes parents ?
— Oh, lui, ça ne changera pas beaucoup, à moins que cela empire.
D’un battement de cils, Gideon chassa le souvenir de la maison de retraite où se trouvaient ses parents et inspira l’odeur chaude de Lee pour en oublier celle de la chambre de son père.
— Mais ma mère… On discute plus qu’on ne l’a jamais fait depuis des années. Elle s’habitue presque à m’entendre parler de mon petit ami au hasard de la conversation.
Il hésita sur cette expression. Ça ne semblait pas une bonne définition de l’homme qu’il tenait dans ses bras, mais il manquait de vocabulaire. « Galant » aurait été parfait un siècle plus tôt, mais même Falmouth n’avait pas autant de retard. Quant à « compagnon »… Non, pas encore, pas après deux jours d’Halloween très intenses et trois visites à une chienne.
Lee ne sembla pas s’en formaliser. Il regardait Gideon comme s’il lui était une source d’intense satisfaction, ce qui n’était pas la première fois.
— Pas trop par hasard quand même, j’espère.
Même pas du tout. Chaque fois qu’il avait prononcé le nom de Lee, Gideon avait dû fermer les poings et calmer sa voix.
— Loin de là, dit-il avant de se racler la gorge. Comment ça s’est passé, à Londres ?
— Bien. L’équipe technique était très agréable. Nous sommes passés par quelques propriétés privées et un ou deux sites historiques. J’ai dû revenir plus tôt car j’ai un spectacle ce soir, le All Saints Hall m’a programmé.
— Oh. Ce soir ? Alors je vais te laisser tranquille…
— Je t’interdis de bouger !
Lee souligna cet ordre en s’agrippant au pull de Gideon.
— Il n’est qu’à 19 heures. Nous pouvons boire un verre, manger un bout ou…
Il croisa son regard.
À la lueur de la lampe, les pupilles de Lee s’étaient agrandies jusqu’à presque faire disparaître le jade étrange de l’iris.
— Oh, Gid. Ces six semaines ont été trop longues !

Voir Alternate Text
  • Univers Univers
  • Ebooks Ebooks
  • Livres audio Livres audio
  • Presse Presse
  • Podcasts Podcasts
  • BD BD
  • Documents Documents
Alternate Text