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Il est assez rare qu’un assassin laisse son identité à l’accueil d’un hôtel en allant rendre visite à sa future victime.
Et pourtant...
L’inspecteur MARCELLIN, chargé de l’enquête sur le décès de Madame Timeron retrouvée morte étranglée dans son lit après le départ de son mari, est confronté à ce cas de figure peu banal...
Connaître le nom du meurtrier n’est pas suffisant, encore faudrait-il lui mettre la main dessus.
Mais celui-ci semble un adepte du jeu du chat et de la souris...
Reste à savoir quel rôle est dévolu au policier...
Inspecteur MARCELLIN
LE VISITEUR INCONNU
Récit policier
par Claude ASCAIN
CHAPITRE PREMIER
TRAGÉDIE BRUSQUE
Le garçon d'étage, tenant son plateau en équilibre d'une seule main, frappa à la porte de l'appartement n° 9.
Ce fut M. Timeron qui lui ouvrit.
— Très bien. Vous avez fait vite. Déposez ça là, mon ami...
Il désignait un guéridon assez large dans la petite antichambre. Le café fumait dans le pot jaune, les croissants étaient appétissants à souhait, les tasses décorées de fleurs étaient prêtes à être disposées.
M. Timeron regarda l'heure à sa montre et sourit.
— Neuf heures... il fait beau, je crois ?
— Très beau, Monsieur.
Le garçon s'apprêtait à se retirer. M. Timeron s'approcha de la porte de la chambre à coucher et toqua légèrement de l'index recourbé.
— Marcelle... Le petit déjeuner est servi...
Quelques secondes s'écoulèrent, et on entendit une voix un peu lointaine, comme ensommeillée :
— Je suis fatiguée, Paul... Déjeune seul... Je sonnerai le garçon pour moi...
— Comme tu voudras... Alors, je vais sortir seul, aussi ?
Pas de réponse. Le garçon était sur le pas de la porte. M. Timeron remarqua d'un air philosophe :
— Elle a dû se rendormir... Tenez, mon ami, remportez ça... Vous avez entendu Madame ? Elle vous sonnera.
— Oui, Monsieur.
Le garçon reprit la seconde tasse avec sa soucoupe ainsi que les croissants destinés à M me Timeron. L'époux s'était déjà installé et commençait à manger de bon appétit.
Vingt minutes plus tard, il sortait de l'ascenseur, au rez-de-chaussée, s'arrêtait dans le hall pour allumer une cigarette, demandait s'il y avait du courrier pour lui et s'en allait d'un air guilleret.
La matinée de mai était magnifique, le garçon n'avait pas menti. Il s'éloigna rapidement sur le trottoir ensoleillé.
L'activité commençait à régner dans les couloirs du grand hôtel. Les sonneries se succédaient avec fréquence et, dans les cuisines, on préparait sans arrêt les nombreux plateaux chargés de bonnes choses diverses, selon les préférences.
Le garçon qui desservait l'étage auquel appartenait le n° 9 — premier étage — passa plusieurs fois devant la porte des Timeron. Mais la dormeuse n'appelait pas encore.
Il était dix heures et demie quand, en bas, un visiteur demanda si M. Timeron était chez lui.
L'homme galonné, assis derrière un petit bureau, se souvint d'avoir vu sortir le personnage.
— Non, Monsieur... Il n'est pas là...
— Et... Madame Timeron ?
— Je ne l'ai pas vu passer...
— Bon. Annoncez-moi. Je suis un ami. M. Saudrat... Je monte directement... Oui, je sais... Appartement n° 9. M. Timeron me l'a dit.
L'employé sonna à diverses reprises, mais on ne répondit pas.
— Bizarre !... Ça doit être détraqué...
Mais, comme M. Saudrat ne redescendait pas, l'employé en conclut qu'il avait dû être reçu, là-haut.
De fait, il le vit reparaître une demi-heure plus tard. Le visiteur avait un paquet plat sous le bras. Il fit un signe en passant :
— Le téléphone ne marche pas, paraît-il ?... On a sonné, M me Timeron a décroché, mais personne au bout du fil...
— Je vais faire vérifier... J'ai appelé, en effet...
— Elle m'avait demandé de vous prévenir...
— Je vous remercie, Monsieur...
Un appel au service de l'étage.
— Allô... C'est toi, Jean ?... Bon. Va voir au n° 9. Paraît que le téléphone ne fonctionne pas.
— Le n° 9... Chez M. Timeron ?
— Oui. Qu'est-ce que tu as ?
...