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Français
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Argentine
Les garde-côtes découvrent le Nautilus IV, un navire d’exploration sous-marine, échoué sur un haut fond et semblant complètement abandonné. Où est passé l’équipage ?
Paris
Hubert Stafford est invité à se rendre en Russie. Il rencontre Volodia Kouriakov, un homme d’affaires, qui a reçu une demande de rançon exorbitante pour la libération de sa fille. Si Hubert la ramène saine et sauve, il touchera une belle prime.
Mais où est-elle détenue ? Et qui est vraiment Hubert Stafford ?
LE SILENCE DES ABYSSES
Les chiens de guerre - 1
Gilles Milo-Vacéri
Présentation
Argentine
Les garde-côtes découvrent le Nautilus IV, un navire d’exploration sous-marine, échoué sur un haut-fond et semblant complètement abandonné. Où est passé l’équipage ?
Paris
Hubert Stafford est invité à se rendre en Russie par Volodia Kouriakov, un homme d’affaires, qui a reçu une demande de rançon exorbitante pour la libération de sa fille. Si Hubert la ramène saine et sauve, il touchera une belle prime.Mais où est-elle détenue ? Et qui est vraiment Hubert Stafford ?
Au personnel des soins intensifs en cardiologie du CHU de Rouen,
aides-soignantes, infirmières, internes, médecins et chirurgiens,
à celles et ceux qui m’ont sauvé la vie.
Au personnel de l’hôpital de jour Les Herbiers,
service de rééducation cardiaque et sportive,
à celles et ceux qui m’ont rendu le sourire.
Au docteur Étienne Gardea, ophtalmologiste,
ainsi qu’à toute son équipe,
à celui qui m’a opéré et rendu la vue.
À Caroline, ma femme,
celle qui n’a jamais lâché ma main .
Prologue
Océan Atlantique Sud – Au large de l’Argentine
— Alors, Kira, quelle est votre décision ? demanda Diego Ibanez, capitaine du Nautilus IV .
Dubitative, la jeune femme examina longuement la carte étalée sous ses yeux. La timonerie baignait dans une pénombre apaisante, éclairée par les écrans de navigation, les leds informatiques et le spot au-dessus de la table des cartes. De l’index, elle parcourut les quadrilatères de recherche déjà explorés dont les périmètres marqués en bleu se chevauchaient.
— On est proche des douze milles et donc des eaux territoriales, non ?
— Tout à fait, on y est depuis 24 heures. Pas de quoi s’inquiéter ! Avec toutes vos autorisations émanant de la Culture et de la Marine, ça ne change rien, je vous rassure.
Il ne fit guère attention à son regard fuyant. Il l’observait à la dérobée, bien plus intéressé par tout autre chose. Vêtue d’un débardeur noir qui mettait sa poitrine en valeur, en short et baskets, Kira, dans la trentaine, n’avait pas vraiment l’air d’une scientifique. Sa chevelure mi-longue, d’un noir de jais, était retenue par un simple bandeau. Une force animale émanait de sa personne, son visage était dur, presque taillé à la serpe, et ce que l’on retenait surtout, c’était son regard du même noir que ses cheveux. À bord de ce navire océanographique qu’elle avait loué avec l’équipage, elle était la seule femme. Pourtant, même après plusieurs semaines de mer, aucun marin n’avait osé se frotter à elle, sauf un, au début du périple.
C’était lors du repas du soir qu’elle prenait avec les officiers de bord et les hommes qui n’étaient pas de quart. Pour plaisanter, l’un d’eux, face à elle, avait fait le pari qu’il coucherait avec elle avant la fin de l’expédition. Pour son malheur, il avait tenu ces propos à haute voix. Kira avait alors attrapé le malotru par les cheveux et avait plaqué sa tête contre la table d’une main. De l’autre, elle avait saisi une fourchette qu’elle avait positionnée sous la gorge, faisant même couler quelques gouttes de sang.
Depuis cette altercation, plus personne n’avait osé faire la moindre remarque ni le moindre geste déplacé.
Silencieuse, Kira réfléchissait. C’était bien autre chose qui la préoccupait. Le Nautilus IV était équipé d’un sonar multicanal en RealVision 3D, une technologie de pointe capable de repérer un artefact de moins de cinquante centimètres à plusieurs centaines de mètres de profondeur. Après un mois et demi d’exploration, ils n’avaient obtenu aucun résultat probant.
Elle releva les yeux de la carte et fixa l’officier.
— Si on prolonge vers le sud de… disons trois à cinq milles, on sera à la limite de la zone définie au départ ?
Ibanez hocha la tête tout en se frottant le menton.
— Hum… on sera même en dehors d’un nautique, mais sait-on jamais ? En attendant, j’essaierais bien de m’éloigner des côtes et de cette zone de haut-fond pour fouiner du côté de la fosse marine, juste ici.
Il pointa de l’index un endroit. Kira fit la grimace.
— Si le naufrage a eu lieu dans ce coin-là, quelle serait la profondeur ?
— L’abysse fait plus de quatre mille mètres, mais le plateau juste avant reste accessible, avec des fonds de cinquante à soixante-dix mètres. Maintenant, si l’épave a disparu dans cette faille, vous pouvez abandonner tout espoir de récupération.
S’il avait raison, alors Kira aurait fait tout ça et dépensé une petite fortune pour rien. Ce serait une catastrophe !
— Dans combien de temps serons-nous sur place ? demanda-t-elle.
Le capitaine regarda sa montre.
— Demain matin à l’aube.
Elle se tourna vers le marin un peu en retrait, qui n’avait rien dit jusqu’à présent.
— Que dit la météo ?
Le jeune garçon lui sourit.
— Calme plat, quelques précipitations, mais rien de grave.
Kira savait que fin mars, l’hiver austral ne tarderait plus. Il fallait aboutir avant le mois de mai, sinon il faudrait revenir, et ça, elle ne pourrait plus se le permettre. Diego Ibanez dut sentir son appréhension et ses doutes.
— On va finir par le retrouver votre fichu rafiot.
Elle afficha un petit sourire.
— Je descends jeter un œil dans la salle du sonar. À plus tard !
L’officier hocha la tête et donna les ordres de changement de cap à son second, debout à côté de l’homme à la barre.
Le Nautilus IV était un bâtiment océanographique de quarante mètres de long, racheté à la France par l’Argentine. Doté d’un équipage de vingt hommes, le navire et son infrastructure n’étaient pas très modernes, mais la vétusté était largement compensée par l’équipement scientifique. Avec des technologies de pointe en matière de recherches et de cartographie sous-marine, il remplissait parfaitement le rôle pour lequel Kira l’avait loué. Certes, l’équipage avait été compliqué à recruter, mais la promesse d’une prime mirobolante avait attiré les marins en rupture de ban et les rares officiers navigants au chômage. Et encore ! Elle n’avait pas vraiment obtenu les autorisations, pas dit toute la vérité sur le but de ses recherches et bien gardé le silence sur ce qui sommeillait au fond de l’océan.
En sortant de la timonerie, elle respira l’air marin encore tiède à cette heure de la soirée. Depuis quelques jours, la chaleur diurne diminuait régulièrement et la relative fraîcheur nocturne offrait un sommeil plus réparateur. Malgré tout, le thermomètre indiquait près de 30° !
Kira descendit la volée de marches et emprunta un sas qu’elle referma soigneusement à l’aide du volant. Dans la coursive, il n’y avait que les veilleuses pour éclairer sa marche. La chaleur était insupportable par ici. Elle prit deux autres escaliers avant d’arpenter un long couloir. La salle du sonar était vers la proue, au niveau des cabines de l’équipage.
Kira entendit une porte s’ouvrir dans son dos. Sans se retourner ni se méfier, elle poursuivit son chemin. Derrière elle, des pas rapides l’alertèrent, mais elle n’eut pas le temps de réagir. Une main calleuse la plaqua contre la paroi de fer en la tenant par la nuque. L’homme sentait la sueur et son haleine empestait un sinistre mélange d’ail et de tequila.
— Qu’est-ce que tu cherches par ici, espèce de pute !
Même ivre, sa poigne était solide. Sans s’affoler, elle murmura.
— Je cherchais un homme, un vrai. Tu me veux ?
Son agresseur ricana. Il lui pétrissait déjà les seins avec brutalité.
— Ben, tu l’as trouvé ! Je vais te sauter ici, contre le mur.
— Laisse-moi me retourner, s’il te plaît, lui dit Kira, jouant le jeu.
Il la laissa faire.
— Tu vas aimer ça, salope ! Et…
Il y eut un bruit métallique. Le bras droit de la jeune femme se détendit à la vitesse de l’éclair. L’homme grogna et s’effondra à genoux. Il voulut crier, mais ne put émettre qu’un gargouillis. Kira récupéra son couteau à cran d’arrêt, planté jusqu’à la garde dans la gorge du marin et l’essuya tranquillement sur son tee-shirt en le fixant droit dans les yeux. Elle se redressa, replia son arme qu’elle glissa dans sa poche et se dirigea vers le téléphone de coursive. Le bruit avait réveillé un marin qui donna l’alerte et peu à peu ses collègues envahirent l’espace réduit.
Elle décrocha. La ligne était reliée directement à la passerelle.
— Passez-moi le capitaine, ordonna-t-elle.
Ibanez répondit très vite. Elle lui coupa la parole.
— Amenez-vous au second pont, cabines de l’équipage. J’ai eu un léger problème.
Elle raccrocha sans lui laisser le temps de répondre. Pendant ce temps, les hommes faisaient cercle autour de la victime, maintenant exsangue.
L’officier arriva au petit trot. Ses hommes s’écartèrent et quand il vit le cadavre, il s’immobilisa.
— Que… que s’est-il passé ?
Kira ricana.
— Votre gusse, là, avait décidé de me baiser. Je n’étais pas d’accord, alors je lui ai expliqué ma manière de penser.
Stupéfait, Ibanez la dévisagea, découvrant une facette inconnue de la jeune femme.
— Jetez ce tas de merde par-dessus bord. L’incident est clos, reprit-elle.
— Attendez ! protesta l’officier. Je dois faire un rapport aux autorités maritimes. Il y a mort d’homme et…
— Non, il y a mort d’une ordure. Personne n’en saura rien, car personne ne parlera. Clair ? Pour vous aider à perdre la mémoire, je double vos primes.
Il y eut un brouhaha satisfait autour d’elle. Elle venait de convaincre l’équipage et le capitaine avait déjà perdu la partie. Elle allait tourner les talons et se ravisa pour faire face aux marins.
— Le prochain qui a un geste déplacé, je lui coupe les couilles et je les lui fais bouffer. Pour votre information, je l’ai déjà fait.
Personne n’osa contester son affirmation, d’autant qu’ils avaient un cadavre encore chaud à leurs pieds. Alors qu’elle s’éloignait tranquillement vers la salle du sonar, elle entendit des pas précipités. Elle se figea et se retourna. À l’autre bout de la coursive, le second venait de débouler. Il rejoignit son supérieur.
— Que voulez-vous ? aboya Ibanez, à cran.
— Euh… il est mort ?
Livide, Ernes