266
pages
Français
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2020
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Publié par
Date de parution
10 avril 2020
Nombre de lectures
148
EAN13
9782374537504
Langue
Français
14 janvier 2020.
À Amiens, le corps mutilé d’une adolescente est découvert, accompagné d’un message exigeant que le commandant Gerfaut mène l’enquête personnellement. Celui-ci se rend donc de toute urgence sur les lieux. Le tueur publie alors une lettre ouverte dans laquelle il annonce qu’il va sacrifier douze vierges. Pour chacune, il écrira une énigme indiquant où sera déposée la prochaine victime.
Gerfaut comprend qu’il affronte un dangereux illuminé. Furieux, il se jette dans la bataille, bien décidé à stopper la sinistre série.
Pourtant, jour après jour, les cadavres s’entassent et l’assassin court toujours...
Publié par
Date de parution
10 avril 2020
Nombre de lectures
148
EAN13
9782374537504
Langue
Français
Présentation
14 janvier 2020.
À Amiens, le corps mutilé d’une adolescente est découvert, accompagné d’un message exigeant que le commandant Gerfaut mène l’enquête personnellement. Celui-ci se rend donc de toute urgence sur les lieux. Le tueur publie alors une lettre ouverte dans laquelle il annonce qu’il va sacrifier douze vierges. Pour chacune, il écrira une énigme indiquant où sera déposée la prochaine victime.
Gerfaut comprend qu’il affronte un dangereux illuminé. Furieux, il se jette dans la bataille, bien décidé à stopper la sinistre série.
Pourtant, jour après jour, les cadavres s’entassent et l’assassin court toujours…
Le sang des douze vierges est la neuvième enquête du commandant Gabriel Gerfaut.
Gilles Milo-Vacéri a une vie bien remplie. Après des études de droit, il vit pendant quelques années de multiples aventures au sein de l’armée puis entame une série de voyages sur plusieurs continents afin de découvrir d’autres cultures. C’est un auteur protéiforme, explorant sans cesse de nouveaux territoires. Le polar ou le thriller, le roman d’aventures inscrit dans l’Histoire ancienne ou plus contemporaine, les récits teintés de fantastique, se sont imposés à lui en libérant complètement sa plume de toutes contraintes et révélant un imaginaire sans limites. Au-delà d’une trame souvent véridique, le suspense et les intrigues s’imposent dans ses romans, apportant une griffe particulière à ses publications. Un pied dans la réalité, l’autre dans un univers étrange où tout peut devenir possible, Gilles Milo-Vacéri surprend ses lecteurs avec des textes au réalisme angoissant. Il aime conserver un lien étroit et permanent avec son lectorat, lors de rencontres dédicaces ou grâce à sa présence sur les réseaux sociaux et son blog officiel qu’il anime très activement.
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LE SANG DES DOUZE VIERGES
Les enquêtes du commandant Gabriel Gerfaut Tome 9
Gilles Milo-Vacéri
38 rue du polar
À ma Princesse, Caroline
Prologue
Lundi 13 janvier 2020 - 22 h 10
Centre-ville d’Amiens
Mathilde Roisin récitait des prières à voix basse. Le visage baigné de larmes, elle pensait à son violon, là-bas, sur le trottoir. Ses parents, de simples employés, s’étaient endettés pour le lui offrir ainsi que les cours qu’elle prenait régulièrement depuis huit ans. À seize ans, elle était presque une virtuose selon son professeur et devait rejoindre l’orchestre cette année.
Comment avait-elle pu laisser tomber son violon dans la rue ? Avec la chance qu’elle avait, un idiot allait le ramasser et au lieu de le rapporter au Diapason , son École de musique, cet abruti allait certainement le revendre sur le Bon Coin !
Un sursaut brutal de la voiture lui fit heurter quelque chose de dur au niveau du front et elle ne put retenir un cri de douleur. Sa situation lui revint alors en pleine figure, comme un choc violent, une espèce de chute interminable dans les abysses de la terreur.
Pourquoi elle ?
Dans le noir, Mathilde toucha le haut de son visage et sentit la bosse qui se formait sous ses doigts. Elle serra les dents et pour ne pas céder à la panique, s’obligea à écouter ce qui se passait au-dehors. Le froid glacial n’arrangeait pas sa concentration, cependant elle fit l’effort. Ils roulaient depuis une dizaine de minutes et le bruit de la circulation s’était dissipé. Elle en déduisit qu’ils avaient dû sortir de la ville, certainement plus loin que les proches faubourgs d’Amiens. Tout à coup, alors que le véhicule avait ralenti pour un feu ou un stop, elle entendit brièvement un bruit sourd, un brassement d’air reconnaissable entre mille. C’étaient des grandes éoliennes et dans le coin, il n’y en avait pas des centaines. Ils devaient se trouver près de Vignacourt ! Elle s’en souvenait parfaitement, car elle était venue avec son père faire du VTT par ici. C’était l’année dernière, pendant les congés d’été. Il fallait graver cette information dans sa mémoire. Plus tard, elle le dirait à la Police et eux, ils retrouveraient facilement l’endroit.
Oui, le dire aux flics, mais pour ça, il fallait qu’elle s’en sorte vivante ! songea-t-elle.
La peur la paralysa à nouveau, dissipant les souvenirs heureux de leurs vacances et la ramenant face à son destin. Alors, sous l’effet conjugué de l’angoisse, du froid et de sa situation, sa vessie se relâcha et elle sentit le liquide chaud tremper sa culotte puis couler sur ses cuisses.
— Oh, non… c’est pas vrai… balbutia-t-elle. Pitié ! Maman… viens me chercher…
L’adolescente craquait et sanglotait. La terrible scène se rejoua devant ses yeux grands ouverts dans l’obscurité.
En sortant du Diapason , elle avait discuté avec Rachel un long moment, d’autant plus que Kevin était resté avec elles. Le beau Kevin dont elle était un peu amoureuse. Non. Follement amoureuse. Il était beau, ne la quittait jamais des yeux, mais ce grand timide ne se déclarait pas et elle avait estimé que ce n’était pas à elle de faire le premier pas.
Quand ils s’étaient séparés, elle avait traversé la place de Bourgogne pour prendre l’avenue du même nom et emprunter le square Thuilliez qui la mènerait à la résidence rue de Bretagne où elle demeurait. Une marche d’un peu plus d’un kilomètre. Une marche qu’elle avait à peine eu le temps de commencer. Dire que son père lui avait proposé de venir la chercher après la répétition spéciale du jour afin de ne pas la laisser faire le trajet seule à pied. Elle avait refusé, car son père appréciait de rentrer chez lui le soir et de retrouver sa mère. Elle avait voulu le préserver d’une sortie à une heure inhabituelle. Quelle sotte !
Tout était si clair dans son esprit… En sortant de la place, elle avait remarqué un homme près de sa voiture. La malle arrière était ouverte et il l’avait abordée très poliment, en souriant.
— Bonsoir, Mademoiselle. J’ai un souci de moteur et mon portable est déchargé. Vous voulez bien me prêter le vôtre pour que j’appelle l’assistance ?
Il avait à peu près l’âge de son père et Mathilde ne s’était pas méfiée. Elle avait baissé les yeux pour sortir son Samsung de sa poche quand le type lui avait sauté dessus. De surprise, elle avait laissé tomber son sac contenant l’étui du violon et n’avait même pas pu hurler pour appeler à l’aide. En moins de cinq secondes, il l’avait soulevée, jetée dans son coffre puis refermé le capot sur elle. Terrifiée, elle n’avait pas réagi tout de suite et la voiture avait démarré.
Bizarrement, elle se souvenait de deux détails : son ravisseur sentait l’eau de Javel et il était doté d’une force herculéenne. Certes, elle ne pesait que cinquante-deux kilos, mais il l’avait attrapée et balancée comme si de rien n’était !
Elle releva un peu la tête et toucha la tôle du capot. Elle essaya pour la centième fois de pousser de toutes ses forces avec ses deux mains. En pure perte.
Ce voyage infernal n’en finissait plus. Combien de temps cela avait-il duré ? Elle n’en savait plus rien. Effrayée, désorientée, l’adolescente n’osait pas penser et encore moins imaginer ce qui l’attendait. Elle essayait de se concentrer sur des images joyeuses de sa vie. En vain. Pourtant, il fallait chasser ces idées noires qui l’épouvantaient.
Parce qu’un homme qui enlève une jeune fille pour la mettre dans son coffre, ne peut pas avoir de bonnes intentions ! Se faisant à l’idée que ce monstre l’emmenait dans un endroit tranquille pour la violer, elle craignait surtout l’issue, quand il en aurait fini avec elle. Ça lui rappela une discussion qu’elle avait eue avec sa mère. Mieux valait se laisser faire, ne pas lutter, ne pas provoquer le violeur et tout faire pour s’en sortir vivante.
Est-ce que ce véhicule la menait vers sa mort ? Non. Elle en refusait même la simple idée, car à 16 ans, on ne peut pas, on n’a pas le droit de mourir !
La voiture ralentit et tourna à gauche. Elle sentit aux trépidations que ce n’était plus la route bitumée, mais un chemin de terre avec des trous et des bosses. Mathilde se protégea la tête comme elle put et cela dura un petit moment.
Puis il y eut le dernier ralentissement. Le bruit du frein à main. Le contact coupé. La portière qui s’ouvre et qui claque en se refermant. Son cœur voulait sortir de sa poitrine et elle refoula difficilement une brusque nausée.
L’enchaînement de ces bruits familiers la propulsait dans une crise d’angoisse impossible à maîtriser. Prise de fièvre, elle essaya de crier, mais un nœud obstruait sa gorge et elle ne put produire qu’un son minable et inaudible. Qu’attendait-il maintenant pour la sortir de ce maudit coffre ?
Le capot s’ouvrit brusquement. Elle se redressa légèrement et tendit une main suppliante.
— S’il vous plaît, je vous en supplie, ne me faites pas de…
Elle ne put achever sa phrase. Son ravisseur la regarda, émit un grognement sourd, presque animal et lui décocha un violent coup de poing au visage.
Mathilde sombra immédiatement dans l’inconscience.
*
Sa gynéco la regarde et sa mère l’engueule. Que fait-elle dans cette salle, les cuisses écartées sur une table d’examen ? Bien sûr qu’elle n’est plus vierge ! Maman, voyons ! Si tu m’avais écoutée, tu saurais depuis longtemps que je couche avec des garçons ! Oui, je prends mes précautions, la preuve, je suis chez la gynéco, bon sang ! Son père, maintenant ? C’est un cauchemar ! C’est pire qu’un hall de gare, ici ! Et pourtant, elle lui demande de monter le chauffage, parce qu’elle est frigorifiée. Logique, elle est toute nue et ça, chez un médecin, c’est pas normal. Quelque chose ne va pas… ce n’est pas possible… ce n’est pas la réalité !
Mathilde ouvrit les yeux et hurla comme une folle. Elle était sur une table d’examen gynécologique. Entièrement dénudée. Ses chevilles et ses genoux étaient fixés aux gouttières par des sangles tellement serrées qu’elles lui coupaient la circulation. Son ventre aussi était sanglé, ce qui gênait sa respiration tout en l’empêchant de bouger. Elle essaya de ramener ses mains pour se libérer et sentit enfin les fers qui enserraient ses poignets