188
pages
Français
Ebooks
2011
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Publié par
Date de parution
13 décembre 2011
Nombre de lectures
2
EAN13
9782923447810
Langue
Français
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Date de parution
13 décembre 2011
Nombre de lectures
2
EAN13
9782923447810
Langue
Français
Version ePub réalisée par :
DU MÊME AUTEUR
ONDE DE CHOC , Roman, Éditions de la paix, 1999
YVAN SAVIGNAC
Roman
Page couverture Marie-Claude Chayer Infographie et mise en pages SAGA
Catalogage avant publication de Bibliothèque et Archives Canada
Savignac, Lina, 1949-
Éva, Eugénie et Marguerite : roman
L'ouvrage complet comprendra 3 v.
ISBN-13: 978-2-923447-05-6 (v. 1) ISBN-10: 2-923447-05-0 (v. 1) ISBN-EPUB: 978-2-923447-81-0
I. Titre.
PS8637.A87E93 2006 C843'.6 C2006-941114-X PS9637.A87E93 2006
Dépôt légal
- Bibliothèque et Archives nationales du Québec, 2006 - Bibliothèque nationale du Canada, 2006
Les Éditions la Caboche 1054 rue Cormier Beloeil (Québec) J3G 3V3 Téléphone : (514) 258-4906 Courriel : info@editionslacaboche.com
Toute reproduction d'un extrait quelconque de ce livre par quelque procédé que ce soit est strictement interdite sans l'autorisation écrite de l'éditeur.
À mon épouse Renée pour son amour son implication et sa foi en moi. À Marie-Claude Chayer pour son talent qui rejoint mes passions. À Thérèse Clark pour sa belle patience et ses compétences. À Véronique St-Gelais pour son soutien inconditionnel. À la vie que j'ai, et au temps qu'il reste.
CHAPITRE 1
Le lourd Boeing 737 se posa malhabilement sur la piste brûlante de Tonopah. Les violents vents latéraux s'ajoutèrent à la maladresse du pilote à poser l'appareil au sol. Les fortes vibrations causées par le contact des roues sur la piste raboteuse de béton, malmenaient rudement la carlingue du vieil avion. Le souffle des réacteurs faisait voler la poussière sur la piste, poussière qui ne parvenait jamais à disparaître malgré les atterrissages et décollages répétitifs de l'unique piste. Le vent du désert s'évertuait à y déposer heure après heure, jour après jour, une fine couche de sable, semblable à une poudre mortuaire.
Tandis que l'oiseau de métal étalait son ombre sur le béton, Léa ressentit une nausée qu'elle contint tant bien que mal. Rien n'était beau dans cet avion qui lui semblait trop vieux pour être encore en service. L'intérieur puait sa trop longue vie, sa trop longue histoire. Léa avait soif. Le vol avait été long. Elle désirait sortir au plus vite de cet espace trop restreint, rempli à moitié de gens qui s'alliaient à l'impression morbide que dégageait le vieil aéronef.
Léa Zanito était une femme qui n'avait pas d'histoire. Mariée pendant six années à un homme violent, elle l'avait laissé depuis huit mois. Sans enfant, elle avait toujours habité Houston, au Texas, depuis sa naissance. Elle pouvait être vue de tous comme une belle femme. Grande, près d'un mètre quatre-vingts, elle avait belle allure et était fière de sa personne. Elle dégageait une féminité que tous, autant hommes que femmes, percevaient à coup sûr en sa présence. Ses cheveux longs, à mi-dos, étaient souvent attachés fermement à la base de son crâne. Ils étaient d'un beau blond. Une repousse laissait toutefois percevoir un châtain clair, sa couleur naturelle.
L'avion roulait ses derniers tours de roue pendant que le sifflement strident des réacteurs perdait de son intensité. Contents de finir leur travail, les réacteurs devinrent silencieux. Une agente de bord à l'allure fatiguée se plaça au bout de l'unique allée qui séparait les deux rangées de sièges.
Ces derniers étaient sales, tachés à certains endroits de ce qui ressemblait à des éclaboussures de repas ou de boissons gazeuses. Malgré le carré de tissu supposé protéger les appuie-tête, ils étaient souillés par le gras des cheveux de centaines sinon de milliers de passagers qui avaient dû s'endormir en se balançant la tête de droite à gauche dans ces trônes de pauvres.
Léa était assise dans la queue de l'avion, le troisième banc à droite avant la fin. Elle portait un jeans noir, serré et un court t-shirt blanc qui laissait voir son ventre à la couleur et texture d'un fin velours fauve.
Comme l'avion finissait de rouler sur l'aire de stationnement, l'agent de bord expliqua dans un langage commun aux dernières ondulations de l'oiseau d'acier, qu'un escalier serait collé à l'avion et que les passagers pourraient sortir par la porte avant. Finalement, enfin, l'avion s'arrêta brusquement, grossièrement. Ce mouvement brusque haussa d'un cran la nausée que Léa avait déjà de son environnement.
Ses cuisses, un peu trop rondes mais fermes, s'ajustaient cependant à merveille à son bassin créant une belle courbe au niveau de ses hanches. À la jonction de ses dernières se créait un creux profond. Son ventre, révélant une belle maturité, était beau. Cette femme attirante, incitait, invitait l'œil.
Tandis que les passagers se levaient un à un, regroupant péniblement leurs bagages personnels, Léa appuya la tête sur le hublot déjà chauffé par la chaleur du Nevada. Son regard s'égara sur le long de la piste grise engloutie par la lividité du sable du désert. Elle se résigna à attendre que quelques passagers quittent l'habitacle avant de se lever. L'air était de moins en moins respirable. À peine la climatisation avait-elle été arrêtée qu'une odeur étouffante de transpiration envahit hâtivement l'habitacle.
La femme retournait dans sa tête toutes les raisons qui faisaient qu'elle était là… maintenant… dans ce vol nauséabond. L'idée qu'un long mois l'attendait, peut-être plus, devenait de plus en plus lourde à supporter.
Depuis cinq années, Léa travaillait pour la firme MAUSER. Cette entreprise bien connue du monde médical, se spécialisait dans la recherche et le développement de nouveaux médicaments. Ainsi, quelques jours auparavant, son patron l'avait fait venir à son bureau pour lui exposer un projet qui lui avait été soumis par un autre centre de recherche qui lui, était sous la gestion du gouvernement américain. Ce dernier se trouvait en Californie et était en fait peu connu des milieux commerciaux. Étonnamment, ce centre de recherche étudiait spécifiquement le développement et l'application de produits pharmaceutiques utilisés exclusivement par l'armée américaine. Subséquemment, il lui expliqua que plusieurs médicaments y avaient été développés pour, par exemple, protéger les militaires contre différents types de virus qui pouvaient être utilisés dans le cas de guerres bactériologiques.
Jim Mastket, son patron, était un homme bourru au langage franc et sans détour. Il lui exposa au cours de leur rencontre que bien qu'il ait déjà entendu parler des travaux qui étaient faits dans ce centre de recherche, il n'en demeurait pas moins que plusieurs autres produits de nature ultrasecrets y avaient été développés. De ce fait, il informa Léa que ce centre n'était pas tout à fait transparent, et que cela était motivé par des raisons d'État. Mastket lui expliqua aussi que deux jours auparavant, il avait rencontré un certain Tazianno Ruba. L'homme l'avait contacté pour lui demander de ce qu'il avait lui-même qualifié d'emprunt de personnel pour environ un mois.
—En fait, il voudrait que tu ailles travailler pour lui… ou pour eux… je n'sais pas trop où, en tout cas, dans leur centre de recherche.
—Moi ? Ils veulent que j'aille travailler pour eux ? Et pourquoi moi… et pour faire quoi demanda Léa ?
—Y a pas été très clair le bonhomme… j'sais pas sur quoi il se basait, mais il disait que tu étais exactement le type de personne dont il avait besoin et que, tiens-toi bien… L'État apprécierait qu'une personne de ta compétence les aide dans leurs recherches et que blablabla et blablabla. Je t'avoue que le type à toute une gueule et… qu'il a… je dirais…, fière allure, belle gueule, tu vois un peu le genre ?
—Non… justement, j'vois pas ! … et ce n'est pas tout à fait ce qui est important dans mon travail vous savez…
—Allons, allons Léa une belle femme comme toi… Anyway, j'ai pensé qu'un projet de ce genre pourrait t'intéresser, histoire de parfaire tes connaissances, ce qui ne pourrait sûrement pas te nuire pour MAUSER . Alors,… tu en penses quoi ?
Quatre jours s'étaient passés depuis, quand Mastket arriva dans le bureau de Léa en coup de vent avec une grosse enveloppe jaune à la main.
—Tiens… ça vient d'arriver par courrier P E R S O N N E L… rien de moins qu'un homme en habit l'a même apporté en personne personnellement… Wow, t'es chanceuse pas juste un peu, pas de danger que de jolies dames me fassent de telle livraison… Anyway, ce sont tes billets d'avion et ta documentation concernant le médicament sur lequel tu auras à travailler, tu pars demain matin…
Le document, nettement incomplet, expliquait brièvement que les employés oeuvrant à ce centre de recherche étaient à étudier le développement d'un nouveau médicament qui était d'ordre de la chronopharmacologie. Léa était perplexe car elle possédait très peu d'expérience dans ce domaine et de surcroît, ce qui était écrit dans ledit document était limité. Le trop peu de documentation à laquelle elle avait accès mentionnait vaguement que le médicament avait … la capacité de… « ralentir le métabolisme humain » alors que plus loin dans les textes on parlait de « ralentir le temps » et des avantages qu'il aurait pour les patients atteints de maladies en phase terminale. Mais l'expression ralentir le temps avait une connotation qui lui semblait exagérée, ce qui soulevait beaucoup de scepticisme sur une telle propriété pour un médicament ; elle était très curieuse d'en savoir plus sur ce médicament.
De plus, ce qu'elle trouvait étrange était que, la recherche et le développement de ce supposé médicament était chapeauté par le gouvernement américain, ce qui était en-soi peu commun, voire inhabituel, considérant que selon les normes un tel combiné scientifique aurait dû être sous la supervision d'entreprises privées. Ce cachet mystérieux de la chose intriguait énormément Léa.
—Quand tu seras sur place, à Tonopah, le dénommé Tazianno Ruba t'attendra à l'aéroport. De là, il m'a dit qu'il t'expliquerait tout ce que tu devrais savoir sur le projet durant votre trajet vers Bishop.
—Bishop ?
—Ouais… connais pas moi non plus… c'est quelque pa