La vilaine belle-sœur , livre ebook

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2017

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En déchirant par mégarde un vieux livre d'images, Kat est téléportée dans le monde de Cendrillon, où elle incarne Katriona, l'une des hideuses belles-sœurs ! En tant que jeune fille de noble lignage, sa vie change du tout au tout et elle doit apprendre à survivre aux lois de ce nouvel environnement, à commencer l'épreuve de passer les portes avec une robe à arceaux... Pour revenir chez elle, elle va devoir compléter l'histoire, jusqu'à ce qu'ils soient heureux et aient beaucoup d'enfants. Mais les obstacles sont de taille : l'autre belle-sœur est belle à s'en damner, la marraine la bonne fée est aux abonnées absentes et le prince - carrément canon, soit dit en passant - déteste les bals. Dans de telles conditions, arrivera-t-elle seulement à rentrer chez elle... ?

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Publié par

Date de parution

23 août 2017

Nombre de lectures

2

EAN13

9782375743157

Langue

Français

Poids de l'ouvrage

1 Mo

Aya Ling
La vilaine belle-sœur
Les contes de fées inachevés - 1

Traduit de l'anglais par Julianne Nova


Infinity
Le piratage prive l'auteur ainsi que les personnes ayant travaillé sur ce livre de leur droit.
Cet ouvrage a été publié sous le titre original :
The Ugly Stepsister
MxM Bookmark © 2017, Tous droits réservés
Traduction © Julianne Nova
Relecture @ Isabelle Tavernier
Correction © Emmanuelle Lefray
Illustration de couverture @ Clarissa, pour Yocla Designs
ISBN : 9782375743157
CHAPITRE UN



Quand je rencontre un type qui est trop beau pour être vrai, j’ai tendance à réagir de trois façons, au choix :
1. Être réduite au silence. J’ouvre la bouche, mais aucun mot ne sort. Tout ce que je peux faire, c’est le regarder bêtement, la bouche grande ouverte, assez pour accueillir un triple hamburger, pendant que mon cerveau se transforme en bouillie.
2. Bégayer. Je peux rester au téléphone pendant des heures avec ma meilleure amie, mais si je me retrouve confrontée à un mec mignon, bam ! Mon cerveau fait un court-circuit. Impossible de tirer autre chose de moi qu’une série de « Euh… hum… ah… », et des joues rouges.
3. Trébucher. Sur mes propres pieds. Oui, c’est facile à faire quand on fait un mètre soixante-dix et qu’on est dégingandée, j’ai même réussi à faire pleurer mon professeur de danse quand j’avais cinq ans. Ou pire encore, je fais tomber des trucs et je renverse ma nourriture.
Ces trois choses arrivèrent en moins de trois minutes quand je rencontrai Gabriel Castellano ce matin-là.
Je me rendais en classe quand mon téléphone portable se mit à sonner et le numéro de ma mère apparut à l’écran :
« Chérie, je dois faire des heures supplémentaires ce soir. Rentre après l’école. »
Maman avait commencé à travailler davantage chaque fois que c’était possible pour pouvoir économiser afin que j’aille à l’université. J’aurais aimé qu’elle n’ait pas à le faire ; je lui avais offert de travailler à temps partiel, mais quelqu’un devait surveiller Paige le soir et je devais de toute façon étudier de mon mieux pour obtenir une bourse. Les plus difficiles à décrocher fournissaient un financement bien supérieur à ce que j’aurais pu économiser en cuisant des hamburgers plusieurs heures par semaine. Malgré tout, je me sentais mal quand elle rentrait vers vingt-deux heures, complètement épuisée.
Les épaules basses, les yeux rivés au sol, je passai un couloir et faillis rentrer dans ce type qui venait vers moi. Je l’aurais dépassé s’il ne s’était pas adressé à moi.
— Excuse-moi. Tu peux me dire où se trouve le gymnase ?
Je le dévisageai. Un mètre quatre-vingt-deux de pure sexitude. Il avait un léger accent, mais cela ne faisait que le rendre plus sexy encore selon moi.
— Je suis nouveau, dit le type avec un sourire d’excuse. J’ai été transféré hier, je viens d’Australie.
— Oh… euh… salut…
Mes lèvres devinrent sèches et j’essayai de ne pas rester bouche bée. Concentre-toi, Kat. Qu’est-ce qu’il demandait ?
— Le gymnase… c’est par là.
— Merci.
Il me lança un sourire éblouissant et reprit sa route. Puis, tout à coup, je me rendis compte que je lui avais indiqué la mauvaise direction.
— Hé ! C’est par là !
Je dus me dépêcher pour le rattraper à cause de ses longues enjambées. Mon pied se coinça dans la marche inférieure, et je trébuchai et tombai, mes genoux frappant le sol. Mon téléphone portable et les livres que je transportais s’éparpillèrent autour de moi.
Génial. Comment avais-je pu oublier cette marche ? C’était qui le nouvel élève, hein ?
— Ça va ?
Le type s’agenouilla et commença à m’aider à ramasser mes affaires, mais j’esquissai un petit signe de la main.
— Sérieux, ça va.
Je ne voulais pas qu’il voie mon téléphone portable, un vieux Nokia noir et blanc. Je ne voulais pas non plus qu’il ramasse mon exemplaire élimé d’ Anne et la maison aux pignons verts 1 , que j’avais prévu de lire en classe. Comme si j’avais besoin de lui rappeler que j’étais une nana bizarre qui lisait encore des classiques. Des classiques pour enfants, d’ailleurs.
— Gabriel ! couina une fille.
C’était Ashley, une superbe élève de première à l’allure sophistiquée, qui venait d’emménager de New York et qui était en deuil, parce que rien à Oakleigh ne pouvait répondre à ses normes cosmopolites. C’était la première fois que je la voyais si guillerette.
— Je t’ai cherché partout ! La cloche va bientôt sonner. Viens, Monsieur P va nous tuer si nous sommes en retard.
Je rassemblai rapidement mes affaires et m’enfuis. C’était bien ma veine… Je n’avais jamais réussi à me comporter de façon normale devant un mec mignon.

À la maison, Paige est collée devant la télévision et regarde Bob l’éponge. Je ne comprends pas l’intérêt d’un personnage moche et jaune qui vit dans un ananas sous la mer. Au moins, Sailor Moon , je peux comprendre. Mais c’est l’une des nombreuses différences entre Paige et moi. Elle a dix ans, moi dix-sept. Elle préfère la télévision, alors que je suis accro aux livres (même si nous passons toutes les deux un temps ridicule sur Internet). Elle est belle, comme ma mère, je suis… eh bien, chaque fois que je vois mon père, j’ai envie de lui hurler dessus d’avoir remplacé les gènes de Maman par les siens. Vous voyez, la famille de Maman est latino. Même si elle a presque quarante ans, elle n’en a pas l’air. Elle a des cheveux noisette, épais et brillants, des cils si longs qu’on dirait des ailes de papillon, et des lèvres pleines et rouges qui n’ont pas besoin de rouge à lèvres. Bon, elle n’est peut-être pas mince comme un mannequin, mais cela n’a pas d’importance. Quand elle sourit et que ses grands yeux brillants s’illuminent, n’importe quel type à qui elle parle se retrouve soudain affligé d’un regard vitreux.
Paige, Paige la chanceuse, ressemble exactement à maman. Elle a reçu trente-sept cartes de Saint-Valentin quand elle était à la maternelle. J’en ai eu deux. Maman ressemble à une version bien en chair de Penelope Cruz, mais moi je suis Jo, des Quatre filles du Docteur March . J’ai de longs bras, de grands pieds et des taches de rousseur. Ceux qui disent que le jus de citron fonctionne sont des menteurs.
Tout comme Jo, mon seul point fort, ce sont mes cheveux. Ils sont épais et ondulés comme ceux de Maman, et auburn comme ceux de Papa. En maternelle, un garçon m’avait surnommée Carotte, mais j’étais trop lâche pour lui en mettre une comme l’a fait Anne Shirley 2 avec Gilbert Blythe. Tout comme Jo, j’adore lire. Maman dit que c’est un miracle que je ne porte pas de lunettes, à en juger par le nombre de livres que j’ai dévorés depuis la première fois où elle m’a emmenée dans une bibliothèque, quand j’avais quatre ans. Si la Bête m’offrait une bibliothèque comme il l’a fait pour Belle, je l’épouserais aussi. Les livres m’ouvrent de nouveaux mondes. La vie dans une petite ville comme Oakleigh est horriblement morne : nous avons une seule rue principale au centre-ville, avec tous les magasins, et le reste, ce ne sont que des zones résidentielles barbantes.
Quand arrive la publicité, Paige bondit sur ses pieds.
— Hé, Kat ! dit-elle d’un ton excité. Devine ce qu’on mange ce soir ?
Je ne comprends pas pourquoi elle est si ravie. Quand Maman ne rentre pas, nous avons droit à des restes ou des plats surgelés. En réalité, même quand elle est à la maison, nous nous servons du micro-ondes ou nous nous faisons livrer, puisqu’elle est trop épuisée pour nous cuisiner quoi que ce soit de frais.
Paige me traîne jusqu’à la cuisine pour me faire asseoir sur un tabouret.
— Ferme les yeux.
Je l’entends ouvrir le réfrigérateur. Ensuite, le bruit d’un bol qu’on pose sur la table.
— Je peux les ouvrir maintenant ?
— Pas encore.
Encore un bruissement ; elle ouvre un sac en plastique, je crois.
— C’est bon ! Tu peux regarder maintenant.
Devant moi est posé ce grand saladier avec des morceaux de tomates juteuses, d’oignons rouges et de coriandre en morceaux éparpillée dessus. À côté du bol se trouve une assiette de tortilla.
— Tu as fait de la salsa ?
— Mamie m’a envoyé la recette par e-mail, dit Paige, rayonnante. Elle dit que la salsa devrait toujours être mangée fraîche. Tu sais qu’elle déteste celle en conserve qu’on achète au supermarché. Tout ce que j’ai fait, c’est de tout découper et de mélanger un peu de jus de citron et de sel. Viens, goûte-la.
Je trempe une chips dans la sauce et mords dedans. Des saveurs douces et piquantes explosent dans ma bouche, se fondant en une harmonie parfaite.
— C’est génial. Et tu l’es encore plus d’avoir fait tout ça.
Elle rayonne de fierté. Contrairement à moi, Paige est sincèrement heureuse d’effectuer des tâches ménagères, même si elle se montre plus paresseuse quand il faut faire ses devoirs. Une autre chose qui témoigne d’à quel point nous sommes différentes, aussi bien en apparence qu’en personnalité.
Les publicités touchent à leur fin ; Paige retourne sur le canapé.
— Au fait, Maman a dit que tu dois nettoyer le grenier, dit-elle, les yeux déjà rivés à la télévision. Elle dit que tu as trop de livres. Il y a un vide-grenier ce week-end et elle voudrait essayer de vendre ce qui ne partira pas aux ordures.
Je lève les yeux au ciel. D’accord, j’admets que j’ai craqué sur bien trop de livres quand Papa était toujours avec nous. J’en achète encore beaucoup, mais c’est parce qu’il y a une tonne d’ebooks gratuits ou pas chers, et que je n’ai pas à m’inquiéter des mites qui pourraient manger les pages.
Mais même si je nettoie le grenier, ce n’est pas comme si nous avions de quoi le remplir. Maman a été super raisonnable depuis le divorce.
Je soupire. Je ne veux pas me séparer de mes livres, mais je suis sans doute trop vieille pour beaucoup d’entre eux. Dieu sait que j’en ai assez, empilés dans ma chambre.
Je grimpe au grenier d’un pas lourd avant qu’il fasse nuit. Je ne l’admettrai jamais devant Paige, mais j’ai peur d’y aller la nuit. La lumière y est faible et elle clignote, et il n’y a pas de fenêtre. C’est plutôt effrayant, même quand c’est

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