La Troisième Lettre , livre ebook

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L’excellent suspense psychologique La Troisième Lettre, de Michèle Marineau, est maintenant disponible en format compact ! Au-delà d’une intrigue brillamment menée, Michèle Marineau raconte une histoire d’une grande humanité, peuplée de personnages complexes, capables aussi bien d’amour et de compassion que de petites lâchetés ou d’impitoyable cruauté.
Agathe O’Reilly reçoit des lettres troublantes, vaguement inquiétantes, qui sont peut-être des lettres de menaces. Mais elle ne s’en fait pas trop... jusqu’à ce qu’elle réalise qu’un intrus s’est introduit chez elle. À partir de là, rien ne va plus. Et le doute s’installe. Qui lui envoie ces lettres, et pourquoi ? Les réponses à ces questions se trouvent-elles dans la vie actuelle de la comédienne de vingt-sept ans ou dans le drame qui a marqué son enfance ? Et quand la menace se précise, vers qui Agathe va-t-elle se tourner ? Vers l’amie loyale, mais un peu fouineuse ? l’amant envahissant ? le sympathique voisin ? la famille, qu’elle ne voit plus depuis longtemps ?
Dans ce suspense psychologique, Michèle Marineau tisse une fascinante toile autour d’Agathe et de ces étranges missives.
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Publié par

Date de parution

08 décembre 2011

Nombre de lectures

47

EAN13

9782764419410

Langue

Français

Collection QA compact



Version ePub réalisée par :
De la même auteure
Adulte La Troisième Lettre, coll. Tous Continents, 2007.
Jeunesse La route de Chlifa, coll. Titan+, 1992, réédition 2010. • Prix littéraire du Gouverneur général du Canada 1993 • Prix 12/17 Brive-Montréal 1993 • Prix Alvine-Bélisle 1993 • Livre préféré des jeunes Communication-jeunesse 1993-1994 • Roman préféré des 18-108 ans, Sondage « Coup de coeur » 1997
SÉRIE MARION Marion et le royaume d'Einomrah, Dominique et compagnie, 2009. Marion et le Nouveau Monde, Dominique et compagnie, 2002. • Prix Québec / Wallonie-Bruxelles 2003 Cassiopée, coll. QA Compact, 2002. • Livre préféré des jeunes de 12-17 ans au palmarès de Communication-Jeunesse 2003-2004 Rouge poison, coll. Titan, 2000. • Prix du livre M. Christie 2001 Les vélos n'ont pas d'états d'âme, coll. Titan, 1998. • Mention spéciale du jury – Prix Alvine-Bélisle • Traduit en anglais L'Homme du Cheshire, coll. Bilbo, 1990. Cassiopée – L'Été des baleines, coll. Titan, 1989. Cassiopée – L'Été polonais, coll. Titan, 1988. • Prix du Gouverneur général • Traduit en suédois, en espagnol, en catalan et en basque Albums Barbouillette !, Québec Amérique, 2011. Cendrillon, Les 400 coups, 2000. L'Affreux, Les 400 coups, 2000.
La Troisième
Lettre
Catalogage avant publication de Bibliothèque et Archives nationales du Québec et Bibliothèque et Archives Canada
Marineau, Michèle La troisième lettre (Collection QA compact) Éd. originale : 2006. Publ. à l'origine dans la coll. : Tous continents. ISBN 978-2-7644-1311-1 (Version imprimée) ISBN 978-2-7644-1326-5 PDF ISBN 978-2-7644-1941-0 EPUB
I. Titre. PS8576.A657T76 2011 C843'.54 C2011-941106-7 PS9576.A657T76 2011



Nous reconnaissons l'aide financière du gouvernement du Canada par l'entremise du Fonds du livre du Canada pour nos activités d'édition

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Québec Amérique 329, rue de la Commune Ouest, 3e étage Montréal (Québec) Canada H2Y 2E1 Téléphone : 514 499-3000, télécopieur : 514 499-3010
Dépôt légal : 2e trimestre 2011 Bibliothèque nationale du Québec Bibliothèque nationale du Canada
Mise en pages : Andréa Joseph [Page Express] Révision linguistique : Diane Martin Conception graphique : Isabelle Lépine Illustration de la couverture : Carl Pelletier
Tous droits de traduction, de reproduction et d'adaptation réservés
© 2011 Éditions Québec Amérique inc. www.quebec-amerique.com
Imprimé au Canada
MICHÈLE MARINEAU



La Troisième
Lettre


Québec Amérique
À François
La vie n'est ni absurde ni pas absurde, elle est ce que les gens en font.
Nancy Huston Professeurs de désespoir
Prologue



And what's the world to any man When no one speaks his name
The Old Bog Road chanson traditionnelle irlandaise
New Waterford, en Nouvelle-Écosse Samedi 19 mars

Le déclic se produit après les funérailles de Gordon MacIntosh, emporté à soixante-trois ans par un cancer du poumon.
La cérémonie terminée, Kathleen, la veuve de Gordon, a servi le goûter chez elle. À présent, tout le monde est parti, ou presque. Outre Kathleen, il ne reste plus que Mike Delaney, Tom Finnegan et Bernie Stevens. Les amis fidèles, qui ont accompagné Gordon jusqu'à la fin. Les camarades des bons et des moins bons jours — et des interminables soirées de tarbish. Des soirées au goût de bière et de nostalgie, où le 'bish — ce jeu de cartes particulier à l'île du Cap-Breton qui s'apparente à la belote des Français — était surtout un prétexte pour évoquer, une fois encore, leur vie dans les mines de charbon de la région : le travail rude et les dangers, les remous des années soixante, l'explosion du puits numéro 26, la grève de 1981, la fermeture progressive des mines à partir de la fin des années quatre-vingt…
Tout comme le défunt, Mike Delaney, Tom Finnegan et Bernie Stevens sont d'anciens mineurs. Des hommes usés, vieillis prématurément, aux poumons malades — Finnegan sait déjà qu'il a un cancer, et les deux autres se doutent bien qu'ils vont recevoir un diagnostic semblable, un jour ou l'autre. Ce sont malgré tout des hommes dignes qui, à l'église puis au cimetière, se sont tenus bien droits pour rendre un dernier hommage à leur camarade.
Maintenant qu'ils se retrouvent entre eux, ils trinquent à la mémoire de Gordon — un homme honnête et travailleur — et rappellent, dans le plus grand désordre, des moments de sa vie — épisodes marquants ou anodins, souvenirs cocasses ou émouvants.
Kathleen a sorti l'album de photos, un vieil album de cuir marron aux coins usés.
« Here we are on our wedding day ! May 4th, 1963… Gordon était tellement beau dans son costume neuf ! Mais ses souliers étaient trop serrés. Les miens aussi, d'ailleurs. Toute la journée, on a souffert chacun de notre côté, sans se douter que l'autre avait les pieds en compote, lui aussi. Et on dansait, on dansait ! Après, on s'est avoué tous les deux que c'était une vraie torture, mais qu'on se forçait pour ne pas décevoir l'autre… Quand on parlait de notre mariage, c'était toujours cette affaire de pieds qui revenait… »
Pour la première fois ce jour-là, Kathleen sourit, un sourire qui transforme ses traits bouffis par les pleurs, affaissés par la détresse et l'épuisement. On retrouve presque la Kathleen de la photo de mariage, la Kathleen radieuse d'il y a quarante-deux ans.
Viennent ensuite des photos de Kathleen enceinte.
« Ça a été tellement dur quand j'ai perdu le bébé et qu'on a su que je ne pourrais jamais en avoir… C'est à cette époque-là que Gordon a commencé à boire. Évidemment, ça ne s'est pas arrangé après son histoire avec Bigras. »
Elle prononce Bigrass, à l'anglaise, et le nom provoque une réaction instantanée.
« Bigrass… Bigr…ass…hole ! » s'exclament les trois hommes présents.
C'est ce que Gordon répétait, toujours avec la même colère, la même rage impuissante, quand il avait un verre dans le nez.
L'histoire remonte à une vingtaine d'années. Le dénommé Bigras, un escroc doté d'un charme fou et d'un diabolique pouvoir de persuasion, a dépouillé Gordon et d'autres habitants de la région de plusieurs dizaines de milliers de dollars — la totalité de leurs économies, le plus souvent. Gordon, pour sa part, a perdu l'héritage qu'il tenait de son père, sa maison, son pick-up…
« When Bigras disappeared, il nous restait juste le linge qu'on avait sur le dos », précise Kathleen avec un soupir.
Mike Delaney et Bernie Stevens étaient dans la région, à l'époque, et ils connaissent bien cette histoire — Stevens a lui aussi perdu dix mille dollars dans l'aventure —, mais Tom Finnegan est arrivé au Cap-Breton il y a une douzaine d'années seulement. Il a souvent entendu Gordon maudire Bigrasshole et il sait que le trou de cul en question a ruiné MacIntosh et Stevens, mais il ne connaît pas les détails de l'affaire.
« Qu'est-ce qui s'est passé, exactement ? »
Les autres commencent à lui raconter l'histoire, qui lui semble vite étrangement familière.
« Et à quoi ressemblait ce Bigras ? s'entend-il demander.
— J'ai sa photo ici, attends un peu… »
Kathleen tourne quelques pages et lui tend l'album.
« Here he is… »
La photo est floue, mais Finnegan n'a aucun mal à reconnaître l'homme que désigne Kathleen. Seulement, cet homme ne s'appelait pas Bigras quand il l'a connu. Pas plus que lui-même ne s'appelait Finnegan à cette époque.
Kathleen continue à feuilleter l'album et à commenter les photos.
Finnegan, perdu dans ses souvenirs, n'entend rien de ce qu'elle dit et il n'accorde qu'un regard distrait aux photos qu'elle leur montre quand, soudain, une de ces photos capte son attention.
D'un seul coup, tout s'éclaire. Finnegan a enfin trouvé l'explication des seize dernières années.



Quelques semaines plus tard, les doigts crispés autour de son stylo, celui qui prétend s'appeler Finnegan cherche ses mots. Écrire ne lui vient pas facilement. Écrire en français encore moins. Il y a si longtemps qu'il n'a pas parlé français. Saura-t-il même trouver les mots dont il a besoin ?
Il approche sa plume du papier. Il trace une première lettre, puis une autre.
Il va y arriver. C'est toute sa vie qui en dépend.



On croit avoir tout prévu, tout réglé. Et puis, un matin, en dépouillant le courrier, on se rend compte que le destin avait une surprise en réserve.
Il suffit d'une lettre pour mettre en péril une vie soigneusement construite. Un minuscule grain de sable dans l'engrenage d'une mécanique pourtant méticuleusement entretenue.
Après tout ce temps, pas question de voir mon œuvre détruite.
Un grain de sable, ça s'enlève.
Le destin, ça peut aussi être moi.
Première partie
Lettres
Chapitre 1 Mercredi 4 mai

La troisième lettre arrive au moment où Agathe commençait à croire qu'il n'y en aurait pas d'autre, finalement, et que les deux premières n'avaient pas de signification particulière.
Mais à présent la lettre est là, et Agathe se demande ce qu'elle va lui révéler de nouveau. Pourtant, elle ne se précipite pas pour ramasser l'enveloppe. Sa curiosité s'accompagne d'un vague malaise. Elle n'a pas peur, pas vraiment, mais elle n'aime pas ces lettres qu'elle a du mal à qualifier. Troublantes, certainement. Inquiétantes, peut-être. Menaçantes ? Agathe espère que non. Elle ne peut toutefois s'empêcher de craindre que cette troisième lettre ne fasse pencher la balance du côté des menaces.
Elle prend donc tout son temps pour récupérer le courrier éparpillé dans le vestibule. Une lettre de sa compagnie d'assurances, un compte d'électricité, une enveloppe remplie de coupons-rabais, une publicité pour une pizzeria… Et, enfin, cette enveloppe jaunie, un peu fripée, adressée d'une main malhabile. Une écriture d'enfant ou d'analphabète, s'est dit Agathe en recevant la première de ces enveloppes, une semaine plus

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