20
pages
Français
Ebooks
2015
Vous pourrez modifier la taille du texte de cet ouvrage
Obtenez un accès à la bibliothèque pour le consulter en ligne En savoir plus
Découvre YouScribe en t'inscrivant gratuitement
Découvre YouScribe en t'inscrivant gratuitement
20
pages
Français
Ebooks
2015
Vous pourrez modifier la taille du texte de cet ouvrage
Obtenez un accès à la bibliothèque pour le consulter en ligne En savoir plus
Publié par
Date de parution
01 juin 2015
Nombre de lectures
416
EAN13
9782363154262
Langue
Français
Publié par
Date de parution
01 juin 2015
Nombre de lectures
416
EAN13
9782363154262
Langue
Français
La prophétie de la voiture bleue
Élias Jabre
ISBN 978-2-36315-426-2
Mai 2015
Storylab Editions
30 rue Lamarck, 75018 Paris
www.storylab.fr
Les ditions StoryLab proposent des fictions et des documents d'actualit lire en moins d'une heure sur smartphones, tablettes et liseuses. Des formats courts et in dits pour un nouveau plaisir de lire.
Couverture
© Unsplash.com - photographe : Dietmar Becker - Licence CC0 1.0
Table des mati res
La prophétie de la voiture bleue
Biographie
Dans la m me collection
Tu gis devant moi sur le gravier.
Crâne ouvert sous un ciel bleu.
J’avais tout fait pour éviter qu’elle t’emporte (j’ai réalisé moi-même la prophétie). Quatre années à veiller, et tu gis devant moi. La coulée de sang sur le pare-brise se divise en une dizaine de lignes groseille comme autant d’autres chemins (tu n’as pas su les emprunter, c’est ta faute).
Impact. Ton front cogne, et ton corps glisse le long du capot avant de rouler sur le gravier.
De petits cailloux se sont incrustés dans le gras de ta joue.
Quatre années que je veille sur toi. À guetter toujours et en tout lieu. À me demander d’où surgira le danger. Ça te fait rire, ma parano. Tu me traites de trouillarde superstitieuse (sans oublier l’accent d’affection). Je faisais ça pour toi (pour que tu t’en sortes).
Les paroles de la vieille résonnent au fond de ma cervelle.
Tu m’avais emmenée à cette fête foraine, aux Tuileries, par un après-midi pluvieux (devenir touriste dans sa propre ville, tu disais), et la vieille gitane m’attrape la main, alors que nous patientons dans la file des billets. Je la retire, elle la reprend, et ça continue. Dans mon dos, tu t’esclaffes sans me venir en aide. La vieille ne lâche pas, et je finis par sortir une pièce d’un euro d‘une poche intérieure de mon sac. Elle me foudroie du regard, puis me déplie les doigts pour démêler les secrets de mes lignes de vie. Alors, d’un hochement de tête, elle baragouine avec cet accent à coucher dehors : Lui ! Lui ! et elle pointe l’index dans ta direction, Voiture bleue ! Lui, écrabouillé par voiture bleue ! Lui mourir ! « Lui » (toi) ouvre de grands yeux incrédules (tes beaux yeux bleus, encore maintenant, tu les as grands ouverts), avant de te tordre de rire. Je m’arrache des serres de cet oiseau de malheur, et nous nous échappons à l’écart des nuées de touristes, tandis que ses yeux empestés nous pourchassent. Le ciel s’est chargé de ses imprécations, une pluie brumeuse se répand dans l’atmosphère.
– Je pensais qu’elles ne refilaient que des bonnes nouvelles, ces vieilles sorcières ?