La fille dans l'escalier , livre ebook

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Jane arrive à Berlin par une triste nuit de novembre. Sa compagne Petra l’a installée dans un bel appartement du quartier branché de Mitte. Pour Jane tout est nouveau : la langue, les rues, les gens, sa situation. Elle est isolée, enceinte, et voudrait s’intégrer. Alors que Petra est occupée à travailler, elle reste seule à la maison et se demande encore si elle fait bien d’avoir cet enfant.


Elle explore le voisinage. Dans le bâtiment abandonné qui surplombe leur cour, une lumière vacille : une ombre passe dans l’escalier. Des cris dans la nuit, une voix d’homme, des pleurs d’enfant. Au matin Jane voit par la fenêtre une jeune fille habillée d’un manteau à capuche rouge traverser la cour. Son visage, très jeune, est outrageusement maquillé.


Très vite, Jane devient obsédée par la cour et par ses voisins, la pensée de sa maternité imminente se transforme en visions, en délire. Le lecteur, troublé, suit Jane dans cette ville hantée, et il a sans doute moins peur pour elle que pour le mal qu’elle peut faire autour d’elle, ou en elle.



Dans ce thriller magistral, Louise Welsh subvertit et rajeunit les conventions du genre. Le résultat est puissant, impressionnant, et très noir.

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Date de parution

02 octobre 2014

Nombre de lectures

18

EAN13

9791022601344

Langue

Français

Poids de l'ouvrage

2 Mo

Louise Welsh
La fille dans l’escalier
 
Jane arrive à Berlin par une triste nuit de novembre. Sa compagne Petra l’a installée dans un bel appartement du quartier branché de Mitte. Pour Jane tout est nouveau : la langue, les rues, les gens, sa situation. Elle est isolée, enceinte, et voudrait s’intégrer. Alors que Petra est occupée à travailler, elle reste seule à la maison et se demande encore si elle fait bien d’avoir cet enfant.
Elle explore le voisinage. Dans le bâtiment abandonné qui surplombe leur cour, une lumière vacille : une ombre passe dans l’escalier. Des cris dans la nuit, une voix d’homme, des pleurs d’enfant. Au matin Jane voit par la fenêtre une jeune fille habillée d’un manteau à capuche rouge traverser la cour. Son visage, très jeune, est outrageusement maquillé.
Très vite, Jane devient obsédée par la cour et par ses voisins, la pensée de sa maternité imminente se transforme en visions, en délire. Le lecteur, troublé, suit Jane dans cette ville hantée, et il a sans doute moins peur pour elle que pour le mal qu’elle peut faire autour d’elle, ou en elle.
Dans ce thriller magistral, Louise Welsh subvertit et rajeunit les conventions du genre. Le résultat est puissant, impressionnant, et très noir.
 
Louise W ELSH vit à Glasgow, où elle est libraire. Elle est l’auteur de plusieurs best-sellers et a reçu le prix du Crime Writers’ Association Creasy Dagger et le Saltire First Book Award.
 
 

 
Louise WELSH
 
 
 
 
LA FILLE DANS L’ESCALIER
 
 
 
Traduit de l’anglais (Écosse) par Céline Schwaller
 
 
 
 
 
 
Éditions Métailié 20, rue des Grands Augustins, 75006 Paris www.editions-metailie.com
 
 
COUVERTURE
Design VPC
Photo © esthAlto/M.Spohn/Getty Images
 
 
Titre original : The Girl on the Stairs
© Louise Welsh, 2012
Traduction française © Éditions Métailié, Paris, 2014
ISBN : 979-10-226-0134-4
 
 
 
 
 
 
Pour David et Cathy Fehilly
Sommaire
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Résumé. Biographie
Portrait de l'auteur
Page titre
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Épilogue
Remerciements
Notes
Un acte aussi simple que la mort
N’a nul besoin de faste pour l’excuser,
Ni que l’on dépense un souffle
Pour amplifier ce qu’il est.
« Un enterrement », Sydney Tremayne

Ils disent des choses qui, si nous pouvions les entendre, nous feraient frémir, tout simplement.
Le Tour d’écrou , Henry James
1
C’était le genre de journée qui rappelait à Jane son enfance, un morne dimanche de novembre qui emmitouflait les gens dans leur manteau et poussait les pieds à presser l’allure. Derrière la vitre du taxi, un homme corpulent vêtu d’un blouson de ski bleu glacier s’arrêta pendant que le yorkshire dont il tenait la laisse s’accroupissait dans l’herbe du bas-côté de la route. Jane supposait que, quelque part, une femme était restée au chaud, attendant le retour de son gros bonhomme et de son petit chien. Elle pariait que le yorkshire serait dans les bras de sa maîtresse avant que l’homme se soit seulement débarrassé de son anorak.
Il faisait bon dans le taxi, mais Jane remonta son écharpe autour de son visage comme si elle compatissait avec l’homme et sa corvée d’amour. Le feu passa au vert et le taxi redémarra, faisant osciller le chapelet accroché au rétroviseur. Petra tendit la main pour prendre la sienne.
« À quoi tu penses ?
– À rien. »
Petra défit un bouton du manteau de Jane, glissa la main sous ses plis et caressa le globe ferme de son ventre, mais le bébé avait cessé la gymnastique à laquelle il s’était livré dans l’avion.
« Comment est-il possible de ne penser à rien aujourd’hui ? » Petra retira sa main. « Je suis tellement contente que tu sois enfin ici. J’ai le cerveau en ébullition.
– C’est parce que tout repose sur toi.
Je suis parfaitement sereine.
– Comme la Madone. » Petra désigna du menton le tableau de bord où était adossée une carte religieuse. Une Vierge parée de bijoux portait un enfant Jésus plein de vie entièrement nu hormis une couronne dorée surmontée d’un halo.
« J’ai plus de chance que la Madone, je sais qu’un lit m’attend.
– Fatiguée ?
– Un peu. »
Elle était crevée. Les files d’attente à Heathrow et Schönefeld avaient été longues, et cela lui avait rappelé les premières semaines, quand elle avait l’impression que l’embryon lui pompait toute son énergie.
« On y sera bientôt. »
Les banlieues berlinoises défilaient, des immeubles aux lignes franches et des jardins bien entretenus, tous déserts, comme si un nettoyage gigantesque avait précédé le Ravissement. Jane se demanda si le fait de se méfier de la respectabilité était propre aux Écossais. L’ordre n’était pas toujours un masque.
Petra se pencha pour l’embrasser, en haut de la joue, juste au-dessus de la pommette. Jane vit le chauffeur de taxi leur lancer un regard dans le rétroviseur. Il détourna les yeux, puis les regarda à nouveau, mais il ne dit rien, pas même quand elle prit le visage de Petra dans ses mains pour l’embrasser sur les lèvres.
L’appartement avait cet air déformé que semblent acquérir les endroits trop regardés sur Internet lorsqu’on les voit en vrai. Plantée dans le salon, Jane reconnaissait le canapé blanc et le lampadaire incliné qu’elle avait vus sur les photos que Petra lui avait envoyées par e-mail. La table de la salle à manger était blanche elle aussi, posée sur un tapis crème et flanquée de chaque côté par quatre chaises Ghost signées Starck. Il était difficile d’imaginer un enfant ici. Difficile d’imaginer un enfant.
Jane se débarrassa de son écharpe d’un mouvement d’épaules et commença à déboutonner son manteau.
« Ne l’enlève pas tout de suite, bébé. » Petra la prit par la main et lui fit traverser la salle parquetée pour sortir sur le balcon. Jane sentit la peau de son visage se contracter comme l’air nocturne l’effleurait.
« Regarde. »
En bas, un réverbère brillait d’une lumière vive, illuminant les arbres du cimetière d’en face. La modeste Kirche paraissait trop petite pour supporter sa flèche qui, toute de fer et élancée, se détachait indistinctement dans la nuit. Derrière, des fenêtres luisaient depuis des immeubles lointains, et légèrement en contrebas la Fernsehturm rougeoyait dans le noir. Petra était essoufflée par le froid et l’excitation.
« J’ai hâte que tu voies convenablement la vue. Je sais qu’un cimetière ne paraît pas très gai, mais celui de Saint-Sébastien ressemble beaucoup à un petit cimetière anglais, plein de feuilles et envahi par la végétation, tout à fait charmant.
– L’église accueille peut-être des groupes mères-enfants.
– Le jour où j’ai visité l’appartement, j’ai vu une bande de petits gamins se courir après au milieu des tombes, alors j’imagine que oui. »
Jane releva la capuche de son manteau, et Petra passa un bras autour de ses épaules, lui donnant un peu de sa chaleur.
« On a le soleil jusqu’à midi, et à nouveau en début de soirée.
– Cet appart semble sortir d’un magazine de décoration.
– Il te plaît ?
– C’est magnifique. »
Petra l’embrassa, les lèvres chaudes et heureuses.
– J’ai demandé à l’agent immobilier : le balcon est sans danger pour les enfants. »
Une table raffinée en fer forgé et deux chaises peu robustes étaient installées à droite de la porte ouverte. Jane resserra son manteau et s’assit. Elle sentit le paquet de cigarettes neuf dans sa poche. Tout ce qu’il fallait, c’était de la volonté.
« Il n’y a rien qui soit sans danger pour les enfants.
– Bien sûr que si. » Petra s’assit sur l’autre chaise et lui prit la main. « On est au XXI e  siècle. »
Dans l’obscurité, les lumières d’un avion clignotaient en direction de la Fernsehturm , à des kilomètres de la collision mais évoquant une trajectoire vers la catastrophe sur le ciel nocturne sans relief. Les lumières disparurent un instant derrière le bulbe du poste d’observation de la tour, qui rappelait la forme d’un oignon au vinaigre, avant de réapparaître. Jane relâcha sa respiration, qu’elle n’avait pas eu conscience de retenir.
« Tu as fermé la porte à clé ?
– Bien sûr. » Petra pressa la main de Jane. « Ne t’en fais pas, on ne craint rien. On est aussi en sécurité qu’un bébé. »
Jane faillit rétorquer que rien ne pouvait être plus incertain que le sort d’un enfant, mais elle se contenta de presser à son tour la main de Petra.
« Les bébés font seulement semblant d’être impuissants. Tu n’as jamais vu la façon dont ils nous regardent ? Ils savent tout. Ils pourraient marcher et parler sitôt sortis du ventre de leur mère s’ils le voulaient. »
Petra se leva, aida Jane à se mettre debout et l’attira contre elle. Jane sentit son haleine, chaude et mentholée dans la nuit glaciale. Elle leva son visage pour recevoir le baiser de Petra et l’entendit murmurer.
« Notre petit génie a beaucoup de chance que tu sois une de ses mamans. J’ai hâte d’entendre les histoires que tu vas lui raconter. » Elle rit et elles se séparèrent. « Mais essaie de faire en sorte qu’elles ne fassent pas trop peur. »
La plus grande des chambres d’amis se trouvait en face du salon. Elles se tenaient sur le seuil, contemplant le lit deux places, le plancher en bois dur ciré et les armoires intégrées.
Petra haussa les épaules.
« On peut mettre tout ça au garde-meuble et acheter au petit une chambre d’enfant. »
Jane remarqua le passage au masculin mais ne releva pas. L’avenir le dirait. Elle écarta les rideaux. Dehors, la cour était mal éclairée, mais elle distinguait le bâtiment qui s’élevait derrière, une version délabrée de leur propre immeuble, ses fenêtres vides enfoncées dans l’obscurité comme des orbites dans un crâne.
« Pas très inspirant, comme vue.
– C’est normal, une dépendance derrière la maison ! Et comme cet immeuble est vide, on n’aura pas de vis-à-vis. » Petra tourna les talons. « Tu vas adorer la cuisine. »
Jane se rendit compte que son amante quittait la pièce, mais elle s’attarda près de la fenêtre. En bas, un vieil homme traversa la cour mal éclairée, gu

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