60
pages
Français
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2012
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Publié par
Date de parution
18 mai 2012
Nombre de lectures
4
EAN13
9782894554203
Langue
Français
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18 mai 2012
Nombre de lectures
4
EAN13
9782894554203
Langue
Français
DANS LA MÊME COLLECTION
François Lavallée : Dieu, c’est par où ? nouvelles
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Éclats de voix , nouvelles
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Les années du silence Tome 2 : La Délivrance
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La fille de Joseph
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La dernière saison Tome 1 : Jeanne
Catalogage avant publication de Bibliothèque et Archives Canada
Marais, Clara
Je le jure
ISBN 978-2-89 455-236-0 ISBN EPUB 978-2-89 455-420-3 ISBN PDF 978-2-89 455-518-7
I. Miller, Lori. II. Titre.
PS8626. A695J42 2007 C843’.6 C2006-942 287-7 PS9626. A695J42 2007
Nous reconnaissons l’aide financière du gouvernement du Canada par l’entremise du Programme d’Aide au Développement de l’Industrie de l’Édition (PADIÉ) ainsi que celle de la SODEC pour nos activités d’édition. Nous remercions le Conseil des Arts du Canada de l’aide accordée à notre programme de publication.
Gouvernement du Québec — Programme de crédit d’impôt pour l’édition de livres — Gestion SODEC
© Guy Saint-Jean Éditeur Inc. 2007
Conception graphique : Christiane Séguin
Révision : Hélène Bard
Dépôt légal — Bibliothèque et Archives nationales du Québec, Bibliothèque et Archives Canada, 2007
ISBN : 978-2-89 455-236-0
Distribution et diffusion
Amérique : Prologue
France : Volumen
Belgique : La Caravelle S.A.
Suisse : Transat S.A.
Tous droits de traduction et d’adaptation réservés. Toute reproduction d’un extrait quelconque de ce livre par quelque procédé que ce soit, et notamment par photocopie ou microfilm, est strictement interdite sans l’autorisation écrite de l’éditeur.
Guy Saint-Jean Éditeur inc.
3154, boul. Industriel, Laval (Québec) Canada. H7L 4P7. (450) 663-1777.
Courriel : saint-jean.editeur@qc.aira.com • Web : www.saint-jeanediteur.com
Guy Saint-Jean Éditeur France
48, rue des Ponts, 78 290 Croissy-sur-Seine, France. (1) 39.76.99.43.
Courriel : gsj.editeur@free.fr
Vous pouvez rejoindre les auteurs à l’adresse suivante :
marais_miller@hotmail.com
Pour nos amis,
afin qu’ils continuent à rêver.
Le méfait
À chacun de nos rendez-vous, j’ai souhaité qu’elle éteigne son cellulaire, mais elle avait pour excuse sa profession. Il y avait aussi la clochette de son ordinateur qui annonçait l’arrivée de ses courriels, même lorsque nous étions au lit. La dernière fois, une sonnerie stridente s’était déclenchée au paroxysme de mon orgasme, pour lui signifier d’aller mettre des pièces dans le parcomètre, devant son loft.
J’aurais dû comprendre les autres signaux, qui ne présageaient pas un irrésistible besoin d’abandon passionnel. Sur des musiques romantiques préenregistrées, elle prenait le temps de plier ses bas de filet noir, que je venais à peine de lui enlever.
Elle m’avait fait perdre mon sang-froid. Qu’allais-je raconter au juge ? Qu’une compulsive m’avait poussé à bout ?
Je l’avais rencontrée à l’urgence de l’hôpital du village voisin. Je m’étais blessé au gros orteil en rangeant du bois de chauffage. Je vis seul depuis que j’ai démissionné de mon poste de directeur d’une grosse boîte de publicité. Mon épouse m’a quitté lorsque je lui ai annoncé ma décision de me retirer à la campagne, pour réaliser un vieux rêve. Elle ne pouvait imaginer qu’elle puisse vivre avec un homme sans statut. Comme nous n’avons pas eu d’enfant, la rupture s’est faite sans heurt. Je ne l’aimais plus depuis des lunes. Seule l’habitude m’avait jusqu’à ce jour retenu à elle.
Sans femme dans ma vie depuis des mois, c’est sans doute pour cela que cette médecin m’a tant plu avec ses airs de citadine perdue au fond des bois.
— Il faudra des points de suture. Puis, je vous enveloppe l’orteil et vous revenez me voir la semaine prochaine. Je suis de garde dimanche. Pas d’allergie à la pénicilline ?
Sa voix était jeune, plus jeune que son corps. Elle devait être dans la quarantaine.
— Oui, si elle contient des arachides.
Elle m’a regardé sans sourire, comme pour me faire comprendre qu’elle n’avait pas de temps à perdre avec moi.
— Pas de problème de santé ?
Elle écrivait sur sa tablette de prescription, cette fois en souriant. Elle m’a tendu l’ordonnance sans lever les yeux.
J’ai lu : « Michèle Morgan, urgentologue. »
— Comme l’actrice française ?
— Mon père était un Morgan et un grand fan de madame.
— Et vous avez ses yeux.
Je regrettai le compliment dès l’instant où je m’entendis le lui faire à haute voix.
— Facile, avait-elle ajouté. Merci… Vous vivez ici toute l’année ?
— Oui, j’ai quitté la ville. Je suis écrivain, des romans d’espionnage.
— Vous avez publié plusieurs livres ?
— Aucun.
J’en ai terminé trois qui dorment sur mon disque dur. Mais je n’en ai présenté aucun à un éditeur. Je me propose de le faire bientôt, sous différents pseudonymes.
— Vous reviendrez la semaine prochaine, je veux m’assurer qu’il n’y a pas d’infection.
Je n’ai pas pensé à elle les premiers jours. Pour mieux vivre seul, il a fallu que j’établisse une certaine routine. Je me lève tôt et m’oblige à écrire quelques pages avant le déjeuner. Ensuite, je promène le chien et je fais mes courses au village. À l’heure de l’apéritif, je relis mes écrits et me console de mon manque de talent en prenant quelquefois un verre de vin de trop.
La ville ne me manque pas. Les femmes non plus. Étonné, j’espérais que le prochain dimanche arrive plus vite. Je voulais être indisposé. J’envisageais avec bonheur que la plaie s’infecte, mais malheureusement, mon orteil cicatrisait normalement. Je l’avais recouvert d’une pellicule plastique pour le protéger.
C’est un matin, en mettant mon bœuf à la mode au four, que l’idée de l’inviter à la maison m’a traversé l’esprit. Mon coup de téléphone n’a pas semblé la surprendre. Elle a accepté sans hésitation. Après lui avoir expliqué la route pour se rendre à la maison, elle a fixé l’heure de notre rencontre.
À son arrivée, j’ai cru un instant que nous serions dix personnes à table. Plusieurs sacs d’épicerie occupaient le siège arrière de sa voiture, une jeep noire d’une propreté notable. Même mon chien s’est découragé à la vue des plateaux d’amuse-gueules. D’habitude, il se lève, branle la queue pour accueillir le nouvel arrivant. Cette fois, rien ; Bozo est resté couché, les oreilles épousant le carrelage.
Après avoir déposé ses victuailles sur le comptoir de cuisine, elle s’est empressée de tout ranger au frigo. Je la regardais et n’osais intervenir. Timidement, je lui avais dit que le repas du soir était déjà préparé, mais à sa suggestion, j’avais accepté de congeler mon plat cuisiné. Nous mangerions les sushis qu’elle avait apportés. J’avais compris, au pincement de sa lèvre supérieure, qu’il en serait mieux ainsi.
Des jeans serrés moulaient ses f