D'abord ne pas nuire , livre ebook

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Printemps 2050. Nathan Cardinal est un médecin expérimenté, à la pointe des techniques de soins en urgence. Sa mèche d’éternel adolescent cache un front balafré. Son entourage ne connaît pas vraiment l’origine de cette blessure, mais chacun a ses propres cicatrices : avant de retrouver le progrès dans une nouvelle harmonie avec la nature, la société a été bouleversée par une crise énergétique mondiale.
Personne n’en est sorti indemne.
Un meurtre au cœur de l’hôpital va pousser une jeune policière et un pilier de la Brigade d’enquêtes antérieures à fouiller le passé du médecin ; ils vont devoir percer son secret, tout en affrontant leurs propres démons.



Dans cette affaire sensible et pleine de rebondissements, tous veulent répondre à la même question : peut-on soigner le passé pour guérir l’avenir ?

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Publié par

Date de parution

09 février 2021

Nombre de lectures

0

EAN13

9782490746286

Langue

Français

François Clapeau
D’abord ne pas nuire

Créé et dirigé par Romain Naudin Suivez-nous sur les réseaux sociaux
Nous aurons plaisir à vous donner l’actualité des auteurs  :
les festivals, les dédicaces et les projets…
@ MoissonsNoires www.moissons-noires.com
À Swann et Lucile,
évidemment


PRÉFACE
En toute sincérité, qui n’a pas eu ce flair, cette intuition ? Qui ne sent pas, avec l'enchaînement des catastrophes en tout genre autour du globe, que notre société peut basculer d’un moment à l’autre ? Qui n’a pas déjà envisagé une rupture majeure et incontrôlée de l’ordre social ?
Cette idée d’effondrement, ce risque , cette possibilité, est malheureusement tangible, et c’est ce qui la rend dans un premier temps toxique. Imaginer la fin de notre monde si paisible, si confortable, si rassurant, si invincible… coupe littéralement le souffle, laissant la rationalité s’effacer au profit d’un tourbillon d’images hollywoodiennes : scènes de pillage, explosions en tout genre, cris et mouvements de panique, bunkers enterrés et silences post-industriels...
Il faut une imagination puissante, débordante et surtout lumineuse pour arriver à se défaire de ces clichés post-apocalyptiques et à sortir de ces ornières violentes, compétitives et matérialistes. Il faut tout cela pour ouvrir malgré tout de nouveaux horizons à notre génération.
Bien évidemment, c’est principalement à la fiction, aux récits, qu’incombe ce rôle essentiel.
Inversement, il faut un moral d’acier et une solide expérience pour ne pas tomber dans le cliché opposé, celui de la naïveté confondante d’une utopie fleur-bleue, du tableau simpliste d’un “monde d’après” débarrassé de ses démons – comme par enchantement – grâce à un super déluge rédempteur.
Depuis une dizaine d’années, je suis à la recherche d'oeuvres de fictions qui réussissent à fabriquer ce fragile équilibre, cette alchimie qui suscite en nous, spectateurs, une envie de traverser tant bien que mal ce siècle de tempêtes. Mieux, à nous donner envie de nous rassembler pour agir ici et maintenant.
Selon moi, le roman que vous tenez entre les mains fait partie de cette catégorie très restreinte de récits. Nous en avons tellement besoin !
Grâce à un polar efficace situé dans un futur pas si proche mais à portée de frissons, François Clapeau réussit à évoquer ce fameux monde en reconstruction et ces écosystèmes en régénération.
C’est là toute la force du roman, car on se surprend à tourner les pages avec fébrilité, sans vraiment savoir si c’est pour découvrir l’identité du meurtrier ou pour secrètement en savoir un peu plus sur notre avenir.
En quelques pages, le premier principe d’Hippocrate – d’abord ne pas nuire –, appris aux étudiants en médecine et en pharmacie, devient principe fondateur d’une éthique de la Terre... que nous n’aurions jamais dû oublier.

Pablo Servigne
Primum non nocere est une locution latine enseignée aux étudiants en médecine, qui signifie « En premier, ne pas nuire ». On la retrouve dans un traité d’Hippocrate, daté de 410 avant Jésus-Christ : « Face aux maladies, avoir deux choses à l’esprit : faire du bien, ou au moins ne pas faire de mal ».


Avril 2050 20 ans après le blast


Semaine 1


Chapitre I Léa
La voie lactée irradie le ciel nocturne et coiffe la ville d’une couronne incandescente. Dans les rues, la circulation a disparu avec le jour, les ombres ont remplacé les couleurs ; la clarté timide de quelques dynamos ne peut concurrencer les objets célestes qui s’expriment librement. Aucune lumière ne s’échappe des immeubles aux fenêtres ouvertes, mais des rires, un peu de musique, parfois des sons de plaisir ou de douleur. Des convois mécaniques pénètrent dans la cité et embrasent les gares éteintes, mais ces serpents furtifs s’effacent aussi vite que des étoiles filantes. Seul un bâtiment rayonne encore, tel un phare timide gêné d’imposer son éclat : l’hôpital ne s’endort jamais.
Léa Veyrac a réduit l’alimentation des barres de néon. Elle avance dans un long couloir qui s’enfonce désormais dans l’obscurité. Les issues sont signalées par des leds discrètes, rouges pour les sorties, vertes pour les accès aux autres secteurs des urgences. Si nécessaire, un nouveau chemin lumineux peut s’éclairer d’une simple commande vocale, et conduit directement aux blocs opératoires.
L’animation incessante de la journée a laissé la place à un silence pesant, parfois brisé par un râle involontaire ou par le son piquant d’une machine. Une odeur de vinaigre, légère mais acide, indique que le ménage a été fait.
Elle se déplace sans grande difficulté : la nuit est claire, et des traits brillants d’un bleu intense viennent rayer le sol et les murs à intervalles réguliers. Ils s’échappent de portes restées ouvertes de part et d’autre de l’allée. Une nuit nuageuse, elle aurait sans doute forcé le système de retenue d’énergie, pour allumer une partie de l’éclairage artificiel ; mais ce soir il est superflu de dépenser inutilement les ressources de l’hôpital. Les besoins des malades sont prioritaires, et il n’y a pas de petite économie.
Elle entre dans une chambre. La fenêtre est fermée, mais les volets sont grands ouverts, et une lueur pâle enrobe l’espace. Elle reconnaît facilement le patient alité : un homme de trente-cinq ans, victime d’un accident du travail plus tôt dans la journée. Une lourde botte de foin est tombée sur sa jambe dans un chantier d’isolation du centre-ville, et il est arrivé ici avec de fortes douleurs au genou. Il va falloir le remplacer. L’ouvrier sera opéré dès demain, mais dans l’intervalle, il s’est montré particulièrement agité. Il a même insulté une infirmière débutante et un peu maladroite, comme s’il ne réalisait pas sa chance d’être pris en charge gratuitement dans une unité de pointe aux équipements hors de prix. Un cocktail de morphine et de cannabis l’a finalement aidé à s’endormir, et ses légers ronflements ne parviennent pas à briser la quiétude du service où sont rassemblés tous les patients passés par les urgences et en attente de soins plus approfondis. Léa Veyrac est rassurée. Elle sourit.
Portée par le rythme de cette respiration pourtant disgracieuse, elle s’adosse à la cloison, replace une mèche blonde et bouclée derrière son oreille ornée d’une discrète émeraude, puis ferme les yeux. Elle a pris ses fonctions dans ce Centre médical de haute technicité il y a déjà deux semaines, et c’est la première journée qui va se terminer avant minuit. Son nouveau poste est plutôt exigeant. Elle gère précisément vingt-deux chambres, qui sont la plupart du temps occupées. Un travail plus humain que scientifique : les arrivées et les départs entraînent un va-et-vient continu. Il faut apaiser les patients dans des moments toujours éprouvants, accompagner des familles angoissées, annoncer des diagnostics souvent graves, voire dramatiques. Quand un patient va mieux, ce n’est plus de son ressort et elle n’est jamais là pour les bonnes nouvelles. Les quelques rides apparues trop tôt au coin de ses yeux verts apportent à son visage mutin l’expression soucieuse d’une longue expérience.
Dans ce ballet quotidien, elle peut compter sur une équipe qu’elle découvre encore, mais qu’elle apprécie déjà. Les infirmiers et les aides-soignants sont attentifs à leur mission, et collaborent efficacement, en partageant les mêmes valeurs et les mêmes objectifs. Malgré un naturel peu autoritaire, elle n’a aucun mal à faire passer ses directives. Seul un collègue semble l’avoir prise en grippe dès leur première rencontre : derrière un abord bienveillant, elle devine en lui une grande hostilité, et elle a l’impression qu’il guette un éventuel faux pas comme un rapace épie sa proie. Même en son absence, elle le sent tournoyer au-dessus de sa tête, menaçant. Cela entraîne chez elle des comportements inhabituels. Tout à l’heure, elle s’est aperçue que la porte d’accès au service par l’extérieur de l’hôpital était toujours ouverte, alors qu’à cette heure tardive elle doit être fermée à clef. Léa croyait pourtant l’avoir verrouillée, mais la fatigue lui aura joué des tours. Même épuisée, elle doit rester concentrée. Sans y réfléchir davantage, elle a vite réparé cet oubli en espérant surtout que son collègue n’était pas dans les parages. Cet ancien des urgences visait en fait son affectation, mais la direction générale lui a refusé la promotion. Léa Veyrac en ignore la raison. Peu importe son attitude, avec le temps elle saura le séduire, ou l’affronter.
On croise ici peu de médecins. Parfois un urgentiste, si l’état d’un malade se détériore de façon imprévue. Parfois un chirurgien qui a besoin de données complémentaires avant d’opérer. Pour l’heure, l’ancienne infirmière est sans doute la seule professionnelle de santé présente dans le service. Elle a aperçu un peu plus tôt une ombre se déplacer entre deux chambres, mais ses collègues0 de garde sont maintenant tous en pause, elle les a entendus rire au loin.
Le patient ronfle de plus en plus fort, et tire involontairement Léa Veyrac hors de ses pensées. Elle prend une profonde inspiration, se redresse, sort de la pièce, et se dirige vers son bureau situé à quelques dizaines de mètres, de l’autre côté du couloir. Son rôle ne s’arrête pas au lit de ces malades en transit. Les données médicales de chaque entrant sont inscrites automatiquement dans des dossiers digitaux ; pour éviter les erreurs, elle doit vérifier la cohérence de ce document fondamental dès l’arrivée dans le service, puis à chaque étape. La moindre confusion peut avoir des conséquences sur la poursuite des soins. Elle doit aussi déceler d’éventuelles contradictions avec les informations disponibles avant l’hospitalisation, les données fournies par les autres centres de santé, ou par les unités personnelles de communication. Le dossier médical numérique représente une vraie mine, un outil incontournable, mais de simples bugs on

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