À l'ombre des crimes en fleur , livre ebook

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Pourquoi Jean Delval, riche avocat, a-t-il trouvé la mort ? Est-il tombé dans un escalier, comme le pense la police ? A-t-il été poussé, comme l'affirme sa maîtresse, Delphine ? Par qui ? Une des femmes de son entourage ?


Son épouse, Rose, se savait trompée. Sa fille, Carole, semble avoir peur de son ombre. Quant à ses deux petites filles, elles portent des prénoms de garçon : Samuel et Stéphane.


Pour mener l'enquête, le détective Nick Revel plonge dans les secrets de famille, force les portes, et se retrouve face à ses propres contradictions.

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Date de parution

08 avril 2022

Nombre de lectures

3

EAN13

9782374539294

Langue

Français

Présentation
Pourquoi Jean Delval, riche avocat, a-t-il trouvé la mort ? Est-il tombé dans un escalier, comme le pense la police ? A-t-il été poussé, comme l'affirme sa maîtresse, Delphine ? Par qui ? Une des femmes de son entourage ?
Son épouse, Rose, se savait trompée. Sa fille, Carole, semble avoir peur de son ombre. Quant à ses deux petites filles, elles portent des prénoms de garçon : Samuel et Stéphane.
Pour mener l'enquête, le détective Nick Revel plonge dans les secrets de famille, force les portes, et se retrouve face à ses propres contradictions.
 
Julie Derussy a passé son enfance dans une contrée du nord, parmi ses frères et sœurs, au milieu des éclats de rires et de pleurs. Il y avait, dans le salon, une vaste bibliothèque dans laquelle elle aimait s'égarer.
C'est bien plus tard qu'elle a commencé à écrire, au cours d'un long hiver qui a éparpillé ses flocons sur les pages de son roman.
Aujourd'hui, elle est devenue une raconteuse volage : elle a toujours plusieurs histoires sur le feu, des récits tantôt réalistes, tantôt fantastiques. Elle aime quand ses personnages prennent leur envol et lui soufflent des idées nouvelles. Souvent, ils se déshabillent dans ses pensées et se mettent à nu pour le lecteur.
À L'OMBRE DES CRIMES EN FLEUR

Julie Derussy
38 rue du polar
Prologue
Juillet 1987
 
C’était une de ces journées de juillet où le soleil caresse la peau de ses rayons. Le ciel était d’un bleu profond, sans nuages.
Une journée parfaite.
Elles avaient choisi le meilleur endroit, à l’ombre des feuillages, tout près du ruisseau qui roucoulait entre les herbes. Il y avait même une chaise pliante pour Rose. Elles installèrent le pique-nique improvisé sur la nappe à carreaux : le poulet froid, le fromage, les tomates, une bonne miche de pain, une bouteille de cidre, une autre de jus de pomme.
— Tout est prêt, non ?
— Qu’est-ce qu’il fait, Grand-père ? Il faut qu’on l’attende ? demanda Stéphane.
— Non, il nous rejoindra plus tard, répondit sa grand-mère, en déposant à ses pieds son sac à tricot.
Rose n’aimait pas perdre son temps, il fallait toujours qu’elle s’active.
Sans plus attendre, Stéphane se jeta sur le pain et entreprit de s’en couper une généreuse tranche.
— Ne te coupe pas les doigts, la prévint Carole.
Inutile : Stéphane n’écoutait pas sa mère. Malgré sa précipitation, elle ne se blessa pas. Le couteau passa tout près de sa peau, sembla l’éviter par miracle, et l’adolescente entreprit d’engloutir une première tartine.
Un demi-sourire aux lèvres, Samuel regardait sa sœur. Perdue dans ses pensées, elle accepta sans un mot le verre de cidre qu’on lui proposait. Puis elle tendit la main, cueillit une marguerite, et se mit à l’effeuiller, pétale après pétale.
Oui, c’était vraiment une belle journée.
Chapitre 1
— Elles l’ont tué, je vous le dis !
Il y avait de la rage dans la voix de la jeune femme. Comme pour appuyer ses propos, Delphine Cabert sortit une cigarette de son paquet et la glissa entre ses lèvres. La flamme de son briquet jaillit aussitôt.
— Je peux fumer, ça ne vous dérange pas ? demanda-t-elle avec un temps de retard. Vous en voulez une ?
— Avec plaisir, merci.
Plongeant ses yeux dans ceux de sa cliente, Nick alluma à son tour une cigarette et inspira la première bouffée. Pendant quelques secondes, ils fumèrent en silence. Il en profita pour l’observer. Elle était vraiment belle. Grande, très brune, les yeux bleus et la peau d’albâtre, elle avait ce je-ne-sais-quoi, ce supplément d’âme ou de taille de soutien-gorge qui inspire les poètes et les cinéastes. Nick avait pour principe de ne jamais mélanger le travail et le plaisir. En cet instant, il le regrettait.
— Je n’arrive pas à croire qu’il ait pu tomber dans les escaliers, comme ça, aussi bêtement, reprit la demoiselle, retrouvant ses intonations tragiques. Franchement, ce n’est pas possible !
— En réalité, les accidents domestiques sont assez fréquents, plus qu’on ne le croit. La police a conclu à un accident, non ?
— C’est à peine s’ils ont étudié l’affaire ! Ils ne m’ont même pas interrogée, c’est dire !
— Ils n’étaient peut-être pas au courant que vous étiez la maîtresse du défunt, rétorqua Nick.
— Bien sûr qu’ils étaient au courant, tout le monde le savait ! Nous ne sommes jamais cachés, Jean et moi. Il n’avait pas honte de son amour pour moi, au contraire !
— Madame Delval savait que son mari entretenait une liaison, selon vous ?
— Et comment ! Elle était bien contente que je la débarrasse des devoirs conjugaux ! Elle avait besoin de moi.
Delphine exhala une nouvelle bouffée de fumée et les volutes formèrent une étrange auréole, mouvante et fugace, autour de son visage délicat. Décidément, c’était une vraie sainte, toute dévouée, prête à se sacrifier sur l’autel du bien-être conjugal. En couchant avec le mari, elle rendait service à l’épouse. Et le pire, c’était qu’elle avait l’air d’y croire. Elle aurait fait merveille à Hollywood.
— Quel âge avait-il ?
— Jean ? Il avait 64 ans, mais il faisait bien plus jeune que son âge.
Ce fut l’estocade finale. Nick manqua en avaler sa cigarette. Il s’était attendu à quelques années de différence, mais il était loin du compte. Il aurait juré que Delphine Cabert avait à peu près le même âge que lui. Vingt-sept, vingt-huit ans, peut-être ? Pas plus de la trentaine, en tout cas. Avec un teint pareil… Qu’avait-elle pu trouver à cet avocat sur le retour ? En général, la réponse à cette question était simple. Pourquoi les jeunes femmes couchent-elles avec des hommes bien plus âgés qu’elles ? L’argent, éternel moteur du monde.
— Écoutez, je sais ce que vous pensez, ajouta-t-elle, tirant nerveusement sur sa cigarette. Tout le monde croit ça, mais c’est faux. Je n’en avais pas après son argent. D’accord, il était avocat, et il gagnait très bien sa vie. Mais ce n’était pas important pour moi. Je l’aimais, je l’ai toujours aimé. Vous savez, il était beau, bien plus que des hommes beaucoup plus jeunes que lui. Et il était parfait. Il pensait toujours aux autres, il prenait soin de moi. Jean avait le cœur sur la main. En plus, il était plein de vie, il faisait tout le temps des projets, alors même qu’il venait de prendre sa retraite. Et puis il était sportif, c’était un excellent joueur de tennis. Non, vraiment, je ne peux pas croire qu’il soit tombé dans les escaliers, je suis sûre qu’on l’a poussé !
— Qui ?
— Sa vieille rosse de femme, évidemment ! Rose Delval. Elle était jalouse.
— Je croyais que vous lui rendiez service en…
Nick hésita, cherchant une formulation appropriée pour ne pas blesser la jeune femme. La première qui lui venait à l’esprit, c’était « en baisant un type assez vieux pour être votre père », mais il y avait des chances qu’elle le prenne mal.
— … en accordant vos faveurs à son mari, acheva-t-il.
— Ce n’était pas le sexe, le problème ! Elle savait qu’il m’aimait, qu’il allait la quitter, et elle ne supportait pas cette idée. Si vous voulez mon avis, elle était juste attachée à son statut social et à la fortune de son mari.
Et voilà, on y était. Elle avait beau dire, on en revenait toujours au même problème : l’argent. Il se décida à mettre les points sur les i.
— Monsieur Delval vous avait dit qu’il allait quitter sa femme ?
La jeune femme eut le bon goût de rougir. Nick était prêt à parier que le type l’avait fait marcher. Il n’avait jamais eu l’intention d’épouser sa maîtresse, si jolie soit-elle. Quel intérêt aurait-il eu à détruire sa famille, à risquer sa réputation ? Alors qu’il pouvait avoir le beurre et l’argent du beurre.
— Il aurait fini par le faire, j’en suis certaine. Et sa femme aussi le savait.
C’était toujours la même chanson. Il fit tomber une cendre de sa cigarette, déçu. En la voyant arriver, en écoutant ses accusations, il avait espéré… autre chose. Somme toute, ce n’était qu’une banale histoire d’adultère, suivie d’une non moins banale chute dans les escaliers. Le meurtre semblait improbable. Malgré cela, il accepterait l’affaire. La jeune femme était très remontée. Si une petite enquête pouvait lui remettre les idées en place… De toute façon, il ne pouvait pas se permettre de faire le difficile.
— Il vous avait dit qu’il allait s’installer avec vous ? insista Nick. Et il avait informé sa famille également ?
Quelques secondes s’écoulèrent, le silence s’étirant entre eux. Le détective ne chercha pas à remplir ce vide. Il attendait, sûr de lui. Enfin, elle baissa les yeux, reconnaissant sa défaite.
— Je… non, rien n’était fait encore. Il n’a pas eu le temps de… C’était difficile, vous comprenez ? Choisir l’amour… Les gens n’auraient pas compris.
— Je vois ce que vous voulez dire. Mais s’il n’avait pas pris sa décision, pourquoi Rose Delval aurait-elle tué son mari ? Vous avez dit qu’elle était au courant de votre liaison. Cela signifie qu’elle la tolérait, non ? Depuis combien de temps cette situation durait-elle ?
De nouveau, Delphine rougit. Elle était émouvante, ainsi. Ses grands yeux bleus brillaient un peu trop, il la devinait au bord des larmes.
— Je… Plusieurs années, mais ce n’est pas le plus important. Il faut que je vous dise : il s’était passé quelque chose récemment. Un incident. Il était bouleversé ! Je l’ai vu deux jours avant sa mort. Il avait très mauvaise mine, ses yeux étaient cernés. Je savais qu’il allait mal, il ne pouvait pas me le cacher. Et juste après, il est mort ! Ce n’est pas louche, ça ?
Jean Delval avait peut-être tout simplement mal dormi. Ou bien il était souffrant, ce qui pourrait aussi expliquer sa chute. Nick s’abstint d’exprimer ses hypothèses, il la sentait trop bouleversée pour écouter la voix de la raison.
— Peut-être. Vous a-t-il dit ce qui le tourmentait ?
Ennuyée, elle soupira.
— Non. Mais je sais que c’était grave. Il était toujours souriant, chaleureux. C’était plutôt le genre d’homme à vous réconforter, il ne parlait pas de ses soucis, vous voyez ?
— Je vois. Un homme discret. Malheureusement, cela ne nous aide pas beaucoup. Je suis désolé pour ce qui

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