Victor Hugo et l’Amérique nègre , livre ebook

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Date de parution

01 janvier 2009

Nombre de lectures

0

EAN13

9782811102708

Langue

Français

Elvire Maurouard
Victor Hugo et l’Amérique nègre
VICTOR HUGO ET L’AMÉRIQUE NÈGRE
KARTHALAsur Internet : http://www.karthala.com Paiement sécurisé Couverture :Hoffman, 1870. Affiche américaine représentant,  en forme d’allégorie, la liberté sous les traits d’une femme noire.  New York Schomburg Center. Reprise par Isabelle Héraud. ¤Éditions KARTHALA, 2009 ISBN : 978-2-8111-0270-8
Elvire Maurouard Victor Hugo et l’Amérique nègre Préface de Giovanni Dotoli Éditions KARTHALA22-24, bd Arago 75013 Paris
DU MÊME AUTEUR Coquillages africains en terre d’Europe(poèmes), Éditions du Cygne, 2009.
La Joconde noire(roman), Éditions du Cygne, 2008.
Jusqu’au bout du vertigeÉditions du (poèmes), Cygne, 2007.
Haïti, le pays hanté(essai), Ibis rouge, 2006.
Les beautés noires de BaudelaireKarthala, (essai), 2005.
L’Alchimie des rêves(poèmes), L’Harmattan, 2005.
Contes des îles savoureuses, Éditions des Écrivains, 2004.
La femme noire dans le roman Éditions des Écrivains, 2001.
haïtien (essai),
Pour tes 40 ans... À ton grand-père Vittore Giuseppe TELAÀ ma grand-mère Clairette DORVILIER
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VICTORHUGO ET L’AMÉRIQUE NÈGRE
PRÉFACE
« Justice ! dites-vous, qu’appelez-vous justice ? »
Le don de la synthèse  Le nom de Victor Hugo ouvre toujours des pers-pectives géantes. Nous le rencontrons partout. Il est toujours du côté des humbles, des faibles, de l’humain. Mais il est rare que l’on sache qu’il s’engagea profon-dément à l’horizon de la liberté dès son premier livre, Bug-Jargal, écrit à l’âge de seize ans !  À une époque où, malgré les quelques progrès des Lumières et d’importants mouvements internatio-naux, la question nègre est encore bien loin de sa solution, qui n’adviendra que dans la seconde moitié e duXIX? –, siècle – mais est-elle vraiment achevée l’auteur desMisérableschoisit le parti de la défense des esclaves nègres. Il prend position d’une façon très claire : « Il n’y a sur la terre ni blancs ni noirs, il y a des esprits », affirme-t-il dansBug-Jargal.  Ce premier livre revêt donc le caractère d’un mani-feste pour la liberté bien avant les mouvements européens de 1848. Victor Hugo semble avoir pleine-ment conscience de ce qu’avait été le temps de la
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VICTORHUGO ET L’AMÉRIQUE NÈGRE
nostalgie et du bonheur dans la nature, chez les Nègres, et du rôle désastreux de l’Europe et de l’Occident, partis occuper des terres sous le signe de la « démocratie » et de la supériorité des Blancs sur les Noirs.  D’une certaine façon, cela continue... Nous, les Européens, croyons encore que les valeurs humaines ne sont que les nôtres. La même situation se répète partout, en Amérique latine, en Amérique du Nord, en Asie, en Afrique, aujourd’hui comme hier.  Malgré Montaigne, Rousseau et Claude Lévi-Strauss, l’idée de hiérarchie entre les hommes conti-nue de se cacher dans l’âme du Blanc. Ce n’est pas une idée reçue, c’est une idée incarnée dans l’histoire, que Victor Hugo, dans sa grandeur de romancier, de poète de la vie et de la liberté, affronte dès sa première œuvre, comme si cette idée était le fonde-ment même de son esthétique et de sa philosophie.  Elvire Maurouard a l’immense mérite de com-prendre tout cela, de savoirlirece chef-d’œuvre un peu oublié. Un livre pourtant essentiel dans la formation de Victor Hugo écrivain. À tel point qu’il reprend ce texte en 1826, le modifiant et l’aug-mentant, pour fixer à jamais sa position sur les esprits humiliés et les Nègres. Elvire Maurouard lit cette œuvre à partir de sa position de femme venant des terres où se déroule l’action dansBug-Jargal, en personne renseignée, qui connaît la question, dans sa propre peau et dans sa propre histoire.  La révolution de Saint-Domingue en 1791 cons-titue pour Hugo le point de départ qui déclenche sa fantaisie historique. Il avait besoin d’un fait éclatant pour lancer son manifeste en faveur d’un peuple de Noirs qui se libère de l’esclavage et le fait dans un très grand respect pour les Blancs qui l’opprime.
PRÉFACE
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 L’insurrection des esclaves noirs est pour Hugo l’occasion d’illustrer la force du Nouveau Monde, les traditions d’autres peuples, la culture d’espaces lointains, dans la certitude qui est la sienne que le relativisme est irremplaçable dans le dialogue avec n’importe quel peuple, aussi différent soit-il.  Les rivalités amoureuses, les actions historiques, le burlesque de certains personnages qui traversent ce roman, tel l’esclave Habibrah, étayent un programme précis. Victor Hugo a déjà proclamé qu’il voulait être « Chateaubriand ou rien », le Chateaubriand des Martyrs, d’Atalaet duGénie du Christianisme. Les idées religieuses de son « maître » se transforment chez lui en cris de liberté. C’est ainsi qu’une œuvre considérée « mineure » par la critique devient un symbole, une étape fondamentale.  Elvire Maurouard a le don d’approcher les secrets du texte. Sous son regard d’aigle, une œuvre juvénile, aux aspects ludiques même – c’est unjeupour entrer en littérature –, devient une page en lettres capi-tales. Elle a tout à fait raison. Ce que l’on voit comme couleur locale ou exotisme représente pour Hugo le sens de la réalité, de l’histoire, du politique, en un mot de l’humain.  Elvire sait queBug-Jargalpoursuit la tradition de la littérature négrophile. C’est l’évidence et c’est tout. Elle suit le cadre de l’action, à la recherche d’un Victor Hugo vrai, actuel, lisible dans ses idées, et pas seulement dans son style. Ainsi, partant deBug-Jargal, elle place sous leur juste éclairage les escla-vagistes et les anti-esclavagistes, la découverte de l’Amérique, le débat sur l’esclavage qui traverse tout e leXVIII siècle, le rôle de John Brown, personnage mythique aux États-Unis de la lutte des Noirs contre les Blancs, les grandes questions de la justice, les
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