C’est une histoire qui mérite d’être racontée, celle d’une famille qui, pendant plus d’un siècle, s’est illustrée dans la céramique d’art. Elle s’inscrivait dans la longue tradition de la céramique tunisienne, mais elle l’a réinventée, elle a innové, elle a fait connaître ses produits dans le reste du Maghreb, en Europe et jusqu’aux États-Unis. Les œuvres réalisées par les Chemla sont aujourd’hui exposées dans les musées de Tunisie, de France, de Suisse et d’ailleurs. Elles sont visibles à Miami et Santa Barbara, à Skikda et Alger, à Tunis et dans ses banlieues, ou jalousement gardées par des collectionneurs passionnés. On en connaît pourtant mal l’histoire, soit que les archives de l’entreprise aient été détruites durant la seconde guerre mondiale, soit que, conservées entre des mains privées, elles restent inaccessibles. Il faut, pour la retracer, emprunter des chemins sinueux, conduire une patiente enquête, tantôt dans les archives diplomatiques, tantôt dans les bibliothèques, et s’aventurer dans le maquis des informations innombrables livrées par les sites Internet. Aux écrits contemporains, aux travaux plus récents, nous joindrons nos souvenirs des enfants, petits-enfants et arrière-petits-enfants de Victor, Albert et Mouche, fils de Jacob, lui-même fils de Haï Chemla.
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