275
pages
Français
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2012
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Publié par
Date de parution
26 septembre 2012
Nombre de lectures
7
EAN13
9782764422588
Langue
Français
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Date de parution
26 septembre 2012
Nombre de lectures
7
EAN13
9782764422588
Langue
Français
Collection dirigée par Anne-Marie Villeneuve
NEWTON
LA SCIENCE DU COMPLOT
Catalogage avant publication de Bibliothèque et Archives nationales du Québec et Bibliothèque et Ar chives Canada
Farnsworth, Matthew
Newton : la science du complot
(Tous continents)
ISBN 978-2-7644-2075-1 (Version imprimée)
ISBN 978-2-7644-2259-5 (PDF)
ISBN 978-2-7644-2258-8 (EPUB)
1. Newton, Isaac, 1642-1727 - Romans, nouvelles, etc. I. Titre. II. Collection : Tous continents.
PS8611.A756N48 2012 C843’.6 C2012-941875-7
PS9611.A756N48 2012
Nous reconnaissons l’aide financière du gouvernement du Canada par l’entremise du Fonds du livre du Canada pour nos activités d’édition.
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Dépôt légal : 3 e trimestre 2012
Bibliothèque nationale du Québec
Bibliothèque nationale du Canada
Projet dirigé par Isabelle Longpré en collaboration avec Anne-Marie Fortin et Ophélie Delaunay
Mise en pages : Karine Raymond
Révision linguistique : Andrée Michaud et Chantale Landry
Conception graphique : Nathalie Caron
Illustrations intérieures : Anouk Noël
Photographie en couverture : © Socrates / Dreamstime.com
Conversion au format ePub : Studio C1C4 Pour toute question technique au sujet de ce ePub : service@studioc1c4.com
Tous droits de traduction, de reproduction et d’adaptation réservés
© 2012 Éditions Québec Amérique inc.
www.quebec-amerique.com
MATTHEW FARNSWORTH
NEWTON
LA SCIENCE DU COMPLOT
ROMAN HISTORIQUE
À mes sœurs Louise, Michelle et Nicole
Un des meurtres non résolus du dix-septième siècle, à une époque où tous étaient endurcis à l’idée de la mort, concernait un homme connu sous le nom d’Edmund Berry Godfrey. Il fut trouvé en 1678 à un endroit appelé aujourd’hui Primrose Hill, transpercé par sa propre épée, mais « aucune trace de sang sur ses vêtements ou autour de lui » n’a été trouvée et « ses souliers étaient propres ».
Peter Ackroyd, London, the Biography
Ce samedi 12 octobre 1678, Edmond Halley et moi som mes allés trouver le juge de paix sir Edmund Berry Godfrey à sa résidence pour lui exposer le terrible secret qui m’avait été accidentellement révélé.
Note tirée d’un calepin récemment retrouvé dans les archives de l’Université de Cambridge et dont l’auteur a été identifié comme étant sir Isaac Newton.
Prologue Trinity College, Cambridge, automne 1668
Isaac avait consacré trois jours à préparer le montage de son expérience. Pour l’appareillage, il avait — à son grand regret — dû improviser. Il avait réuni tous les instruments dont il avait besoin sur sa table de travail. Des creusets achetés à la foire de Stourbridge. Un mortier et un pilon empruntés à l’une des cuisines de l’université. Des fioles et des bouteilles diverses dont l’origine lui échappait. Cela n’avait plus guère d’importance. Il parcourut du regard la panoplie hétéroclite qu’il avait rassemblée et se dit que s’il avait l’intention d’aller plus loin et de ne pas seulement se tremper les orteils dans cette science ancienne, il avait intérêt à améliorer la qualité de son équipement. La précarité de son installation présentait un contraste gênant avec l’importance de ce qu’il escomptait en tirer.
Une chandelle. Il faisait chauffer son creuset avec une chandelle qu’il avait eu toutes les misères du monde à faire tenir droite dans le petit support en cuivre. Mais il était fatigué et il se dit que le montage — selon son interprétation des textes — était conforme aux indications contenues dans ces textes. Branlant, peut-être, mais c’est ce qu’il avait sous la main pour l’instant et il devrait s’en contenter pour commencer. Et puis il était anxieux de connaître l’issue de l’expérience.
Réussir à assembler le matériel était une chose, mais encore fallait-il réaliser l’expérience, et cela, avec une absolue discrétion. Ce qui serait évidemment impossible si l’on tenait compte de la présence de son compagnon de chambre, John Wickins. Ce dernier avait d’ailleurs remarqué qu’Isaac était étrangement absorbé depuis plusieurs semaines et il fut étonné lorsque celui-ci lui demanda s’il pouvait loger ailleurs pour quelque temps. Wickins se plia néanmoins de bonne grâce à la demande d’Isaac et trouva un hébergement temporaire dans la chambre attenante. Inquiet, Wickins, au bout d’une journée, était allé cogner à la porte d’Isaac pour savoir si tout allait bien. Il avait été froidement accueilli par ce dernier, qui n’avait ouvert que partiellement la porte pour le prier de ne plus le déranger.
Isaac retourna son sablier. Quand il l’aurait retourné cinq fois, il pourrait retirer le creuset du feu et passer à l’étape suivante. Il alluma une lampe, car la nuit était tombée et la lumière de la chandelle insuffisante pour qu’il puisse bien voir ses notes. Quelques minutes s’écouleraient avant le prochain retournement de sablier. Il s’accorda donc une petite pause. Il approcha une chaise et y prit place. Il regarda par la fenêtre.
Aut inveniam viam aut faciam
« Ou je trouverai la voie ou je l’inventerai. » Isaac savait qu’il était fatigué lorsqu’il surprenait son esprit à régurgiter sans prévenir de telles locutions, lues ou entendues en des circonstances maintenant oubliées. Depuis trois jours, il avait très peu mangé et dormi moins encore. Pendant ces trois jours, il n’était sorti de sa chambre qu’une fois pour aller chercher du pain.
« Ou je trouverai la voie ou je l’inventerai. » Il admettait que cette formule était parfaitement appropriée pour décrire ce qu’il essayait de faire à l’instant même. Le cerveau humain peut avoir des façons étranges de fonctionner s’il n’est pas soumis à une certaine discipline. Isaac songea que si l’humanité avait tant tardé à concevoir le phénomène expliquant comment un caillou échappé d’une main tombait directement sur le sol, on n’était pas sur le point de comprendre les mécanismes de la pensée. Et là, il se rendit compte qu’il avait laissé de nouveau son esprit errer. Ce n’était pas le moment de manquer de concentration alors qu’il était sur le point de toucher au but.
Qu’est-ce que la matière ? Question qui avait pour corollaire : qu’est-ce que le vide ? Voilà les sujets qui préoccupaient Isaac à cet instant même. Et qui exigeaient toute son attention. C’était la seule façon de faire avancer les choses. Discipline et persévérance. Il en avait été ainsi lorsqu’il avait repoussé les limites des sciences mathématiques et il en serait ainsi pour cette nouvelle question.
Il avait passé les dernières semaines à réunir tous les textes anciens qu’il jugeait pertinents. De ses lectures, il avait déduit que des philosophes de l’Antiquité avaient découvert le secret qu’il voulait à son tour percer, mais que l’humanité, apparemment, avait égaré la connaissance primordiale qui en découlait. Cependant, à l’opposé des indications laissées par Euclide ou Pythagore, les textes de Thomas d’Aquin, de Cosimo de Medici et d’Albert le Grand étaient loin d’être explicites.
Et pourtant, la vérité se trouvait là, dans ces manuscrits. Après avoir mis la main sur ces précieux documents, il avait travaillé jour et nuit, passant le plus clair de son temps à lire, à traduire et à décoder, espérant établir une procédure lui permettant de transmuer la matière. Si les atomistes grecs avaient raison — et Isaac croyait que c’était le cas —, il pourrait transformer la matière.
Qu’est-ce qui lui faisait croire qu’il découvrirait quelque chose ? Sa croyance n’était fondée sur aucune science, aucune théorie, et il ne pouvait fournir d’explication au sentiment qu’il éprouvait.