167
pages
Français
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2012
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Merci à Jules Ferry
Guy Biraud
Merci à Jules Ferry
LES ÉDITIONS DU NET 70, quai de Dion Bouton 92800 Puteaux
Du même auteur
Les radios Philips de collection, Éditions C.V.R.
La restauration et la conservation des appareils scientifiques de collection , G. Biraud – J. Le Breton – R. Foster
Français/Anglais, Éditions Biraud, 1987.
Le guide du collectionneur T.S.F. – Radio – TV
Volume I, 1 000 documents. Français anglais, G. Biraud – R. Foster, Éditions S.H.R., 1989.
Volume II, 1 000 documents. Français anglais, G. Biraud – R. Foster, Éditions S.H.R., 1991.
Volume III, 1 000 documents. Français anglais, G. Biraud – R. Foster, Éditions C.V.R., 2007.
Écoute s’il pleut , G. Biraud, Éditions In-Octavo, 2004.
Cuisinez Séduction , G. Biraud, Éditions A.C.C., 2007.
Cuisinez Séduction , 2 e éd. Revue et augmentée, G. Biraud, Éditions du Net, 2012.
Nouveauté
Merci à Jules Ferry , G. Biraud, les Éditions du Net, 2012.
© Les Éditions du Net, 2012
ISBN : 978-2-312-00430-3
Ce livre a été jusqu’ici pour moi éphéméride et album de famille. Nourri d’enfance et de jeunesse. Les plaisirs du dimanche et le bonheur de vacances. Il évoque des tendresses et des maisons, des dialogues et des sourires, des usages et des visages qui ne vivent plus que dans mon souvenir. Il est le carnet de bal de la mémoire du cœur. Il est peuplé de villages et de visages, de courants affectifs et de sourires éteints… Il est pour moi témoin et carnet de route.
J’y ai consigné mes aventures d’écolier et mes tendresses d’adolescent, les jeux de mon école, les rites de mon église, le ciboire et l’encrier, mes tentations et mes ostentations.
Les pages consacrées au Musée de la Communication peuvent apparaître comme une pièce rapportée. Mais en définitive, elles éclairent la finalité de ma démarche.
Préface
Le coffret de santal scellé depuis tant d’années laisse en s’ouvrant s’échapper les odeurs et les poussières du passé. On y écoute des rumeurs de marelles ou de « quatre coins » échappées de la cour de récréation du Grand Meaulnes .
La vertu majeure de cette évocation, c’est la présence mouvante et vivante de ces voix d’enfants qui chantent dans une mémoire d’homme.
Guy Biraud nous propose une plongée nostalgique dans la Vendée des années trente au temps où – selon l’auteur – les villages étaient plus proches du Moyen Âge que d’Internet.
C’est une « balade » en sabots qui vagabonde de l’école publique à l’école buissonnière, du tableau noir de la communale aux tableaux de chasse des maraudeurs, des taillis mystérieux de la grande forêt aux flûtes d’eau du ruisseau à loches.
La complicité entre le conteur et le décor facilite la renaissance de ce paradis perdu qui débouche sur un monde foisonnant de nids de merles, de bouteilles à vairons, de rainettes et d’écureuils, de pies familières et de sangliers apprivoisés.
En un temps où la production littéraire est vouée au modernisme ou à la politique, au fantastique ou au polar, ce pèlerinage aux sources nous verse un bain de fraîcheur.
L’univers de Guy Biraud est aux antipodes de la rhétorique et du Nouveau roman . Il nous ramène par les sentiers et les rivières, aux varennes enchantées de La Fontaine, aux battues de Maurice Genevoix ou aux affûts de Rouget-le-Braconnier.
C’est une peinture onirique avec le côté ingénu et drolatique des dessins d’enfant.
J’ajoute que c’est un art révolu. Il n’y a plus guère d’enfants comme ceux que les mémoires de Guy Biraud colorent et magnifient.
Les enfants d’aujourd’hui ont répudié le cerceau et la pigouille, les arcs et les flèches, les piboles {1} et les sacs de billes. Ils ont des mini-tracteurs téléguidés, des trains robotisés, des chaînes stéréo, des « portables » et des transistors.
Ce monde ancien revit sous une plume alerte et colorée.
L’auteur a un tel talent de restitution, qu’à sa lecture un univers émietté s’anime, respire et reprend ses couleurs. Comme si on exhumait de l’armoire aux souvenirs un « documentaire » qui aurait tourné en direct ses champs et ses contrechamps et qu’on en ressorte les bobines poussiéreuses pour une projection de famille.
À la lecture de ces confidences enfantines, un demi-siècle s’abolit de notre mémoire et nous rentrons par magie dans le Bocage des années trente. Au-delà de la marelle et des pièges à fouines sont tendus les pièges de l’existence. L’ennui des offices religieux, les discordes familiales, la pauvreté mitoyenne de l’indigence…
Le livre est nourri d’anecdotes savoureuses qui donnent la tonalité folklorique du village. Ses hauts lieux – l’église, l’école et le bistrot – sont rendus avec une verve de chansonnier conteur et une fidélité d’entomologiste. Les figures de proue de la famille – oncles, tantes, cousins – apparaissent telles qu’en elles-mêmes , truculentes, hautes en couleur, ancrées dans des habitudes d’un autre âge.
Le recueil est fleuri d’une moisson de vocables tombés en désuétude. Terminologie paysanne, locutions ancestrales, fantaisies dialectales d’un passé dépassé.
Au bout du « conte » , on est gagné par la nostalgie de cette longue incursion dans un monde si proche et si lointain : l’enfance de village.
On se retrouve de plain-pied dans ce village du Bocage où subsistent les figures des traditions et des coutumes qui ne subsistent plus que dans la mémoire des survivants. On ne regarde pas : on y est .
On retrouve le sarrau et le cartable de l’écolier, les sabots et le capuchon du petit villageois qui nous invite à partager ses passions et ses rêves. Ses escalades et ses escapades.
On bâille à la messe, on maraude en forêt, on épie le flotteur qui danse sur l’étang.
Les hommes et les bêtes, les oiseaux et les gibiers retrouvent sous sa plume cette vie pittoresque qui anime la verve de Pergaud. De Goupil à Margot ou les scènes animalières d’un autre Vendéen, Benjamin Rabier.
« La seule chose qu’on ne puisse pardonner à un livre c’est l’ennui », dit Musset. Et qui enchaîne :
Ouvrez-le sous votre oreiller
Vous verrez se lever l’aurore.
La maison, les « souillardes », les celliers et les larmiers, les ustensiles hors d’usage, les rites saisonniers, métives ou battages, évoquent par instants les couleurs des missels des siècles disparus.
Prenez votre mémoire par la main, remontez avec elle la grand-rue de Saint-Pierre, ses échoppes et ses vitrines, ses boulangeries au pain coché, ses modistes et ses bourreliers, vous plongerez dans un univers enchanté qui vous habite peut-être à votre insu, et vous découvrirez comment Guy Biraud cultive et fleurit les calices et les langages du monde ancien.
Entrez avec lui à la grand-messe avant de retourner à l’auberge, suivez-le dans les sentiers, les halliers, dans la lumière zébrée des sous-bois ou sur les berges chantantes du ruisseau et vous retrouverez le charme du mot magique de Georges de Caunes :
« J’ai eu douze ans pendant deux heures ».
Jean Delannoy
Avant-propos
Nous ne gardons jamais que l’écume des choses.
Paul Valéry.
Une vie… vingt mille jours, vingt mille nuits. Une poussière dans le temps – et quelques millions de battements de cœur – me séparent de mon enfance.
Ce n’est pas sans une autre chamade que j’ouvre ce reliquaire nostalgique qui marie le Temps perdu au Temps retrouvé . Mais la longueur et l’étendue de ces jours m’interdisent des perspectives de bilan ou d’éphéméride.
Il s’est passé tant de choses, et tant de choses ont changé… Tant de regards, tant de sourires, tant de voix que je n’entendrai plus…
En ouvrant cet album du proche et du lointain passé, je ne peux guère envisager une rigueur d’inventaire. Je ne peux l’éclairer qu’à la façon d’un kaléidoscope, ce jeu de miroirs alternés qui m’émerveillait dans mon enfance et dont les rayons présentent, dit Larousse, des « images symétriques et variées ».
Ce choix me contraint d’escamoter les pages dissoutes dans les oubliettes de la mémoire.
J