Les Tirailleurs sénégalais en Afrique occidentale française (1857-1960) , livre ebook

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Date de parution

01 janvier 2009

EAN13

9782811102975

Langue

Français

Poids de l'ouvrage

3 Mo

Myron Echenberg
Les Tirailleurs sénégalais en Afrique occidentale française (1857-1960)
Préface de Marc Michel
CREPOS - KARTHALA
LES TIRAILLEURS SÉNÉGALAIS EN AFRIQUE OCCIDENTALE FRANÇAISE
(1857-1960)
Publiéavec le concours du Centre national du Livre
L’édition originale de cet ouvrage est parue en anglais sous le titre : Colonial Conscripts: TheTirailleurs Sénégalaisin French West Africa, 1857-1960(Portsmouth, N.H., Heinemann, 1991).
KARTHALAsur Internet : http://www.karthala.com Paiement sécurisé
Illustration de couverture:Tirailleursdéfilant à Paris, le 14 juillet 1914. Source : Centre militaire d’Information et de Documentation sur l’Outre-Mer.
!Éditions KARTHALAet CREPOS, 2009 ISBN : 978-2-8111-0297-5
Myron Echenberg
Les Tirailleurs sénégalais en Afrique occidentale française
(1857-1960)
Préface de Marc Michel
KARTHALA 22-24, bd Arago 75013 Paris
CREPOS BP 6333 Dakar-Étoile
Préface
Au moment où, ayant achevé ma thèse, j’en préparais l’édition, j’eus le bonheur de rencontrer Myron Echenberg dans les années 1980, à l’occasion, je crois, d’un colloque, tenu au Canada, dont le thème était “L’état des recherches historiques sur l’Afrique noire”. Je ne connaissais de lui qu’un article publié quelques années auparavant dans laRevue canadienne des études africaines. Cette rencontre a été le point de départ d’une très longue amitié, d’échanges et de mon admiration pour le travail d’un historien discret et majeur.
Lorsque fut publié en 1991Colonial Conscripts, le livre ne trouva ni traducteur, ni éditeur en France ; deux décennies plus tard, enfin, le voilà ; il n’a pas vieilli et représente toujours la base incontournable des études postérieures, ce que rappelle indirectement la trop modeste Postface écrite par l’auteur pour cette édition. En France, le filmIndigènes– dans lequel, malheureusement, les soldats noirs ne sont évoqués que par quelques furtives images stéréotypées – a certainement contribué à éveiller l’attention du grand public sur un problème qui choque la conscience : l’inégalité de traite-ment entre ceux qui avaient servi la France – parfois jusqu’au sacrifice de leur vie – et leurs frères de combat en “métropole”, comme on disait jadis. Anciens soldats de métier et Anciens combattants mobili-sés avaient été égaux dans leur service de la France ; ceux qui appartenaient aux pays nouvellement indépendants se virent retirée cette égalité, dès l’indépendance de leur pays d’origine. Les protesta-tions contre cette injustice furent prises en charge très tôt par les associations militaires en France et en Afrique ; longtemps elles ne furent guère entendues jusqu’à ce que l’opinion publique s’en émeuve et que les États les prennent en considération. Au passage, remar-quons, que n’est pas la seule résurgence du passé colonial auquel l’Europe doit faire face compte tenu de ses profondes mutations de population et de ce qu’on appelle, dans les médias, la « demande so-ciale » ; mais, elle en est une composante majeure. L’élargissement, au-delà du champ strictement national, s’impose comme le montre d’ailleurs la conjonction des interrogations sur
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l'Europe face à son passé colonial,pour reprendre le titre d’un colloque tenu à Metz et publié en 2008. En Afrique également, la question des Anciens Combattants a connu un regain d’actualité ; en témoigne, par exemple, la « Journée du Tirailleur » instituée à Dakar depuis quelques années. La traduction deColonial Conscriptsvient naturellement renforcer l’actualité de ces interrogations et fournir aux uns et aux autres une information dont la sûreté est définitive et la réflexion toujours mesurée et pénétrante.
Mais il est aussi un autre versant de l’œuvre de Myron Echenberg qu’il faut signaler et dont l’originalité est tout aussi grande. Partant d’une interrogation sur la « grippe espagnole » de 1918-1919, dont les ravages ont été sûrement plus importants que ceux de la Première Guerre mondiale en Afrique, Myron Echenberg s’est engagé sur une voie nouvelle, celle de l’histoire sociale de la maladie et de la santé publique. Son livreBlack Death, White Medecine: Bubonic Plague and the Politics of Public Health in Colonial Senegal, 1914-1945,paru en 2002, débouche sur des réflexions de portée générale, fondées sur une in-vestigation documentaire et archivistique exhaustive et une reconstitu-tion minutieuse des faits : l’œuvre constitue un modèle de méthode historique, exploitant toutes les sources écrites et accordant une place remarquable aux sources orales pour restituer la mémoire historique des épidémies de peste en Afrique. Ce travail appelait des comparai-sons et des élargissements qui ont fait l’objet d’une étude plus globale de Myron Echenberg sur les politiques sanitaires face à la peste. Cette synthèse magistrale –Plague Ports: The Global Urban Impact of Bubonic Plague, 1897-1901,portant sur des pays de chaque continent, a été publiée en 2007. Une seule chose est à espérer maintenant : qu’on n’attende pas vingt ans pour traduire et éditer en français ces deux ouvrages.
Marc Michel Professeur émérite Université de Provence
Postface à l’édition française
Bien des choses ont changé en Afrique, en France et dans le reste du monde entre le moment où j’amorçai, dans les années 1980, les recherches qui aboutirent à la publication du présent ouvrage en 1991. Puisque je suis intimement convaincu que nous lisons le passé à travers le filtre du présent, je m’intéresserais davantage aujourd’hui aux questions de la citoyenneté et de l’immigration, et à ceux que l’on appelle en France les sans-papiers, ces porteurs d’une problématique qui s’est beaucoup aggravée ces dernières années. Les Tirailleurs ne formèrent-ils pas en effet le premier contingent d’immigrants africains noirs de la France, même s’ils n’y furent, pour la plupart, que de passage ? Le métier d’historien a par ailleurs considérablement évolué. Bien que ce livre soit résolument inscrit dans le cadre de l’histoire sociale, une analyse actualisée prendrait en compte l’intérêt grandissant accordé au rôle des insti-tutions et de l’appareil bureaucratique, tout en faisant une place aux thèmes de la masculinité et de la santé. Nous disposons à l’heure actuelle d’une documentation plus abondante concernant la participation africaine aux guerres coloniales qui marquèrent les dernières années de l’Empire. Présence marginale en 1947, les Noirs afri-cains gagnèrent en importance en Indochine jusqu’en 1950. Lorsque le conflit prit fin en 1954, lesTirailleurs Sénégalaisreprésentaient plus de 16 % de la force expéditionnaire française, totalisant 60 000 hommes venus de l’AOF et de l’AEF. À cette époque, les soldes et les primes étaient devenues si alléchantes qu’il s’ensuivit une véritable vague de réengagements. Les quotas de recrutement régionaux furent supprimés et la Guinée s’imposa dès lors comme le principal pourvoyeur de soldats ouest-africains sur le théâtre indochinois. Les membres de la résistance vietnamienne tentèrent, mais en vain, de gagner les Africains noirs à la cause du nationalisme et de la lutte anticoloniale. Les Noirs africains furent moins nombreux à participer à la guerre d’Algérie. En 1957, la force française déployée dans ce pays atteignait son
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maximum avec 415 000 hommes ; de ceux-ci, seuls 15 355 (soit 3,7 % du contingent) étaient issus de l’Afrique subsaharienne. À cette époque, le Maroc et la Tunisie s’étaient déjà affranchis du joug colonial, la Gold Coast, en Afrique occidentale britannique, était devenue, sous la vigoureuse impulsion du mouvement animé par Kwame Nkrumah, la République indé-pendante du Ghana. La confiance que les dirigeants français avaient jadis témoignée à leurs troupes africaines noires allait s’effritant : ils craignaient que les hommes ne fussent, du fait de leur présence en Algérie, inspirés par le courant nationaliste et qu’ils soient ensuite tentés de le propager en AOF. Je constate avec satisfaction que le nombre d’études historiques sur les Africains qui servirent dans les forces armées coloniales n’a cessé d’augmenter depuis la publication du présent ouvrage. Ainsi, dès avril 1992, Nancy Lawler livrait son remarquable: IvoiriensSoldiers of Misfortune Tirailleurs of World War II(Athens, Ohio University Press, 1992), tiré de sa thèse de doctorat. Pour la plupart, ces travaux se sont élaborés à partir de sources d’archives récemment mises au jour, les unes concernant les rapports entre soldats africains et Allemands, les autres portant sur les dernières phases des conflits indochinois et algériens. En ce qui concerne l’Allemagne, j’attire l’attention du lecteur sur les parutions de Jean-Yves Le Naour, surtout La honte noire : L’Allemagne et les troupes coloniales françaises, 1914-1945(Paris, Hachette, 2003). Est également digne de mention la triste histoire racontée par Raffael Scheck dansHitler’s African Victims. The German Army Massacres of Black French Soldiers in 1940(Cambridge, Cambridge University Press, 2006). Michel Bodin a analysé en profondeur la participation africaine pendant la guerre d’Indochine dansLa France et ses soldats en Indochine, 1945-1954vol.), et plus(Paris, L’Harmattan, 1996, 2 particulièrement dansLes Africains dans la guerre d’Indochine(Paris, L’Harmattan, 2000). Il n’existe pas encore d’écrits analogues portant sur l’Algérie, mais on trouvera toutefois une bonne vue d’ensemble dansThe Wars of French Decolonization(London, Longman, 1994), par Anthony Clayton, ainsi que des renseignements intéressants dans l’ouvrage de Tony Chafer,The End of Empire in French West Africa: France’s Successful Decolonization, London, Palgrave Macmillan, 2002. Bakari Kamian et Gregory Mann ont considérablement enrichi notre connaissance des Tirailleurs et des anciens combattants du Mali dans leurs analyses très fouillées respectivement publiées sous les titresDes tranchées de Verdun à l’église Saint-Bernard : 80 000 combattants maliens au secours de la France, 1914-1918 et 1939-1945(Paris, Karthala, 2001) etNative Sons : West African Veterans and France in the Twentieth Century(Durham, Duke University Press, 2006). Par ailleurs, deux ouvrages nous éclairent sur les effets des politiques de guerre sur la société de l’AOF. L’un, signé par Catherine Akpo-Vaché, s’intitule:L’AOF et la Seconde Guerre mondiale
POSTFACE À L’ÉDITION FRANÇAISE
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La vie politique (septembre 1939 - octobre 1945)(Paris, Karthala, 1996) ; l’autre est de Ruth Ginio et a pour titreFrench Colonialism Unmasked : The Vichy Years in French West Africa(Lincoln, University of Nebraska Press, 2006). Marc Michel a publié en 2003 une nouvelle édition de sa thèse magistrale, sous le titreLes Africains et la Grande Guerre. L’appel à l’Afrique (1914-1918)(Paris, Karthala). On remarquera aussi la synthèse des travaux d’Éric Deroo et d’Antoine Champeaux, parue en 2006 sous le titreLa force noire. Gloire et infortume d’une légence coloniale(Paris, Tallandier), ainsi que l’ouvrage posthume de Guy Thilmans, illustré par Pierre Rosière, sur les débuts des troupes noires,Les tirailleurs sénégalais. Aux origines de la Force noire, les premières années du Bataillon 1857-1880(Gorée, éd. Musée Historique - IFAN CAD, 2008). Signalons enfin diverses contributions d’Armelle Mabon qui a proposé une émouvante histoire des tirailleurs prisonniers dans un article intitulé « La singulière captivité des prisonniers de guerre coloniaux durant la Seconde Guerre mondiale » (dansFrench Colonial History, vol. 7, 2006, pp. 181-197) et dans un film, réalisé à partir de son travail par Violaine Dejoie-Robin,Oubliés et trahis, les prisonniers de guerre coloniaux et nord-africains. Je tiens à remercier particulièrement ma traductrice et amie Diane Duchaine pour sa précieuse collaboration. Ses conseils et sa patience ont fait de ce projet une expérience des plus agréables. Je dois également exprimer ma reconnaissance à deux de mes amis et collègues les plus proches, en France et au Sénégal. Marc Michel m’a encouragé durant des années à traduire cet ouvrage, en insistant sur le fait que ma synthèse sur un siècle d’interactions entre les Tirailleurs et la France représentait un complément notable à sa propre œuvre sur la période de la Première Guerre mondiale, et que mon livre méritait de toucher le public francophone. Avec Marc Michel, Charles Becker m’a convaincu de l’intérêt d’une traduction et a insisté en maintes occasions, auprès des éditions Karthala, pour la publication de cette édition française, et, quand l’excellente traduction de Diane a été prête, il a dirigé l’édition de ce livre dans ses étapes finales.
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