Le Châtelain de Grillon , livre ebook

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2021

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Laissez-vous emporter par ce récit passionnant !




Jean-François Regnard (1655-1709), Le Châtelain de Grillon, eut le talent de réussir sa vie. Connu pour être un homme de théâtre, on sait moins qu’il fut commerçant, explorateur, esclave pendant plusieurs mois des Turcs d’Alger, avocat au parlement de Paris, lieutenant des Eaux et forêts et capitaine d’une place forte.


Jugé comme le plus digne successeur de Molière, ses talents lui permirent de mener une existence aisée. Seule la maladie freina l’élan de ce représentant de « la gaîté française » en l’obligeant à séjourner longuement dans son domaine de Grillon près de Dourdan. C’est là que l’auteur a choisi de le mettre en présence d’un interlocuteur aussi passionné que candide. Pour l’un et l’autre, cette rencontre sera une révélation.


Au fil de leurs échanges, une galerie de personnages s’offre à nos yeux. Leurs confrontations et leurs récits parsemés d’anecdotes brossent une série de tableaux vivants, réalistes et souvent pleins d’humour de la société du 18e siècle.



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Publié par

Date de parution

05 août 2021

Nombre de lectures

1

EAN13

9782381536538

Langue

Français

Le Châtelain de Grillon

 
La SAS 2C4L — NOMBRE7, ainsi que tous les prestataires de production participant à la réalisation de cet ouvrage ne sauraient être tenus pour responsables de quelque manière que ce soit, du contenu en général, de la portée du contenu du texte, ni de la teneur de certains propos en particulier, contenus dans cet ouvrage ni dans quelque ouvrage qu’ils produisent à la demande et pour le compte d’un auteur ou d’un éditeur tiers, qui en endosse la pleine et entière responsabilité

Frédéric Binant
Le Châtelain de Grillon


 
Avant-Propos
Ce livre est fondé sur des réalités factuelles auxquelles j’ai ajouté quelques péripéties imaginaires. Il s’agit d’un roman. Certains des protagonistes, à commencer par le principal, Jean-François Regnard, ont réellement existé, mais plusieurs d’entre eux sont des personnages fictifs. Une liste à la fin du présent volume permet de distinguer clairement les uns des autres.
Dans les deux cas, je leur ai prêté certaines de leurs caractéristiques personnelles, leurs pensées, leurs paroles et leurs sentiments.
F.B.
 
 
Qui ne se plaît pas à Regnard n'est pas digne d'admirer Molière.
Voltaire, Lettre à un journaliste .
 
 
Au XVIIIème siècle, on disait Molière et Regnard comme on dit Corneille et Racine.
A. Calame, Regnard sa vie et son œuvre.
 

Le squelette de l’église Saint-Germain
Monsieur Jean-François Regnard, garçon, fameux poète.
Anonyme , Registre obituaire de l’église de Dourdan
Dans l’épilogue d’un ouvrage édité en 1907, « Le poète J.Fr. Regnard en son chasteau de Grillon », l’historien Louis-Joseph Guyot relate un incident macabre survenu quelques années plus tôt dans l’église de la ville de Dourdan. Les détails, explique-t-il, lui furent rapportés par des témoins oculaires.
On procédait à des travaux de réfection dans la chapelle de la Vierge qui prolonge la nef, quand, en fin de journée, quelques minutes avant de quitter le travail, des ouvriers découvrirent le squelette d’un homme de grande taille à un endroit où rien ne laissait soupçonner la présence d’une sépulture. Or, avant que l’église ne ferme, des gamins qui jouaient sur la place s’étaient introduits dans l’édifice et, contournant le chœur par les collatéraux, avisèrent les ossements exhumés au milieu des gravats, des pierres et des dalles arrachées au sol.
Les ouvriers ayant quitté leur chantier, l’église devint naturellement le terrain de jeu des enfants. Les plus hardis s’emparèrent des tibias, des côtes et des fémurs dont ils se firent une panoplie d’armes et de projectiles. Ils les brandissaient, se défiaient avec l’enivrante sensation de s’affranchir de tous les interdits à l’intérieur de ce lieu sacré où pour la première fois ils se sentaient libres. Le meneur de la bande s’était octroyé le trophée le plus prestigieux, le crâne auquel adhéraient encore des restes de chevelure grise. Le jeu, qui consistait à se poursuivre dans la forêt des piliers et au milieu des travées amena les enfants jusqu’aux portes de l’église où le crâne hirsute du macchabée finit par tomber, rebondissant alors sur le perron, puis de marche en marche pour venir se briser sous les yeux horrifiés de passants qui s’empressèrent d’alerter les autorités.
Une recherche menée par des érudits locaux permit d’expliquer la présence de ces ossements dans la vaste chapelle axiale. On trouva en effet dans les registres de l’église de Dourdan, un acte de décès signé du curé Roch-Claude Titon ainsi rédigé : « L’an de grâce mil sept cent neuf, le cinq septembre, a été inhumé au milieu de la chapelle de la Vierge de cette Église, le corps de maître Jean-François Regnard, après avoir reçu le dernier sacrement de l’Église : cy devant, conseiller du Roy, trésorier de France à Paris, et depuis, lieutenant des eaux et forêts en la maîtrise de Dourdan, capitaine du château dudit lieu et pourvu par le Roy de la charge de bailli au siège royal de Dourdan… ».
Le clergé local et les marguilliers avaient voulu offrir au grand homme de la ville le privilège de reposer dans cette chapelle de construction récente. Les archives nous apprennent qu’on avait pris soin d’apposer une plaque de marbre commémorative au mur à cette occasion, mais qu’elle fut arrachée par les révolutionnaires pendant la Terreur. Ce geste contribua à faire oublier le lieu d’inhumation du châtelain de Grillon.
La chapelle accueillit-elle d’autres sépultures ? Aucune source n’en témoigne et aucune autre dépouille ne fut mise au jour à cet endroit. Ce furent donc bien les os de Jean-François Regnard qui servirent de jeu à des enfants en cette fin d’après-midi de mars 1893.
Quelques années plus tard, en septembre 1909, selon le vœu de Louis-Joseph Guyot, la commune de Dourdan commémora le bicentenaire de la mort du poète. Après un discours de Jules Clarétie alors administrateur général de la Comédie-Française, on inaugura un buste en bronze, réalisé d’après l’original de Jean-Joseph Foucou qu’on peut admirer aujourd’hui encore au foyer de la Maison de Molière. La sculpture exécutée d’après le travail du portraitiste Nicolas de Largillière est remarquable, on peut en juger par une copie en plâtre très bien exposée au musée du château de Dourdan.
Juché sur un piédestal, bien en évidence sur la place du marché, dans le triangle formé par l’église, le château et les halles, le buste drapé occupa une place d’honneur au cœur de Dourdan durant plus de trois décennies. Malheureusement, pendant le régime de Vichy, les autorités allemandes s’en emparèrent pour le faire fondre à des fins qu’on devine. On le remplaça, après la guerre, par une sculpture médiocre de Raymond Corbin qui fut finalement reléguée dans un angle sombre des jardins de l’hôtel de ville.
Peu de gens remarquent cet ersatz figurant un écrivain peut-être croisé un jour dans un manuel de littérature de l’enseignement secondaire, mais auquel on a prêté peu d’attention parce que les professeurs ne le font plus étudier. Mais si, foulant les pelouses, on a la curiosité de s’en approcher, une inscription nous apprend, ou nous confirme, que nous sommes en présence de l’auteur du « Légataire universel », pièce dont l’intitulé semble plaisant, mais qu’on n’a jamais lue ni vue représenter. Les comédiens du Français l’ont jouée pour la dernière fois en 1974 dans une pesante mise en scène de Jean-Paul Roussillon qui s’était alors laissé prendre aux pièges de l’outrance. Ses autres grandes pièces, « Le joueur », « Les Ménechmes », « Le Distrait » ne sont plus au répertoire des compagnies.
Aujourd’hui, peu de travaux universitaires sont consacrés à Regnard. Il est l’auteur des curieux, des amateurs et de quelques spécialistes de littérature classique. Indice qui ne trompe pas, l’ouvrage de référence, « Regnard, sa vie et son œuvre » d’Alexandre Calame, une publication de la faculté des lettres d’Alger, date de 1960.
Ainsi le souvenir de celui qui fut longtemps considéré comme le digne héritier de Molière continue-t-il de s’éroder lentement.
 
Les falaises de Västervik
Il est ordinaire aux voyageurs qui passent les mers de faire naître des orages.
Regnard , Voyage en Suède
Le 3 octobre 1681, lorsque l’ Eugenia commandée par le capitaine Hampus Landqvist vint se prémunir de la tempête au port de Västervik, dans la province suédoise du Smaland, la halte, qui allait durer cinq jours, fut un soulagement pour l’équipage et les passagers.
Le navire était parti trois jours plus tôt de Stockholm et depuis les incidents, dus pour la plupart aux vents violents qui s’étaient levés soudainement, n’avaient cessé de se succéder. Ce qui avait perturbé le commandement du navire ce n’était pas tant l’arrivée de rafales que leur force et leur acharnement à venir précipiter sur le bâtiment d’énormes paquets de mer qui venaient submerger puis balayer le pont en emportant tout sur leur passage. Une voile s’était déchirée et le gouvernai

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