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Publié par
Nombre de lectures
28
EAN13
9782374534831
Langue
Français
Poids de l'ouvrage
1 Mo
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EAN13
9782374534831
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Présentation
Tsarine et impératrice, Catherine II de Russie, La Grande Catherine, est si légendaire qu’il ne faut pas, pour autant, en oublier la vérité historique.
Célèbre par ses amours, elle le fut aussi par son règne. Son prestige fut immense. Certes, elle a travaillé à sa propre gloire et si elle a œuvré dans la guerre et le désir de la conquête, elle a régné avec droiture, ouverte aux idées libérales, ce qui pourtant ne l’a pas empêchée d’aggraver le servage en distribuant terres et paysans aux seigneurs qui servaient sa noble cause. Travailleuse acharnée, dotée d’une santé de fer et d’un tempérament de feu, rien ne la détourne de la politique. Catherine choisit ses amants jeunes, beaux, forts, intelligents et se les attache au mieux de ses intérêts.
Passions effrénées et violentes ! Catherine II vit, règne, brille, aime, prend et jette. Elle incarne toutes les Russie, elle, petite princesse allemande qui n’avait pas une seule goutte de sang russe dans les veines !
Le discrédit jeté sur Lucrèce Borgia qui, pour sa défense, n’a eu que son immense désir de plaire, d’aimer et d’être aimée, est injuste. Elle ne fut qu’un instrument de puissance que les Borgia utilisèrent à des fins politiques pour mieux servir leurs desseins personnels.
***
Née dans la Sarthe, Jocelyne Godard a longtemps vécu à Paris. Depuis quelques années, elle vit dans le Val de Loire. Les sagas et biographies romancées qu’elle a publiées au fil du temps ont toujours donné la priorité à l’Histoire et aux femmes célèbres des siècles passés. Ces femmes qui ont marqué leur temps, souvent oubliées ou méconnues, et qui, par leurs écrits, leurs œuvres, leurs engagements, leurs talents, leurs amours, ont signé l’Histoire de leur présence qu’elle n’a cessé de remettre en lumière. L’Égypte ancienne et le Japon médiéval l’ont fortement influencée. Puis elle s’est tournée vers l’époque carolingienne, le Moyen-Âge et la Renaissance. Et, plus récemment, elle a mis en scène, avec l’éclairage qui leur revient, une longue saga sur l’investissement des femmes durant la Grande Guerre. Lorsque ses héroïnes sont fictives, elles ont toujours un lien étroit avec les femmes qui ont fait la Grande Histoire. Dans ses plus jeunes années, elle s’est laissé guider par la poésie et elle a publié quelques recueils. Puis elle s’est tournée vers le journalisme d’entreprise auquel elle a consacré sa carrière tout en écrivant ses romans. Depuis son jeune âge, l’écriture a toujours tenu une grande place dans son quotidien. Un choix qui se poursuit.
Jocelyne Godard
Les amours des femmes célèbres
La Grande Catherine Entre Amour et Politique
Les Éditions du 38
1. Une Allemande en Russie
C’était au sein du royaume de Prusse, dans une vieille cité nommée Stettin où se tassaient d’antiques résidences, que vint au monde, ce jour-là en 1729, une future impératrice de Russie. Et pas la moindre, elle fut si célèbre que l’Histoire l’appela « La Grande Catherine ».
Une fois née, la petite princesse de Zerbst, Sophie Augusta-Frédérique de Holstein-Zerbst n’était ni mieux, ni plus mal dotée que tous ces enfants qui vivaient dans des résidences princières de seconde souche comme il en existait tant en Allemagne.
Le père de Sophie, le prince Christian-Auguste de Zerbst, était un général-major attaché à l’armée prussienne, un homme bon, juste, fidèle, mais un prince obscur et désargenté. Il sut aimer sa fille plus que son épouse et, maintes fois, il manqua désespérément à la jeune Sophie quand, expatriée en Russie, elle se sentait trop seule.
Sa mère, la princesse Jeanne-Élisabeth de Holstein, était issue d’une famille beaucoup plus élevée puisqu’elle était la cousine de l’ex-impératrice Anna, l’une des filles du grand tsar Pierre 1 er. C’était une femme froide et superficielle qui aima son fils, le cadet, plus que sa fille. La petite Sophie en souffrit, consciente que si elle avait été un garçon comme sa mère le souhaitait, elle aurait reçu plus d’affection maternelle.
Par contre, si à sa naissance le général-major attendait lui aussi un fils, il ne le montra jamais à sa fille. Mais devant l’attitude souvent agacée de sa mère, elle se comporta très jeune comme un garçon.
C’est pourquoi, dès ses premières années, la fillette, qui ne semblait pas être d’une grande beauté, bien qu’elle ne manquât ni de grâce, ni de distinction, s’attacha des manières masculines qu’elle se plut à développer tout au long de sa jeunesse.
Sophie aimait déjà jouer dans les rues de Stettin avec les autres enfants de la ville en prenant soin de commander ses petits bataillons. Elle détestait jouer à la poupée comme les autres fillettes. Elle préférait les jeux turbulents, s’amuser à la guerre, monter à l’assaut, s’agiter sur des monticules de caisses érigées en barricades ou patauger dans les flaques d’eau qui représentaient, disait-elle, de furieux océans qu’il fallait traverser. Déjà, Sophie adorait montrer qu’elle possédait une âme de chef.
Son éducation fut cependant soignée. Elle eut des maîtres sérieux pour lui enseigner tout ce qui devait lui servir plus tard, la littérature – elle avait déjà le violent désir de lire et d’écrire – puis la musique, la peinture et l’Histoire avec les règnes des autres pays. Elle disposa aussi d’enseignants qui lui apprirent d’autres langues que la sienne. Enfin, on lui donna tout ce qu’il fallait pour acquérir une excellente culture générale.
Mais elle eut avant tout une Française, Mademoiselle Cardel, fille d’un huguenot réfugié en Allemagne après la révocation de l’Édit de Nantes. Mais, outre la langue française qu’elle sut très vite, grâce à ses leçons, maîtriser à la perfection, Mademoiselle Cardel lui enseigna tout ce qui se rapportait à la culture venant de France.
Mademoiselle Cardel était un modèle de vertu et de sagesse. Douce, gentille, gaie, patiente et d’une humeur tellement égale que c’était un plaisir pour Sophie d’être en sa compagnie. Ce qui compensait la froideur de sa mère.
L’enseignement de Mademoiselle Cardel était très divers. Les dictées, afin qu’elle ne fît aucune faute plus tard dans ses correspondances, qui devaient se révéler nombreuses, étaient la base même de toute culture française.
Elle lui faisait lire Corneille, Racine, Molière, La Fontaine et lui rappelait sans cesse de ne pas oublier que la littérature était l’essence même d’une culture dont toute personne de qualité ne pouvait se passer.
Sophie avait une intelligence très aiguisée et une vivacité d’esprit poussée à l’extrême. Elle avait toujours la repartie qu’il fallait dans les occasions appropriées.
Belle ! Sa mère lui fit comprendre qu’elle ne l’était pas et qu’elle devait compenser cette faille par une distinction et une grâce qui la sortiraient du lot des autres jeunes filles autour desquelles tournaient les gentilshommes à marier. À défaut de l’aimer, elle lui donna au moins cet excellent conseil qui amena sa fille à penser qu’elle devait à tout prix se distinguer des autres.
Ses parents l’emmenaient souvent à Berlin, ce qui, pour elle, était toujours l’occasion d’apprendre quelque chose qu’elle gravait aussitôt dans sa mémoire.
Compte tenu de la haute situation sociale de Jeanne-Élisabeth de Zerbst-Holstein, il arrivait parfois au roi Frédéric 1 er de Prusse de les inviter à un dîner ou à une réception. Un jour que Sophie accompagnait ses parents à Berlin, elle avait osé tenir tête au roi, mais d’une façon gracieuse et fort polie sur l’un des usages de la Cour qu’elle trouvait excessif, juste un petit problème d’étiquette. Le roi s’en était amusé et, ce jour-là, sa mère avait compris que l’impertinence et la hardiesse de sa fille – et peut-être même son trop-plein d’énergie – seraient un atout considérable dans sa vie future.
Un peu inquiète tout de même, elle avait observé le visage du roi de Prusse et s’attendait à une réflexion sur l’éducation imparfaite de sa fille qui avait alors quatre ans. Mais il n’en fit rien. Il regardait plutôt avec un franc souri