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Pétrie de références historiques et de poésie, la Fontaine d’or est un prétexte pour illustrer sans stress la guerre d’Algérie.
Présenté plusieurs fois au Festival d’Avignon Off, ce spectacle s’adresse à tous les publics.
Créée à la demande du Festival du Livre et de la Jeunesse, la Fontaine d’or a été jouée dans les écoles, aux FELIV 2012 et 2013 et au Centre Culturel Algérien de Paris.
L’action se déroule en Kabylie entre 1954 et 1962 et met en scène une petite fille, Nedjma, qui va se trouver confrontée à divers personnages.
Pièce de théâtre en 15 tableaux pour un comédien et une comédienne.
Illustration de couverture : Jeannine de Ridder
Geneviève Buono
La fontaine d’or
Pièce de théâtre en quinze tableaux
pour un comédien et une comédienne
Collection De la cour au jardin
Éditions Tangerine nights
46 Domaine du vert coteau
14800 TOUQUES
ISBN : 979-10-93275-11-6
EAN : 9791093275116
ISBN NUMÉRIQUE : 979-10-93275-58-1
EAN NUMÉRIQUE : 9791093275581
Note d’intention :
Créée à la demande du Festival du Livre et de la Jeunesse d’Alger, la Fontaine d’or a été jouée dans des écoles de la Région Parisienne, aux FELIV 2012 et 2013, au Centre Culturel Algérien de Paris et présentée aux Festivals d’Avignon Off 2013 et 2015, et dans d’innombrables lieux. Distribution initiale : Geneviève Buono et Claude Chevallier.
Merci pour ce beau témoignage, rayon de lumière qui arrose les deux rives de nos vies. Sans haine, sans effet de robe, juste avec la sérénité des gens dont le cœur bat dans le bon sens. Merci à tous les deux, et de cette tendresse partagée pour ces bouts d'Algérie et ma Kabylie chérie.
Kamel Zouaoui, conteur
( extrait du livre d’or)
PERSONNAGES :
UNE FEMME
UN HOMME
LA RÉCITANTE
NEDJMA, une petite fille (adulte au début et à la fin de la pièce)
LA PATRONNE, off
AÏCHA, la maman de Nedjma
KAMEL, off le frère de Nedjma
L’INSTITUTEUR
UN PARACHUTISTE
LE GÉNIE
UN DÉSERTEUR
LA VOISINE
La comédienne et le comédien interprètent chaque rôle correspondant à leur sexe (excepté la voisine, jouée par le comédien).
Accessoires : une grande jarre comme on en trouve en Kabylie, un double fond d’argile, des pièces d’or, une console électronique qui clignotera une fois allumée, un énorme peigne rouge, un bol de terre cuite, des peaux de mouton, le livre Nedjma de Kateb Yacine, un lien pour les prisonniers du Génie, une grosse lampe torche, un carnet et un stylo (cachés au départ sous le pupitre), un torchon, une nappe, un tissu coloré, un drapeau algérien sur sa hampe, un bâton sur lequel s’appuiera la voisine, une canne pour le vieil instituteur.
Côté cour, un pupitre et une chaise d’écolier. Un éventail posé sur le sol en avant- scène, près d’une peau de mouton sur laquelle est posé un petit couffin de raphia qui contiendra le double fond et les tissus.
Une couchette côté jardin en avant-scène, devant une console et deux sièges recouverts de voiles colorés. Un oud sur son trépied.
SONS :
1 aboiement
2 avion
3 hélicoptères
4 avion en rase-mottes
5 aboiements, mitraillette
6 explosion d’une maison
7 bombe atomique
8 mix tous les bruits
9 Chanson Ya Mohammed mabrouk alik
1 — PROLOGUE
On frappe les trois coups en coulisse. Une femme entre, se dirige vers le couffin qu’elle fouille de fond en comble, à la recherche de quelque chose. Entrée d’un homme, un bâton à la main.
L’HOMME — Mais qu’est-ce que tu fais ? Dépêche-toi, ils sont là, les spectateurs !
LA FEMME, dans un coup d’œil à la salle
— Ben oui ils sont là, mais je cherche mon bout d’gâteau…
L’HOMME — Ton bout d’gâteau ?
LA FEMME — Oui, tu sais bien, que j’avais commencé…
L’HOMME — Celui qui était resté sur la table ?
LA FEMME — Quoi ! Tu as mangé mon morceau d’gâteau ! Tu as osé ! Estime-toi heureux que j’prenne pas l’éventail !
L’HOMME — Tu vas quand même pas te prendre pour le Dey d’Alger !
LA FEMME — Le Dey d’Alger ? Tiens, tu me donnes une idée ! Et c’est tout à fait légitime puisque moi, je suis née à Alger, et que c’est mon histoire qu’on va faire…
Elle se penche pour ramasser l’éventail, puis se redresse. Allure altière pour se camper en Dey d’Alger et simulant l’accent turc : Je me présente : je suis Hussein Dey, le Dey d’Alger en 1828, et j’administre toute l’Algérie (éventail dessinant un panoramique en direction de la salle) au nom de l’Empire Ottoman. ( Pointant l’éventail en direction de l’homme ) Toi, tu es le représentant de la France. Allez, fais-le ! Il obéit. Toi, le Français, rembourse-moi l’argent que tu me dois…
L’HOMME — L’argent, quel argent ?
LA FEMME — Quoi, tu as déjà oublié ! En 1797, pendant la Révolution française, ta révolution, je t’ai fait livrer le blé pour faire ton pain. À présent, tu dois me rembourser !
L’HOMME — Plus tard, plus tard !
LA FEMME — Quoi, plus tard ? Ça fait plus de ...