L'Ordalie , livre ebook

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L'histoire commence au début du XIIIe siècle, sur les terres du vicomte Trencavel, au moment où débute la croisade contre les chrétiens cathares que l'Église catholique romaine veut exterminer.
Deux couples vont être emportés, malgré eux, dans la lutte que mènent les seigneurs du midi contre l'ost de Simon de Montfort.
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Publié par

Date de parution

16 août 2017

Nombre de lectures

1

EAN13

9782379791291

Langue

Français

L ordalie


Martine Morel-Botta

2017
ISBN:9782379791291
Cet ebook a été réalisé avec IGGY FACTORY. Pour plus d'informations rendez-vous sur le site : www.iggybook.com
Table des matières

Note de l'auteur
I : La cité de Trencavel
II : Rencontres
III : Les Parfaites
IV : Pierre de Castelnau
V : La guerre qui gronde
VI : L'ambassade
VII : La pénitence de Saint-Gilles
VIII : Le Consolament
IX : Tuez-les tous, Dieu reconnaîtra les siens
X : Les retrouvailles
XI : La fièvre
XII : L'invasion
XIII : Le fol espoir
XIV : Simon de Montfort
XV : La citadelle
XVI : La reddition de trencavel
XVII : Les faydits
XVIII : Les premières chaleurs de l'été
XIX : La Malevoisine
XX : Minerve prise au piège
XXI : Guilhem de Minerve
XXII : Le grand brasier
XXIII : Cabaret
XXIV : Le convoi
XXV : Raymond de Toulouse
XXVI : L'embuscade
XXVII : L'appel aux armes
XXVIII : Bouchard de Marly
Du même auteur
Frère Antoine mène l’enquête , 2017
Le Complot des poulaines , 2016
Note de l’auteur
 

 
Toutes les parties du texte qui sont écrites entre guillemets sont des retranscriptions de sources d’époque.
Ces citations sont principalement extraites de récits de la croisade :
– Chanson de la croisade albigeoise de Guillaume de Tulède, traduite par Henri Gougaud, chez Berg International, 1984,
– Histoire albigeoise de Pierre des Vaux de Cernay, traduite par Pascal Guérin et Henri Maisonneuve, aux Éditions de la Librairie philosophique J. Vrin, 1951,
– Chronique de Guillaume de Puylaurens, traduite par Charles Lagarde, 1884.
Les traductions des actes pontificaux que j’utilise sont celles que Michel Roquebert cite dans L’épopée cathare (publiée aux Éditions Privat en 1970), véritable Bible pour tous ceux qui sont passionnés par l’histoire du catharisme.
Prologue
 
« Jouis de tes derniers beaux jours,  Trio confiante Occitanie »
 
Saint Yon
I
 
La cité de Trencavel
 
L’an 1206
Le soleil dardait sur la campagne déserte ses éblouissants rayons de feu. La chaleur était suffocante et le paysage peu engageant. Rocailles et arbustes desséchés s’étendaient à perte de vue, ne laissant espérer aucune source d’ombre.
Terrassés par la fournaise dans laquelle ils se noyaient, des cavaliers tâchaient de progresser dans cet enfer, sans faire trop souffrir leurs montures. La troupe était composée de cinq hommes et d’une femme. Gracile, les traits tirés par la fatigue, cette dernière essuyait, à intervalles réguliers, d’un geste las, son front couvert de sueur. Elle semblait supporter avec difficulté l’ardent soleil qui cuisait sa peau. Le jeune homme qui chevauchait à ses côtés, la surveillait, en silence, du coin de l’œil. Il appréciait le courage qu’elle mettait à n’émettre aucune plainte sur les rudes conditions matérielles de leur voyage. Épuisée à la fin de chaque étape, elle reprenait pourtant la route tous les matins, sans se plaindre, désireuse de ne pas être un fardeau dans la longue équipée qu’ils avaient entrepris. Depuis quelques jours, pourtant, peut-être parce que leur voyage s’achevait, elle semblait plus lasse que d’ordinaire. Il s’en inquiétait, cherchant cependant à ne pas trop la harceler avec ses questions.
Après près d’une heure d’un méritoire silence, n’y tenant plus, il se pencha vers elle et lui demanda avec sollicitude :
– Désires-tu t’arrêter un moment ? Tu sembles à bout de force.
Elle tourna lentement son visage vers lui et le gratifia d’un sourire peu vaillant. Elle tenta de mettre plus de vivacité dans sa voix.
– Rassure-toi, je peux encore résister. Il le faut d’ailleurs. Nous arrêter à présent serait une erreur. Nous ne pourrions, ensuite, obliger les bêtes à reprendre la route.
Une admiration sans borne se lisait à présent dans les yeux du jeune homme. Il tendit sa main vers elle et lui effleura la joue d’un geste tendre.
– Tu m’étonneras toujours Jehanne. Jamais homme n’a possédé une sœur aussi courageuse. Ne change surtout pas.
Leur échange prolongé attira l’attention du cavalier qui les précédait de peu. Il se retourna et retint son cheval pour leur permettre d’arriver à sa hauteur. C’était un homme d’âge mûr, portant bien la cinquantaine. Ses cheveux étaient poivre et sel, sa barbe drue, ses yeux vifs et pétillants. Contrairement au reste de la troupe, il était parfaitement à l’aise sous le soleil de plomb. Sa face un peu rouge exprimait un contentement sans égal. L’air sec, chargé de mille senteurs, et la luminosité écrasante le régénéraient. Il n’y avait là rien de bien surprenant puisqu’il était originaire de ce pays si déroutant pour les autres, qui, habitués à leurs verdoyantes terres normandes, étaient totalement écrasés par les rudes conditions climatiques.
À son tour, il s’adressa à la jeune femme, sa nièce, avec bonne humeur.
– Après ton séjour chez nous, tu ne craindras plus autant les effets de la chaleur ! Prends patience. Nous ne sommes plus très loin à présent. Carcassonne n’est plus qu’à quelques lieues. Nous y serons bientôt. Philippe et toi pourrez alors prendre un repos bien mérité et goûter à l’hospitalité de ce pays qui sera le vôtre pour les mois à venir.
Ce disant, sans transition, comme happé irrésistiblement vers les murs de sa bonne ville, il piqua des deux et reprit les devants de la troupe. Son neveu et sa nièce échangèrent, malgré la fatigue, un sourire entendu. À cheminer avec lui depuis trois mois, ils ne s’étonnaient plus de son amour aveugle pour la cité occitane. Vingt ans plus tôt, au retour d’un pèlerinage, il avait traversé cette contrée avec enchantement et y était resté définitivement. Rien ne le retenait alors en Normandie où seul son frère aîné pouvait revendiquer le fief de leur père.
Comme lui, les deux jeunes gens furent repris par la marche morne et silencieuse. Aussi sursautèrent-ils lorsque, au détour d’un bosquet, le bras tendu vers l’horizon, il leur lança à la cantonade :
– Nous arrivons ! Voyez, voici les tours de Carcassonne !
Le soleil, bas à présent dans le ciel, noyait de ses feux rasants les murs de la cité. Il la drapait d’un manteau luminescent orangé. Le spectacle était grandiose.
Fasciné, le groupe stoppa son avancée pour admirer la vue splendide qui s’offrait à lui. Plus que tout autre, la jeune femme parut hypnotisée par la force, la beauté tranquille et la majesté qui se dégageaient de la ville. Une inexplicable émotion s’empara d’elle. Elle était comme envoûtée, désarmée par quelque chose qu’elle n’arrivait pas à définir.
Repliée sur elle-même dans un écrin de créneaux, de mâchicoulis et de tours aux toits recouverts de lauzes, la cité paraissait se noyer dans l’immense plaine qui s’étalait en contrebas de l’endroit où ils se tenaient. Mais, à mieux l’observer, ils comprirent, très vite, que c’était elle qui dominait solidement, de ses murailles ocre, le plat pays qui l’encerclait. Massive, altière, distante et implacable, elle s’étalait majestueusement sur le socle d’une falaise abrupte, qu’elle occupait entièrement, et pesait de tout son poids, de toute sa force, sur la campagne environnante.
Comme un mari aimant attendant un compliment sur sa moitié, l’oncle Thibault rompit le silence pour demander :
– Eh bien ma nièce, quelle est ta première impression ?
La jeune femme mit un certain temps à détacher son regard de la ville et à répondre calmement à la question, somme toute banale, qui lui était posée.
– Bonne, mon oncle. On dirait la ville prête à braver la terre entière. On doit se sentir en sécurité dans un tel lieu.
Satisfait, n’y tenant plus, Thibault de Morteban talonna les flancs de sa monture pour donner le signal du départ. Les autres l’imitèrent, sans rechigner. Le charme était rompu. Chacun avait hâte, soudain, d’en finir avec les inconforts du voyage.
Le reste du chemin leur parut court. À mesure qu’ils se rapprochèrent des murs de la ville, la vie reprit autour d’eux et se diversif

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