Histoire de la télévision en Afrique noire francophone, des origines à nos jours , livre ebook

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Date de parution

01 janvier 2009

EAN13

9782811100971

Langue

Français

Poids de l'ouvrage

3 Mo

Tidiane Dioh
Histoire de la télévision en Afrique noire francophone, des origines à nos jours
Préface de Hervé Bourges
HISTOIRE DE LATÉLÉVISION ENAFRIQUE NOIRE FRANCOPHONE, DES ORIGINES À NOS JOURS
KARTHALA sur internet : http://www.karthala.com paiement sécurisé
Couverture : Photo-CFI-Fanchon Hamon. Droits réservés.
© Éditions KARTHALA, 2009 ISBN : 978-2-8111-0197-8
Tidiane Dioh
Histoire de la télévision enAfrique noirefrancophone, des origines à nosjours
Préface deHervé Bourges
Éditions KARTHALA 22-24, boulevardArago 75013PARIS
A lamémoire d’Elimane Fall, mon mtre en écriture disparu le 25avril 2008.
Préface
Des télévisionsfrancophones sous dépendance, tiraillées entre identité et mondialisation
Par Hervé BOURGES
Ouvrir la voie au lecteur dansun ouvrage à dimension histo-riquen’est pas chosefacile, surtout lorsqueson ambitionest de couvrir l’épopée de latélévision africainefrancophone « des origines à nos jours ». Latâche sera sans doute plus aisée si l’on ose -àla manière dont TidianeDioh ouvre son récit parla coopération avec la France - lacomparaison avec le modèle hexagonal. Celui-ci nous apprend, au long des jalons histo-riques du démantèlement de l’ORTF en 1974, de la création et de la succession d’autorités de régulation, de la ronde des pri-vatisations etdes regroupements de chaînes, toute la com-plexité de l’entreprise audiovisuelle,àlaquelle les intérêts publics et pris se trouventtoujours mêlés.On comprend mieux,à la lumière d’un inévitable « modèle »propre aux périodes qui suivent lesindépendances nationales, toute la dif-ficulté de la tâche à accomplir pour un État.La Francesouve-rainen’a-t-elle pas connu mille remousetcontestatioLesns ? troublesd’un temps où l’État était le patronconsacré de la « télé » n’ont-ils pas cédé la place aux conflits interminables
6LA TÉLÉVISIONENAFRIQUE NOIREFRANCOPHONE entre public et privé ? Même la régulation de ce microcosme n’a rieneu defacile.Alorsimaginons-nous, ne serait-cequ’un seul instant pour les télévisions africaines, latentative de traver-serlamême histoire,les moyens, lavolonté politique, et sou-vent la démocratie en moins… Cet ouvrage,face à ce défi d’historien,ale mérite de choisir une solutiondirecte et accessible, celle de présenter par le menu l’histoirede l’entreprise audiovisuelle enAfriquefrancophone. Je salue donc cette initiative, qui complète encore l’éventaildes ouvragessur ce thème. On voit bien l’enjeud’un tel textesedessiner aufil descha-pitres : latélévisionou plutôt les télévisions se trouventau car-refour desattentes d’un public versatile d’une part, toujours prêt à privilégier d’autres sources d’informations, et l’on pense natu-rellement au rôle majeur de la radio et aujourd’hui d’Internet, et des influences du pouvoir politique d’autre part. Disons-les maintenant : assurer leursfonctions les plusfondamentales n’est pas une mince affairepour cestélévisions,surtout lorsque lon connt la réalité des ctsfixesque représente une telle acti-vité,du manquechroniquede moyens,souvent pour aboutirau final à une couverture nationale faible malgré les efforts consentis… Tidiane Diohfait bien de mettre en valeur,àchaque chapitre, l’élément politique.L’ouvrage s’ouvre sur la coopérationavec la France, évoquantfatalement l’exportationd’un modèle. En termesd’influenced’État sur unmédia aussi sensible que la télévision, les efforts de ladite coopérationfrançaise, au-delàde l’essentielle assistance technique etfinancière, ont cherchéaussi àdétacher tantbien que mal le pouvoir politiquede la gouver-nancetélévisuelle.Je veux bien sûr en venir à l’idée même d’autorité de régulationdesmédias,dont la composition et la réalitédel’autonomiesont toujours un indicateur clair de la santé éditoriale de laudiovisuel. Lorsque je présidaisle conseil supérieur de l’Audiovisuel(CSA) de 1995 à 2001, la création de ces instancesafait partie de mes conseils répétésaux chefs d’États africains, mais surtout l’idée que la nomination de leurs membres devait émaner en priorité du milieu professionnel des médias lui-même. Leurregroupementau sein d’unRéseau des instances africaines de régulation de la communication
PRÉFACE7 (RIARC), quej’appuyai également,a joué trèspositivement.Et j’aiététrès heureux de participerenaoût 2008au dixième anni-versaire du RIARC célébré en Côte d’Ivoire, paysfranco-phones,anglophones, lusophones réunis. Il est donc ironique d’écrire ces lignes à l’heure où c’est en France même, dans ce grand pays démocratique et porteur d’idées universelles, que l’indépendance de France Télévisions est en passede reculer sévèrement,tandis que sont rogs les pouvoirsdu CSA. Nul doute que lesrégimes autoritairess’ins-pireront du nouveau modèlefrançaisen la matière… L’histoire étudiée dansces pages, je la connaisen partiepour avoir contribué à poser quelques-uns de ses jalons… Les anciens élèves de l’école de journalisme de Dakar(CESTI), que j’aidais à réformeren 1968,àla demande du président Senghor, et deYaoundé (ESIJY), que jefondais en 1970 et dirigeais jusqu’en1976, ne me donneront pas tort. Je retrouve encore cer-tains d’entre eux à la tête des mêmes télévisionsdont il est sujet ici, à l’imagedu directeur général de la chne nationale came-rounaise Crtv, AmadouVamoulké. Aujourd’hui, leconstat que dresse ladirectrice desprogrammesde cette chaîne, Sally Messio, résume à lui seul les enjeux dont nous parlons ici : un matériel obsolète, des programmes locauxsous-représentés et une pression croissante de laconcurrence privée qui devrait obliger ses journalistes, ses animateurs, ses responsables des programmes, à l’excellence malgré ces manques. Mais l’histoire de l’audiovisuel en Afriquefrancophone n’est pas que celledes professionnels quiconstituent ses rédactions etalimentent ses contenus.Ce sont les téléspectateurs à qui l’ondestine ces informations,cesdivertissements,cesservices, qui réclament du contenu tant la télévision est entréedans leur vie.
Audiovisuel africain:lamémoire quiflanche ?
Le territoire considéré par l’auteur,formé de dix-sept pays, retient immédiatement l’attention. Par sa diversité d’abord : les États cités se répartissent surune bande contrastée qui n’invite
8LA TÉLÉVISIONENAFRIQUE NOIREFRANCOPHONE pasforcément à la comparaison. Maissurtoutpar la relative cohérencedeson échelleéconomique:on n’y trouveaucun des « géants médiatiques », pour reprendre l’expression de Renaud delaBrosse, qui peuplent le continent,Afrique du Sud ou Nigeria par exemple. Lafrancophonie, ultime dénominateur communauxsituations économiques considérées ici, nous en apprendbeaucoup sur la capacitéd’une langue communeà structurer l’expérience régionale de la construction audiovi-suelle. Rappelons-nousque lafaiblessedu niveaudevie a été un obstacle immense tant il a rendu difficile l’apparitiond’un véritablemarchédes médias.La solidaritérégionale, qui se retrouve aufil de quelques institutions de coopération profes-sionnelles,financières et techniques, est essentielle. On a déjà dit la difficulté que représente, simplement en termes de recherche, le travail de Tidiane Dioh. Comment retrouver la trace des productions des télévisions de dix-sept pays lorsque,pendantlongtemps, seule l’INAfrançais disposait desarchives,partielles, de certainesdentre elles,pour lasimple raison quil a été leur principalfournisseur de programmes. La alisationde cetouvrage rencontre donc un problème bien pré-sent, celui de la conservation des images. Amadou Hampaté Ba disait : «Àchaquefois qu’un vieillard meurt enAfrique, c’est une bibliothèque qui brûle ».Transposons cette pensée au temps de la télévisionfédératrice et constatons que les archives audio-visuelles ne sont rien de moins que la mémoire commune des peuples modernes. Il n’estdoncpas étonnant de voir que les efforts des instancesde la coopérationaudiovisuelle se portent vers l’équipementen masse des chnes nationales africaines en système d’archivage.C’est notamment la mission que se sont donnéesl’Organisation Internationalede la Francophonie (OIF) et le Conseil international des radios-télévisionsd’expression française (CIRTEF) en 2001,donnant lieu à l’équipementde dix pays dAfrique de l’Ouest,avec l’Afrique centrale en ligne de mire. Et c’estau sein de l’Union des radios et télévisions afri-caines(URTNA) que s’élaborent et s’évaluent les coorations interafricaines. Retracerla mise en place de ces télévisions nationales c’est bien souvent commencer son récit parl’implantation d’une « prothèse occidentale », selon les termes du professeur André-
PRÉFACE9 Jean Tudesq,le spécialistedes radiosettélévisionsfranco-phonesen Afrique. Cettedescription, peu engageante, renvoie bien sûr à l’adoption d’un modèle, et ilfaut voir à quel point celui-ciapu évoluersans qu’en retourles gouvernements en charge de larégulation de l’audiovisuel ne tiennent réellement compte de sa libéralisation progressive.L’insistance du poli-tique et les idées suggérées encore et toujours par les organes de coopération ontpu contribuer au lentdesserrementdu contrôle de l’État, pour aboutir aupluralisme télévisuel que l’on voit éclore un peu partout. L’actionde Canal France International (CFI) aété déterminante ici, etsi parfoisses ambitions ont dépassé ses moyens, comme à l’époque de lamésaventure CFI TV, son travailse poursuit avec une remarquable persévérance. Il nefaut pas sous-estimer l’impact que lafourniture de pro-grammes bien sélectionnés d’une part, et laformation tech-nique,éditoriale et surtout déontologique des journalistes afri-cains d’autre part,ontsur le lien social et le rapportdes popula-tionsau pouvoir. Et nepasoublier que l’ondoit à Pierre Schaeffer laformationdespremiers responsablesdes télévi-sionsafricaines au sein dustudio écolede l’Ocoraà Maisons-Laffitte dans les années 60. L’état des lieux des télévisions africaines renvoie presque toujours à ce même acteur, l’État. Certes il existe désormais quelques télévisions privées, mais ilfaut imaginer une situation plus prochede celle de la télévisionfrançaise durant l’ORTF, et qui auraitduré jusqu’à aujourd’hui.Nous ne sommes plus à l’époque de laconfiscation complètede ladiffusiondes pro-grammes télévisés par le gouvernement, mais cette mainmise a cédélaplace à un contrôleplusdiffusoù d’abusifs procès de pressefontfigurede régulation. Parlons de cettefameuse démonopolisationde l’audiovisuel qui, à l’échelledenotresujet, ressort plusdel’actualitéquede l’histoire…Tantôt saluée, tantôt décriée comme unefausse rai-son de se réjouir, elle implique plus qu’un transfert vers le privé, déjà complexe. C’est enréalité de lasortie de l’audiovi-suel « de droit divin » qu’il s’agit. Un changement de mission, souvent mal vécu, s’opère sous les yeux d’un public toujours plus exigeant que la télévision d’État voudrait encore et tou-jours captif.Mais l’audience ne se conserve pas aussifacile-
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