Un ermite dans la grande maison , livre ebook

278

pages

Français

Ebooks

2013

Écrit par
Carmen Boustani

Publié par
Karthala éditions

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2013

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Publié par

Karthala éditions

Date de parution

01 janvier 2013

Nombre de lectures

EAN13

9782811109783

Langue

Français

Poids de l'ouvrage

1 Mo

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Karthala éditions

Date de parution

01 janvier 2013

Nombre de lectures

EAN13

9782811109783

Langue

Français

Poids de l'ouvrage

1 Mo

Carmen Boustani

Un ermite dans la grande maison

Roman

KARTHALA

UN ERMITE DANS LA GRANDE MAISON

KARTHALAsur internet: http://www.karthala.com (paiement sécurisé)

Couverture : Aquarelle de Jean Khalifé. Collection privée.

Carmen Boustani

Un ermite dans la grande maison

Roman

Éditions Karthala 22-24, boulevard Arago 75013 Paris

DU MÊME AUTEUR

Roman La guerre m’a surprise à Beyrouth, Paris, Karthala, 2010.

Essais L’écriture-corps chez Colette, L’Harmattan, 2002. Aux frontières des deux genres, en hommage à Andrée Chedid, Paris, Karthala, 2003. Effets du féminin : variations narratives francophones, Paris, Karthala, 2003. Prix France/Liban, hors-concours, ADELF, 2004. Des femmes et de l’écriture. Le bassin méditerranéen, en hommage à Vénus Khoury-Ghata(co-dir. Edmond Jouve), Paris, Karthala, 2006. Deconstruction of the concept of masculinity and patriarchy in the contemporary society(dir.et al.), Beyrouth, livre XII, Bahissat, 2007-2008. Oralité et gestualité : écrire la différence dans des romans de femmes et d’hommes francophones, Paris, Karthala, 2009.

Dictionnaire et anthologie « Autour de la contribution féminine dans les universités liba-naises »,Notre Voix, anthologie du comité d’écriture du PEN club international, édition de la bibliothèque des textes universitaires, Salta Argentina, avril 2001, tome 1. « Directrice et rédactrice pour le secteur moyen-orient, duDic-tionnaire des créatrices, sous la direction d’Antoinette Fouque, Béatrice Didier, Mireille Calle-Gruber, Paris, éditions des femmes, 2013.

À tous ceux qui ont aimé abouna Antoun

« Ce que la solitude et le silence du désert apportent d’utilité et de divine jouissance, à ceux qui les aiment, ceux-là seuls le savent qui en ont fait l’expérience. » Saint Bruno, Fondateur du monastère de la Grande Chartreuse.

« Bref, ce qu’il faut voir, ce ne sont pas d’abord les moines, mais Celui vers qui leur cœur se tourne et à Qui ils essaient de res-sembler, comment mettre en scène l’Invi-sible qui les transforme ? » Henri Quinson, Secret des hommes, secret des dieux.

Je me retrouve au milieu de la grande maison à moitié vide. Des années ont passé sans que j’y aie mis les pieds. Je passe d’une pièce à l’autre. Il ne reste que le strict minimum dans la chambre de mes parents. Celle de ma sœur est dépouillée. Sa grande photo rayonnante de vie remplit le mur. Ma chambre a perdu certains de ses meubles. Il reste mon lit, un miroir longiligne et une armoire art déco. Des toilettes fanées, oubliées, y pendent. La salle à manger et le salon sont presque meublés. Dans la salle de bain sont rangés des corbeilles de savon à l’huile d’olive et des bouquets de lavande séchée. Un climat d’absence règne dans la maison. Les anciens miroirs que ma mère aimait acheter aux puces tapissent la majorité des pièces. Je circule d’une pièce à l’autre et ma silhouette est la seule chose qui se détache des murs. Elle me tient compagnie tant que j’y suis et, lorsque je quitte la pièce, elle disparaît, pour réapparaître ailleurs. Seule l’existence des miroirs produit une sorte de présence dédoublée. Je suis face à mon sosie et nos visages jumeaux jouent à cache-cache. Je ne me sens pas seule. La maison s’anime d’une présence multi-pliée. Devant le miroir de ma chambre au tain taché, je grimace encore. J’en veux à ma sœur qui détestait en

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